La toute-puissante Halde, police d'Etat
20 novembre 2005
Il y avait l'oeil de Moscou. La République s'est parée de la HALDE, chargée de surveiller et maintenant de sanctionner les discriminations.
Une discrimination, c'est dans le nouveau petit livre rouge bien flou de la République, toute différence de traitement fondée sur l'origine ethnique, géographique ou sociale, la confession, les
opinions politiques, le sexe, les choix de vie privée, l'âge ou le
handicap.
Et que dire de son appellation même : la "haute autorité"? Y aurait-il une "basse autorité"? Où tout simplement une "haute autorité", indiscutable, dominatrice, totalitaire?
La Halde peut désormais punir d'une amende de 1000 euros tout contrevenant, également le jeter à la vindicte populaire en affichant sa condamnation pendant un mois aux frais du coupable! Montrer du doigt, humilier quelqu'un sur la place publique, le déshonorer ouvertement : si ça, ce n'est pas de la discrimination fondée sur les opinions politiques, les choix de vie privée ou la confession...
"La culture de masse avec son autosuffisance idéologique crée automatiquement un pouvoir. (...) Je suis sûr que ce nouveau pouvoir est le plus violent et le plus totalitaire qui ait jamais existé. (...) Il impose un choix obligatoire, commun à tous. (...) Il manipule en transformant la conscience de la pire des façons : avec les valeurs de la consommation, il institue de nouvelles valeurs aliénantes et fausses. Aucun homme n'a été aussi normalisé et conformiste que le consommateur. Le pouvoir l'a décidé : nous sommes tous identiques" (Pasolini 1974)
Rajoutons à cela que plus aucun homme politique ne parle de la France. Chirac, le premier, n'a plus que le mot République à la bouche pour parler de notre pays. C'est inquiétant.
Une force chargée de surveiller ce que disent les camarades pour mieux contrôler les esprits, un chef d'état qui ne parle que de son régime et plus de son pays, ça fait froid dans le dos : Les Russes non plus ne l'ont pas vu venir, pas plus que les Allemands.
Jean-Paul II avait parfaitement pressenti le problème quand il écrivait dans Veritatis Splendor :
"s'il n'existe aucune vérité dernière qui guide et oriente l'action politique, les idées et les convictions peuvent être facilement exploitées au profit du pouvoir. Une démocratie sans valeurs se transforme facilement en un totalitarisme déclaré ou sournois, comme le montre l'histoire".
L'idéologie éclate au grand jour et nos gouvernants clament haut et fort des mots vidés de leur sens et auxquels de moins en moins de monde croit, des mots comme "République" (lire à ce sujet l'éditorial très édifiant de Chrétienté-Info) ou encore démocratie sans avouer ce qu'ils cachent aujourd'hui.
Même si j'en parlais dernièrement, je ne peux m'empêcher de reciter "Mémoire et identité", le dernier livre de Jean-Paul II, qui met parfaitement en lumière l'erreur de trajectoire qui nous a amenés où nous sommes et qui s'oriente vers le pire des totalitarismes et donc l'absence de liberté extérieure et intérieure. Mais le testament du défunt pape nous donne également toute arme utile pour éviter ce drame. Encore faudrait-il que nous l'entendions...
Enfin, si la lutte pour la dignité de la personne humaine et de sa liberté se poursuit encore aujourd'hui, elle n'est pas récente et plonge ses racines dans la révolution dite française, le dos tourné à Dieu et à Son amour, le reniement de ses racines :
"Notre patrie à nous, c'est nos villages, nos autels, nos tombeaux, tout ce que nos pères ont aimé avant nous. Notre patrie, c'est notre Foi, notre terre, notre Roi... Mais leur patrie à eux, qu'est-ce que c'est ? Vous le comprenez, vous ?... Ils l'ont dans le cerveau; nous l'avons sous les pieds... Il est vieux comme le diable, le monde qu'ils disent nouveau et qu'ils veulent fonder dans l'absence de Dieu... On nous dit que nous sommes les suppôts des vieilles superstitions ; faut rire ! Mais en face de ces démons qui renaissent de siècle en siècle, sommes une jeunesse, Messieurs ! Sommes la jeunesse de Dieu. La jeunesse de la fidélité ! Et cette jeunesse veut préserver pour elle et pour ses fils, la créance humaine, la liberté de l'homme intérieur..." (Charette)
Magnifique citation de Charette...
Rédigé par : Guillaume SP | 20 novembre 2005 à 02:09
Ce projet de loi aboutirait à donner une autorité pénale à un organisme nouveau, à créer des sanctions pénales nouvelles. On peut avoir des doutes quant au caractère constitutionnel de ce nouveau tribunal.
On ne peut exclure l'idée qu'il s'agit d'une politique de communication pure, ce projet ayant toute chance de disparaitre d'ici peu.
Dans tous les cas, nouveau tribunal ou communication pure, c'est une façon d'évacuer la réalité des choses.
Rédigé par : Feravec | 20 novembre 2005 à 12:25
c'est effectivement toute la différence entre la patrie "charnelle" et la patrie "philosophique" des droits de l'homme,véritable crédo depuis 200 ans.
C'est celle de Montesqieu par ex dans l'ESprit des Lois:"...Ce que j'appelle la vertu dans la république, est l'amour de la patrie, c'est à dire l'amour de l'égalité" et de Rosbepierre:"l'amour de la patrie embrasse nécessairement l'amour de l'égalité"
on pourrait multiplier les citations, aussi iln'y a pas lieu de s'étonner de voir le président de la république parler uniquement... de la république.
L'historien Jean de Viguerie a parfaitement analysé ces notions dans son ouvrage "les deux patries" dont on trouve une analyse ici:http://ch.novopress.info/novo-print.php?p=882
c'est à mon sens un livre fondamental pour comprendre le véritable esprit de la démocratie;cela explique aussi l'incroyable échec de l'Eglise catholique qui s'est imaginée au concile Vatican II pouvoir concilier la foi et les droits de l'homme: on en revient mais que de dégâts...
Rédigé par : FRL | 20 novembre 2005 à 18:08
Si Saint Paul avait été ausi avachi que nos illustrissimes prélats endormis et ramollis, je doute fort que l'église ait connu l'extraordinaire rayonnement décrit par l'histoire des premiers siècles.
Mais à l'époque, on ne dormait pas dans son fauteuil et on ne disait pas sur un ton benoit des banalités niaises.
Si l'église de France est est chute libre, je pense que le CEF en porte une très grosse part. Comment être motivée par ces endormis ? Quelle motivvation un jeune peut-il recevoir de ces discours à l'eau chaude ?
Quelques évèques ont du courage et s'expriment. Mais il semble que leurs frères dans la foi (?) n'aient guère envie de se remuer et de se faire entendre clairement.
C'est triste, infiniment triste et j'espère qu'ils n'auront pas une meule au cou.
Rédigé par : Jacques | 20 novembre 2005 à 18:30