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La Miviludes cite les écoles catholiques

La mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) vient de rendre son rapport pour l'année 2005.
Elle cite les "écoles catholiques traditionnalistes" en ces termes :

"Quelques écoles catholiques « traditionalistes » existent. Une récente inspection a montré que, dans ces écoles, le problème réside dans les méthodes d’éducation que l’on peut estimer d’un autre âge. Mais ce sont justement ces méthodes qui déterminent le choix des parents et, tant qu’elles n’aboutissent pas à de mauvais traitements, on ne peut que rester attentif".

La Miviludes estime que les méthodes d'éducation sont d'un autre âge, ce qui lui permet d'inscrire des écoles catholiques dans un rapport contre les dérives sectaires. Sans défendre toutes ces écoles que l'on ne connaît pas forcément, constatons seulement que cette accusation gratuite et ce jugement à l'emporte-pièce ne signifient rien, ne justifient rien! Quels sont les faits? Où sont décrites ces méthodes? Quels sont les critères objectifs sur lesquels ils se fondent?
Et depuis quand peut-on citer des écoles catholiques, déclarées, contrôlées, encadrées par des prêtres dans un tel rapport sans provoquer la sainte ire de nos évêques?

Force est de constater que le phénomène du hors-contrat est croissant en France ces dernières années. Aux Etats-Unis, ce sont 20% des enfants qui suivent ainsi leur scolarité. Le même rapport parle de 40 000 enfants scolarisés dans ce type d'établissements. Ce qui prouve que les méthodes d'éducation d'aujourd'hui sont de moins en moins au goût des parents?

Déjà en 2004, le rapport annuel de la Miviludes avait fait parler de lui pour les mêmes raisons.

Lahire (via Bafweb)

Commentaires

Ad jesum per mariam

N'ont-ils pas seulement un peu peur???
en effet l'école "officiel" de la République assure le lavagede cerveau réglementaire pour fabriquer du bon petit citoyen anti nationaliste et anti "intolérance", mais surtout le moins lettré possible. Or on sait que certaines de ces écoles "traditionnalistes" atteigne un niveau d'excellence très supérieur à la moyenne, de quoi ouvrir les yeux à nos chérubins qui demain seront adultes et aptes à dire ce qu'ils pensent.
Je dirais que ce rapport est encourageant pour nous,cela veut dire qu'on leur fait peur, il est alarmant car ils risquent de réagir.

anne de Bretagne

Ils ont tout à fait raison à la Mivilude. Ils défendent les gens contre les sectes et si c'est leur avis de dire que les écoles catholiques ont des méthodes d'un autre âge, je ne vois pas en quoi cela peut-être gênant. Oui, elles sont d'un autre âge et meilleure. La Mivilude n'a jamais rien fait contre les écoles catholique et elle a le droit de donner son avis, mais il est très important que l'on veille aux sectes.

Eugène

En référence avec le dernier commentaire, la question de l'école est délicate. Par exemple en milieu rural, dans tel bourg, le collège public est à préférer à l'école privée sous contrat: ce sont des profs sortis des mêmes IUFM, et les programmes sont identiques, excepté qu'en l'espèce le privé sous contrat surnote et la morale chrétienne est aussi présente qu'au collège... Dans un autre bourg, c'est le collège qui est à éviter: tous les notables s'arrangent pour placer leurs enfants dans un autre établissement (public avec des passe-droits, privé avec de l'argent), y restent les élèves exclus d'un peu partout et d'autres qui ne sont pas poussés à aimer l'école (surtout si le milieu familial n'est pas propice à un éveil suffisant). Concernant le privé hors contrat, la question est la même: quels sont les résultats des élèves? Quelle ambiance y règne? J'ai rencontré un jeune à la fac qui en venait. Quelqu'un de sa famille, proviseur très marqué à gauche, jugea que d'une part il n'aurait pas son bac, d'autre part qu'il serait incapable de s'intégrer à la fac. Je l'ai aujourd'hui perdu de vue, mais il allait relativement bien. Selon lui, la lacune de ce genre d'établissement était l'enseignement philosophique: en terminale, on ne l'y poussait pas à bachoter mais à exercer son esprit critique (ce qui n'est pas tout à fait l'objet de l'examen, surtout avec une préparation d'un an).
Alors quel établissement choisir pour ses enfants? Refuser l'a priori, s'inquiéter de la vie de l'établissement, rencontrer les profs, la direction. Et faire au mieux. Un modeste artisan qui a 6 enfants et qui ne peut raisonnablement pas mettre en péril sa famille par des frais excessifs, ne peut pas forcément mettre ses enfants dans le hors contrat, comme vous semblez le suggérer. Le mieux est l'ennemi du bien.

Lahire

@ Anne
Le problème n'est pas que ce que dit la miviludes est gênant. Mais "d'un autre âge" ne veut rien dire si ce n'est pas argumenté, détaillé et factualisé.

La Miviludes n'a jamais rien fait contre les écoles catholiques?
Si! Voilà plusieurs années qu'elle les assimile à des sectes sans donner des preuves et des cas concrets réels. Que la Miviludes les cite et ça y est le doute est dans les esprits, puisque justement sa mission est de déceler ce qui est caché, la dérive sectaire. Et derrière aucune fait probant si ce n'est des expresions derrière lesquelles chacun met ce qui veut ("d'un autre âge")...
Jeter le doute sans n'avoir rien à reprocher, discréditer gratuitement, si ça ce n'est pas un des pires maux, sournois et abject...

l'homme dans la lune

"et le planning familial intervient dans mon Lycée" public. Que fait on contre les méthodes "d'un autre âge" de ce groupe qui encourage ouvertement l'avortement.

Pitch

La Miviludes ferait mieux de s'intéresser aux écoles coraniques clandestines qui commencent à fleurir un peu partout en région parisienne : là est enseigné ("annonné" serait plus exact) le Coran, avec des méthodes toutes comparables aux instituts afghans ou perses, mettant en lumière le caractère on ne peut plus sectaire de ce système politique qui tente de se faire passer pour une religion, j'ai nommé l'Islam.

Eloi

Bonne mise au point de Lahire sur le sujet.
J'ajouterai ceci : étant enseignant en collège privé "catholique" sous contrat, je puis témoigner qu'une proportion croissante de parents pensent au hors-contrat pour garantir à leurs enfants à la fois des parcours d'apprentissage fiables (orthographe, grammaire, arithmétique, culture classique...)et une ambiance vraiment catholique incarnée par une vraie catéchèse.
La question va se poser avec plus d'acuité dans les années qui viennent, car le privé sous contrat attire de plus en plus d'enfants du public dont les parents sont effrayés par l'effondrement du niveau et l'ambiance de travail. Il reste que les parents qui choisissaient le privé pour des raisons religieuses vont désormais se tourner vers le hors-contrat (où l'on trouve d'ailleurs le meilleur comme le pire).
Normal au final que la Milviludes se penche sur un réseau qui incarne tout de même un certain esprit de résistance au stalinisme pédagogique qui embourbe encore les pattes du Mammouth...

Paulac

"d'un autre âge" ca veut dire ringard! Mais en tant qu'adepte de la tradition c'est cohérent donc on ne va pas se plaindre, non?

Bob

En utilisant l'expression "d'un autre âge" sensée immédiatement discréditer ces enseignements, la Milvilude fait état de ses schémas de pensée marxiste les mieux ancrés :
Le changement est forcément un progrès, et ce qui est ancien est forcément moins bon que ce qui est actuel, lui même moins bon que ce qui vient.

Il y a là deux idées, à la fois le mouvement et l'agitation perpétuelle : rien ne doit être stable, la stabilité est en elle même est signe de dégénérescence.
Et le "sens de l'histoire". Dont on sait ce qui fut produit en son nom.

Charles

Tiens il y a aussi du bon à la Miviludes, sur les profanations de cimetières notamment: http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3226,36-629999@51-765434,0.html

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