Le grand rabbin de France attaque l'Eglise catholique
08 juin 2006
Feignant de ne pas comprendre le discours de Benoît XVI à Auschwitz, c'est au tour du grand rabbin de France de s'en prendre à l'Eglise catholique toute entière :
"Il y a eu six millions de juifs assassinés parce qu'ils étaient juifs, on se doit de chercher les raisons de cette tragédie. Cela s'est passé au coeur d'une civilisation chrétienne. Il y a toute une responsabilité collective que, très dignement, l'Eglise aurait pu reconnaître".
Cette attaque est injuste, maladroite et ne dessert que celui qui la lance.
Injuste, parce que le nazisme condamné par l'Eglise dès 1937 fut l'oeuvre de personnes qui, justement, ne pouvaient plus se dire catholiques ou même chrétiens.
Maladroite : Pourquoi tant de juifs ou de rabbins, sans doute mieux formés que lui, ne tarissent-ils pas d'éloge sur l'attitude de l'Eglise et de Pie XII durant la seconde guerre mondiale?
Pourquoi omettre les paroles du Pape prononcées à Auschwitz sur la Shoah et le martyr du peuple juif?
Le rabbin Sitruk est géné par le fait que Benoît XVI n'ait pas centré son discours sur le peuple juif, mais sur le peuple polonais et qu'il batte en brêche le principe de la "responsabilité collective du peuple allemand".
Par ailleurs, le grand rabbin de France fait aussi rejaillir le mensonge historique du silence de l'Eglise :
"Quelque part, l'Eglise officielle ne se sent pas à l'aise avec cet épisode, il y a eu un silence coupable. Aujourd'hui, il ne faudrait pas qu'il y ait des paroles accablantes".
Silence coupable? Qui plus que l'Eglise, a condamné avec plus de clarté et de fermeté le nazisme dès 1937? Personne. Il suffit de retourner à ses chères études et de lire cette encyclique "Mit brennender Sorge" écrite spécialement en allemand pour qu'elle soit plus rapidement diffusée en Allemagne. L'Eglise allemande l'a payée dès 1937 avec le début des persécutions de prêtres et les premières déportations à Dachau. Toutes les victimes ont droit au même respect.
Comment le rabbin Sitruk a t-il pu oublier ou ne pas connaître ces mots de Golda Meir, ministre des affaires étrangères d'Israël, de 1958 : "pendant la décennie de terreur nazie, quand notre peuple a subi un martyre terrible, la voix du pape s'est élevée pour condamner les persécuteurs et pour invoquer la pitié envers leurs victimes".
L'Eglise n'a aucune responsabilité dans la Shoah. Chacun le sait.
Pour revenir sur la responsabilité collective, que signifie donc ce concept jamais défini mais diablement accusateur? Rien! Du latin "respondere", répondre, la responsabilité est la capacité à répondre d'un acte, d'une pensée, d'une parole ou d'un fait commis sous son autorité.
Comment une collectivité peut répondre d'un seul de ces faits, alors qu'elle ne peut agir, penser ou parler à l'unisson?
Utiliser l'expression de "responsabilité collective", c'est promouvoir la négation de la valeur individuelle de la personne, la collectivisation des individus, un totalitarisme de masse.
Ces propos sont désespérants. Et ce qui est inquiétant, c'est qu'ils n'ont rien de conforme avec ceux d'autres autorités juives, qui considèrent, par exemple, Pie XII comme un "Juste". Le Rabbin de New York a par exemple demandé en 2001 que ce statut soit reconnu au Pape Pie XII.
"Dans le Talmud, il est écrit, dit-il: "Qui sauve une vie, sauve le monde entier", eh bien, plus que tout autre au XXe s., Pie XII a respecté ce principe. Aucun autre pape n'a été aussi magnanime avec les Juifs. Toute la génération des survivants de l'Holocauste témoigne que Pie XII a été authentiquement et profondément un 'juste'."
C'est avec ces paroles que se conclut un long article du rabbin David Dalin dans la revue «The Weekly Standard». Dalin termine en affirmant : "Contrairement à ce qu'a écrit John Cornwell, selon lequel Pie XII aurait été le 'pape de Hitler', je crois que le pape Pacelli a été le plus grand soutien des Juifs".
Pourquoi s'obstiner, alors, à faire croire que la religion catholique aurait une responsabilité directe dans l'holocauste? C'est aussi idiot et injurieux que les parrallèles hâtifs qui ont été faits entre le rôle de Judas et la responsabilité du peuple juif dans la mort du Christ, vous ne trouvez pas?
Rédigé par : Charlotte Corday | 08 juin 2006 à 19:32
On dirait que lorsqu'il s'agit des catholiques et de l'Eglise, il existe un révisionnisme largement autorisé cependant qu'un autre révisonnisme est lui rigoureusement sanctionné et interdit. Deux poids deux mesures au pays des droits de l'homme, de la liberté, de l'égalité et de la fraternité.
Rédigé par : Ingomer | 08 juin 2006 à 19:54
Victimisation, quand tu nous tiens...
Rédigé par : Pitch | 08 juin 2006 à 22:18
il s'est peut-être converti secrètement à l'islam ? (hypothèse aussi idote que la sienne j'en conviens)
Rédigé par : Paul-Emic | 09 juin 2006 à 09:22
Encore un exemple de la pensée conformiste, c'est à dire unique, qui semble régner sur cette pauvre France. Heureusement : 1- que ces propos sont marginaux devant ceux des autres vrais rabbins, qui ne sont pas tous "si trukés" ; 2- la coupe du monde de football accapare beaucoup les médias qui, du moins je l'espère, ne feront pas choux gras de ces dires malhonnêtes.
Rédigé par : free | 09 juin 2006 à 10:14
la responsabilité collective, ou Kollektivschuld, n'est qu'un concept très récent en Europe, qui est apparu au début des années 90 aux USA, au même moment que l'offensive générale de culpabilisation traduite par les innombrables "procès 50 ans après" (comptes dormants suisses, travailleurs forcés...). En même temps, Chirac reconnaissait la responsabilité de la Françe dans la Shoah, il y avait les procès Touvier puis Papon, et en Allemagne la construction du Mémorial de la Shoah porte de Brandenbourg, etc.
Il est étonnant de constater que l'Israel des débuts n'était justement pas du tout dans ce discours des "éternelles victimes" cf Meier. Au contraire, les colons, sabras et sionistes socialistes misaient sur la fierté retrouvée du peuple d'Israel.
Rédigé par : | 09 juin 2006 à 12:22
Je suis d'accord avec votre article. Ces accusations contre Pie XII, ce principe de "responsabilité collective" sont sans fondement. Et l'Eglise n'est évidemment pas responsable de la Shoa.
Toutefois, il ne faut pas se voiler la face. L'antisémitisme n'était pas que le fait de quelques fascistes ou communistes dans les années 20 et 30. Beaucoup de gens, y compris des chrétiens, avaient un discours peu flatteur sur les juifs. Il était souvent de bon ton de les critiquer et de leur imputer la responsabilité des problèmes de société. On trouve des traces d'antisémitisme aussi dans des ouvrages spirituels d'avant guerre. La compréhension et l'acceptation du judaïsme par les chrétiens a heureusement bien progressé depuis.
Alors, certes, ne nous culpabilisons pas trop en tant que chrétiens. L'Eglise a dénoncé très tôt le régime nazi et l'antisémitisme. Mais par ailleurs, reconnaissons que des baptisés et même des pratiquants ont parfois fermé les yeux sur des discours et des persécutions anti-juifs, parce qu'ils avaient des préjugés bien réels contre les juifs. Et que la culture du temps, et des décénies précédentes, portait à l'antisémitisme. Après, c'est, de fait, la responsabilité de chacun qui est engagée.
Rédigé par : Noel | 09 juin 2006 à 17:41
Ce Gd rabbin représente un certain pourcentage de 1 % de la population française, et il est manifestement de mauvaise foi.
pourquoi faire de la publicité à cet individu ?
Rédigé par : pef | 09 juin 2006 à 17:48
Mais non, voyons ! ce rabbin ne représente pas un pour cent de la population francaise, il s'adresse à un pour cent (au grand maximum) de cette population et n'est guère écouté que par environ vingt pour cent de ce même un pour cent (au mieux).
C'est ce qui explique son besoin de faire parler un peu de lui de temps en temps.
Il est d'ailleurs très préoccupé par les 25 % de mariages mixtes qui se produisent dans sa clientèle (personnes juives mariées à de personnes non-juives) et dont les enfants, soit sont rejetés par le judaïsme traditionnel, soit s'éloignent de lui, ce qui réduit inéxorablement sa déjà mince audience.
Rédigé par : svenhought | 10 juin 2006 à 21:54
Je ne comprends pas... les nazis se revendiquaient chrétiens?
Rédigé par : Richard Bernard | 10 juin 2006 à 23:55
Pourtant, à ce qu’il me semble, les groupes d’hommes bleu, ocre, vert, lilas ou tacheté, au milieu ne peuvent être tenu pour responsable de l’expression de la haine par certain de leur coreligionnaire.
J’en veux pour preuve, peut-être, que si des juifs haïssent les palestiniens et commettent des actes barbares tels des tirs sur des enfants, sur des civils innocents, des expropriation de terres par désir de réaliser une véritable épuration ethnique, à cause du terrorisme de certains d’entre eux, on ne s’avance pas à dire que touts les juifs, et surtout que le judaïsme est palestinophobe.
(Tient, pour papoter, on m’a dit, ça fait dix ans de cela, que nous étions tous responsable de l’holocauste… Tous ? mais je n’ai que 35 ans (à l’époque) comment puis-je être responsable ?
La personne issue de notre grande E.N. n’a pas su m’expliquer malgré sa grande aisance intellectuelle. On dit des choses parfois, on oublie de les mettre à la poubelle ensuite et ça encombre.)
Ô France, pays des libertés, celle de se taire, celle d’avoir la même opinion que les bien-pensants, celle de tuer nos enfants à venir, ô France, pays de l’égalité des chances pour ceux qui ont les bons contactes, les bonnes adresses et les bonnes cartes du parti ou du pays d’origine(…) ô France, pays de la fraternité, « -Où ça ? j’sais pas mais ça fait bien d’y dire ». Ô France…
Rédigé par : de la Chapelle | 12 juin 2006 à 12:52