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Il serait intéressant et sans doute fastidieux de lister les actes politiques de Jacques Chirac qui depuis 12 ans sont imprégnés de laïcisme, cette laïcité républicaine, qui consiste à contraindre les personnes à garder leur religion confinée dans la fameuse "sphère privée". Ce laïcisme est un dogme maçonnique : qu'importe ce que chacun croit tant que cela reste strictement confidentiel et tant mieux, si la religion ainsi masquée est positive pour le grand chantier terrestre.

Depuis 2004, seuls les adolescents sont contraints de voiler leur propre religion à l'école : le voile laïque qui cache la vérité de la personne a remplacé celui qui témoignait de sa religiosité. Comme personne ne conteste et que le temps presse avant les présidentielles, le président de la République sort la machine infernale : l'observatoire national de la laïcité, dont la composition sera la plus large possible et ouverte aux autorités religieuses. Autant dire que ces dernières ne compteront pas pour grand-chose dans cette large assemblée. Jacques Chirac déclare :

"nous devons rester vigilants: comme beaucoup d'entre vous, je pense aux hôpitaux, aux services publics, aux équipements sportifs. C'est pourquoi j'installerai, dans les prochaines semaines, un Observatoire national de la laïcité".

Si les croix et les voiles sont interdits aujourd'hui dans les écoles, qu'en sera t-il demain dans les hôpitaux, les services publics, etc.?
On tentera d'interdire les signes religieux extérieurs aux musulmans qui pourront toujours se réfugier derrière la culture de leur pays d'origine; le souci de tolérance et la volonté républicaine d'intégration permettront sans doute une certaine souplesse à leur encontre.
Mais le prêtre catholique ou la religieuse pourront-ils prétexter une culture nationale - et particulièrement française - pour porter leur soutane ou leur habit dans les services publics ou réciter leur chapelet dans leur habit religieux sur leur lit de mort dans un hôpital français? Qui leur portera les derniers sacrements?
Ceux qui refuseront de voir leur liberté ainsi bridée seront des intégristes, des fondamentalistes, des sectaires, etc. En effet, c'est ainsi qu'est aujourd'hui redéfini le religieux, cet ennemi de toujours de la République dont un des pères disait au nom de la même tolérance :" Ecrasons l'infâme!"

Lahire