Liban : l'espérance du Père Labaky
21 juillet 2006
Vicaire épiscopal de Beyrouth, Mgr Mansour Labaky accueille à Mansourieh, dans le foyer Notre-Dame du Sourire, plus d'une trentaine de familles réfugiées en provenance du sud de Beyrouth et du Liban-Sud. Son article, intitulé : "La paix inculquée à coups de haine ?", est un chant d'espérance :
"La haine, partie à fond de train, broie, mutile, dévore tout ce qui lui tombe sous la dent. Et la tendresse des enfants pleure et prie. Sur les écrans des télévisions, nous voyons ces bouquets d'enfants entassés dans un hall municipal, une église, une salle de classe ou un abri de fortune. Un tremblement d'être nous saisit et nous fait perdre cœur.
Ces merveilleuses petites fleurs sont coupées du monde, mais pas du ciel. Elles s'éveillent dans le matin sans vie. Dans ce silence des ténèbres, l'amour est leur seule certitude. Elles s'éveillent au-delà de la peur, et leur premier regard est sourire. Elles n'attendent plus rien d'un monde qui a sauvagement détruit leurs jardins de tendresse. Alors pourquoi sourient-elles ? Elles plongent dans la confiance absolue, celle du cœur. Celle qui s'obstine à chanter, lorsque la raison a toutes les raisons de désespérer. Celle qui est incompatible avec la peur. Celle qui reçoit tout en donnant tout, parce qu'elle accueille l'immensité de l'amour. Cet amour qui leur est distillé par les parents, les voisins, les aînés, les secouristes, les Bons Samaritains tabernacles de la Charité de Dieu sur terre.
[...] Les enfants de mon pays sont notre raison d'espérer. Sur leur interminable chemin de croix, ils rencontrent, Dieu merci, quelques Simon de Cyrène. Des chefs d'État et des décideurs.
[...] Le proverbe Libanais stipule que "l'œil du souffrant est étroit". Il voit tout et se remémore tout. [...] Dans la nuit, il est impératif de croire à la lumière."
[Commentaire sans rapport avec le sujet et en outre gravement erroné : le Liban a 5000 ans d'histoire. MJ]
Rédigé par : Quimboiseur | 21 juillet 2006 à 11:34
Autre citation du même article du même vicaire [un prêtre catholique ne refuse, dans un foyer d'enfant, aucun enfant. MJ]:
«Je voudrais remercier en particulier le Président Chirac dont l'amitié avec le Liban est comme une étoile scintillante dans notre ciel endeuillé. En bravant tous les obstacles pour être parmi nous en ces heures cruciales, ses envoyés, M. de Villepin et M. Douste-Blazy nous ont prouvé que nous ne sommes pas seuls dans la tourmente et que l'amitié séculaire entre nos deux pays a un arôme qui nous empêche de désespérer.»
[C'est à désespérer des commentaires : Le Salon Beige n'a pas pris et ne prendra pas parti pour ou contre Israël. Le Salon Beige s'appuie sur la doctrine sociale de l'Eglise pour juger de la moralité des actes politiques. Le terrorisme est une infâmie, l'action militaire disproportionnée est immorale. Ce qui n'empêche pas la légitime défense. Maintenant, si vous désirez vraiment connaître mon maigre avis sur la stratégie militaire d'Israël, je vous répondrai qu'elle est contre-productive : elle renforce le terrorisme -lequel n'a jamais pu être éradiqué grâce à des bombardements- plutôt que de le combattre. Israël aurait mieux fait de soutenir les Libanais unis contre la Syrie -et donc contre le Hezbollah- à savoir les chrétiens mais aussi les musulmans druzzes et sunnites. L'excellent travail d'union des Libanais effectué par le patriarche Mgr Sfeir est aujourd'hui sapé par Israël, qui ne semble pas avoir vu que son intérêt eut été d'exiger le départ d'Emile Lahoud -président libanais à la solde de la Syrie-, que l'union libanaise post-assassinat d'Hariri n'a pas réussit à faire partir. Aujourd'hui, le Liban semble être destiné à devenir comme l'Irak : dans cette aventure, Israël risque de tout perdre. Sans parler de l'aggravation de la crise sur toute la région. Pour plus de détails, n'hésitez pas à m'écrire. MJ]
Rédigé par : ajm | 21 juillet 2006 à 11:45
Bonjour :-)
Il ne faut pas désespérer du salon Beige. Si Abouna (le père Labaky), parle en ces termes, alors il faut l'écouter. Le travail qu'il a effectuer au pays du cèdre depuis si longtemps (je n'étais pas né qu'il y dispensait déjà ses prodiges) lui donne parfaitement la stature de parler en ces termes.
En gros, le message est :"Lui, il sait, pas toi, alors fait ce qui en découle.".
Vincent
Rédigé par : Vince | 21 juillet 2006 à 11:53