Un stratège britannique prédit pour l'Europe un "scénario à la romaine"
12 juin 2006
Le contre-amiral Chris Parry est à la tête du département du Ministère de la Défense britannique chargé de la doctrine et de la prospective. Ce n'est pas a priori un plaisantin.
Sa conférence devant des décideurs civils et militaires au Royal United Services Institute de Londres, la semaine dernière, n'en a fait que plus de bruit : il a peint un tableau effrayant des menaces des années à venir. Le Sunday Times d'hier rapporte :
L'un des principaux stratèges militaires britanniques a averti que la civilisation occidentale est confrontée à une menace du même degré que les invasions barbares qui ont détruit l'Empire Romain.Dans une vision apocalyptique des menaces, le contre-amiral Chris Parry a déclaré que les migrations à venir seraient comparables aux Goths et aux Vandales tandis que des pirates "barbaresques" nord-africains attaqueraient des yachts et des plages dans la Méditerranée d'ici 10 ans.L'Europe, y compris la Grande-Bretagne, pourrait être sapée par des groupes importants d'immigrés avec peu d'allégeance envers leur pays hôte - une "colonisation à l'envers", selon les termes de Parry. Ces groupes resteraient liés à leur pays d'origine par l'internet et les vols à bas coût. Il a déclaré que le concept d' "assimilation" était en train de devenir périmé.[...] "Un de mes principaux soucis actuels est la question des diasporas." [...] Parry a déclaré à la conférence qu'il y avait déjà plus de 70 diasporas en Grande-Bretagne.Il pense qu'à l'avenir, des groupes importants qui s'établiront en Grande-Bretagne et en Europe après des migrations de masse [causées par l'instabilité politique, les déséquilibres démographiques, voire le dérèglement climatique] pourraient développer des "communautés d'intérêt" avec les régions instables ou anti-occidentales.
Le département que dirige le contre-amiral Parry compte cinquante personnes. Jean Raspail, lui, avait abouti aux mêmes conclusions, tout seul, et 35 ans plus tôt...
oui, JMLP aussi!
Rédigé par : FRL | 12 juin 2006 à 22:21
c'est clair, nous sommes envahis d'Anglais à cause des Ryan Air, Virgin, Aerann et tous les autres lowcost brits
Rédigé par : | 12 juin 2006 à 22:24
Au moment des "invasions barbares" du Ve et VIe siècle, c'étaient des vagues amples et successives avec femmes enfants et bétail. peu de commandos à la Attila, toujours des mouvements de fond. On a mis 3 siècles à en sortir, jusqu'à la renaissance carolingienne suscitée par la confrontation avec l'Islam...
Entretemps on avait perdu beaucoup en spiritualité, les "envahisseurs" étant tous hérétiques ariens. L'orient maintenait l'approche mystique de la foi, l'occident par obligation passait à une approche juridique et éthique de la foi.
C'est dire les enjeux qui sont devant nous, les amis!
Rédigé par : claire | 12 juin 2006 à 23:16
"la civilisation occidentale est confrontée à une menace du même degré que les invasions barbares qui ont détruit l'Empire Romain."
L'analyse de l'effondrement de la société occidentale sous le seul angle des invasions barbares me semble insuffisant. Il faudrait d'abord parler de la décadence morale avant de parler de sa conséquence : les invasions barbabres. Daniel-Rops l'a parfaitement analysé en dénonçant la décadence morale qui depuis le Ier siècle et Auguste lui-même, rongeait Rome. Cette décadence était la vraie cause de l'effondrement de la société antique. Le premier empereur, Auguste, tenta de régler le problème par toute une série de lois moralisatrice (contre l'adultère, le divorce, etc.), mais d'un autre côté, il officialisait la paresse et l'assistance (création de la Préfecture de l'Annonce en 13 ap. J.-C., chargée de nourrir le peuple de Rome.) [C'était déjà le socialisme qui sévissait à l'époque !] "La substitution d'une volonté étatique à un instinct est, en tous temps, en tous pays, un signe constant de décadence. Un peuple est bien malade qui, pour vivre honnête et avoir des enfants, a besoin de primes ou de règlements." (p. 151.)
Comme aujourd'hui, cette décadence se déclinait sous plusieurs aspects (dont les invasions barbares):
- économique : les conquêtes terminées, l'économie romaine faite de rapines et de razzias tombe virtuellement en faillite, l'Etat ne peut plus alimenter ses finances par le produit de ses rapines (les derniers apports d'or frais ont été les richesses de Palmyre au IIIe s.)
- monétaire : inflation chronique, marché noir.
- fiscale : des finances impériales de plus en plus obérées, un système fiscal écrasant tout comme un moloch dévorateur. "On mesure chaque champ, écrit un témoin, on compte arbres et ceps..., on tient registre des bêtes, on dénombre les hommes... (déjà !) Quand le collecteur vient au village, coups et cris retentissent. Aucune excuse n'est admise : malades et débiles, enfants et vieillards, nul n'échappe!" Il faut apporter aussitôt les poids prévus de marchandises, car l'Etat se méfiant de sa monnaie, se fait payer en nature ou tous les cinq ans en exige de l'or ce qui est si terrible que rapporte saint Jean Chrysostome, on voit alors maints pères vendre leurs filles pour s'acquitter.
- étatique : cette fiscalité démentielle entraîne le pullulement du fonctionnaire. "A ce moment, dit Lactance, le nombre des fonctionnaires commence à dépasser celui des contribuables." On ne peut plus ni travailler, ni voyager, sans la permission d'un contrôleur. Si encore cet Etat encombrant remplissait son rôle ! Mais du haut en bas de l'échelle, ses agents, volent et pillent ! Quelle confiance avoir dans un tel régime ?
- sociale : "un peuple ne s'habitue pas à la mendicité et à la paresse sans que son âme soit atteinte. La lâcheté et la cruauté iront vite de pair avec le vice dont la sagesse populaire dit justement qu'il les engendre tous... On ne voudra pas plus se battre aux frontières que travailler la glèbe; et pour se distraire, cette foule trouvera, aux jeux du cirque, l'occasion des plaisirs où la sensibilité humaine achèvera de se dégrader."
- familiale : " Il y a pire encore,... la société romaine (comme la française aujourd'hui !) est atteinte dans la source vive où s'alimente toute société : la famille est ébranlée, la natalité fléchit... On se dérobe au mariage... L'avortement et l' "exposition" des enfants (leur abandon dans la nature) prennent des proportions terrifiantes... Quant au divorce, i lest devenu si courant qu'on ne lui donne même plus les apparences d'une justification : le simple désir de changement suffit. A ces forces de désagrégation, qu'opposer ?..." [Voyez le parallèle évident avec la "culture de mort" aujourd'hui : divorce, contraception, avortement, euthanasie, "mariage" homosexuel, etc.]
- agricole : les Romains travaillant de moins en moins, les campagnes deviennent des déserts, les champs tombent en friche, la famine menace.
- militaire : il n'y a plus de Romains dans les légions car le citoyen dégénéré ne veut pas plus se battre que travailler. Les soldats de l'empire, ce sont des Maures, des Parthes, des Osrhoènes ou des Bretons, et de plus en plus, des Germains. Des armées barbares, commandées par des barbares, chargées de couvrir les frontières contre leurs frères de race, leurs compagnons de la veille, qui n'attendent que l'occasion de rentrer.
L'historien Ferdinand Lot a parlé pour décrire ce drame de "l'effrayante atonie de la population"... Ce qui n'est pas sans parallèle avec la population française d'aujourd'hui ! "La monarchie du Bas-Empire romain se dressait sur une masse morte : la plèbe des campagnes est transformée en cheptel humain, la plèbe des villes est repue, insouciante, elle ne se soucie vraiment de rien, ne s'intéresse à rien qu'à ses plaisirs" (panem et circenses, du pain et des jeux... Voyez le fouuutbaul aujourd'hui), […] "puis aux controverses religieuses quand elle sera devenue chrétienne. […] Le peuple assistera avec indifférence à la ruine même de l'Empire et à l'arrivée des barbares... C'est un corps usé dont les fibres ne réagissent plus à aucune excitation. Il se laissera au besoin massacrer par un ennemi très peu nombreux et, au fond, point redoutable, sans avoir même le sursaut de l'animal qui défend sa vie."
(Source, pour ceux que cela intéresse : Daniel-Rops, l'Eglise des Apôtres et des Martyrs, les grandes Etudes historiques, Librairie Arthème Fayard, 172e Edition, Mesnil-Sur-L'Estrée 1951, p. 150, 638-641.)
Cordialement,
Rédigé par : Ingomer | 13 juin 2006 à 12:01
@Ingomer
Merci Ingomer! Post intelligent, modéré, censé et juste... Je n'ai rien à ajouter à part que notre faillite collective et la decadence qui s'ensuit en France me parait malheureusement inéluctable... et ce malgré la modernité technologique de facade de notre société qui n'est que le "cache-sexe" de nos abandons...
Rédigé par : Paul Le Silve | 13 juin 2006 à 12:41
voulez vous bien ne pas manquer d'espérance??!!
Merci Ingomer c'est passionnant
Rédigé par : claire | 13 juin 2006 à 18:22
Merci pour vos bons mots,
Paul le Silve : "notre faillite collective et la decadence qui s'ensuit en France me parait malheureusement inéluctable".
Il est vrai qu'HUMAINEMENT la France n'a aucune chance de se redresser compte tenu de l'importance des invasions (qui peuvent aussi s'entendre comme des idéologies philosophico-mystico-religieuses... qui ne sont pas françaises... et auxquelles j'attribue l'entière responsabilité des invasions "barbares" bien physiques celles-là...)
Mais, nous croyons qu'"il n'est pas sous le ciel d'autre nom - Jésus - donné aux hommes par lequel ils doivent être sauvés." Le Christ est la pierre d'angle en dehors de laquelle tout s'écroule : notre nation qui a voulu supprimer cette pierre voit sa maison s'écrouler et le reste de ses charpentes s'envoler au gré des rafales de vent.
Je pense, avec d'autres, dont le Salon Beige, ardent défenseur de la vie, que notre devoir aujourd'hui quant à nous catholiques est de mettre toutes nos forces dans la défense de la vie contre la "culture de mort" (Jean-Paul II). Un fantastique combat s'est engagé entre la barbarie et la civilisation, entre la mort et la vie. C'est la vie qui triomphera de la mort comme le Christ qui est Vie a vaincu la mort, comme les premiers chrétiens qui étaient du camp de la vie ont triomphé de l'idéologie de mort qu'incarnait le vieil Empire romain. Tôt ou tard ce monde qui retourne à ses vomissements antiques et à ses mensonges devra rendre ses droits à celui qui a dit qu'il était la voie, la vie, la vérité. Ce monde païen s'écroule de lui-même par les germes de mort qu'il porte en lui. La Vie triomphera.
Nous devons rechercher et poursuivre d'abord la Justice et le Royaume de Dieu : "tout le reste vous sera donné de surcroît..."
Vive le Christ Roi de France !
Rédigé par : Ingomer | 16 juin 2006 à 16:26