Le "mariage" gay menace les libertés religieuses
11 juin 2006
C'est la conclusion unanime d'un colloque organisé par le Fonds Beckett pour la Liberté Religieuse. Le quotidien américain de gauche New York Times d'hier revient sur ce colloque qui a réuni en décembre dernier partisans et adversaires du "mariage" gay.
Marc Stern, qui est devenu un expert dans le domaine des libertés religieuses après avoir été en charge du dossier pendant des années pour le Congrès Juif Américain, peut difficilement être décrit comme un activiste conservateur. Mais il estime que la reconnaissance légale d'un mariage entre personnes de même sexe causera "inévitablement" des heurts avec les libertés religieuses.
M. Stern estime que son impact toucherait "les écoles, les centres de soins, les agences de services sociaux, les colonies de vacance, les foyers pour sans-domicile, les maisons de retraite, les orphelinats [...], les programmes sportifs et les services ou commerces privés qui se fondent sur des valeurs religieuses, par exemple des traiteurs kasher ou des conseillers matrimoniaux."
L'article cite l'exemple de la légalisation du "mariage gay" dans le Massachussetts : les Catholic Charities (le Secours Catholique local) ont dû y cesser leurs activités dans le domaine de l'adoption, car elles ne pouvait plus légalement discriminer entre les couples mariés et les... "couples" "mariés".
Le Times veut pourtant dédramatiser : il pense qu'aux Etats-Unis, des clauses de conscience pour les organisations religieuses pourraient limiter les frictions en cas de création du "mariage gay". En particulier, les églises ne seraient pas forcées de célébrer des simulacres de mariage.
En Europe, rien n'est moins sûr. Le principe de clauses de conscience pour raisons religieuses est vivement attaqué par des politiciens européens de "droite" comme de gauche - voir la résolution pro-gay du Parlement de l'UE de janvier dernier. Et l'idéologie homophile assimile la réprobation de l'homosexualité à du racisme : or il n'y a pas de clause de conscience ou d''exception religieuse qui tienne en matière de racisme, pourquoi y en aurait-il pour l' "homophobie" ?
L'heure n'est donc pas au fatalisme face au "mariage gay" : son adoption serait bien un désastre social.
Il n'empêche que le fatalisme nous guette :
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3226,36-782321@51-777802,0.html
Rédigé par : Renaud | 12 juin 2006 à 20:08