Hommes politiques et communion : l'erreur suisse
09 février 2006
Hier soir, j'ai visité le site de la CEF en rêvant d'y trouver un message à notre intention pour nous guider dans nos réflexions que nous menons en première ligne sur les caricatures. Je caressais même l'espoir d'y trouver un petit mot de soutien à la communauté catholique à l'occasion de l'assassinat d'un prêtre...
Mais rien, rien si ce n'est cette erreur énoncée par un évêque suisse à propos de la communion des hommes politiques qui se situent en opposition aux valeurs de l'Eglise. Monseigneur Genoud déclare en effet :
"Refuser publiquement l'eucharistie reviendrait à désigner publiquement quelqu'un comme pécheur".
Est-ce une faute pour un prêtre de montrer à l'homme son péché? Non, c'est son devoir et ce n'est pas le refus public de l'Eucharistie qui désigne publiquement le pécheur, c'est le péché public. Et le choix entre le respect dû à notre Seigneur et le "respect humain" est vite fait.
Le cardinal Lopez Trujillo déclarait en octobre 2005 : "Les hommes politiques et les législateurs doivent
savoir que, en proposant ou en défendant les projets de lois iniques,
ils ont une grave responsabilité et doivent remédier au mal fait et
diffusé pour pouvoir accéder à la communion avec le Seigneur qui est le
chemin, la vérité et la vie (cf. Jn 14, 6)."
Mais monseigneur Genoud joue apparemment de la provocation puisqu'il rajoute : "Que l'on parle du respect de la vie, de l'accueil de l'étranger, du droit au travail durant la semaine et au repos le dimanche, nous ne demandons pas aux hommes politiques de prendre des décisions au nom d'une religion, mais au nom des grandes valeurs humaines".
Cette phrase ne veut rien dire, mais est suffisamment floue pour jeter le doute dans les esprits sur les sujets de l'objection de conscience des catholiques, du cantonnement de la foi dans la sphère privée (laïcisme), etc. On doit lui préférer Benoît XVI dans son encyclique "Deus caritas est" :
"la construction d’un ordre juste de la société et de l’État, par lequel est donné à chacun ce qui lui revient, est un devoir fondamental, que chaque génération doit à nouveau affronter... Mais, puisque c’est en même temps un devoir humain primordial, l’Église a le devoir d’offrir sa contribution spécifique... afin que les exigences de la justice deviennent compréhensibles et politiquement réalisables...
Mais elle ne peut ni ne doit non plus rester à l’écart dans la lutte pour la justice. Elle doit s’insérer en elle par la voie de l’argumentation rationnelle et elle doit réveiller les forces spirituelles, sans lesquelles la justice, qui requiert aussi des renoncements, ne peut s’affirmer ni se développer" (Ch 28).
Je ne remercie pas la CEF d'avoir diffusé ce document et les erreurs qui y sont contenues sans les corrections qui s'imposent. Je ne cherchais pas le doute et les erreurs sur ce site, mais un peu de réconfort alors qu'on brûle nos églises et qu'on assassine nos prêtres...
Mais l'avortement est aussi une négation des valeurs humaines fondamentales et une injustice faite aux femmes. Il suffit de lire ce que ses victimes en disent.
Rédigé par : témoignages sur l'avortement | 09 février 2006 à 22:43