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A propos de cette malheureuse histoire, voici l'article du 29 Septembre paru dans Ouest France.

Tombes saccagées au cimetière de Surrain
Trois jeunes se sont acharnés sur les croix et les pierres tombales, taggant également une commune du Bessin, de sigles nazis et propos racistes.
« Odieux et gratuit ! » Benoît Aimable, maire de la commune de Surrain (170 habitants), entre Bayeux et Isigny-sur-mer (Calvados), a découvert mercredi matin le spectacle désolant. « J'ai été alerté par des parents d'élèves qui en amenant leurs enfants au bus, ont vu les croix gammées dessinées au marqueur rouge sur les piliers du perron de l'église, ainsi que les inscriptions racistes. Je suis alors entré dans le cimetière et vu l'ampleur des dégâts. » Pas de mise en scène particulière, mais des croix arrachées, des tombeaux descellés, des objets d'ornements brisés, des pierres tombales, « notamment celle d'une victime de la Seconde Guerre mondiale » présentant des sigles nazis. Au final, douze tombes vandalisées et des propos racistes sur le mur de l'église, alors qu'aucun émigré ou Français issu de l'immigration ne demeure à Surrain... « J'ai essayé de prévenir les familles concernées pour qu'elles portent plainte, mais certains défunts n'ont plus de descendant dans la commune. »

Les gendarmes d'Isigny, épaulés par la brigade de recherches de Bayeux, sont arrivés mercredi vers 9 h 30. Et dès 11 h 30, les auteurs présumés ont été interpellés à quelques centaines de mètres du cimetière, « grâce aux nombreux indices qu'ils avaient laissés derrière eux », signale le lieutenant Rodolphe Rossato, adjoint du commandant de la compagnie de Bayeux. Sur les trois jeunes âgés de 19 et 21 ans, deux sont SDF et résidaient au camping de la commune la nuit des faits. Le troisième est un habitant de Surrain. Placés en garde à vue, ils ont reconnu le saccage, invoquant « avoir pété les plombs » à l'issue d'une soirée alcoolisée et la prise d'antidépresseurs.

Reste que l'un des membres du trio a avoué être « fasciné par le IIIe Reich », indique François Nicot, procureur de la République à Caen, sans appartenir cependant à un quelconque groupuscule pro-nazi. Outre divers documents relatifs au nazisme trouvés en sa possession, une croix gammée orne le fond d'écran de son téléphone portable. « Ces faits constituent un sérieux trouble à l'ordre public, estime le procureur, qui dépasse les limites du village. » Deux des auteurs présumés devraient répondre de leurs actes dès ce vendredi, dans le cadre d'une procédure de comparution immédiate.