Daoudal revient sur l'affaire Greenpeace à Marseille
24 août 2006
Le camouflet infligé à l'ONG gauchiste par les pêcheurs de Marseille a défrayé la chronique de ces derniers jours. dans son billet quotidien, Yves Daoudal expose l'historique des évènements et décrit l'enjeu idéologique de Greenpeace. Sa conclusion est lumineuse :
"Marseille a donné l’image d’une ville qui refuse la provocation gauchiste et qui envoie les provocateurs se faire voir ailleurs.
Greenpeace prétendait venir " sensibiliser " les Marseillais sur les problèmes de sur-pêche du thon rouge en Méditerranée, qui mettrait la survie de l’espèce en péril. Et l’organisation peut s’appuyer sur l’Ifremer, qui tire la sonnette d’alarme car l’espèce est " fortement surexploitée ".
Les pêcheurs de Marseille contestent naturellement ce constat. Ils attirent d’autre part l’attention sur le fait qu’ils travaillent légalement, ce qui n’est pas partout le cas en Méditerranée. Que les militant de Greenpeace " aillent plutôt lutter contre la pêche illégale : nous, nos bateaux sont en règle. " dit Mourad Kahoul. Et surtout, ils font remarquer qu’il est scandaleux que Greenpeace vienne s’en prendre aux 35 thoniers méditerranéens français, lorsque la Tunisie en compte 60, l’Italie 130, et la Turquie… 320.
Le jour où Greenpeace cherchera à accoster en Turquie, on pourra peut-être prendre ses réclamations en considération. Mais c’est une constante de l’organisation (et une preuve flagrante de son idéologie subversive), de s’en prendre exclusivement aux Occidentaux : elle ne s’en prenait jamais aux pays communistes du temps des Soviétiques, elle ne s’en prend donc pas aujourd’hui aux pays musulmans…"
“elle ne s’en prenait jamais aux pays communistes du temps des Soviétiques” est une affirmation tout à fait fallacieuse.
Au même titre que l'épithete “gauchiste” à propos de Greenpeace.
De plus, qualifier l'opération de “camouflet” est péremptoirement dépréciatif ; j'ai le sentiment au contraire que le but est atteint mille fois. L'objectif initial était de sensibiliser les Marseillais, avec le battage médiatique créé par les pêcheurs, la planète entière est au courant des dangers qui pèsent sur le thon de Méditerranée.
Pour une fois que je ne partage pas les vues de ce bon Daoudal....!
Rédigé par : Michel | 24 août 2006 à 13:22
L'association Greenpeace était auparavant aidée financièrement par Moscou. Cet élément gagnerait peut-être à être connu.
De plus, à l'époque des derniers tirs nucléaires français en 1995-jenvier 1996, Greenpeace manifestait vigoureusement contre la France mais ne disait stritement rien à l'égard de la Chine populaire (communiste) qui procédait à des tirs similaires à la même époque.
Rédigé par : Carthage | 24 août 2006 à 13:54
pardon : 1995-janvier 1996 (bien sûr)
Rédigé par : Carthage | 24 août 2006 à 13:56
Marie-Ségolène va-t-elle envoyer son frangin régler le problème ?
http://www.lexpress.fr/info/france/dossier/presidentielle/dossier.asp?ida=437372
Rédigé par : Fab | 24 août 2006 à 14:23
Pas de phantasmes SVP !
La CIA a cherché pendant des années les liens entre Greenpeace et le bloc de l'Est sans jamais rien trouver.
Rédigé par : Michel | 24 août 2006 à 17:06
Michel,
Votre message me conduit à intervenir à nouveau : je maintiens mes deux affirmations (vous pouvez aisément vérifier la deuxième en consultant les journaux de l'époque).
Rédigé par : Carthage | 24 août 2006 à 17:34
@Carthage
Lorsque je parle de phantasme, je veux parler de cette legende qui veut que Greenpeace ait quelque lien avec l'Est.
Néanmoins, pour le deuxième point j'ai suivi votre conseil et curieusement lu ceci :
“Greenpeace, dont le navire « MV Greenpeace » tente d’entrer dans le port de Shanghai, a estimé que son projet de campagne en territoire chinois était devenu « d’autant plus nécessaire ». Par ailleurs, douze militants de cette organisation se sont enchaînés hier matin aux grilles des fenêtres de l’ambassade de Chine à Paris pour protester, puis ont été interpellés.”
Archives de l'humanité (quel hasard) du 10 juin 96.
http://www.humanite.presse.fr/journal/1996-06-10/1996-06-10-753930
Pour garder le ton de votre pseudo, je dirai “Quod erat demonstrandum”
J'ai également trouvé ceci :
“La chasse intensive aux baleines à des fins commerciales préoccupe les écologistes de Greenpeace. En 1972, les Nations unies lancent un appel international à l’adoption d’un moratoire de dix ans et à l’interdiction de la chasse.
Mais devant le mépris des nations baleinières, les activistes décident de contrer la flotte baleinière russe. Les scènes de chasse filmées par les membres de l’équipage feront le tour du monde.”
En 1972, pas hier matin ! L'argumentation de Daoudal en prend un coup, les images ont fait le tour du monde sans passer devant ses yeux.
Rédigé par : Michel | 24 août 2006 à 18:17
Michel,
Avec intérêt j'ai lu votre nouveau message et je vous en remercie.
Néanmoins, je maintiens bien le financement par Moscou (au moins pendant quelques années).
Quant à l'évocation de la Chine populaire en 1995-janvier 1996, c'était en rapport avec les tirs nucléaires français de cette période. L'association Greenpeace aurait-elle réagi à propos du 43e tir nucléaire (17 août 1995) de la Chine populaire ?
Rédigé par : Carthage | 24 août 2006 à 18:51
Michel ; ces 12 militants de Greenpeace qui se sont enchainés sur les grilles des fenêtres de l’ambassade de Chine à Paris, l'ont-ils fait sur les grilles de l'ambassade de France en Chine ? (ou sur un autre bâitment, peu importe).... cela aurait demandé un peu plus de courage certes...
Rédigé par : Guillaume-Marie | 24 août 2006 à 19:36
@Carthage
Mon message initial était destiné à relever une erreur, mêmes plusieurs de Y.Daoudal. Ce qui me navre car je lui fais confiance dans d'autres domaines et s'il y est aussi dans l'erreur, c'est pas le pied. Bref, grâce à vous je constate que la legende est décidement bien ancrée. Vous maintenez une affirmation basée sur rien d'autre que du “oui dire” et que vous n'etes bien entendu absolument pas en mesure d'étayer.
Pour la petite histoire, Greenpeace fut fondée en 1971, si déjà en 1972 l'organisation s'en prenait aux baleiniers soviétiques, c'est que les versements du KGB ne devaient pas être pharamineux. Ne croyez vous pas ?
Si vous aller sur le lien que j'indiquais précedemment, vous lirez qu'il y est question de l'essai chinois numéro 44. Quant au choix des ambassades, un peu de sérieux, il est bien évidemment plus aisé d'approcher l'ambassade chinoise à Paris que n'importe quel lieu en Chine et surtout qu'il y est également plus commode d'y être médiatisé. Par contre, pourquoi voudriez vous qu'ils aillent à l'ambassade de France protester contre des tirs chinois ? Je ne vois pas où trouver du courage dans le fait d'accomplir une action qui serait demeurée occulte et donc stérile avec en sus les risques liés à la sécurité chinoise ; ça n'aurait pas été du courage mais de l'imbécillité. Or Greenpeace fait rarement dans le débile, on vient de le constater puisque tout le monde sait maintenant que les pêcheurs de thon français participent au massacre et peut-être à l'éradication d'une espece, mais qu'en plus ce sont des c... qui se sont faits rouler dans la farine. Car je le rappelle, leur but à eux était d'empecher Greenpeace de communiquer sur le problème, c'est plutôt raté. Je soupçonne les stratèges écolos d'avoir conservé la main pendant toute l'opération, car souvenez vous, il y a peu le pauvre Clémenceau a été abordé par des équipes de l'association qui y ont déployé des banderolles alors qu'il était à quai dans un port militaire en pleine période Vigipirate, preuve d'une redoutable efficacité que je vois mal quelques pêcheurs contrer.
Ceci dit, permettez moi de préciser ne pas être ni n'avoir jamais été membre de l'association de défense de l'environnement Greenpeace.
Rédigé par : Michel | 24 août 2006 à 21:38
Je maintiens ce que j'ai écrit, même si mon "jamais" est un peu hyperbolique. Il est évident qu'une organisation qui est au service d'une idéologie, mais veut apparaître comme indépendante, est obligée de taper de temps en temps (mais très rarement, même pas dans la proportion un cheval une alouette), sur ses complices idéologiques, sinon elle perd toute crédibilité. Et les gens de Greenpeace ne sont pas des imbéciles.
Rédigé par : Yves Daoudal | 24 août 2006 à 23:24
J'ajoute une précision : Greenpeace s'inscrit dans le mouvement altermondialiste, dont on contestera difficilement qu'il est subversif. On peut aller voir par exemple ce que dit Yannick Jadot, directeur des campagnes de Greenpeace, sur les sites suivants :
http://www.courrierdelaplanete.org/63/article19.htm
http://www.local.attac.org/attac83/article.php3?id_article=813
Rédigé par : Yves Daoudal | 25 août 2006 à 09:20
@Yves Daoudal
1971 création de l'organisation pour militer contre les essais nucléaires américains.
La seconde grande opération fut la lutte contre les baleiniers russes.
Là, nous ne sommes pas à un cheval une alouette, mais plutot à un cheval une vache !
J'avais cru comprendre que comme moi vous souhaitiez un autre monde, que nous étions donc altermondialistes même si ce n'est pas sous la même bannière que le mouvement Attac, ni avec les mêmes motivations bien évidemment. A ce titre, pour ma part je ne jette pas la pierre à un altermondialiste, j'aurais bien davantage l'envie de la jeter à ceux qui nous ont amenés à la situation actuelle.
Le grand capital, son libéralisme effrené et son culte immodéré du profit, s'est vu gagner par sa déshumanisation l'animosité de toutes les gauches (et la mienne, alors que je suis assez loin de la gauche et crois bien ne pas être seul dans le cas), du fait de son exploitation égoiste et irraisonnée des ressources naturelles il s'est aussi attiré les foudres des protecteurs de l'environnement (dont je tente d'être dans la mesure de mes humbles moyens). Que ces deux entités aillent dans une direction identique ne veut pas dire qu'elles se confondent, je dirais plutôt qu'en la circonstance elles se chevauchent.
A mon sens, mais je vous concede volontiers pouvoir être dans l'erreur, les objectifs des gauchistes et ceux des écologistes, au sens noble du terme bien sûr pas au sens des Voynet, Bové, Mamer et consorts, ne sont pas les mêmes, il y a donc nécessairement une divergence et une séparation à prévoir. J'ai la faiblesse d'estimer Greenpeace avoir des motivations plus vertueuses que les précités.
Autrement dit, sur ce coup, je crois que le père Daoudal a regardé l'affaire avec un monocle alors qu'il eut fallu chausser des bésicles. Mais ça n'enlève rien ni à son talent, ni à l'estime que j'ai pour lui.
Pour moi, le grand principe est que le système solaire ayant administrativement perdu hier une planète, il ne perde pas prématurément une Terre peuplée d'humains pour raison biologique ! Et dans ce dessein, toutes les bonnes volontés doivent être acceptées et encouragées, y compris si parfois elles peuvent à tort ou à raison prêter flanc à quelques controverses. En attendant il convient de ne pas se tromper de combat, et ne pas donner raison à des gens qui bafouent des règles de vie avec pour seule excuse “Les autres le font, pourquoi pas nous”.
Avec toute mon amitié.
Rédigé par : Michel | 25 août 2006 à 13:08
Michel
Vous avez entièrement raison sur le fond.
En tant que chrétien la gestion responsable de l'héritage Terre est un devoir. Le thon rouge en fait partie, et même si toutes les aides sont bonnes à prendre, en l'occurence Greenpeace, il faut avouer qu'il est ennervant de voir cette ONG illustrer ses campagnes à l'aide d'exemples très majoritairement occidentaux.
Or on sait que la destruction de la planète est une réalité mondiale, pas une exception occidentale (bien que souvent engendrée par la course au modèle économique consumériste inventé par l'Europe et les USA ; quoique le système communiste n'était pas plus respectueux de l'environnement)
Ne nous fâchons pas entre lecteurs de ce sympathique blog, et essayons plutôt d'adapter notre consommation à l'impératif de bonne gouvernance.
Rédigé par : ecolo catho | 25 août 2006 à 15:00
@ecole catho
Faire des travaux publics, pratiquer le génie civil à l'aide de bombes nucléaires, il n'y avait que le système communiste pour y penser, tout comme vider et quasiment assécher une mer pour irriguer des cultures de coton ; vous avez tout à fait raison l'occident n'a pas l'exclusivite des “conneries” à ne pas faire. Mais les bévues de l'un n'autorise pas l'autre à en commettre, sur ce point chaque Terrien porte sa responsabilité ; je ne pense pas là être en opposition avec les règles chrétiennes.
Par contre, dans nos démocraties occidentales et assimilées, l'opinion de chaque individu est sensible, mofifiable et susceptible de s'exprimer, donc d'influer sur le cours des choses, ce qui n'est pas le cas dans les dictatures communistes ou non. D'où certainement l'interet que des organisations nous portent préférentiellement auxdites dictatures, l'effet levier y est beaucoup plus important, une même campagne y a de bien meilleurs résultats. Je suppose que c'est ce qui oriente aussi les stratégies médiatiques de Greenpeace, davantage à mon humble avis que des orientations purement politiques. Or c'est là je crois que nos amis Y.Daoudal et Carthage se méprennent quelque peu.
Lorsque Y.Daoudal reproche à Greenpeace d'être trop discret dans le monde mahométan, il fait part d'une observation honnete et objective, mais s'il se met quelques instants à la place des directeurs de campagne de l'organisation, il va se dire qu'il est inutile d'y exprimer la voix de Greenpeace puisque en ces lieux seule compte la voix d'Allah et de son prophète. Et il décidera d'agir ailleurs, ce qu'ils font, sans que cela implique une attitude anti-occidentale. En l'occurence, la démocratie qui est tout de même un bonheur se revele être un inconvénient, mais nous n'allons toutefois pas le regretter !
Pour autant, soyez en assuré, en ce qui me concerne tout du moins il est tout à fait exclu de se fâcher (surtout pour un poisson) avec quelque participant du blog.
Bien @micalement.
Rédigé par : Michel | 25 août 2006 à 18:01