Tension entre la Chine et le Vatican
30 avril 2006
Le 20 avril dernier, à Suzhou, dans la province du Jiangsu (Chine), en la cathédrale de Notre-Dame des douleurs, le nouvel évêque des lieux, monseigneur Joseph Xu Honggen a été consacré avec l'accord des autorités chinoises et celui du Pape. En effet, monseigneur Honggen avait été choisi par les prêtres, les religieux et les conseillers diocésains en 1999 pour prendre la tête du diocèse. Le pape avait alors avalisé ce choix.
On pouvait penser que le sacre de jeudi dernier allait ouvrir la porte à une certaine détente entre la Chine et le Vatican, que Benoît XVI appelle de ses voeux.
Mais voilà, aujourd'hui, Le père Ma Yinglin, actuellement secrétaire de la conférence épiscopale de l'Eglise officielle placée sous le contrôle du régime communiste, a été ordonné évêque à Kunming, dans la province du Yunnan (sud-ouest), malgré l'opposition officielle du Saint-Siège qui juge son expérience pastorale insuffisante et ses liens avec le pouvoir politique trop étroits.
Voilà ce qui a amené un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères à déclarer ce matin : "Le Vatican ne devrait pas s'ingérer dans les affaires politiques de la Chine, y compris les affaires religieuses".
Durant l'été 2005, l'Eglise clandestine de Chine (fidèle à Rome) avait connu un tel revirement : quelques jours après l'ordination d'un évêque en juin 2005 avec l'accord du Pape un accord tacite des autorités communistes, ces dernières voulurent sans doute montrer leur indépendance et firent arrêter un autre évêque.
Ce qui fit dire à Michel cette phrase malheureusement encore d'actualité : "La Chine donne d'une main et reprend de l'autre".