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Benoît XVI a conclu son voyage en Pologne par la visite des camps d'Auschwitz et de Birkenau. Il a tenu à Birkenau un discours en tout point  remarquable méritant d'autres fins que celles que l'on commence à voir fleurir dans la presse (ici, ici, ici ou là) : il est à intégrer dans nos esprits et nos bibliothèques. La venue à Auschwitz d'un pape allemand après un pape polonais est déjà en soi un symbole très fort, surtout qu'il y fut aujourd'hui question de réconciliation.

Une première analyse à chaud, et donc partielle, montre le souci permanent de vérité de Benoît XVI et sa volonté de neutraliser les erreurs modernes.

Sur l'idée de responsabilité collective des peuples :
Après une forte condamnation du national-socialisme, mu par la volonté de couper l'homme de Dieu, le Saint Père a précisé qu"un groupe de criminels" a abusé "du peuple allemand pour s'en servir "comme instrument de leur soif de destruction et de domination".

Sur les raisons de sa venue :
"Je ne pouvais pas ne pas venir en tant que pape (...) C'était et c'est un devoir vis-à-vis de la vérité et des droits de ceux qui ont souffert, un devoir devant Dieu". Il a appelé à lancer "un cri vers Dieu pour qu'il ne permette plus de telles choses", alors que "semblent émerger à nouveau du coeur des hommes toutes les forces obscures (...) D'un côté, on abuse du nom de Dieu pour justifier une violence aveugle contre des innocents, et de l'autre s'affiche un cynisme qui ne connaît pas Dieu et tourne la foi en dérision".

Sur les fondements du totalitarisme athée passé et actuel :
Benoît XVI a précisé quelques-unes de ces "forces obscures" visibles aujourd'hui en s'appuyant sur l'histoire de ce lieu de mémoire :

• A propos des victimes juives, la destruction des racines de notre foi : "En anéantissant ce peuple, ils voulaient tuer Dieu. Avec la destruction d'Israël, ils voulaient, en fin de compte, arracher les racines sur lesquelles se fonde la foi chrétienne, pour lui substituer la foi en la domination de l'homme, du fort".
• A propos des victimes polonaises, la destruction de la culture, rappelant la persécution des élites culturelles polonaises, figurant parmi les premières victimes du nazisme envoyées à Auschwitz et des "six millions de Polonais, le cinquième de la population" qui pèrirent durant cette guerre.
• A propos des victimes roms, la négation de la dignité de la personne humaine, faisant ainsi référence au statut de "sous-hommes" infligé à ce peuple par le troisième Reich.
• A propos des victimes et des soldats russes, le polymorphisme du totalitarisme athée : Benoît XVI a souligné l'ambiguité des soldats russes qui ont libéré des peuples de la dictature du national-socialisme pour les soumettre à la dictature d'un autre socialisme, celui de Staline.
• A propos des victimes allemandes, le refus de la nation : Il a évoqué la mort d'Edith Stein, sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix "juive et allemande" qui "accepta de mourir avec son peuple comme chrétienne et comme juive" et mise à mort par ses propres compatriotes, aveuglés par l'idéologie.

Les propos du Saint Père ne s'arrêtent pas à cela. Tous les catholiques devraient connaître la totalité de ce discours. Il constitue une référence parfaite sur le sujet, apporte une vision de Vérité incontournable sur les totalitarismes athées et permet de jouir d'une grande clairvoyance sur notre présent. Bien que je l'aie vu en direct sur KTO, le discours ne paraît pas dans l'archive consacrée à cette visite. A surveiller donc sur Zenit!

Lahire

PS 00h45 : premiers extraits ici.