Départ du Clémenceau : retour sur la fin de la puissance maritime française
31 décembre 2005
Le départ définitif du porte-avions Clémenceau appelle quelques interrogations, même si ce bâtiment est désarmé depuis de longues années.
En effet, la France ne dispose maintenant que d'un seul porte-avions, le Charles De Gaulle, à propulsion nucléaire. Baptisé le Richelieu, son nom fut changé par Jacques Chirac. Les péripéties de sa mise en service (hélices, longueur du pont d'envol limité par la taille de la calle sèche de l'arsenal de Brest où il fut constrtuit...) ont marqué les esprits.
Cet unique porte-avions est de 40 000 tonnes en charge à comparer sur la photo aux plusieurs porte-avions américains de 100 000 tonnes (Photo MN).
De plus, un porte-avions est le noyau central d'un groupe naval nécessaire à sa protection et à l'utilisation de la totalité de ses moyens. Or les navires qui constituent ce groupe sont vieillissants et ne permettent pas l'utilisation optimale du Charles De Gaulle.
La propoulsion nucléaire implique obligatoirement l'autorisation des gouvernements pour stationner dans les ports, alors que l'opinion publique est de plus en plus sensible au problème environnemental et le confondent, à tort, avec la propulsion nucléaire du porte-avions français.
Enfin, la nécessité d'un deuxième porte-avions est évidente, mais le budget de la Marine française n'en permet pas l'acquisition. La France cherche donc une collaboration avec l'Angleterre qui ne dispose d'aucun bâtiment de ce type et se trouverait donc totalement bénéficaire des savoir-faire français. Le deuxième porte-avions ne verra pas le jour avant au moins 2015.
Rajoutons que le Charles De Gaulle n'est disponible à la mer et opérationnel que 60% de son temps et qu'il doit connaître tous les 7ans et demi une interruption totale de 15 à 18 mois et on en déduit facilement que :
- La France n'avait un groupe naval opérationnel que 7 mois par an,
- La France n'en aura aucun pendant 18 mois à compter de janvier 2006.
- L'arrivée du deuxième porte-avions doit coïncider avec le remplacement du groupe naval du Charles De Gaulle et la construction d'un deuxième... illusoire en l'état actuel des finances de l'Etat.
La Royale a du plomb dans les ailes de ses Rafale. La France n'a plus les moyens d'assurer sa présence militaire sur les mers du monde. Elle n'est plus la puissance maritime qu'elle sut être.
La France n'a et n'aura de Défense que celle que les élus, et donc les électeurs, veulent bien lui accorder et tant qu'ils en auront la volonté.
Et encore, si vous saviez...cela n'est que la partie émergée de l'iceberg.
La réalité est bien plus catastrophique encore.
Mais comme le gouvernement et ses cabinets ont choisi résolument la carte de l'intégration dans l'Otan, il nous restera juste ce qu'il faut pour faire de la figuration dans les opérations multinationales de l'oncle Sam. De bons supplétifs quoi...
Quant à la défense du pays, on en est désormais très très loin, malheureusement.
Alors, oui, on a effectivement bien besoin de changer toute la clique en place...
Rédigé par : Olivier | 31 décembre 2005 à 14:46
Un dossier éclairant sur la décision abracadabrantesque prise par chirac concernant le second porte-avions :
Porte-avions franco-britannique : l’envol des illusions européennes ?
La coopération sur la conception et la construction des porte-avions entre Français et Britanniques, lancée au récent sommet du Touquet, est une fausse bonne idée par excellence, tant sur les plans politique, opérationnel, technique, industriel que financier.
Il est certes nécessaire d’entretenir une relation étroite avec le Royaume-Uni, seule puissance européenne possédant une ambition à peu près similaire à la France en ce qui concerne notamment la projection des forces et une armée professionnelle performante.
Mais cette relation privilégiée ne doit pas déboucher sur les illusions d’une coopération politique non fondée sur le bon sens.
En effet, une coopération mal calibrée risque justement d’endommager à terme la relation avec le Royaume-Uni et d’aboutir ainsi à une impasse où, pour mémoire, la coopération ratée sur les frégates Horizon (1999) avait déjà amené les marines française et britannique et les industriels des deux pays.
En cela, la coopération est une fausse bonne idée qui remet en cause les orientations stratégiques, opérationnelles et industrielles de la France.
La suite :
http://www.polemia.com/contenu.php?iddoc=101&cat_id=12
Rédigé par : M.Leclerc | 01 janvier 2006 à 21:04
Lecteur régulier de votre blog, je réagis à cet article qui contient de nombreuses contre-vérités:
- un porte-avions n'est pas indispensable à l'action sur mer, (heureusement)
- la nécessité d'un deuxième porte-avions n'est pas une si grande évidence que cela,
- les informations sur la disponibilité potentielle du CDG sont fantaisistes
- les péripéties que vous citez qui ont entouré la mise en service du Charles de Gaulle sont pour partie de la "désinformation", pour partie des erreurs de communication
Enfin, la pseudo conclusion: "la France n'a plus les moyens d'assurer sa présence militaire sur les mers du monde" traduit dans un style journalistique catastrophiste le cumul des imprécisions précédentes...
Désolé, j'apprécie votre esprit combatif, mais je vous recommande la prudence dans les commentaires sur les sujets que vous maîtrisez manifestement mal, si vous voulez conserver votre crédibilité.
Rédigé par : qdif | 02 janvier 2006 à 19:49
Les arguments de l'article ne sont certes pas toutes exactes, mais il est vrai que la France n'est plus une nation maritime. Pourtant, comme le dit la formule :
"Les larmes ont un goût salé pour rappeler
aux souverains déchus la mer qu’ils ont négligée"
Il semble que, pour ce qui concerne le souverain actuel, il sera déchu pour avoir négligé ni plus ni moins que la France. Alors la mer...
Rédigé par : Nicolas | 02 janvier 2006 à 23:58