Embryons congelés : l'incohérence de la CEDH
07 mars 2006
La Cour Européenne des Droits de l'Homme a eu à trancher un cas peu banal : Une britannique de 35 ans veut récupérer les 6 embryons congelés qu'elle a obtenus avec son ex-concubin. Mais celui-ci s'y oppose. La femme a été déboutée aux motifs que la loi britannique exige le consentement des deux et que les juges ont estimé qu'il n'y avait pas violation de l'article 2 (droit à la vie) puisque "la détermination du point de départ de la vie relève de la marge d'appréciation des Etats".
Cette phrase, désormais gravée dans le marbre du jugement, est l'aveu du relativisme qui règne sur le début de la vie : ce sont les Etats qui décident du moment auquel un être humain est vivant.
En rentrant très brièvement dans la logique qui consiste à dire que l'avortement ne tue pas, il faut considérer que l'enfant est vivant à la fin du délai légal de l'avortement.
Ainsi, en France, un enfant normal n'est vivant qu'à partir de 12 semaines de grossesse (il l'était à 10 semaines jusqu'en 2001), un enfant handicapé n'est vivant qu'à la naissance, puisque l'IMG est autorisée jusqu'au terme. En Suède, l'enfant ne vit qu'à partir de 16 semaines de grossesse, en Espagne 22, en Angleterre 24, etc...
Bref, tout est relatif! Et si l'on accepte l'idée que la notion de vie est relative aux Etats en ce qui concerne le début, il n'y a aucune raison qu'il n'en soit pas de même pour son terme. L'euthanasie et l'avortement se rejoignent dans le même principe que la vie est entre les mains de l'homme et non de Dieu.
Le Pape le rappelle de manière récurrente : la début de la vie n'est pas relative à l'homme mais à Dieu. Elle commence dès la conception. il insiste notamment sur "le caractère intangible de la vie humaine de la conception jusqu'à son terme naturel".
Et la Cour Européenne des Droits de l'Homme vient sûrement d'être amenée par relativisme à condamner à mort 6 enfants de quelques jours...
Voici l'exemple même de l'absurdité du débat sur l'avortement :
- à partir de quand l'enfant est-il en vie ?
Personnellement, j'estime qu'à partir du moment où la cellule est capable de se développer et de se multiplier toute seule, sans aide extérieur pour cela, elle est vivante. Donc à partir du moment où le spermatozoïde entre dans l'ovule.
Si le début de la vie dépend de la législation, il va faloir faire autant de boucan pour discuter de la compatibilité entre science et loi qu'il y en a eu entre science et religion !
UdP,
Bob
Rédigé par : Bob | 07 mars 2006 à 13:59
Je comprends votre point de vue Lahire, mais en même temps cette position de la CEDH permet qu'on évite d'imposer dans des Etats qui ont des législation pro vie, l'accès à l'avortement. Sur cette question, la CEDH ne se permet pas d'empièter sur la souveraineté des Etats qui adhèrent à la CEDH, puisque c'est comme cela que s'est prévu. Ce n'est donc pas tant une affaire de relativisme, que de fonctionnement juridique. Si la CEDH commençait à prendre des prérogatives qui relèvent des pouvoirs souverains sans que ces prérogatives résultent d'un libre abandon de la part des Etats, où irait-on? Ce n'est pas son rôle, tout simplement. Et dire cela ce n'est pas sombrer dans le relativisme bien au contraire c'est reconnaître que le droit est régi par des règles et des normes bien précises. Ce n'est tout simplement pas à la CEDH de fixer le moment où commence la vie mais bien à chaque Etat. Et les Etats en question ont ensuite eux l'obligation morale de prendre cette décision à la lumière de considérations éthiques, morales et in fine religieuses. Rendez à César, ce qui appartient à César.
Rédigé par : Quasimodo | 07 mars 2006 à 14:14
La Cour Européenne des Droits de l'Homme doit protéger l'homme contre ceux qui en veulent à son droit fondamental : sa vie. Même si c'est le propre père de l'être humain en question qui lui en veut.
Ici, c'est à l'Eglise à dire le droit, puisque nous sommes en matière morale. Et César doit lui soumettre ses lois, au moins quant aux grands principes.
Rédigé par : Denis Merlin | 07 mars 2006 à 15:56
@ Quasimodo
Tout à fait d'accord avec votre commentaire à une toute petite nuance près :
- L'aspect du fonctionnement juridique : Dans ce cas précis, la CEDH respecte les législations nationales et - heureusement- ne fait pas d'entrisme dans les états, ni n'impose de législation. Elle préserve donc les maigres législations pro-vie existant en Europe et respecte la souveraineté des états. D'accord sur ce point.
- Quant au relativisme : Celui dont je parle est bien celui des états, de chaque état, pas de la CEDH : c'est eux qui décident du début de la vie relativement à l'homme et non à Dieu, ce qui est une erreur grave, puisque comme vous le dites "les Etats en question ont ensuite eux l'obligation morale de prendre cette décision à la lumière de considérations éthiques, morales et in fine religieuses".
Le commencement de la vie ne dépend pas de ce que l'homme en pense ou encore des législations qu'il choisit, mais bien d'un absolu qui dépasse l'homme, Dieu "vivificantem", comme nous l'enseigne l'Eglise. Nier cela est du relativisme et c'est ce que fait chaque état, quand il détermine le début de la Vie en fonction de ses connaissances propres, de ses intérêts intérieurs et non de la Vérité qui lui est extérieure. Cette Vérité est aujourd'hui comme hier proclamée par l'Eglise. Le choix des mots par Benoît XVI n'est pas anodin quand il emploie le mot 'intangible" dans la citation ci-dessus. Rendons à Dieu ce qui est à Dieu!
Enfin, tout à fait d'accord sur le rôle de la CEDH puisque je reconnais la "neutralité" et la non-ingérence de la CEDH quand j'écris dans ma conclusion que la CEDH, par relativisme (sous-entendu celui dont il est question plus haut, celui des états) est amené (c'est à dire malgré elle ou au minimum par respect des législations nationales) à condamner 6 innocents.
C'est là que se situe toute l'incohérence de la décision d'une cour sensée défendre les Droits de l'Homme, de tout homme et piégée par le relativisme des Etats...
Mon commentaire est un peu long, j'en conviens. Mais j'ai bien conscience d'avoir manqué un peu de clarté dans mon post : on n'a pas toujours tout le temps qu'on souhaiterait pour tout détailler! Et il y a tant à dire sur un tel sujet: la vie, la législation, la souveraineté, le relativisme...
Rédigé par : Lahire | 07 mars 2006 à 16:24
bonsoir, ce qui m'hallucine c'est que dans vos délirs bibliques vous oubliez qu'on a le droit de congeler des embryons ! on est en plein nazisme et vous vous nous faites chier avec la volonté de dieu !88% sont implantés,3% vont à la recherche(et là on ne se demande pas si il y a un dieu) et 2% sont adoptés. révisez vos copie, ca nous fera des vacances !!! Votre droit à la vie est complétement hors réalité ! bonne nuit
Rédigé par : sidoit | 06 février 2007 à 22:24