Le Figaro sonde à côté de la plaque
11 novembre 2006
Le quotidien propose aujourd'hui un sondage en ligne sur la question : "Faut-il permettre aux prêtres de célébrer la messe en latin ?".
Comment un site comme celui du Figaro peut-il poser aussi mal le problème, alors que ces questions de rites font la Une depuis 15 jours ? Tous les missels (St Pie V et Paul VI) sont rédigés en latin ! Et commencer la question par "Faut-il", c'est utiliser des termes déplacés s'agissant des prérogatives du Pape et des évêques.
On préférera de loin la formulation choisie par le sondage CSA pour l'association Paix liturgique :
Pensez-vous qu’il soit souhaitable que les catholiques puissent avoir le choix d’assister selon leur sensibilité à la messe traditionnelle en latin avec des chants grégoriens ou à la messe moderne en français ?
C'est d'autant plus étonnant que M. Tabard a écrit, à ce sujet, un article, que vous avez évoqué, où il expose correctement la situation. Le Figaro serait-il un journal où l'on ne se parle pas ?
Rédigé par : Passionné | 11 novembre 2006 à 09:19
Tout à fait d'accord car la question posée par le Fifaro n'est pas innocente
Rédigé par : Loïc de Bénazé | 11 novembre 2006 à 09:39
Qu'attendre d'autre d'un journal comme le Figaro?
Rédigé par : henri | 11 novembre 2006 à 09:39
La question est mal posée. Cela ne doit pas empêcher de donner la bonne réponse en ligne (ni de voter tout en sachant que l'Eglise ne se gouverne pas par les sondages comme le rappelle fort à propos votre article de la veille).
Rédigé par : sosthène | 11 novembre 2006 à 10:09
Oui, enfin même remarque sur la question du sondage demandé par Paix liturgique : quand j'assiste à une messe selon l'ordo de 1969 en latin, j'assiste à une messe traditionnelle en latin, au vrai sens du mot traiditionnel (de la tradition comprise d'une manière non seulement matérielle et détachée de l'ensemble de l'histoire de l'Eglise).
Rédigé par : A. | 11 novembre 2006 à 10:42
Le Figaro est célèbre pour ses sondages ineptes. En 1997, il affirmait que 72% des catholiques croyaient en Dieu...
Rédigé par : rheracles | 11 novembre 2006 à 12:33
@A
Cher A, vous avez une chance rare de pouvoir assister à une messe selon l'ordo de 1969 en latin, car cela ne m'en pas arrivé depuis des lustres, alors que j'en cherche avec constance et un espoir hélas régulièrement déçu : l'ordo de 1969 en latin est un ordo virtuel, tout au moins en France, parce qu'à l'étranger, en certains lieux ou pays, c'est encore possible.
Quant à dire que cet ordo est totalement traditionnel, beaucoup de théologiens et liturgistes pensent le contraire : c'est un rite qui a autorisé des "expériences locales" et contribué par sa liturgie progressivement édulcorée dans des formules multipliées à l'infini, à affaiblir le sens du sacré dans toute la catholicité. Il suffit de voire la progression des sectes protestantes dans les pays de vieille catholicité, comme l'Amérique latine et centrale, mais aussi chez nous en France, dans des milieux populaires : le vide liturgique, joint au vide de la transmission de la FOI a créé cet appel d'air en faveur de l'hérésie et du schisme, un schisme autrement plus grave que celui dit médiatiquement "lefebvriste".
Ce que souhaite Benoît XVI n'est pas seulement une reconciliation avec tous les groupes et courants traditionnalistes, par libéralisation de l'usage du rite de 1962, c'est aussi la "réforme de la réforme", qui concerne la manière dont le rite de 1969 a été galvaudé et utilisé contre la foi.
Parler du latin n'est vraiment qu'une infime partie de la question.
Rédigé par : Pascal G. | 11 novembre 2006 à 12:37
Lu dans le Figaro :
"Benoit XVI reçoit le soutien des professeurs de latin.
La fédération nationale des professeurs de latin s'est félicitée des encouragement du Saint Père pour la célébration des messes en latin. D'après Clément Octavo, conseiller auprès de l'académie, le retour aux messes en latin pourrait encourager les adolescents à apprendre le noble et universel langage au collège. Les inscriptions avaient vu leur nombre baisser continuellement depuis la mise en place des réformes Vatican II."
Une bien bonne nouvelle...
Rédigé par : FdSB | 11 novembre 2006 à 13:29
on est catholique quand on est baptisé catholique... et donc il n'est pas surprenant que certains baptisés catholiques (et notamment les baptisés bébés) ne croient plus en Dieu à l'âge adulte.
Tous les commentaires laissés sur l'ensemble de ces sujets (et les posts liés) s'ils dénotent un indéniable attachement à la foi et à l'Eglise unique, laissent cependant percevoir une perception très tronquée (et ghéttoisée?) de ce que vivent nos semblables, que nous sommes appelés à aimer, donc à comprendre, sans abandonner une once du Credo, pour évangéliser.
Rédigé par : A. | 11 novembre 2006 à 13:51
Et pouvez-vous nous dire dans quelle paroisse (et non monastère...) en France (évidemment), assistez-vous à une messe latine, grégorienne et face à Dieu ?
Rédigé par : @ A | 11 novembre 2006 à 13:59
@ A. et aux liseurs qui disent "quand j'assiste à une messe selon l'ordo de 1969 en latin..."
merci d'arrêter de nous laisser croire depuis 30 ans qu'il existe une voie pour l'ordo de 1969 en latin,dos au peuple,...
la vérité est que l'ordo de 1969 a eu un développement NORMAL qui a abouti à la suppression générale du latin...
relisez le discours de présentation du missel de 1969 le 26 Novembre 1969 par Paul VI:
http://www.vatican.va/holy_father/paul_vi/audiences/1969/documents/hf_p-vi_aud_19691126_it.html
je vous en donne une traduction approximative mais impressionnante (et même prophétique!!)
"LE PASSAGE À LA LANGUE PARLÉE
Ici, il est clair, sera la nouveauté majeure: celle de la langue. le langage principal de la Messe ne sera plus le latin, mais la langue parlée. Pour qui sait la beauté, la puissance, la sacralité expressive du latin, certainement la substitution de la langue vulgaire est un grand sacrifice : nous perdons la parole des siècles chrétiens, nous devenons presque des intrus et profanes dans la clôture littéraire de l'expression sacrée, et ainsi nous perdrons une grande partie du superbe et incomparable fait artistique et spirituel, qu' est le chant gregorien. Nous avons, oui, raison decraindre de nous égarer : que substituera à cette langue angélique ? C'est un sacrifice d'un prix inestimable... "
Alors arrêtez de vous étonner de ce qu'est devenue la messe aujourd'hui.
Et d'ailleurs, où faut-il aller en France pour avoir cette Messe Paul VI tout en latin avec le grégorien du propre ? A Solesme ? A Ligugé (Le père Abbé feint d'ignorer qu'elle n'a jamais existé dans les paroisses) ?
Et pour preuve , le successeur du totum 800 avec le chant grégorien des messes et des vêpres n'a jamais été réédité pour le missel de Paul VI.
Rédigé par : denis | 11 novembre 2006 à 15:36
Etonnée de votre réflexion, cher Lahire...
La question n'est peut-être que ce qu'elle est, mais tout le monde connait la problématique soulevée par ces termes,
et cette haine épiscopale de la messe dite "tridentine" débordant jusque sur la messe Paul VI en latin...
Rédigé par : Marie | 11 novembre 2006 à 16:53
Gardons toujours à l'esprit que l'essentiel de la crise actuelle réside dans le fait que l'Eglise ne pense plus, depuis 40 à 50 ans, détenir la Vérité. Quand on ne porte plus en soi-même la Vérité, on en arrive à ne plus vouloir convertir pour répandre le message du Christ. On se contente donc de "proposer" la foi au lieu de l'affirmer. La crise liturgique est une des conséquences de cette haine de soi et de cette maladie de la volonté.
Rédigé par : Icare | 11 novembre 2006 à 20:53
De toutes façons, le résultat est en ce moment de 79% de votes favorables (cohérent avec les 65% du sondage CSA d'avant-hier réalisé par Paix Liturgique). Ceux qui parlent d'une ultra-minorité devraient lire ces chiffres ! Autre chiffre intéressant : Liberté Politique nous dit qu'un sondage donne 70% des catholique français ne croyant pas à la présence réelle du Christ dans l'hostie ! A quand un grand sondage sociologique sur les cathos en France ?
Rédigé par : D | 11 novembre 2006 à 22:52
En plein dans le mille, cette question du Figaro, qui montre que la question liturgique ne se réduit pas à une "guerre" des missels. En effet, il est pratiquement impossible à un prêtre qui le souhaiterait de célébrer la messe de Paul VI en latin. Certes, comme l'écrit Lahire, l'édition typique du missel de Paul VI est bien latine, mais combien de paroisses en France ont fait l'acquisition de cette édition ? Et parmi ces paroisses, combien en autorisent l'utilisation par les prêtres ? - Et je suggère maintenant un deuxième sondage : "Seriez-vous favorable à ce que le prêtre qui préside la célébration de la messe le fasse en étant tourné vers l'abside ?" Lorsque dans l'Eglise (de France) on pourra discuter sans s'insulter sur ces questions du latin et de l'orientation de la prière, on aura fait entrer une salutaire bouffée d'oxygène.
Rédigé par : Justine R-K | 12 novembre 2006 à 22:09
encore un sondage baclé, on demande à des non pratiquants de dire ce qu'ils en pensent de la messe, la réponse est déjà là, ils n'y vont pas... en latin ou en français ils n'iront pas plus...
Rédigé par : Jean | 12 novembre 2006 à 22:17
l'abbé Tinotti a tout à fait raison, ne peut-on préciser aussi que la messe de Vatican II ne demande pas que le célébrant tourne le dos au tabernacle?
P.S. est-il possible que le signataire signe de son prénom? si oui, comment faire?
Loïc
Rédigé par : Loïc de Bénazé | 13 novembre 2006 à 16:27