"la réforme liturgique de Vatican II n’a jamais décollé"
26 juin 2006
Monseigneur Malcom Ranjith Patabendig, évêque sri-lankais et secrétaire de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements a accordé un entretien au quotidien La Croix, dans lequel il confirme ce qui a déjà été rapporté :
"Je crois que la réforme liturgique de Vatican II n’a jamais décollé. D’ailleurs, cette réforme ne date pas de Vatican II : elle a en réalité précédé le Concile, elle est née avec le mouvement liturgique au début du XXe siècle. Si l’on s’en tient au décret Sacrosanctum Concilium de Vatican II, il s’agissait de faire de la liturgie la voie d’accès à la foi, et les changements en la matière devaient émerger de manière organique, en tenant compte de la tradition, et non de manière précipitée. Il y eut de nombreuses dérives, qui ont fait perdre de vue le véritable sens de la liturgie. On peut dire que l’orientation de la prière liturgique dans la réforme postconciliaire n’a pas été toujours le reflet des textes de Vatican II, et en ce sens, on peut parler d’une correction nécessaire, d’une réforme dans la réforme."
"Aujourd’hui, les problèmes de la liturgie tournent autour de la langue (vernaculaire ou latin), et de la position du prêtre, tourné vers l’assistance ou tourné vers Dieu. Je vais vous surprendre [il s'agit du journaliste de La Croix. Dans ce Salon, nous ne sommes pas surpris] : nulle part, dans le décret conciliaire, on n’indique qu’il faut que le prêtre désormais se tourne vers l’assistance, ni qu’il est interdit d’utiliser le latin ! Si l’usage de la langue courante est consenti, notamment pour la liturgie de la Parole, le décret précise bien que l’usage de la langue latine sera conservé dans le rite latin. Sur ces sujets, nous attendons que le pape nous donne ses indications."
"Il faut bien préciser que ce rite, celui du missel de saint Pie V, n’est pas « hors la loi ». Faut-il l’encourager davantage ? C’est le pape qui décidera."
la surprise n'est que pour les bricoleurs de liturgie n'ayant jamais lu Vatican II qu'ils invoquent à tout bout de champ, voire idolâtrent...
Rédigé par : Robert | 26 juin 2006 à 11:07
La surprise est aussi pour ceux, tous aussi idolâtres, qui n'ont jamais pris non plus le temps de le lire et qui l'ont rejeté en bloc!
En le suivant à la lettre, on ne peut que l'approuver... en faisant preuve d'humilité et en restant attaché à sa famille de façon loyale sans prétendre détenir "la vérité" contre pape et cardinaux...
Rédigé par : mariemarie | 26 juin 2006 à 11:29
@ mariemarie,
Malheureusement, on ne peut le suivre à la lettre, en effet, certains textes sont ambigüs et permettent à beaucoup d'orientations chrétiennes diverses de s'y retrouver plus ou moins.
Or, notre religion qui est la Vérité, et heureusement nous le croyons, a toujours était très subtile dans ses textes ! C'est pourquoi, notre espérance est grande lorsque nous voyons Benoît XVI si attentif à ces problèmes !
La Vérité est dans l'Eglise et nous faisons confiance à l'Esprit Saint qui est présent ! Mais n'oublions pas de prier... tous ensemble pour que notre Eglise persécutée, pour que tous ses membres soient plus forts, plus fidèles, plus fiers,...
En union de prière
Rédigé par : provence | 26 juin 2006 à 11:53
– Faut-il dire à tous ceux qui ont suivi, avec un grand sens de l’obéissance, les réformes post-conciliaires qu’ils se sont trompés ?
La Croix a toujours autant l'art de poser des questions fausses et de présenter le Catholicisme sous un jour qui n'est pas le sien. Souvenons-nous, ils se sont déjà pris un rappel à l'ordre par l'Evêque du Puy.
UdP,
Boris
Rédigé par : Boris | 26 juin 2006 à 12:19
@ Boris :
Je crois que La Croix ne peut pas être mis en cause (à moins d'avoir falsifié l'entretien !). Il s'agit des propos de l'évêque sri-lankais.
Rédigé par : Michel Janva | 26 juin 2006 à 12:36
@provence
L'opus dei, qu'on ne peut pas qualifier de gauchiste progressiste ni de grande fantaisiste, est pourtant 100% conciliaire. Des dérives, il y en a eu évidemment, je me souviens d'une messe d'aumonerie avec un prêtre cigarette à la bouche et bol en plastique (!)... mais il est tout aussi possible de conserver une belle liturgie, priante et portant vers le sacré tout en acceptant les réformes! Quant aux axes autres que la liturgie, JP II et Benoît XVI vont en continuité totale de Vatican II. Je ne me permettrais pas de les juger dans l'erreur...
L'humilité, l'obéissance et l'amour doivent être nos seuls guides.
Oui, prière pour l'union de notre Eglise.
Rédigé par : mariemarie | 26 juin 2006 à 13:23
"Malheureusement, on ne peut le suivre à la lettre, en effet, certains textes sont ambigüs et permettent à beaucoup d'orientations chrétiennes diverses de s'y retrouver plus ou moins."
Bien heureusement le Concile n'est pas apparu en plein XXem siècle, isolé, venant de nulle part : il s'intègre dans 4000 ans d'histoire judéo-chrétienne ! Et cela lève beaucoup d'ambiguité !!
Rédigé par : Gégé | 26 juin 2006 à 14:10
Je ne critique pas les propos du N°2 de la Sacré Congrégation du culte Divin.
Je note que la formulation des questions est viciée : le nonce apostolique et la CEF ont écrit noir sur blanc au Dr Denis Crouan que les normes liturgiques actuelles (Missel de 2002) ne sont pas respectées en France.
Or la Croix essaye de faire croire par sa formulation que la majorité applique le Concile en France, ce qui est faux !
Rédigé par : Boris | 26 juin 2006 à 15:25
@mariemarie,
Tout à fait d'accord avec vous !!!!! L'OPus dei, la communauté St Martin, et certains autres ont su lire le concile avec humilité, obéissance et amour, ils ont donc bien interprétés ce que le concile voulait ! Mais d'autres vous diront en toute bonne foi qu'ils peuvent l'interpréter autrement !!! Je ne juge personne, je m'attriste de situation qui appauvrisse l'Eglise mais aussi
Rédigé par : provence | 26 juin 2006 à 15:56
@Mariemarie
Quelle est cette dialectique qui veut systématiquement renvoyer tout le monde dos à dos ?
Concrètement c'est tout de même au nom du Concile V.II qu'on nous refuse la célébration de la messe en latin ou à l'autel orienté. Mgr Patabendig nous annonce une surprise, la surprise est pour ceux-ci, pas pour les fidèles qui demandent à ce que la messe "de Paul VI" soit ainsi célébrée.
Il n'est pas question dans cet article de ceux qui ont rejeté le concile. De même je ne parle pas en bloc de toute l'Eglise concilaire, mais de cette partie du clergé et des fidèles qui "bricolent la liturgie à leur sauce".
En une matière qui demande plus que d'autres du discernement, quel est l'intérêt de mettre tout le monde dos-à-dos ou dans le même sac ?
Quant à ceux "qui ont suivi, avec un grand sens de l’obéissance, les réformes post-conciliaires", je ne pense pas qu'ils se soient trompés (j'en suis). Sans doute ils ont été en partie trompés. Au Ciel on ne nous reprochera pas notre obéissance.
Quant aux bergers qui se sont comportés comme des loups, il ne m'appartient heureusement pas d'en juger.
Rédigé par : Robert | 26 juin 2006 à 16:27
fausse manoeuvre... désolée, je continue donc :
ses fidèles qui ne sont plus soutenus et qui désertent nos églises.
J'ai connu des Eglises pleines de générations diverses... dans des villes privilégiées, mais nous connaissons actuellement la misère du fin fond de la France avec des églises dont les seules personnes en dessous de 60 ans sont les membres de notre famille, une fois pourtant il y avait des enfants de coeur, (mâchant gaiement leur chewing gum !). Et que dire des sermons où l'on n'aborde pas le sujet principal de notre Foi : Notre Dieu, mais où l'on parle beaucoup de social.
Nous savons en quoi nous croyons, mais nous avons des enfants à former, leur coeur à ouvrir à l'Amour de Dieu, et nous remercions certains prètres qui résistent et qui nous font aimer notre Eglise, ses commandements. Nous ne les jugeons pas sur les choix qu'ils font, certains restent dans l'Eglise et se font martyriser par leur évêque, certains ont suivi d'autres tendances, ne les jugeons pas, St Vincent Ferrier a été excommunié lui aussi dans son temps, et il a bien fini pourtant !!!! Faisons confiance et ne nous jetons pas la pierre réciproquement.
@ Gégé,
Je pense que vous vous trompez, si vous me le permettez. En effet, vous avez raison en disant qu'il y a eu 4000 ans d'histoire judéo-chrétienne avant, mais ce concile se trouve être une coupure flagrante dans cette Histoire ! La messe de St Pie X n'est pas apparue d'un coup, elle existait auparavant et a été fixée par St Pie X pour qu'il n'y ait pas d'abbus. Cependant elle a évolué depuis, peu mais l'Eglise est vivante. Ce fut la messe de nos Papes, de nos Saints (St Curé d'Ars, St François d'Assise,..... tous nos Saints prètres quoi !), qu'avez-vous donc contre celle-ci ? C'est aussi la messe que le Padre Pio a toujours dite !!! Respectons -la !
Pour revenir à votre sujet, relisez le livre sur la Liturgie écrit par un certain Mg Ratzinger, certains y trouveront sûrement des réponses aux problèmes des messes post-conciliaires, celles mises en place à la fin des années 60 qui n'ont pas grand chose à voir avec ce que préconnise Mgr Ratzinger, notre Saint Père !
J'ai connu de belles messes "Paul VI", très peu !
Je pense qu'il faut beaucoup de charité dans tous ces débats qui sont passionnés, et j'espère ne pas vous avoir blessé !
Rédigé par : provence | 26 juin 2006 à 16:27
@Robert
Pardon si je vous ai blessé. Pas de dialectique malicieuse de ma part... Je voulais juste mentionner tous ceux qui n'ayant pas lu les textes se sont laissés embarquer dans un sens comme dans un autre, pas les opposer.
Pour avoir navigué pas mal de l'un à l'autre bord, j'ai connu des gens (et surtout des prêtres) perdus et sans plus aucun repère, j'ai aussi connu des gens (et surtout des prêtres) aigris et fulminants persuadés d'être les derniers remparts de l'occident chrétien... La simplicité et l'amour fraternel encore une fois permettent de dépassionner beaucoup les prises de position ultra tranchées.
Rédigé par : mariemarie | 26 juin 2006 à 17:21
Il faut être clair concernant les normes Liturgiques : tout le monde en France rejette le concile (à l'exception de l'Opus Dei, la communauté St Martin, la congrégation de Solesmes et quels rares autres lieu de culte).
Que ce soit la FSSP comme les diocèses, ni les uns ni les autres ne respectent les normes issues du dernier Concile.
La grande différence est que les "tradis" le savent et le disent clairement alors que les autres agissent comme des hypocrites fassent à la Liturgie (qui souvent ne devient qu'un charisme).
Le site de l'association Pro Liturgia met l'accent à la suite Mgr Malcom Ranjith Patabendig sur le fait d'avoir retourner les autels : de ce fait tout le monde est face à l'Homme au lieu d'être tourner vers Dieu !
Rédigé par : Boris | 26 juin 2006 à 17:22
Je n'ai pas bien saisi si la phrase : "Il faut bien préciser que ce rite, celui du missel de saint Pie V, n’est pas « hors la loi »..." est du journal La Croix, de l'évêque Sri-Lankais, ou du Salon Beige.
Dans tous les cas de figures cette phrase est partiellement inexacte car il existe des messes "de Paul VI" qui sont :
- dites en latin,
- le prêtre étant "dos aux fidèles" (l'expression n'est pas très bonne, on devrait plutôt dire : "tourné vers l'Est", comme les fidèles).
Une telle messe est célébrée mensuellement à la Chapelle Royale du château de Versailles.
Rédigé par : frungo | 26 juin 2006 à 18:53
@frungo
La messe dite de St Pie V n'est pas un rite à part : c'est le rite Romain tel qu'il était en 1962. Donc le même rite que celui célébré par Benoit XVI, à la version des livres liturgiques près (Le Pape utilise la version 2002).
Cette version du rite n'est pas hors la loi grace à l'indult de 1984 (sur lequel s'appuie Ecclesia Dei Adflicta en 1988).
Par contre pour la position du prêtre, je pense que "face à Dieu" est la meilleur expression car toutes les églises ne sont pas orientées (St Pierre à Rome la première : si le Pape est face à l'Est, il est face au peuple en même temps !)
Par contre il est intéressant de note que le missel de 1975 en usage dans les paroisses françaises a été abrogé par celui de 2002 et ne profite d'aucun indult.
Rédigé par : Boris | 26 juin 2006 à 19:08