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Combien de Clichy-sous-Bois pour saturer les moyens anti-émeute français ?

Nicolas Sarkozy a annoncé, à la suite des émeutes de Clichy-sous-Bois, que 17 compagnies de CRS et 7 escadrons de gendarmerie mobile seraient affectées en permanence aux quartiers difficiles. Cette mesure date en fait d'il y a une dizaine de jours. Elle amène toutefois à se poser la question de la possible saturation des moyens anti-émeute si plusieurs "quartiers difficiles" s'embrasaient simulanément.

- La ville de Clichy-sous-Bois compte moins de 30.000 habitants. Il est raisonnable de penser qu'elle représente environ 1% des banlieues difficiles en France. Le nombre d'unités engagées dans les événements récents semble être de 3 ou 4 compagnies ou escadrons - les médias évoquent 300 à 400 fonctionnaires. Un embrasement important, mettons de la moitié des banlieues difficiles, à la suite d'un stimulus moins local que le fait divers de Clichy, pourrait rapidement consommer entre 150 et 200 unités.

- Or la gendarmerie mobile compte 123 escadrons, la police 61 compagnies de CRS. Et toutes ces unités ne sont bien sûr pas disponibles simultanément : certaines sont outre-mer, voire en opération à l'étranger. Le scénario d'une saturation de ces moyens n'est donc pas de la science-fiction.

- Certains imaginent que "l'armée" pourra renforcer, au besoin, ces unités avec des bataillons innombrables. Or les unités militaires capables de procéder à des opérations de maintien de l'ordre avec un degré raisonnable de compétence ne serait que de quelques dizaines.

HV


Pogromes anti-chrétiens en Egypte

Depuis deux semaines, les extrémistes islamistes en Egypte se déchaînent contre la communauté chrétienne. Un incident, monté de toutes pièces d'après des sources coptes, a servi de point de départ aux événements : la circulation d'une pièce de théâtre en DVD.

Un article du Monde relate les faits :

Au coeur de la discorde, le DVD d'une pièce de théâtre jugée anti-islamique. Intitulée J'étais aveugle, maintenant je vois , une seule représentation en a été donnée à l'église Saint-Georges, il y a deux ans. Elle relate l'histoire d'un jeune copte converti à l'islam. Devenu barbu et radical sous l'influence d'un cheikh, il finit par appeler à la destruction des églises et des chrétiens. Comment ce spectacle a pu être gravé sur un DVD reste un mystère. Mais l'"insulte faite aux musulmans" a été largement relayée par les médias, provoquant le plus grave incident confessionnel depuis plusieurs années.
Aïda, jeune femme copte, directrice des relations publiques dans une société alexandrine, habite à 50 mètres de l'église Saint-Georges. "Les manifestations ont commencé le 14 octobre, raconte-t-elle au téléphone, mais elles étaient pacifiques. Les manifestants réclamaient des excuses. La semaine suivante, l'église nous a appelé à jeûner pour que Dieu nous sauve de cette situation. Le mercredi, en sortant de l'église, j'ai vu un homme courir avec un couteau en hurl ant "Allah Akbar, je vous tuerai, bandes d'impies". Il a poignardé une religieuse et un homme ."

Selon des responsables de l'Association des Coptes d'Europe, cette pièce de théâtre était tirée de faits réels et n'avait pour but que de dénoncer les persécutions que subissent les chrétiens en Egypte depuis des années.

La situation a rapidement dégénéré à Alexandrie. Un journaliste musulman égyptien dénonce dans un article l'injustice subie par ses compatriotes chrétiens :

Lors de la prière de vendredi dernier, un appel a été lancé par des religieux musulmans demandant aux fidèles de combattre les chrétiens et de venger leur dignité atteinte par les infidèles. Depuis, quelque cinq mille musulmans défilent sans discontinuer dans les rues de Moharam Bek, à Alexandrie, appelant à la destruction de l’église de Mari-Girgis (Saint-Georges).
Au moment où j’écris cette dépêche, j’apprends que la religieuse qui avait été attaquée au couteau mercredi dernier 19 octobre à l’entrée de ladite église par un jeune musulman, vient de succomber à ses blessures. Je rappelle ici que selon l’AFP la victime n’avait été que « légèrement blessée ». Quant à l’avocat qui avait tenté de la protéger lors de l’agression, il est lui aussi en train d’agoniser dans un hôpital public.

On y apprend entre autres que la presse égyptienne se rend complice de ces persécutions, quand elle n'en est pas directement l'instigatrice. Ainsi, pour le rédacteur en chef d’Al-Ousbou’, Moustafa Bakri : « certains traîtres de la diaspora copte complotent avec les sionistes et la CIA dans le but d’expulser les musulmans de leurs terres »

Au total, septs édifices religieux ont été saccagés (toutes confessions chrétiennes confondues), des dizaines de magasins appartenant à des chrétiens ont été détruits, ainsi qu'une école et un hôpital.

Ces persécutions ne se limitent malheureusement pas à Alexandrie. Un mois auparavant, parce qu'elles n'étaient pas voilées, trois jeunes étudiantes chrétiennes ont été poignardées dans le dos par des islamistes dans l’enceinte même de la Faculté de Médecine d’El Minia en Haute Egypte. Des attaques contre les chrétiens ont également eu lieu dans le gouvernorat de Sohag.

La Diaspora Copte lance un appel pressant à se rassembler afin de sensibiliser l’opinion publique internationale sur ces agissements incompatibles avec les droits de l’homme que l’Egypte a pourtant ratifiés. Une manifestation est organisée cet après midi à 16h30 par l'Association des Coptes d'Europe.

Le point de rassemblement sera Place des Etats-Unis, face à l’Ambassade d’Egypte (56 Av d’Iéna Paris 16ème – Métro Iéna).

Cathelineau


Cour Suprême : le nouveau choix de Bush plaît aux conservateurs

Après la désignation et le retrait de Harriet Miers, George Bush vient de désigner le juge Samuel Alito pour sièger, sous condition de confirmation par le Sénat, à la Cour Suprême en remplacement de Sandra O'Connor.

Alito devrait recevoir le soutien unanime de la base conservatrice de Bush. Aucun des deux reproches majeurs faits à Harriet Miers ne peut lui être appliqué :

- Miers, qui était avocate d'affaires, n'avait pas d'expérience de juge, Alito a déjà une longue carrière de juge fédéral.

- Les écrits passés de Miers ne montraient aucune réflexion sérieuse en matière de droit constitutionnel, laissant penser qu'elle n'aurait pas la solidité de doctrine nécessaire pour résister aux pressions sociales et médiatiques qui, une fois à la Cour Suprême, la pousseraient vers la gauche. Alito a à son actif de nombreux avis (voir ici) qui dressent le portrait d'un "conservateur judiciaire" - c'est-à-dire non pas d'un activiste conservateur qui se servirait de sa fonction pour faire passer ses idées comme le font les juges activistes de gauche, mais d'un juge soucieux de maintenir les décisions judiciaires dans les justes limites de la Constitution et des lois.

Le juge Alito devrait sans doute faire face à une opposition active des Démocrates lors de sa confirmation par le Sénat. Mais les conservateurs sont ravis : ils sont à nouveau regroupés dans un combat pour leurs principes.

Les enseignements de l'épisode Miers sont doubles :

- Pour les conservateurs américains, l'épisode a montré l'importance de distinguer leurs objectifs à long terme des objectifs à plus courte vue des politiciens, Bush inclus. Par leur opposition à Miers, ils ont montré à Bush que leur soutien était conditionnel. Ils gardent à l'esprit qu'ils se doivent d'abord à leurs valeurs, et secondairement au Parti Républicain et à Bush aujourd'hui, à un autre demain. Pour toutes sortes de raisons, les conservateurs français croient plus souvent se devoir à leur "grand homme", et sont prêts à suivre qui un Chirac, qui un Le Pen, qui un Villiers, qui un Sarkozy, où que ces derniers les emmènent.

- Bush, quant à lui, a compris que pour sortir des turbulences actuelles que connaît sa présidence, il doit remobiliser sa base, et non chercher vainement à amadouer les Démocrates ou des médias hostiles en se recentrant.

HV


Pologne : vers un gouvernement PiS

[Notre lecteur Marek nous informe des évolutions en Pologne, où l'on attendait un gouvernement PiS-PO après les dernières législatives.]

D'aprés les dernières nouvelles, il semble qu'il soit impossible de former une coalition. Le parti des frères Kaczynski et la Plate-forme civique (PO) ne se sont toujours pas entendus sur un quelconque programme à l'heure où je vous envoie ce message [Samedi, NDLR - l'analyse de Marek s'est depuis révélée juste.]

Pourtant, le futur premier ministre polonais, Kazimierz Marcinkiewicz, entend présenter sa candidature, son nouveau gouvernement et bien entendu son programme dès Lundi. En l'absence de réponse de la Plate-forme civique (PO), le parti Droit et Justice (PiS) gouvernera le pays seul et il sera donc minoritaire (155 sièges sur 460). Cela pourrait sembler à première vue une entreprise périlleuse. En réalité, une telle chose est tout à fait envisageable. Il existe en effet de nombreux points communs entre la politique que souhaitent les frères Kaczynski et celles de Samoobrona, de la Ligue des familles polonaise (LPR) et du parti paysan (PSL).

Nous pourrions citer ici le domaine social (de loin le plus important), l'aggravation des sanctions contre les criminels et les bandits, la peine de mort, les aides pour les paysans (et donc une renégociation des conditions d'entrée de la Pologne dans l'UE, les agriculteurs polonais ne touchant que 25% de ce que reçoivent les agriculteurs des "15"), la décommunisation du pays, une Europe des patries selon l'idée qu'en avait le Général de Gaulle, etc... Andrzej Lepper avait même déclaré aprés la Présidentielle que le programme du PiS était à 70 % compatible avec celui de Samoobrona ( Source ).

Dernièrement, les relations entre le parti des frères Kaczynski et la Plate-forme civique se sont encore envenimées à cause de la candidature de Bronislaw Komorowski (PO) au poste de président du Parlement. Celui-ci est en effet considéré comme  particulièrement hostile aux Kaczynski. Résultat: c'est le candidat du PiS, Marek Jurek, qui est devenu président du Parlement avec les voix du PiS, de Samoobrona, de la LPR et du PSL. Les post-communistes du SLD se sont quant à eux abstenus. Parmi les 5 vice-présidents du parlement (1 pour chacun des autres partis), se trouve en particulier Andrzej Lepper élu avec les voix du PiS. Cela a valu une fois de plus au parti des Kaczynski les foudres du PO. Donald Tusk a même prétendu dernièrement que les Kaczynski avaient préparé une coalition secrète avec Andrzej Lepper (Samoobrona), Roman Giertych (l'un des dirigeants de la LPR) et le père Rydzyk (fondateur de Radio Maria) (Source). Ses allégations ne se sont pourtant pas vérifiées, le PiS refusant toute autre coalition qu'avec justement la Plate-forme civique (PO).

Enfin, 150 chefs de police et de pompiers d'une région du sud de la Pologne sont partis ou partent, soit en retraite anticipée, soit en démissionnant, à cause de l'arrivée des Kaczynski au pouvoir. Ces personnes auraient en effet bénéficié de l'aide des communistes pour accéder à leur fonction. La plus grande peur est ressentie par les anciens agents des services secrets communistes. Il est vrai que Lech Kaczynski est parfois surnommé le Shérif, à la suite de son passage au ministère de la justice en 2000-01. Ainsi, une chose est certaine : le nettoyage commencera très bientôt... Ludwik Dorn, pressenti pour être ministre de l'Intérieur, a d'ores et déjà été baptisé par les anciens agents communistes : "Ludwik le Sanguinaire"... ( Source ).

Marek

Ceu913 PS : l'intéressante carte ci-contre, empruntée à The Economist, montre la répartition géographique des voix au 2e tour de la présidentielle. Cliquer dessus pour l'agrandir. HV


Affaire de l'abbé Pierre : Réactions

Le Journal du Dimanche d'hier rapportait une réaction du cardinal Lustiger citée par La Repubblica : "Il a plus de 90 ans. Il a un peu perdu la tête. Les gens le font parler, lui tendent un micro et puis..."

La porte-parole de la Conférence des évêques de France a déclaré (encore dans le JDD), à propos du livre que l'abbé Pierre a cosigné avec Frédéric Lenoir : "C'est avant tout un témoignage de confiance envers Dieu, très touchant. Mais sur certaines questions, ce livre pose problème. Le célibat sacerdotal reste un don précieux." Je trouve que cette réaction trouve le ton juste : ne pas entrer dans la polémique, ni céder de terrain.

Mais comme le remarque ce blog, ceux qu'on entend le plus alimenter la machine médiatique sur "le sexe et l'Eglise" "ce sont des non-catholiques qui voudraient voir l'Eglise donner sa bénédiction à toutes les dérives morales, éthiques, politiques..."

Le JDD (toujours !) a ainsi sollicité les avis éclairés d' "un imam, un pasteur, un rabbin" sur ce qui doit changer dans l'Eglise.

Le pasteur Marcel Manoël, président du Conseil national de l'Eglise réformée de France, s'exécute avec brio : "Je constate que beaucoup de catholiques se posent la question du célibat des prêtres. Mais leurs représentants, qui estiment que c'est une condition de l'exercice du ministère, continuent de faire la sourde oreille. C'est dommage." Ce qui est dommage, c'est que M. Manoël s'imagine que le Pape, les évêques, les prêtres sont les "représentants" des catholiques, plutôt que du Bon Dieu.

L'imam marseillais Mourad Zerfaoui a la pudeur de préciser qu'il ne peut "juger la position de l'Eglise de France", mais précise que sans relations sexuelles, "il n'est pas concevable d'avoir, que l'on soit représentant religieux ou pas, une vie équilibrée", bien sûr "dans le cadre du mariage". Mais l'imam, par pudeur encore sans doute, ne précise pas combien d'épouses sont nécessaires à une "vie équilibrée". On remarque que l'imam reprend curieusement, englobant les prêtres, le terme de "représentant" qu'avait utilisé le pasteur Manoël.

Seul le rabbin Michel Serfaty conserve une réserve de bon aloi : "La question du célibat des prêtres est un problème interne à l'Eglise. [...] Aujourd'hui, je m'impose de respecter la religion telle qu'elle fonctionne. Pour mieux comprendre les raisons qui conduisent les prêtres catholiques à cette mesure, il m'est arrivé d'en discuter avec eux. Ils ont des arguments. Ils ont surtout conscience que c'est difficile."

Merci au rabbin Serfaty : sa délicatesse, quand il parle de l'Eglise, fait plaisir - surtout au 40e anniversaire de Nostra Aetate (texte).

Henri Védas


Analyses sur la dérive à gauche de la politique française

Ce week-end apporte une série d'analyses intéressantes, et concordantes, sur le mal dont souffre le discours politique français.

A l'occasion de la recension d'un livre sur la myopie des intellectuels français dans l'affaire Battisti, Jean Sévillia esquisse dans le Figaro Magazine un historique du "tropisme à gauche de la vie politique française". 

En vertu du «sinistrisme immanent» naguère analysé par Albert Thibaudet, ce mécanisme est typique du tropisme à gauche de la vie politique française. Le phénomène connaît cependant des variables, qui tiennent à l'idéologie dominante du moment. La fin des années 40 et les années 50, on l'a dit plus haut, sont sous influence communiste. C'est l'époque où Aragon chante les louanges de Staline et où Emmanuel Mounier affirme que «l'anticommunisme est la force de cristallisation nécessaire et suffisante d'une reprise du fascisme». Pendant les années 60, l'heure est à l'anticolonialisme. «Abattre un Européen, écrit Jean-Paul Sartre, c'est faire d'une pierre deux coups, supprimer en même temps un oppresseur et un opprimé.» Viennent Mai 68 et ses suites immédiates, où l'on entend ou lit un nombre incalculable de sottises. [...]

Mais au début des années 80, les désillusions sont cruelles : le socialisme ayant partout apporté dictature ou pauvreté, les intellectuels de gauche se replient vers une sorte de protestation morale qui érige les droits de l'homme en critère absolu de jugement politique. C'est le temps de l'antiracisme triomphant, où il convient de s'afficher dans les cocktails en ayant épinglé sur son vêtement la petite main jaune des amis de Harlem Désir. «Tout ce qui est terroir, bourrées, binious, bref franchouillard ou cocardier, nous est étranger, voire odieux», clament Pierre Bergé, Georges-Marc Benamou et Bernard-Henri Lévy, dans le premier numéro de Globe, en 1985. [...] C'est également à cette époque que Robert Badinter dénonce la «lepénisation des esprits», expression qui permet de diaboliser n'importe qui.

[...] Le multiculturalisme et le différentialisme post-soixante-huitards ont aussi conduit certains à nier qu'il pût exister un danger islamiste.

Mais le pouvoir de la gauche est renforcé par le tropisme centriste de la "droite". Gérard Gachet le constate encore une fois dans Valeurs actuelles, à propos des récentes évolutions de Nicolas Sarkozy : "À quoi pense un homme de droite ? À se recentrer"

Ivan Rioufol, enfin, s'interroge dans le Figaro sur le "mal français" : "c'est le conformisme des élites qui est une des racines du mal français. Et l'UMP n'est pas épargnée par ce besoin d'imiter la gauche."

Rioufol voit cependant poindre un "nouveau conservatisme" :

Ce nouveau conservatisme est clairement apparu en France à l'occasion du référendum sur la Constitution (Bloc-notes du 20 mai 2005). Partagé par la droite et la gauche, il s'attache à des valeurs longtemps méprisées comme la nation et le patriotisme, mais aussi le civisme, la culture, l'autorité, le mérite, la responsabilité individuelle, la famille, etc. Ce mouvement de fond, plus réactif que réactionnaire, ne peut être méprisé des politiques.

HV


Une "catholique pratiquante" comme Libé les aime

Nadine Morano, député UMP, "mère de trois enfants, catholique pratiquante" :

NM : [...] Je suis favorable à l'adoption par un couple de même sexe. Et ce pour la sécurité de l'enfant, pour sa protection.

Libé : Etes-vous pour autoriser l'accès à la procréation médicalement assistée (PMA) à laquelle de nombreux couples de lesbiennes ont recours en allant dans des pays européens voisins ?

NM : Pourquoi faut-il que nos concitoyennes s'expatrient, comme certaines auparavant pour l'IVG, ou d'autres pour l'aide à mourir. Il n'est pas normal qu'une femme qui, de toute façon, se fera inséminer à l'étranger, s'exile ainsi. On ne peut pas interdire le désir de maternité. Au nom de l'égalité, il faut les laisser avoir accès à la PMA en France.

L'argumentation squelettique de Mme Morano est un peu développée ici. Le député prétend être motivé par le réalisme vis-à-vis d'un état de fait qu'il faut "regarder en face" :

"Si vous prenez le cas d'une mère biologique qui décède, sa compagne n'a pas de statut vis-à-vis de l'enfant. Si les grands parents veulent lui retirer l'enfant qu'elle a elle aussi élevé, ils le peuvent. Où est l'intérêt de l'enfant ?"

Elle joue son rôle à la perfection : celui de la "catho" de service qui, après avoir sans doute beaucoup réfléchi et beaucoup prié, reconnaît la sagesse des revendications de la gauche subversive en matière d'avortement, d'adoption par des couples homosexuels et d'euthanasie. Peut-être Mme Morano gagnerait-elle du temps en reconnaissant qu'elle adopte ces positions parce que le faire lui offre, au prix d'un effort minime, une notoriété et une sympathie médiatique inespérées.

HV


La Pologne sous surveillance ?

C'est Présent d'aujourd'hui qui attire notre attention sur cette information parue dans le Guardian (le "Libé" anglais) mardi dernier :

La Commission européenne a averti hier que la Pologne pourrait perdre son droit de vote au sein de l'UE si son président nouvellement élu continuait à s'opposer aux droits des homosexuels et cherchait à rétablir la peine de mort.

[...] [L]a Commission a déclaré que tous les pays membres doivent respecter les règles de l'UE qui protègent les minorités et interdisent la peine de mort.
Ne pas respecter cela pourrait mettre en branle un processus spécial prévu par le Traité de Nice, qui prive des états membres fautifs de leurs droits de vote lors des réunions ministérielles. "Nous allons suivre la situation de très près", a déclaré [lundi] le principal porte-parole de la Commission, Jonathan Todd.
Lors de l'affaire Buttiglione, les instances de l'UE - en l'occurence le Parlement européen - avaient signifié qu'on ne pouvait adhérer à l'enseignement de l'Eglise en matière de moeurs et prétendre siéger au sein de la Commission. C'est maintenant la Commission qui semble saisie de la même réaction horrifiée devant le catholicisme de Kaczynski que devant la grippe aviaire. Jean Monnet est bien loin ! Est-ce que cette déclaration ouvrira les yeux de certains catholiques européistes ?

L'abbé Pierre est-il catholique ?

Trop c'est trop ! Combien de temps encore l'Eglise de France va-t-elle laisser certains de ses prêtres dire ou écrire le strict contraire de l'enseignement de l'Eglise et de ce qui dit notre Très Saint Père le Pape Benoît XVI ?

L'abbé Pierre, dans un livre intitulé Mon Dieu ....pourquoi ? , qui paraîtra jeudi, se dit favorable au concubinage pour les prêtres, à l'ordination des femmes et est ouvert aux unions homosexuelles et à l'homoparentalité.

Alors qu'au synode des évêques sur l'Eucharistie, le patriarche maronite, le cardinal Pierre Nasrallah Sfeir avait tenu à souligner que le célibat était " le joyau le plus précieux de l'Eglise catholique", l'abbé Pierre au contraire écrit : "(...) puisque l'Eglise catholique permet depuis des siècles à ses communautés orientales d'ordonner des prêtres mariés je vois mal pour quelle raison Jean Paul II a pu affirmer récemment qu'il était hors de question de revenir sur le célibat des prêtres pour le reste de l'Eglise catholique". Autre extrait concernant l'ordination des femmes : "pourquoi refuser à des femmes qui s’en sentent la vocation et les capacités l’accès aux ministères ?" Enfin, la révélation sur sa vie intime ("j’ai donc connu l’expérience du désir sexuel et de sa très rare satisfaction") aurait toute sa place dans l'intimité d'un confessionnal mais ,publiée dans un livre, pourrait avoir des effets néfastes sur de jeunes séminaristes ou de jeunes prêtres.

On peut ségalement se demander si Frédéric Lenoir, directeur du Monde des religions et co-auteur de ce livre, n'est pas responsable de l'orientation progressiste et même anti-catholique des propos de l'abbé Pierre qui est agé de 93 ans.

Le plus grave dans cette pitoyable médiatisation des écrits de "la personnalité préférée des Français", qui vont à l'encontre de la foi catholique, c'est que des milliers de catholiques vont être influencés et vont douter d'autant plus qu'un journal comme La Croix, qui se dit pourtant chrétien, évoque la sortie de ce livre sans rappeller l'enseignement véritable de l'Eglise catholique.

le Salon Beige, ne jugeant pas les personnes mais seulement les propos tenus, suggère à tous les catholiques fidèles à Rome et à l'enseignement des Pères de l'Eglise de prier pour l'abbé Pierre.

Philippe Carhon


Un président catholique pour la Pologne : réactions et perspectives

(Nous vous livrons ci-dessous l'analyse de notre lecteur Marek sur les réactions et les perspectives suite à l'élection dimanche de Lech Kaczynski à la tête de la Pologne)

"La Pologne a besoin de régler ses comptes mais elle a davantage encore besoin de paix ... Monsieur le Président, la mission est accomplie". C'est en ces termes que peu après l'annonce des premiers résultats de l'élection présidentielle, Lech Kaczynski, nouveau Président de la république polonaise, s'adressa à ses militants ainsi qu'à son frère jumeau Jaroslaw, chef du parti Droit et Justice qui refusa de devenir premier ministre après les dernières législatives pour ne pas empêcher son frère Lech d'atteindre le poste suprême. Selon les sondages, des jumeaux à la tête de l'état auraient en effet été mal vus par les Polonais. Entouré de sa famille et de ses plus proches amis et collaborateurs mais également soutenu par ses nombreux militants, L. Kaczynski a été acceuilli par une ovation au sein du Palais de la culture de Varsovie. L'hymne national polonais "La Pologne n'est pas encore morte" a tout de suite été entonné suivi du célébre chant Sto lat ("Cent ans") pour souhaiter longue vie au nouveau Président.

Aprés avoir remercié les millions de polonais qui avaient voté pour lui, mais également sa maman et son épouse qui étaient présentes à ses côtés, sa famille, ses amis, les ténors du parti et bien évidemment son frère jumeau Jaroslaw, Lech Kaczynski s'est adressé à son rival malheureux Donald Tusk en le félicitant pour cette magnifique bataille qu'il a livré. Visiblement très ému, il passa la main à son frère jumeau qui poursuivit les nombreux remerciements et ceux en particulier destinés au père Rydzyk, le fondateur de Radio Maria, qui a en effet offert à Lech Kaczynski un appui constant sans doute décisif tout le long de la campagne. Une véritable course aux voix avait été entreprise. La "machine à gagner" s'était mise en marche au plus grand désespoir des post-communistes. Les gens étaient appelés à convaincre leur famille, leur voisin, leur collègues de travail à voter pour le seul candidat représentant les valeurs de la Pologne catholique Lech Kaczynski. A la propagande menée par les instituts de sondages et les médias s'opposait donc la force titanesque de Radio Maria, de la télévision catholique Trwam ("Je résiste") et du journal catholique Nasz Dziennik ("Notre journal"). C'est parce qu'elle était devenue un danger pour le pouvoir post-communiste que Radio Maria avait régulièrement été une cible à atteindre au travers des nombreuses campagnes diffamatoires à son encontre. Mais Dieu était toujours présent à ses côtés et il lui a permis d'atteindre son objectif, celui de donner à un homme de foi profondemment catholique la possibilité de siéger au poste suprême du pays. "C'est l'homme réel qui l'a emporté et non une certaine création marchande " poursuivit J. Kaczynski( http://wiadomosci.gazeta.pl/wybory2005/1,67805,2981865.html ) en faisant ici référence au fléau que représente la société libéral qui souhaitait voir D. Tusk représentait ses propres intérêts.

Parmi les réactions, nous avons celle du Président Kwasniewski qui félicita Lech Kaczynski et qui s'est dit persuadé qu'un juriste saurait faire régner la loi dans le pays. Jan Rokita, l'homme qui devait devenir premier ministre en cas de victoire de la Plate-forme civique (PO) lors des dernières législatives déclara pour sa part: "Lech Kaczynski est mon Président, je souhaiterais que sous ses gouvernements, la Pologne soit fière" (http://fakty.interia.pl/kraj/news?inf=678921 ).

Soutenu par les plus pauvres qui représentent les laissés-pour-compte du système libéral, Lech Kaczynski aura à coeur de mettre en place, avec son frère jumeau Jaroslaw, le futur premier ministre Kazimierz Marcinkiewicz, les cadres du parti Droit et Justice (PiS) ainsi qu'avec ses députés (155 sur 460) et sénateurs (49 sur 100), une véritable politique de protection sociale consistant à une intervention directe de l'état dans l'économie du pays. Les attentes sont en effet très grande dans une société touchée par un chômage qui s'éleve officiellement à 18 % de la population active. La mission consistera tout d'abord à former le nouveau gouvernement et à s'entendre avec l'allié de droite dont est issu Donald Tusk : la Plate-forme civique (PO) qui a obtenu 133 sièges au parlement. Un échec dans les négociations obligerait les frères Kaczynski soit à se tourner vers les partis minoritaires tels que Samoobrona d'Andrzej Lepper, la Ligue des familles polonaises (LPR) et le parti paysan (PSL) soit à provoquer de nouvelles élections législatives.

Marek

Les craintes émises par Marek dans les dernières lignes semblent pour le moment se réaliser car les négociations pour former un gouvernement ont toutes échouées aujourd'hui.

Philippe Carhon


Un président catholique pour la Pologne

(Notre lecteur Marek nous livre quelques informations sur la victoire de Lech Kaczynki en Pologne qui a été peu relayée par les médias français)

Lech Kaczynki, 56 ans, est devenu dimanche le nouveau Président de la IIIème république de Pologne. Il succéde ainsi à Lech Walesa (1990-1995) et à Aleksander Kwasniewski (1995-2005) qui aprés deux mandats ne pouvait plus se représenter.

Aprés une campagne acharnée, parfois brutale et des instituts de sondages bien peu crédibles le candidat conservateur Lech Kaczynski est parvenu à devancer de manière très confortable le libéral Donald Tusk crédité pourtant depuis des mois d'une large avance. Les premières estimations sorties des urnes peu après 20h dimanche donnaient L. Kaczynski en tête avec 52,8 % et 53,5 % des voix contre respectivement 47,2 % et 46,5 % pour D.Tusk selon les différents instituts de sondage (Informations receuillies sur la chaîne Euronews). Le dépouillement des bulletins de vote durant la soirée n'a fait que confirmer et accroître l'avance du candidat ouvertement catholique. Son avance a même atteint jusqu'à 11 points (55,5 % contre 44,5 %). Les résultats officiels sont sans appel : 54,04 % pour L.Kaczynski contre 45.96 % pour le candidat libéral. Le taux de participation s'éleve quant à lui à 50,99 % (1er tour : 49,74 %) (http://wiadomosci.gazeta.pl/wybory2005/1,67805,2983090.html ).

Le report des voix du premier vers le second tour de la Présidentielle apparaît révélateur des soucis touchant la société polonaise. Ainsi, d'aprés les sondages, 83% des électeurs d'Andrzej Lepper (Samoobrona, 15,11% au 1er tour), 76 % de ceux de Jaroslaw Kalinowski (PSL, parti paysan) et même 29% des électeurs du social-démocrate Marek Borowski (Sdpl, 10,33 % des voix au 1er tour) auraient voté pour L.Kaczynski contre respectivement 17 %, 24 % et 71 % pour D. Tusk. Même les polonais qui s'étaient abstenus au 1er tour ont davantage assuré de leur soutien L.Kaczynski (54 % contre 46 %). En outre, parmi les chômeurs dont le taux s'élève en Pologne officiellement à 18 %, 53,7% ont voté pour L.Kaczynski alors que 58 % des entrepreneurs ont préféré plébisciter D.Tusk. (http://wybory2005.interia.pl/aktualnosci/news?inf=678905 )

Autre leçon du scrutin, les habitants des campagnes et des petites villes (jusqu'à 50 000 habitants) ont davantage voté en faveur de L.Kaczynski avec respectivement 68 % et 52 % des votants alors que le candidat libéral a plutôt bénéficié de l'apport des villes moyennes (de 50 à 200 000 hab.) et des grandes villes (plus de 200 000 hab.) avec successivement 52 % et 58 % des voix. Enfin plus généralement, le centre et l'est du pays ont voté pour L. Kaczynski tandis que l'ouest et la diaspora polonaise ont majoritairement soutenu le libéral D.Tusk.

Marek


Fin du synode des évêques sur l'Eucharistie

Le synode des évêques sur l'Eucharistie s'est achevé dimanche place Saint-Pierre par la canonisation de cinq bienheureux. Les évêques, au cours de ce synode, ont réaffirmé de manière ferme les positions de l'Eglise notamment sur des points comme la communion des divorcés remariés ou le mariage des prêtres. Un texte "non officiel" et "de travail" a été produit et contient cinquante propositions des évêques qui serviront de base pour un éventuel document pontifical.

Benoît XVI a prononcé des paroles très fortes à l'issue de l'Angélus où il a tenu à recentrer la vie catholique sur le mystère eucharistique : " Pour les laïcs également, la spiritualité eucharistique doit être le moteur intérieur de toutes leurs activités, et aucune dichotomie ne peut être admise entre la foi et la vie dans leur mission d'animation chrétienne du monde".

Philippe Carhon


Nicolas Sarkozy pour le droit de vote des immigrés

Après avoir voulu "nettoyer certaines banlieues à l'aide d'un kärcher", Nicolas Sarkozy vient de se prononcer dans un entretien accordé au journal Le Monde pour le droit de vote des immigrés aux élections municipales : "je considère qu'il ne serait pas anormal qu'un étranger en situation régulière, qui travaille, paie des impôts et réside depuis au moins dix ans en France, puisse voter aux élections municipales".

Le résultat ne s'est pas fait attendre : critiques de la gauche qui y voit un double jeu électoraliste et division de son propre camp (Villepin est contre bien entendu). Enfin du côté de la droite nationale, les réactions sont unanimes de la part du MNR, du MPF et du FN : Bruno Mégret considère que "les agissements de M. Sarkozy représentent maintenant une menace pour la République. En préconisant de donner le droit de vote aux immigrés, le ministre de l’Intérieur s’attaque directement au fondement de notre République selon lequel la souveraineté, c’est-à-dire le vote, appartient au peuple", Philippe de Villiers déclare que "Nicolas Sarkozy se pose ainsi comme l’héritier politique de François Mitterrand, et l’UMP se veut comme le nouveau parti de l’étranger. Le masque est tombé : financement des mosquées par les contribuables français, vote des étrangers aux élections locales, discrimination positive,…. Avec Sarkozy, c’est la préférence étrangère qui s‘installe au sommet de l’Etat" et Jean-Marie Le Pen rappelle que "dans le cadre de la République française, ce sont les citoyens français qui ont le droit de vote (...) Discrimination positive, révision de la loi de 1905, droit de vote aux étrangers : Sarkozy s'éloigne des principes républicains d'une façon de plus en plus préoccupante".

Philippe Carhon


Le nouveau souffle des AFC

Le début de l'année 2005 avait été marqué aux AFC par une certaine timidité d'engagement illustrée par des remous internes et la non-participation à la manifestation contre l'avortement et pour la Vie organisée par le collectif 30 ans ça suffit. Est-ce grâce aux nombreuses lettres reçues par son président, Paul de Viguerie, que les AFC semblent montrer depuis quelques mois une nouvelle vigueur ?

En tout cas, les AFC se sont engagés avec force et courage dans les combats chers aux catholiques comme lors du bac 2005 où un sujet justifiant l'avortement avait été proposé, lors de la campagne d'affichage homosexuel dans le métro ou encore plus récemment en soutenant l'OCH dans sa dénonciation du terrible arrêt Catalina.

Espérons donc que les AFC appelleront à participer à la marche unitaire pour la vie qui aura lieu à Paris le dimanche 22 janvier 2006.

Philippe Carhon


Profanation d'Act-Up à Notre-Dame : suite

On se souvient que, sous le fallacieux prétexte que l'identité des agresseurs n'avait pû être déterminée, alors qu'une équipe de France 3 et de nombreux témoins étaient présents, la plainte déposée contre X suite à la profanation perpétrée par des militants d'Act-Up suivie de l'agression physique du recteur de la cathédrale Notre-Dame de Paris, monseigneur Patrick Jacquin, avait été classée sans suite.

Ce dernier ne baisse pas les bras et maintient sa plainte en intentant une action au civil. Dans un communiqué, l'archevêché de Paris précise que "la liberté religieuse, le libre exercice du culte et l'affectation cultuelle des édifices religieux sont reconnus et protégés par le droit tant national que par la Convention européenne des droits de l'homme. Dans cet esprit, le recteur de la cathédrale Notre-Dame de Paris, en sa qualité de desservant, a décidé de poursuivre les actions nécessaires devant les juridictions civiles pour que de telles atteintes soient reconnues comme illégales et attentatoires à ces principes essentiels."

Espérons que la justice répondra favorablement à monseigneur Vingt-Trois et monseigneur Jacquin dans cette nouvelle démonstration de Christianophobie.

Philippe Carhon


Le mensonge de "l'homoparentalité"

Les 25 et 26 octobre seront marqués par une triste manifestation qui illustre à quel point la culture de mort a gagné les esprits en France et Europe : la troisième conférence internationale sur "l'homoparentalité", organisée par l'Association des parents et futurs parents gais et lesbiens (APGL), à l'espace Reuilly, dans le XIIe à Paris.

"L'homoparentalité" est en soi un mensonge car elle est un non-sens et surtout une immoralité. Elle est un non-sens car jamais un enfant ne pourra avoir deux parents de même sexe mais cette notion est maintenant tolérée et même acceptée par la justice française qui ment à tous ces pauvres enfants et qui portera plus tard la responsabilité de leur souffrance. Elle est une immoralité car elle "normalise" l'homosexualité (CEC 2357-2359) et les parodies d'unions homosexuelles dénoncées par notre très saint père Benoît XVI.

Devant le déferlements d'horreurs médiatiques entendues ces derniers jours ( le coming-out des enfants d'homos...) et l'écho favorable qu'y accordent les journalistes, il serait bon pour un catholique soucieux de se former de se procurer Le lexique des termes ambigus et controversés sur la famille, la vie et les questions éthiques (éditions Pierre Téqui)et de lire notamment l'article de Xavier Lacroix sur l'Homoparentalité (pages 595 à 609). Dans la version française, le cardinal Lopez Trujillo, président du Conseil Pontifical pour la Famille, y déclare que "l'institution familiale, fondée sur l'engagement fidèle et définitif entre un homme et une femme (...) est le sanctuaire de la vie (...) et le lieu où les enfants peuvent grandir, s'épanouir et être socialisés".

Philippe Carhon


Jacques Bompard et Philippe de Villiers

Jacques Bompard serait effectivement prêt à soutenir Philippe de Villiers en 2007 sans pour autant rejoindre le MPF. Il aurait ainsi déclaré : "Je me bats pour des idées. Même si j'ai l'intention de continuer à mener un combat local avec L'Esprit public, le cercle de réflexion que j'ai créé, je n'ai pas abandonné le combat national. Si j'envisage de donner mon parrainage à Philippe de Villiers, c'est parce que c'est le seul que je puisse soutenir. Il me semble qu'il est plutôt mieux que les autres". De son côté, Philippe de Villiers explique qu'il va " lui offrir de rejoindre la coordination nationale de terrain (qu'il va) mettre en place pour accueillir ceux qui soutiennent (sa) candidature et lui proposer de mener avec (lui) des actions sur l'immense problème de l'immigration et autour des délocalisations." Une rencontre ou une conférence de presse pourrait avoir lieu cette semaine pour fixer les modalités et les limites de ce soutien.

Jacques Bompard serait ainsi le premier cadre historique et localement implanté du FN à soutenir Philippe de Villiers. Les récents remous au FN pourraient inciter certains autres à imiter le maire d'Orange...

Philippe Carhon

NB :18h20  Marie-France Stirbois vient de se faire suspendre provisoirement du FN après une conférence de presse tenue à Hyères avec Philippe de Beauregard, récemment démis de ses fonctions de secrétaire départemental du Var du fait de sa proximité avec Jacques Bompard.


Pologne : nette victoire de Lech Kaczynski

L'analyse de notre lecteur Marek sur les élections présidentielles polonaises s'est avérée exacte. Le candidat conservateur et catholique Lech Kaczinski l'a emporté en devançant son concurrent libéral avec 54% des voix.

Bien entendu, en France, les associations homosexuelles se déchainent contre Lech Kaczinski tandis que Jacques Chirac lui adresse des félicitations convenues. Le président de la commission européenne, José manuel Barroso, lui a également adressé ses félicitations malgré les réserves émises quelques jours avant par le porte parole de l'UE.

Philippe Carhon


Service perturbé

Mire20420total Le blog va tourner au ralenti pendant dix jours: les blogueurs seront tous en déplacement ou dans des régions rurales où ils n'auront l'internet qu'occasionnellement. C'est à regret car, de la présidentielle polonaise à la clôture du Synode ou à Holywins, il va se passer bien des choses !

Mais nul n'est indispensable : notre absence est peut-être l'occasion d'explorer les liens suggérés dans notre colonne de gauche (par exemple la nouvelle formule de Bafweb) ou de découvrir ce nouveau blog catho à l'esprit proche du notre.

HV

PS : Avant de prendre la route, il faut que je vous conseille cet article roboratif sur le "portail jeunes" de la Conférence des Evêques de France : les jeunes cathos se rebiffent !


Cour suprême américaine : Miers en mauvaise posture

Quand George Bush a désigné Harriet Miers à la Cour suprême américaine, les réactions ont été mitigées. Depuis, l'affaire n'a fait que s'empirer et donne lieu à une crise importante entre Bush et le mouvement conservateur.

Les grandes voix conservatrices demandent presque unanimement le retrait de Miers, dont la philosophie politique et judiciaire apparaît particulièrement superficielle et inconstante. Miers doit être confirmée par le Sénat : elle sera interrogée en commission, et beaucoup pensent qu'elle risque de faire la preuve de son incompétence en matière de droit constitutionnel. L'hypothèse d'un vote négatif du Sénat, des sénateurs démocrates étant rejoints par une partie des conservateurs, ne semble plus à exclure. La National Review, pilier de l'intelligentsia conservatrice, appelle les sénateurs à bloquer la nomination et Bush à remplacer Miers par quelqu'un de plus solidement conservateur et de plus compétent.

D'après le quotidien conservateur Washington Times, très bien informé quand les Républicains sont au pouvoir, la Maison Blanche envisagerait secrètement un tel retrait. L'hypothèse paraît encore moins improbable depuis quelques heures : on a appris que la famille de Miers a bénéficié en 2000 d'une indemnisation excessive pour un morceau de terrain, alors que Harriet Miers avait des liens avec des membres de la commission d'indemnisation (Source) : une affaire relativement mineure, mais qui affaiblit une candidature déjà fragile.

Le désaccord sur Miers a opposé de manière virulente les conservateurs à la Maison Blanche et au Parti républicain : les conservateurs parlent d'incompétence et de favoritisme dans le choix de Miers, les fidèles de Bush accusent ses détracteurs d'élitisme, voire de sexisme. Mais au-delà de cette crise, l'affaire révèle le caractère fondamentalement sain et mûr du mouvement conservateur américain : mouvement éminemment politique, "âme" idéologique du Parti républicain, il reste toutefois intellectuellement distinct de ce dernier. Sa loyauté va à des idées et des principes, et non à des structures ou à des personnalités. On aimerait parfois voir un peu plus de loyauté à des idées, et un peu moins à des hommes, au sein de la droite française...

HV


UNESCO : l'autre déclaration

La large couverture accordée à l'adoption de la convention sur la diversité culturelle a occulté l'adoption par la conférence générale de l'UNESCO le 19 octobre, par acclamation, d'un autre texte important : une Déclaration universelle sur la bioéthique et les droits de l'homme. Il ne s'agit pas d'une déclaration impromptue ou précipitée, mais de l'aboutissement de dix ans de négociations et de deux ans de rédaction.

Cette adoption est un événement très positif. Le texte reste parfois vague, mais il énonce deux principes importants :

- Dans le domaine bioéthique, la dignité humaine et l'intérêt de l'individu doivent l'emporter sur l'intérêt de la science ou de la société (art. 3 à 8).

- La "diversité culturelle" ne doit pas servir d'excuse à un relativisme en matière de dignité humaine (art. 12).

Le Vatican a été actif dans l'élaboration de ce texte, et d'après son représentant "de nombreuses modifications" qu'il a proposées "ont été accueillies, signe de la nouvelle ouverture de différents pays de l’UNESCO et d’écoute vis-à-vis de l’Eglise catholique."

Quel impact aura ce texte - pratiquement ignoré par la presse française ? Le Dr Cameron, universitaire évangélique et conseiller sur les questions de bioéthique auprès de la délégation américaine, est optimiste :

Certes, le détail du document est dans l'ensemble peu palpitant [...] mais le fait même qu'il a été adopté montre que chaque nation prend maintenant en considération les questions biopolitiques. Et si aux Etats-Unis des déclarations de ce genre n'ont sans doute pas beaucoup d'influence [...], pour de nombreux petits pays et pour la plupart des pays en voie de développement elles ont une énorme importance. Beaucoup de pays se serviront de la déclaration comme base pour leur politiques nationales.

L'adoption de cette déclaration montre aussi qu'on ne peut pas porter de jugement global, positif ou négatif, sur l'ONU et ses organisations dérivées (parmi lesquelles l'UNESCO) : le Secrétariat général, le Conseil de Sécurité, l'Assemblée générale et chacune des organisations dérivées sont des lieux répondant à des dynamiques différentes, et variant dans le temps. Certaines instances, comme le Secrétariat général ou la FNUAP, sont gangrénées par la culture de mort, tandis que d'autres réservent de bonnes surprises - la déclaration de l'Assemblée générale contre le clonage reproductif en début d'année, par exemple.

Henri Védas


UNESCO : la Convention sur la diversité culturelle, pour ou contre ?

Beaucoup se réjouissent de la Convention sur la diversité culturelle qu'a adoptée l'UNESCO cette semaine : le texte (un avant-projet est ici en pdf, je n'ai pas trouvé en ligne le texte adopté) exclut les biens culturels des accords de libre-échange, tels que ceux de l'OMC. L'esprit du texte semble en concordance avec l'exhortation, à l'UNESCO justement, de Jean-Paul II en 1980 :

"Veillez par tous les moyens sur cette souveraineté fondamentale que possède chaque nation en vertu de sa propre culture. Protégez-là comme la prunelle de vos yeux pour l'avenir de la grande famille humaine."

Le Figaro éditorialise sur "l'écrasante victoire" du ministre Donnedieu de Vabres, puisque seuls deux pays (les Etats-Unis et Israël) ont voté contre; Le Monde nuance toutefois : le texte n'a pas de valeur contraignante et "n'engage pas à grand chose". Yves Daoudal, que personne n'accusera d'optimisme systématique, y accorde plus d'autorité :

Cette "Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles", lancée et promue par la France et le Canada, n'est pas un simple vœu pieu, puisque son article 20 lui confère le même niveau juridique international que les traités bilatéraux et que le cadre même de l'Organisation mondiale du commerce, du jour où 30 pays l'auront ratifiée. [...]

La Convention est "un véritable antidote contre la mondialisation", s'exclamait le représentant de la Mauritanie. Ce qui est pour le moins exagéré. Mais c'est un petit coin enfoncé dans le bétonnage mondialiste.

Mais le texte soulève également des inquiétudes, et de deux ordres : pour Jeanne Smits dans Présent d'aujourd'hui, certains passages pourraient servir de fondement à des revendications communautaristes. La culture protégée n'est pas seulement celle des nations dont parlait Jean-Paul II, mais aussi celle des minorités ("Toute personne a le droit à une éducation et une formation de qualité qui respectent pleinement son identité culturelle".)

Le Wall Street Journal s'inquiète de la censure que certains états pourraient exercer sous couvert de protection de leur culture :

La Chine et d'autres pays répressifs sont enthousiastes : la "convention" pourrait aisément justifier l'interdiction de chaînes de télévision par satellite ou la fermeture de journaux au nom - pour utiliser un terme délicieusement orwellien - de la "sécurité culturelle."

HV


Marche pour la Vie : le discours de Jean-Pierre Maugendre

... prononcé sur la place Notre-Dame des Victoires samedi dernier est publié in extenso dans Présent d'aujourd'hui. Extraits :

[...] La béatification le 9 octobre dernier du cardinal von Galen, archevêque de Münster, ferme adversaire des pratiques eugénistes et de l'euthanasie, prônées par le régime national-socialiste allemand, nous rappelle que l'Eglise, par la voix de ses évêques et du pape, a toujours été le porte-parole des êtres humains les plus faibles : les malades, les vieillards, les enfants à naître...

C'est sans doute à cela que pensait Mgr André Vingt-Trois alors archevêque de Tours, aujourd'hui archevêque de Paris, lorsqu'il écrivait en mai 2004 : "Notre époque est fertile en procureurs zélés pour dénoncer les coupables silences du passé. Oserais-je vous dire que je m'interroge souvent devant Dieu sur les silences dont on pourra nous accuser dans quelques décennies ou quelques siècles. Quand je dis 'nous', je ne pense pas seulement aux intellectuels éclairés dont les opinions ont si souvent suivi le 'politiquement correct' ou le 'médiatiquement correct'. Je pense à nous, chrétiens, et, premièrement, à nous évêques qui avons reçu mission de guider le peuple chrétien." [...]

Je crois que c'est important d'entendre cette réflexion de Mgr Vingt-Trois, et celle, proche, du cardinal Barbarin - mais le risque serait de s'en servir comme excuse pour l'inaction de la masse des laïcs catholiques. Tous ne peuvent pas consacrer du temps à une des admirables associations pro-vie ou d'aide aux futures mères, mais beaucoup peuvent, et sans attendre que leur évêque marche en tête, témoigner publiquement de leur attachement au respect vie humaine en y consacrant un après-midi par an : par exemple le 22 janvier prochain à Paris.

HV


Présidentielle polonaise : la dernière ligne droite

[Notre lecteur Marek nous permet de contourner la relative indifférence de la presse francophone devant l'élection présidentielle de demain en Pologne. HV]

L'avance du candidat libéral Donald Tusk (PO), donné longtemps en tête par les instituts de sondage, a fondu comme neige au soleil. Ayant eu jusqu'à 14 points d'avance, Tusk s'est vu hier doubler pour la première fois par le candidat conservateur Lech Kaczynski (PiS). Si l'institut OBOP continue à donner Donald Tusk en tête avec 50,9 % contre 49,1 % pour Kaczynski, l'institut PGB a donné vendredi Kaczynski en tête avec 50,2 % contre 49,8 %, avec une marge d'erreur d'environ 3 % (Source). On remarque que les sondages ont eu tendance à donner au début une grande avance au candidat libéral, comme pour faire pression sur l'opinion, avant de revoir leur résultat à la baisse au moment où s'approchait l'échéance électorale. Est-ce une simple prise de conscience des médias ou bien une manoeuvre empreinte de résignation ?

Le chef du parti Samoobrona ("Auto-défense") Andrzej Lepper (15,11 % des voix au premier tour de la présidentielle) a finalement apporté son soutien, qui pourrait être déterminant, à Lech Kaczynski (Source). Le candidat conservateur a en effet été le seul à répondre à la lettre du patron de la troisième force politique du pays, après les conservateurs et les libéraux. Andrzej Lepper s'est dit satisfait de la réponse que lui a transmise Lech Kaczynski et a demandé mardi dernier à ses électeurs de voter pour le candidat conservateur. Autres appuis importants à Lech Kaczynski : ceux du parti paysan (PSL) et de la Ligue des familles polonaises (LPR, proche de Philippe de Villiers), qui s'estime en symbiose avec certaines des idées du parti conservateur (Source).

L'appui d'Andrzej Lepper, diabolisé par les médias et traité de xénophobe, n'est évidemment pas passé inaperçu. Donald Tusk a demandé à Lech Kaczynski si la quatrième république de Pologne qu'il appelle de ses voeux aurait le visage d'Andrzej Lepper. Kaczynski a repliqué en demandant si Tusk comptait faire apparaître comme représentants de la troisième république les visages de Leszek Miller (premier ministre post-communiste jusqu'en 2004, qui avait 9 % d'opinions favorables) et de Jerzy Urban (ancien porte-parole de Jaruzelski, directeur du journal anti-clérical et communiste Nie et condamné en début d'année pour un article ordurier contre Jean-Paul II). Leszek Miller et Jerzy Urban ont en effet apporté leur soutien au candidat libéral, de même que le président post-communiste actuel Aleksander Kwasniewski (ministre des sports sous Jaruzelski). Donald Tusk apparaît donc àcomme "particulièrement bien entouré".

Pourtant, l'un des faits étonnants pourrait être le soutien qu'entend apporter Maciej Plazynski à Lech Kaczynski. Maciej Plazynski est en effet l'un des trois fondateurs (avec Andrzej Olechowski et Donald Tusk) de la Plate-forme civique (PO). Il estime que Donald Tusk n'a pas l'expérience requise pour gouverner le pays. Au contraire, Lech Kaczynski, soutenu par le syndicat Solidarnosc pour lequel il a travaillé, a été successivement un excellent Ministre de la Justice et est toujours actuellement le maire de Varsovie, dont les habitants sont très satisfaits.

Marek


Le principal défi pour l'Europe, d'après The Economist : la démographie

Le dernier numéro de The Economist consacre sa chronique hebdomadaire sur l'Europe (sur abonnement) à remettre en cause la hiérarchie qu'établissent les dirigeants politiques entre les différents problèmes auxquels fait face le continent :

[...] La pierre d'angle de chaque discours sur l'avenir de l'Europe est la mondialisation et comment y faire face. [...] Mais le plus grand problème auquel [les Européens et leur état-providence] sont confrontés [existerait] même si les Européens étaient seuls au monde. Le problème, c'est la démographie, le fait que le vieux continent est en train de devenir plus vieux encore. [...]

Les pays européens entrent dans trois catégories différentes, selon la gravité que va atteindre leur problème de dépendance [des populations âgées].

Dans la catégorie simplement inquiétante il y a la France, le Royaume-Uni, les Pays-Bas et la Norvège. Tous ont des taux de fertilité relativement élevés; leur taux [d'actifs par retraité] restera bien au-dessus de 2 jusqu'à au-delà de 2050. Dans la catégorie médiane - appelons-la "effroyable" - il y a l'Allemagne et la plupart des nouveaux membres de l'UE, tels que la Hongrie. Ici, le ratio tombera à entre 1,5 et 2. [...] Dans la troisième catégorie - la "catastrophique" - se trouvent des états méditerranées tels que l'Italie et l'Espagne. Ils ont conservé les structures familiales traditionnelles plus tard que dans l'Europe du nord - puis les taux de fécondité se sont effondrés. Leurs taux [...] tomberont à moins de 1,5 d'ici 2050. [...]

L'hebdomadaire veut dédramatiser la situation : l'effet social du vieillissement peut être atténué en reculant l'âge de la retraite. Et il y a la "solution" de l'immigration, mais il en faudrait beaucoup :

Le gouvernement britannique a calculé que pour maintenir [son ratio actuel], le Royaume-Uni aurait besoin d'un million d'immigrés par an pendant les vingt prochaines années.

HV


Des propos émouvants sur Jean-Paul II

Monseigneur Dziwisz avait demandé à Jean-Paul II d'enregistrer un message avant de subir une trachéotomie qui devait l'empêcher de parler correctement. Ces derniers mots de Jean-Paul II sont restés "secrets", ou plutôt sont restés dans la confidentialité.

Parlant du procès de béatification du défunt pape, monseigneur Dziwisz se dit de ceux qui souhaitent sa canonisation l'année prochaine. Il se livre également à des propos touchants parlant avec beaucoup d'amour sur son compatriote devenu pape et des grâces obtenues par son intercession :

"Le cas le plus impressionnant est arrivé dans un couvent en France. Une religieuse, gravement malade, se trouvait désormais dans une situation désespérée. Ses sœurs se sont rassemblées pour prier pendant de longues heures en demandant cette grâce par l’intercession de Jean-Paul II. Eh bien, quatre jours plus tard, la sœur était complètement guérie : les médecins n’ont plus vu aucune trace de son terrible mal",

ou par sa seule personnalité :

"Je crois que ce jour-là la nouvelle évangélisation à laquelle Jean-Paul II a dédié tout son ministère, a eu un nouvel élan. Cela semblera étrange, mais de nombreux groupes de prière sont nés justement le 2 avril, non seulement en Pologne, mais dans le monde entier. Il s’agit surtout de jeunes qui se sont réunis spontanément et ont décidé de continuer à se rencontrer au nom de Karol Wojtyla".

Deo gratias.

Lahire


L'Eglise n'est pas un état, le Pape n'est pas un président!

C'est la réponse que j'apporte à cette dépêche AFP. On est heureux d'apprendre que Benoît XVI attire beaucoup de monde à lui. Mais on n'a pas à comparer avec Jean-Paul II. Les papes étant choisis par le Saint Esprit, les Papes se succèdent dans une continuité voulue par Dieu et qu'ils plaisent aux hommes est un "plus" qui signifient que ces mêmes hommes sont bien inspirés.
Mais contrairement à un chef d'état, la côte de popularité du pape n'est d'aucun rapport avec sa légitimité ou la validité de son discours.
L'apparence et le regard des autres prennent aujourd'hui des mesures disproportionnées, il convient de garder un regard clair et de s'en détacher car "Dieu seul sonde les coeurs et les reins".

Lahire


Pologne : une fin de campagne dans une ambiance délétère

[L'écart entre les deux candidats qui s'affronteront dimanche se resserre dans les sondages : le catholique conservateur Lech Kaczynski (PiS) ne serait plus qu'à 6 points derrière le libéral Donald Tusk, auquel le président sortant, communiste reconverti, vient d'apporter son soutien.

Notre "correspondant" Marek nous décrit l'ambiance délétère de la campagne.]

En Pologne, la Wehrmacht est venue prendre part aux élections présidentielles. L'un des lieutenants de Lech Kaczynski, Jacek Kurski, a en effet révélé que des sources sérieuses provenant des bords de la mer Baltique (région d'où est originaire Donald Tusk) ont été transmises au QG du parti Droit et Justice (PiS). D'aprés ces informations, le grand-père de Donald Tusk aurait servi l'armée allemande durant la seconde guerre mondiale sous l'uniforme de la Wehrmacht, et ce en tant que volontaire.

Cette nouvelle a provoqué un grand émoi au sein de la population d'un pays dont on sait combien il a souffert des nombreuses guerres et des partages au cours de son histoire, et en particulier des blessures provoquées par le Nazisme pendant la seconde guerre mondiale. Jacek Kurski a été désavoué pour ce geste jugé "peu courtois", y compris dans son propre camp, et expulsé du parti aprés un procés interne - mais un deuxième procès aura bientôt lieu.

En effet, s'il n'est pas encore confirmé que le grand-pére de Donald Tusk ait été volontaire pour servir la Wehrmacht, il l'a néanmoins bel et bien servie, d'après une enquête réalisée par la télévision polonaise TVP et TVN. Les services allemands qui gérent l'identité des soldats ayant servi Adolf Hitler refuseraient de collaborer à l'enquête, mais de nombreux témoins affirment que le grand-père du candidat libéral avait signé de manière volontaire.

Il pourrait paraître étrange, d'après le quotidien Nasz Dziennik ("Notre Journal") dans son édition du 15 octobre 2005, de voir que Donald Tusk, historien de formation, n'ait pas été au courant du passé de sa propre famille alors qu'il savait par ailleurs pertinemment que le frère de son grand-père avait servi la Wehrmacht, et ce tout en connaissant l'importance que joue l'histoire au sein de la population polonaise (Source).

L'hebdomadaire Gazeta Polska  ("Gazette Polonaise") vient par ailleurs de révéler qu'une manipulation avait été mise en place pour discréditer aux yeux de l'opinion publique Lech Kaczynski ainsi que Zbigniew Wassermann, membre (PiS) d'une commission d'enquête sur une affaire de corruption liée au domaine pétrolier PKN Orlen, et donc au pouvoir post-communiste en place jusqu'à présent. Selon Zbigniew Ziobro (PiS), l'affaire, qui consistait à faire parler l'un des principaux témoins de la mafia du pétrole, Andrzej Czyzewski, a échoué (Source).

Comme le souligne le journaliste de la chaîne Polsat Tomasz Lis, aucun des deux candidats n'est à l'abri d'une révélation compromettante à quelques jours, voire à quelques heures, du second tour. Pour le journaliste, l'effet maximal serait obtenu en révélant une information "choc" juste avant le silence électoral qui prévaut le samedi, et pourquoi pas à 17h vendredi, pour ne pas donner le temps au candidat concerné de riposter. L'information passerait alors une dernière fois dans les journaux du soir à 20h et 21h, et les électeurs auraient toute la journée de samedi pour la digérer.

Tomasz Lis rappelle ainsi l'élection présidentielle américaine de 1980 : le Président démocrate Jimmy Carter avait été à cette époque en lutte contre le républicain Ronald Reagan alors qu'au même moment les otages de l'ambassade américaine étaient retenues par des terroristes iraniens. La libération des otages aurait sans aucun doute donné la victoire aux démocrates, mais c'est au moment de l'investiture du nouveau président républicain que les otages américains étaient libérés.

Finalement, il arrive souvent qu'une élection présidentielle se joue à peu de choses. Espérons que celle du 23 octobre en Pologne se joue dans un esprit sain malgré tout, en évitant des scandales empreints de calomnies...      

Marek


Enterrement de foetus et d'enfants morts-nés

Une association catholique polonaise a procédé à une cérémonie funéraire catholique et à l'enterrement d'une trentaine de foetus morts et d'enfants morts-nés, confirmant ainsi la réalité de la vie que l'Eglise reconnaît à toute personne de la conception jusqu'à la mort naturelle.

Lahire


Gay Games 2010 ?

Le ministère du Tourisme soutient le projet (ici, 4e brève) :

« C’est bien volontiers que je vous accorde mon parrainage », écrit ainsi Léon Bertrand dans un courrier aux organisateurs de Paris Games 2010, cité par le magazine Têtu. Un soutien moral mais aussi financier puisque le ministère devrait verser 5 000 euros pour financer le voyage du comité de candidature à Chicago, où la ville lauréate sera désignée le 13 novembre.

Nous, on est plutôt contre...

HV


Avis du Comité d'Ethique sur la conservation des dépouilles de foetus

La Croix consacre un article à l'avis du Comité consultatif d'éthique (CCNE) sur la question de la conservation des cadavres d'enfants avortés ou morts-nés. Ce rapport avait bien sûr été motivé par la choquante affaire des 351 dépouilles découvertes à l'Hôpital Saint-Vincent-de-Paul fin juillet.

Ceux qui ont suivi le traitement médiatique de cette affaire ont remarqué qu'après le choc initial et un débat sur les bonnes questions les deux premiers jours (le respect dû aux dépouilles, le respect des parents), le discours médiatique avait ensuite fait dévier la problématique vers une justification de la pratique ("oui, cette conservation était illégale, mais n'est-ce pas la loi qui est trop dure ?"). On pouvait même s'inquiéter de ce qu'un rapport soit confié au CCNE : n'allait-il pas prôner un relâchement de la loi plutôt qu'un plus grand respect des dépouilles ?

Mais si les informations de la Croix sont exactes, la teneur de l'avis serait positive :

- "Le foetus doit faire l'objet du respect que l'on doit à son origine humaine. Il ne peut en aucun cas être considéré comme un déchet hospitalier"
- "Le désir des parents concernant le devenir du corps du foetus ou du nouveau-né doit toujours être respecté". Dans le cas où des autopsies doivent être pratiquées, elles doivent faire l'objet d'une demande d'autorisation des parents".
- "Tout élément identifiant le foetus doit être incinéré ou inhumé [...] dans des délais courts. Aucune conservation [...] ne doit se faire en dehors d'une raison scientifique majeure, accompagnée alors du consentement des parents".

Enfin, revenant sur l'affaire Saint Vincent de Paul, le CCNE conclut : "les collections sont désormais obsolètes et contraires à l'éthique".

Toutefois, un motif d'inquiétude est que l'avis devait être rendu public le 11 octobre : la conférence de presse a été annulée au dernier moment. Est-ce que des pressions en retardent la sortie ? On se doute qu'il ne plaît pas à tout le monde...

HV


La première exhortation apostolique de Benoît XVI sort samedi!

Le synode ne sera pas terminé que Benoît XVI en sortira les actes finaux sous forme d'exhortation apostolique. C'est une première dans l'histoire des synodes.

Ca signifierait que le Souverain Pontife les a rédigés jour après jour et au fur et à mesure des discussions des Pères synodaux sur la base le l'instrumentum laboris et de ses propres notes.
Un travail de titan pour le Saint Père qui permettra à chaque membre du synode de repartir avec la bonne parole.

Une exhortation Apostolique est un texte proche de l'Encyclique mais qui est "plus pressant" dit le Quid. Elle revêt en effet un caractère urgent qui ne nous permet pas de prendre trop de temps avant de la lire! C'est une exhortation du Pape, la première de Benoît XVI.
Ca tombe bien, des vacances arrivent : du temps libre pour se la procurer et la lire.

Lahire

PS : Les commentaires de ce soir proposent des liens plus précis que la dépêche AFP, sortie cette après-midi et qui pouvait laisser croire que Benoît XVI rendrait publique son exhortation apostolique dès samedi. En fait, elle sortirait plus tard dans un délai allant de quelques mois à un an.


Prison avec sursis pour un meurtre

Au Royaume-Uni, une femme tue son chat dans sa machine à laver le linge, elle est condamnée à de la prison ferme.
En France, une mère tue sa fille de quatre coups de couteau, elle écope de 5 ans de prison avec sursis et une obligation de soin.

La jeune fille, 9 ans, était handicapée physique et mentale et était totalement dépendante... de sa mère, qui, un soir de dispute avec son mari, allonge son enfant sur le sol et l'assassine. Qu'est ce qui fait que ce crime n'est pas odieux et ne mérite pas une peine supérieure : Les circonstances que personne ne rapporte? Ou simplement le fait que la victime était handicapée...
La vie de son propre enfant en France vaut-elle moins que celle de son chat au Royaume-Uni?

Lahire


Des cellules souches embryonnaires éthiques ? Pas encore, pour des médecins chrétiens.

La Christian Medical Association, la plus importante des associations à caractère religieux de médecin, n'est pas convaincue par les récentes évolutions dans le domaine de la recherche sur les cellules souches embryonnaires : les "nouvelles" techniques ne sont pas éthiquement acceptables.

Commentant la technique du Transfert Nucléaire Altéré, un responsable de l'association déclare : "Ce n'est pas parce que des chercheurs ont créé une bombe à retardement génétique dans un embryon que cela change sa nature fondamentalement humaine. Si un chercheur retirait la plupart des intestins d'un nouveau-né, cette action causerait plus tard la mort du bébé. Mais cela ne lui donnerait pas le droit de tuer l'enfant pour transplanter ses organes."

Et concernant l'autre technique, dérivée de la FIV : "La cellule prise à partir de l'embryon pour créer une ligne de cellules souches embryonnaires [...] peut en fait se développer en un organisme complet - un bébé humain. Ce processus est essentiellement la création d'un jumeau artificiel."

L'association plaide pour que la recherche cherche à suivre la piste des cellules souches adultes : "Des essais cliniques et des traitements utilisant des cellules souches adultes donnent lieu aujourd'hui à des progrès vérifiables dans le traitement des maladies que les chercheurs sur les cellules souches embryonnaires promettent de guérir dans 10 ans. Pourquoi les gens gravement atteints par Parkinson, la paraplégie, le diabète ou des attaques cardiaques massives devraient-ils attendre que la recherche sur les cellules souches embryonnaires essaye de rattraper, on ne sait comment, son retard par rapport aux cellules souches adultes ?

HV


Le retour de Jospin ?

Jospin sort à nouveau de sa tanière. Après son cuisant échec aux présidentielles de 2002, il avait décidé de se retirer de la vie publique. Il était revenu en mai 2005 pour soutenir la mouvance socialiste du "oui" au référendum sur le projet de constitution européenne. Il avait là aussi pris un sérieux camouflet.
Mais il n'a peur de rien. Il vient de publier un livre, dont le titre "Le monde comme je le vois", absolument pas prétentieux, laisse prévoir un savant mélange de constat et de programme électoral.

Le parti socialiste, particulièrement divisé depuis la campagne du référendum, voit revenir Jospin avec circonspection. Certains s'en réjouissent, comme Roland Dumas qui déclare : "il faudra compter avec Jospin en 2007". Pour un troisième échec ?

Lahire


Le Monde ne veut plus de Mgr Le Gal

L'évêque aux Armées, Mgr Le Gal, doit être, ou non, reconduit dans ses fonctions en mai 2006.

Déjà sa désignation par Jean-Paul II en mai 2000 s'était faite malgré les réticences du ministre socialiste de la Défense Alain Richard. Sa reconduction fait l'objet d'une première tentative de déstabilisation par Xavier Ternisien dans Le Monde de demain. Dans cet article, les arguments à charge contre l'évêque défilent dans la plus grande incohérence : Mgr Le Gal a vendu son appartement de fonction et a utilisé l'argent pour (tenez vous bien !) "former des séminaristes"; 10 aumôniers sur 247 (les meilleurs, sans doute) sont partis "parce qu'ils ne supportaient plus de travailler" dans le diocèse; Mgr Le Gal organise des pèlerinages, qui ne seraient pas toujours des succès numérique etc...

Ternisien conclut gravement que "les plaintes s'accumulent sur le bureau du nonce apostolique" ! Si elles sont toutes de ce niveau, le nonce doit bien en rire.

HV


Des cellules souches embryonnaires éthiques ?

La presse fait état de deux expériences, rapportées par des communications dans le journal scientifique britannique Nature. Elles ont en commun de prétendre créer des lignes de cellules souches embryonnaires sans détruire l'embryon d'origine. La théorie derrière ces techniques n'est pas nouvelle : ce qui l'est, c'est qu'elles viennent d'être expérimentées sur des souris, avec succès .

Malgré l'aspect ardu du sujet, essayons de comprendre de quoi il s'agit - faute de quoi on renoncerait à former une opinion sur ces évolutions. Voici ce que j'en ai compris :

- La première technique utilise la technique du prélèvement préimplantatoire dans une Fécondation In Vitro : quand l'embryon compte huit cellules, une des cellules est retirée et cultivée. Elle donne naissance à une ligne de cellules-souches embryonnaires, et l'embryon d'origine n'est pas détruit.

- La deuxième technique, le Transfert Nucléaire Altéré, est dérivé du clonage dit "thérapeutique" (voir ici, diapo N°4). Avant que le noyau de la cellule somatique soit transféré dans l'ovule énucléé, une manipulation génétique est opérée sur le premier pour l'empêcher de se développer au-delà du stade blacocyste.

La première technique soulève de graves problèmes éthiques : elle dépend de la FIV, elle-même sujette à caution; elle utilise un embryon comme matériau, avec des conséquences mal maîtrisées. Enfin, la cellule retirée pourrait elle-même dans certaines conditions donner naissance à un nouvel embryon... quel est son statut ? (Voir aussi LifeSite).

La deuxième technique semble convaincre davantage sur le plan éthique : le cardinal Levada, alors archevêque de San Francisco, aurait écrit à George Bush en faveur de la technique. Mais toute la question réside dans le statut de l' "embryon" cloné : la manipulation génétique opérée avant l'implantation du noyau lui retire-t-elle légitimement tout statut ?

Ces questions sont, on le voit, complexes. Il y a, dans la culture de mort, des questions "faciles" : qu'il faille abolir l'avortement à 20, 12, 8 semaines va de soi pour qui n'a pas un sens moral anesthésié par le discours ambiant. Et il y a des questions plus difficiles, comme celles en jeu dans ces deux techniques.

Mais le fait même que des chercheurs développent des recherches sur les cellules souches dans des directions moins immorales que la destruction délibérée d'embryons est une bonne nouvelle. Pourquoi le font-ils ? Une des raisons principales est l'amendement Dickey : adopté par le Congrès américain en 1995, cet amendement interdit aux autorités fédérales de financer des recherches qui détruisent délibérément des embryons. Au lieu de se contenter de techniques plus simples et plus mortifères, les laboratoires sont ainsi amenés, pour bénéficier des fonds fédéraux, à suivre des pistes qu'ils auraient sans doute négligées sans cet amendement.

HV