Version annotée de la conférence de Ratisbonne
09 octobre 2006
Benoît XVI vient de rendre publique une version annotée de la conférence de Ratisbonne. Elle devrait faire couler beaucoup d'encre. Mais avant d'avoir accès à la version officielle du Vatican, rappelons quelques points clés et regardons les légères nuances apportées.
- Le Pape n'a pas prononcé cette conférence au hasard. Tous ses textes sont particulièrement opportuns et extraordinairement travaillés. Une pensée allemande, plusieurs années de professorat et près de 25 ans à la Curie enseignent la très haute précision tant dans le contenu que dans le choix des circonstances.
- Cette conférence s'adressait à des professeurs et à des étudiants et avait une teneur digne de cet auditoire. Sans omettre la médiatisation quasi-systématique de ses paroles, le Pape a maintenu cette conférence.
- Enfin, le Pape lui-même et le cardinal Bertone ont maintenu les paroles de Ratisbonne, malgré la tempête médiatique déclenchée par les musulmans.
Alors pourquoi une version annotée?
- D'abord, pour l'histoire. Ce texte fera date, la version annotée contredira la désinformation des médias et fixera pour toujours l'idée précise de Benoît XVI.
- Ensuite, il s'agit d'une explication de texte : sans la modifier, elle rend plus accessible la pensée du Pape.
- Enfin, elle touche le passage sur l'islam qui n'est que l'introduction au coeur de la conférence qui porte sur les déboires et la décadence de la raison dans le monde occidental et non dans l'islam. Il suffit de la lire pour s'en convaincre.
Cette version n'est différente de la première que par l'ajout de 3 nuances (en gras italique) et de 13 notes :
- Ancienne version : "Mais l’empereur (…) s’adresse à son interlocuteur d’une manière étonnamment abrupte au sujet de la question centrale du rapport entre religion et contrainte". Nouvelle version : "D’une manière étonnamment abrupte, abrupte au point d’être pour nous inacceptable".
- Ancienne version : "C’est l’une des sourates primitives datant de l’époque où Mohammed lui-même était privé de pouvoir et se trouvait menacé". Nouvelle version : "C’est probablement l’une des sourates primitives, disent une partie des experts, datant de l’époque où Mohammed lui-même était privé de pouvoir et se trouvait menacé".
Dans les 13 notes, voici une phrase qui, mal comprise, peut choquer :
"J’espère que le lecteur de mon texte peut reconnaître immédiatement que cette phrase n’exprime pas mon attitude personnelle à l’égard du Coran, pour lequel j’éprouve le respect qui convient pour le livre saint d’une grande religion".
Cette formulation dit bien que le respect du Pape pour le coran est celui qui convient. Pas plus, pas moins. Difficile de faire autrement.
Un "livre saint" n'est pas un "saint livre". Le coran est le livre saint de la religion musulmane sans être pour autant un "saint livre".
Enfin, l'islam est bien une grande religion : 13 siècles d'histoire et 1 milliard de croyants aujourd'hui. Le Pape n'en dit pas plus.
Ne hurlons pas avec les loups : Cette version annotée est une marque de charité pour la multitude de ceux qui n'ont pas compris le professeur lors de la conférence et pour ceux qui ont subi la désinformation. Sans enlever un iota de la pensée initiale du Pape, ni toucher au coeur même de ses paroles, elle permet également d'écarter la polémique infondée menée autour de l'islam après cette conférence pour recentrer sur la cible réelle : une Europe sans raison et sans Dieu qui court à sa perte.
Merci au site "Eucharitie Miséricordieuse" pour la célérité avec laquelle il transmet et traduit les infos de Rome.
Prévenez-nous quand ça paraîtra chez Téqui ou Mame!
Rédigé par : laetitia de Mahlreich | 09 octobre 2006 à 23:22
La traduction française est en cours de réalisation au Vatican et sera bientôt disponible chez Zenit et ''Eucharistie Miséricordieuse''.
Rédigé par : Charles | 10 octobre 2006 à 06:58
Avec toute le respect que je dois au pape et toute l'admiration que je voue à Benoît XVI, je vois mal en quoi un chrétien devrait avoir quelque respect que ce soit pour le Coran. Respect des croyants musulmans, bien sûr, respect de la foi qu'ils ont en ce livre qu'ils considèrent comme saint, peut-être, respect pour le livre lui-même, ça me paraît être un respect pour l'erreur qui ne me semble pas acceptable.
Rédigé par : oxbridge | 10 octobre 2006 à 10:53
@ Duns :
contactez-moi par mail, SVP. Merci.
Rédigé par : Lahire | 10 octobre 2006 à 12:06
@ Oxbridge :
N'interprétez pas! Le pape dit qu'il "éprouve le respect qui convient". Savez-vous si ce respect est aussi immense que vous l'imaginez? Ne doit-on pas respecter les mosquées comme les temples bouddhistes? Ne doit-on pas respecter le habitudes nos voisins, même s'ils nous ennuient? Bien sûr que si et dans la juste mesure : "le respect qu'il convient". C'est ça la charité. C'est ce que dit le Pape et comme dit Lahire "Pas plus, pas moins. Difficile de faire autrement".
Ne cherchez pas le sensationnel qui vous énerve ou vous emballe. Lisez simplement, humblement...
Rédigé par : Virginie | 10 octobre 2006 à 12:24
Déo gratias! Et laissons de côté les commentaires démocratiques sur les propos providentiels et miséricordieux du Saint-Père.
Rédigé par : sancenay | 10 octobre 2006 à 12:38
à Virginie:
merci de vous faire le thermomètre de mon humilité...
Respecter les habitude, oui. Leur dévotion au Coran, oui, les mosquées ou les temples bouddhistes, oui. Comme témoignage de leur religiosité. Le contenu de cette religiosité, s'il est faux et mensonger, non. Je vous rappelle que le Coran est ce livre qui décrit Jésus comme un lâche et un imposteur, qui au moment d'être crucifié, accepte que lui soit substitué quelqu'un d'autre. Ce livre pour lequel le concept de trinité est une "impiété". Pour lequel nous ne sommes "qu'impureté", et devons être combattus jusqu'à ce que nous payons tribut, après nous être "humiliés". Pour moi, le respect qui lui convient est vite vu.
Rédigé par : oxbridge | 10 octobre 2006 à 23:45