Pillage du Nice-Lyon : les coupables
02 février 2006
Le Figaro publie les principaux extraits du rapport de l'Intérieur sur le pillage du train Nice-Lyon le 1er janvier :
Avant le train
Le 1er janvier 2005, «ce même train avait subi un retard d'une heure trente, suite à des incidents». Or la police niçoise n'a pas assisté à la réunion préparatoire du 1er décembre où devait être évoquée la sécurité de ce voyage.
Train aller
«Vers 21 h 30, la police nationale de Fréjus, requise par une mère de famille dont deux enfants se sont fait voler divers objets dans le train, constate la présence dans cette rame à l'arrêt de quelque trois cents jeunes venant de Marseille et se rendant à Nice.» Les policiers savaient donc que le train du retour serait mal fréquenté. Ce 31 décembre, la police niçoise, alertée, se présente en masse à l'arrivée du train, à 23h30. «Le directeur départemental prend contact avec les contrôleurs qui lui déclarent que le matériel a fait l'objet de multiples dégradations.» Ceux-ci sont «invités à désigner les auteurs de ces actes. Le premier s'y refuse et quitte les lieux. Le second accepte de désigner les meneurs, faute de pouvoir identifier les casseurs». 18 majeurs et 14 mineurs sont placés en garde à vue.
Train retour
L'embarquement se déroule sans heurt, comme le voyage jusqu'à Saint-Raphaël, où les quatre agents de la surveillance générale de la SNCF quittent la rame à 6h52. Ce départ programmé n'a pas été signalé. Et c'est à partir de ce moment-là que tout dérape. «Alertée à 7 h 13 pour des troubles à l'intérieur du train», la gendarmerie actionne sa brigade locale à la gare des Arcs. Trois gendarmes puis vingt sont dépêchés. Six voyous sont arrêtés. La vingtaine de gendarmes reste à bord pour sécuriser les voyageurs jusqu'à Toulon, où la police doit les relayer. Là, la Sécurité publique du Var, ne peut, faute d'effectifs disponibles, placer que trois fonctionnaires dans la rame.
«En gare de Toulon, un nouveau problème surgit car le conducteur du train signale qu'il a atteint son temps de conduite et ne peut plus poursuivre le trajet jusqu'à Marseille.» On détourne alors un autre train qui va amener le Nice-Lyon avec lui. Quand ce nouveau train repart, seulement trois agents de la Suge renforcent le maigre effectif de police. «Au dire des policiers en gare Saint-Charles, la SNCF aurait envisagé de renforcer cette escorte par trois agents de la Suge de Marseille, lesquels n'auraient pas accepté cette mission.»
A Marseille, la plupart des voyous vont se disperser dans la nature à 500 mètres de la gare, en tirant sur le signal d'alarme. Les policiers ont alors essuyé des jets de pierre, interpellant en tout 3 personnes. Ils ne vont pas juger utile d'effectuer des constatations sur les wagons du train qui arrivera à quai, la SCNF leur ayant dit que les voyageurs avaient «changé de train» à Toulon. Mais voilà : la rame avait seulement changé de numéro. «Les wagons de Nice sont sans exception arrivés à Marseille.»
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