Internet : que manigance le Ministre de la Culture ?
13 mars 2006
L'internet menace d'extinction la presse établie, dont la diffusion décroît brusquement. Ce bouleversement menace la connivence entre les médias et le monde politique, qui nulle part en Occident n'est aussi poussé qu'en France.
Le système va-t-il se résigner à faire son deuil d'un statu quo aussi confortable ? Pas sans tenter d'enrayer la révolution médiatique en cours, apparemment. Le site Ratiatum remarque l'inquiétante petite phrase de M. Donnedieu de Vabres au détour d'une interview à Libération :
"Ce texte pour moi, n'est d'ailleurs que le premier d'une longue série d'adaptations de notre droit à l'ère numérique et je compte bien, par exemple, m'attaquer un jour au problème de la presse et de l'Internet. [...] C'est un autre sujet capital parce qu'il n'y aura pas d'informations de qualité sur l'Internet sans de vrais signatures, de vrais acteurs dont c'est le métier. L'Internet est une grande chance mais je ne veux pas l'idéaliser et sans un cadre clair, beaucoup de ces chances pourraient être gâchées."
L'internet brouille les repères entre les "acteurs dont c'est le métier" et les autres, dont vos serviteurs du Salon Beige - qui ont de vrais métiers en-dehors de la blogosphère. On voit mal comment le ministre pourra protéger les privilèges des premiers sans s'attaquer aux libertés des seconds, et de leurs lecteurs.
On perçoit tout à coup que le débat sur les droits d'auteur et la licence globale pourrait n'être qu'une première étape vers un contrôle plus poussé de l'internet.
C'est une nouvelle percée de la pensée unique
Rédigé par : Ad jesum per mariam | 13 mars 2006 à 21:44
et les blogs migrèrent aux Etats-Unis ...
que fera-t-on ? bloquer certains sites comme la Chine ou le Pakistan ? la France en serait bien capable ...
Rédigé par : le conservateur | 13 mars 2006 à 21:59
Renaud Donnedieu de Vabres.
Né le 13 mars 1954 à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine). Il est passé par l’Institution Sainte-Croix et le Lycée Pasteur de Neuilly. Cet administrateur civil est issu d’une vieille famille protestante cévenole de « grand commis » de l’Etat : son père, Jacques Donnedieu de Vabres, conseiller d’Etat, fut le négociateur français du dossier du Marché Commun dans le cadre des négociations du traité de Rome en 1957 (à sa mort, son fils, a fait publier aux Editions Godefroy, en 1985, ses mémoires, sous le titre Vent d’espoir sur la démocratie), et son grandpère, Henri Donnedieu de Vabres, fut l’un des quatre juges du Tribunal de Nuremberg en 1945. Son oncle, Jean Donndedieu de Vabres, fut secrétaire général de l’Elysée sous De Gaulle puis sous Pompidou, de 1964 à 1974. Tant son oncle que son père joueront un rôle important dans la rédaction de la Constitution de 1958. Il est également apparenté à l’écrivain André Pieyre de Mandiargues et à une foultitude de personnalités du Gard (cf Histoire familiale des hommes politiques français, Archives et culture, 1997). (...)
Il fut le témoin de mariage d’Henri Giscard d’Estaing, avant de se brouiller avec son père, qu’il jugeait trop à droite.
Cet énarque est de la même promotion que Dominique de Villepin, ainsi que licencié en droit et diplômé de Sciences-Po Paris. A l’Ena (où il sortit dans un rang modeste), il a étroitement côtoyé François Hollande, Ségolène Royal, Frédérique Bredin ou Michel Sapin. A cette époque, comme l’écrivent Joseph Macé-Scaron et François Bazin dans Les Politocrates, « son centre de gravité penchait à gauche ». Dans Les Hommes de l’ombre, David Martin-Castelnau a interrogé ses amis socialistes de l’époque et écrit à son propos : « Ils se demandent aujourd’hui “ce qu’il peut bien faire à droite”. » Il lui en reste quelque chose puisque, par exemple, il fut le principal inspirateur, en 1989, du texte de François Léotard, Lâchetés paru dans Libération deux jours après un long article de Valéry Giscard d’Estaing dans Le Figaro-Magazine sur l’immigration que l’ancien président de la République comparaît à une « invasion ». (...)
Il a d’abord fait carrière dans l’administration préfectorale, passant notamment par la Touraine où il s’implantera en politique. Maître de conférences à l’Institut d’études politiques de Paris à partir de 1984, ce très proche de François Léotard devient, en 1986, son directeur de cabinet, au titre de président du Parti républicain, puis, en 1996, au titre de président de l’UDF. Conseiller régional du Centre depuis 1986, ce célibataire endurci sera battu en 1988 aux élections législatives dans la 5e circonscription d’Indre-et-Loire par le socialiste Jean-Marie Testu. En 1989, il sera le principal artisan de la tentative de prise de la présidence du groupe parlementaire de l’UDF par François Léotard mais échouera dans sa tâche, ce qui entraînera une traversée du désert pour l’intéressé. (...)
En 1998, il refuse de se présenter à la présidence de la région Centre, préférant confier les rênes à la gauche (en particulier à son ami Michel Sapin), qui ne disposait pourtant que d’une majorité relative, alors même que la voie était libre pour l’UDF-DL Bernard Harang.
En 1999, au titre de ses fonctions au PR, il sera poursuivi pour « blanchiment » (à hauteur de 5 millions de F) et « infraction à la législation sur le financement des partis » dans le cadre d’une enquête partie d’une petite banque italienne, le Fondo sociale, ce qui avait provoqué une perquisition à son domicile et à sa permanence le 7 juillet 1998 (l’affaire est toujours pendante, consulter notamment Les Finances du PR au coeur du conflit qui déchire les libéraux, Le Monde, 8 août 1998). En 2001, il tente de s’emparer de la mairie de Tours et sera battu avec 46,52 % par le socialiste Jean Germain (élu depuis 1995) malgré un gros travail de terrain et une aide financière importante de l’UDF. En 2002, il soutient Chirac plutôt que Bayrou. Comme l’écrit Libération (8 mai 2002) : « Il a été récompensé [en entrant au gouvernement] d’avoir trahi François Bayrou. (...)
Article complet: http://www.faits-et-documents.com/archives/132.pdf
(page 7)
Rédigé par : Szymański | 13 mars 2006 à 22:16
En bref, c'est un fils à papa qui a fait une médiocre petite réussite dans la politique grâce à ses relations familiales. Dans ces conditions, il lui faut plaire à tout prix au pouvoir en place.
Il n'y a rien de bon à attendre de ce type d'hommes : ils ne sont pas libres, ce sont des courtisans-nés, ayant reçu leur collier dès le berceau. Mais ils sont parfaits pour les basses-oeuvres du pouvoir.
Ne pas oublier tout ce que Chirac doit à des journaux comme Le Figaro, Libération, et tant d'autres. Il lui incombe donc de les sauver de la débâcle.
Il reste que cette manoeuvre ne pourra qu'échouer, mais Chirac n'est pas à un échec près.
Rédigé par : svenhought | 14 mars 2006 à 00:02
Vous aves vraiment un vrai métier à côté du blog ?
Alors là, chapeau.
Rédigé par : | 14 mars 2006 à 07:04
merci
Rédigé par : Michel Janva | 14 mars 2006 à 11:51
Ces [...] ne sont pas plus en mesure d'arreter Internet, que l'administration centrafricaine n'est capable d'organiser le ramassage des poubelles. Toutefois, comme les faibles, ils peuvent toutefois faire beaucoup de mal a un individu, Aussi, il est bon de prendre de l'avance sur ces politicards nocifs et mechants, en se renseignant par exemple sur ceci :
"I worry about my child and the Internet all the time, even though she's too young to have logged on yet. Here's what I worry about. I worry that 10 or 15 years from now, she will come to me and say 'Daddy, where were you when they took freedom of the press away from the Internet?'"
http://freenet.sourceforge.net/
"GnuPG is a complete and free replacement for PGP. Because it does not use the patented IDEA algorithm, it can be used without any restrictions. GnuPG is a RFC2440 (OpenPGP) compliant application."
http://www.gnupg.org/
... et surtout ...
"Guide pratique du blogger et du cyberdissident
Les blogs passionnent, inquiètent, dérangent, interpellent. Certain les méprisent, d’autres les tiennent pour les prophètes d’un nouvelle révolution de l’information.
De fait, parce qu’ils délient les langues des citoyens ordinaires, ils sont un formidable outil pour la liberté d’expression. Dans les pays où la censure est reine, lorsque les médias traditionnels vivent à l’ombre du pouvoir, les bloggers sont souvent les seuls véritables journalistes. Ils sont les seuls à publier une information indépendante, quitte à déplaire à leur gouvernement et parfois au risque de leur liberté. "
http://www.rsf.org/rubrique.php3?id_rubrique=527
Rédigé par : Gnop | 14 mars 2006 à 12:25
Et bien nous vous soutiendrons, car personellement j'ai mis le salon beige en page de démarrage et j'y vais plusieurs fois par jours d'une part pour la treès grande qualité des articles et d'autre part pour la richesse des échanges (pas tjrs lorsqu'il s'agit de certains débâts).
Continuez et ecore chapeau pour votre fidélité, l'Eglise a besoin de gens comme vous!
Rédigé par : Ad jesum per mariam | 14 mars 2006 à 13:38
La loi sur les droits d'auteur signe la mort de l'industrie musicale, pas celle du showbiz.
La censure des blogs empêchera pas l'hébergement à l'ouest...ou à l'est...
et révèlera aux incrédules qui donc nous gouverne réellement ( ou du moins essaie )
Rédigé par : shadowsong | 19 mars 2006 à 01:54