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Royal et les profs en vidéo

Je ne vous resservirai pas la vidéo amusante de mardi soir, je fais allusion ici à celle qui défraye aujourd'hui la chronique où l'en entend "en off" Marie-Ségolène Royal parler de l'Education nationale (vidéo à télécharger...).

Roy Elle lève une problématique qui choque le corps enseignant :

Elle propose que les professeurs assurent 35 heures de présence et de travail effectif dans les établissement contrairement à la situation actuelle où ils n'y restent que le temps de leur cours, soit 16 ou 17 heures pour reprendre l'exemple de Royal.
Cette suggestion s'appuie sur le constat suivant : de nombreux parents, face à l'échec de leurs enfants dès la 6ème, payent, souvent très cher, des cours de soutien scolaire individuel prodigués par des entreprises cotées en bourse et dont les enseignants sont... des professeurs de l'enseignement public! Pour enrayer ce scandale, les 35 heures de présence permettraient aux professeurs d'assurer ce soutien tout en en garantissant la gratuité pour les parents.
Cette intention de Royal, basée sur l'intérêt des parents, est digne d'éloge. Mais n'est-elle pas une rustine sur une jambe de bois?
S'il n'est demandé aux professeurs que 16 ou 17 heures de cours, c'est parce qu'il est estimé que le travail de préparation des cours, de correction et de formation nécessaire à leur tâche, ne permettent pas aux professeurs d'assurer plus d'heures de cours. Cependant, avec autant de temps disponible, il faut passablement manquer d'amour-propre et de fierté ou souffrir d'une certaine cupidité pour accepter que ses propres élèves aient besoin de soutien après les cours que l'on a soi-même dispensés.

En fait, le vrai problème ne réside t-il pas dans les motifs qui provoquent ce besoin de soutien?

Par exemple, dans le contenu de formation, dans les méthodes d'apprentissage, dans l'absence d'enseignement de la pédagogie, la discipline à l'école, etc? Si tel est le cas, se pencher sur ces problèmes de fond et contraindre, malgré la puissance syndicale (et ce n'est pas peu dire...), le ministère à une véritable révolution, ferait disparaître de fait la question du soutien scolaire, au moins de façon significative, au grand dam des actionnaires et pour les biens des enfants et donc des familles.

Lahire

Commentaires

maguelone

Entièrement d'accord avec la question posée par Lahire.

C'est bien, d'une part la formation des maîtres (professeurs des écoles)et des profs du secondaire qui est à revoir de fond en comble, mais aussi, si je puis dire, la formation des parents à leur métier de parents et en particulier dans le suivi du travail scolaire à la maison...

Par contre, je peux confirmer pour avoir enseigné dans le primaire que les 26 h de présence à l'école valent bien 35h si l'on rajoute :
- les préparations écrites de cours (obligatoire, en tout cas en primaire, puisqu'elles sont inspectées par...l'inspecteur... lors de... l'inspection)
- les corrrections de copies (et là il y a vraiment de quoi faire !)
- les sacro-saintes concertations pédagogiques non moins obligatoires (et quasi inutiles, c'est vrai)

Par contre, afin de neutraliser les abus, tout cela pourrait être fait, peut-être, en partie à l'école.
Quoique la possibilité de disposer à la maison et d'internet et d'une imprimante est un plus.
Je rajouterai aussi que la possiblité de terminer vers 17h pour m'occuper de mes enfants et de travailler le soir quand ils sont couchés a été pour moi très important.

Quant au soutien scolaire assuré par les profs à leurs propres élèves, oui pourquoi pas car reexpliquer une leçon à un élève en difficulté ne remet pas en cause les capacités du prof ou du maître pendant sa classe. L'hétérogénéité des niveaux dans une classe ne permet pas d'aider les plus faibles (il n'y a que les inspecteurs pédagogiques pour encore soutenir le contraire !)

amdg

Sego suggère sans doute que les professeurs corrigent leurs copies et préparent leurs cours entre minuit et quatre heures du matin. Elle pourrait aussi suggérer, pour faire faire des économies aux parents et à l'Etat, d'obliger les professeurs à devenir moniteurs de colos ( non rémunérés évidemment , puisque ces s... de profs ont deux mois de vacances payées) pendant les mois de juillet et d'août et/ ou d'ouvrir les écoles pendant toutes les périodes de vacances ( été, automne, hiver, printemps) en les transformant en centres aérés... Plus démago que Ségo, tu meurs, comme dirait un potache!

Il est à craindre qu'il y ait bien longtemps que SR ne soit allée dans un collège du "pays réel"... je ne pense pas qu'un enseignant pourrait supporter 35 heures de présence hebdomadaire dans une telle jungle... (imaginez par exemple un "bahut" du "9cube"): 35 heures hebdomadaires de surveillance et dans les meilleurs des cas, 35 h. de non-pensée et de verbiage infraculturel...

Une prof

D'abord, il faudrait rappeler à S. Royal qu'un enseignant fait un minimum de 18h de présence avec les élèves et non 16h ou 17h.
Par ailleurs le nombre d'heures de travail d'un prof dépasse les 35h par semaine !


Pour ce qui est de la préparation des cours, cela se fait bien mieux chez soi où l'on est au calme, ds son cadre, avec tous nos livres, tous nos documents pédagogiques et notre ordinateur. Nul besoin d'être au collège ou au lycée.
Idem, pour ce qui est de la correction des copies.

Le nombre d'heures de travail d'un prof dépasse les 35h par semaine !

Enfin, pour ce qui est du soutien scolaire, cela existe déjà !! Je parle du collège que je connais. Si elle veut augmenter le nombre d'heures supplémentaires de soutien, il suffit qu'elle débloque de l'argent. Un prof peut faire 3h de soutien , au lieu d'avoir une classe; ou faire des heures sup.

Une prof

Marie

Ben oui... ça fait bien longtemps,
parce que la dernière fois que Ségo a mis les pieds dans un collège, aux Mureaux, elle s'est fait cramer sa bagnole (justement quand elle était à l'Education Nationale)... et qu'elle pas aimé...
Les enseignants, pour une fois, ont rigolé... (à cette période, une de mes amies agrégée ET DEJA EXPERIMENTEE s'est fait agresser à coup de pointes de compas, alors qu'elle était enceinte..., tandis qu'une de ses collègues qu'on avait changée d'établissement en raison de risques de dépression - pensez donc, les Mureaux, quelles vacances! - s'est fait agresser au chalumeau...).

Je suis arrivée extrêmement prévenue dans l'Education Nationale, mais l'honnêteté m'oblige à dire que dans l'ensemble, j'ai plutôt été très positivement surprise de la compétence et du dévouement de mes collègues (même si...). Mais notre travail, dans le public, est bien plus d'une assistante sociale que d'un enseignant... et l'on veut bien prendre des risques pour nos élèves, mais il est pour ainsi dire souvent impossible de faire face à des difficultés... que ne peuvent même imaginer des personnes saines d'esprit qui n'ont pas vécu dans le milieu, en même temps que se faire poignarder dans le dos par l'administration : le maître mot de tout établissement est "pas de bruit, pas de vague"...
Le problème est double : c'est celui du SYSTEME, véritable machine à broyer la personnalité humaine et à niveler par le bas, joint à un autre problème qui lui est très lié, entre autres parce qu'il laisse les mains libres au premier, de l'ABSENCE DES PARENTS DE L'EDUCATION, avec plus particulièrement ce véritable drame que génère concrètement l'absence de la MERE.

Sans parler de la question des programmes..., et ce, pas seulement en raison de l'idéologie ou de la baisse des niveaux...

amdg

Excellente remarque dans le commentaire qui suit le mien. 35 heures dans le 93 comme dans certains collèges-lycées de Paris et de province d'ailleurs, c'est la dépression nerveuse assurée en moins de deux semaines pour les profs. Ce serait le choix du départ en pré-retraite pour la plupart des professeurs qui ont connu une EN de qualité avant la massification décervelante, et le renoncement à la carrière pour les éventuels jeunes candidats. Quant aux professeurs encore en activité, ce serait la fuite vers le privé hors contrat. Bref, la proposition de Sego est peut-être la meilleure façon d'en finir avec le mammouth, la mainmise des syndicats subversifs sur nos enfants et l'idéologie pédagomaniaque, et la meilleure manière de doper l'enseignement privé hors-contrat. Sego en fossoyeuse involontaire du monstre de l'EN? Pas si mal, cette idée au fond....

denis

S Royal parle aussi des heures de soutien dont la moitié du prix est déduit des impots. Ce remboursement fiscal est bien sur injuste pour les foyers qui ne paient pas d'impot sur le revenu ( j'ai 10 enfants et bonjour la tva, etc...)car le prix de l'heure a monté compte tenu de la déduction fiscale. Pour palier à cette injustice, il suffirait d'ouvrir un crédit d'impot correspondant à la moitié du montant dépensé pour ces foyers non imposables.
Est-ce que les socialistes que Mme Royal représente ont cherché à corriger cette injustice depuis 10 ans qu'elle existe ?
Et même je me demande par qui a été voté cet avantage fiscal? peut-être les socialistes ?
L'un des problèmes majeurs des hommes(femmes)politiques c'est qu'ils(elles) disent tout et son contraire avec toujours autant d'assurance !

henri

Je propose que tous les cadres très moyens(petit salaire) du privé ne travaillent que 16 ou 17 heures en entreprises!
Le reste du temps ne sera pas suffisant pour préparer les réunions et faire tout leur travail!

De qui se moque-t-on?
On oublie de parler des vacances éternelles, de la semaine de 4 jours, de l'absentéisme récurrent, j'en passe et des meilleures, des grèves à répétition !
Comment voulez-vous que les enfants prennent le goût du travail avec l'exemple qu'ils ont sous les yeux?

De plus ayant beaucoup de prof ou d'instit comme client, je peux vous assurer qu'une grande partie(pas tous) est prétentieuse et imbue de leurs petites personnes.

Ils sont champion des lettres de réclamations, des demandes d'indemnisation, bref, ils ont le chic de se rendre insupportable.
Ce qui est parfaitement risible, c’est leur air de supériorité, et la manière dont il traitent les employés.
Manifestement, tous ne sont pas de vrais démocrates humanistes……………………

Malleus

Laisser plus longtemps encore les enfants entre les mains des profmissaires politiques de la ripoublique socialiste soviétique de france ?
J'en ai froid dans le dos.

En tout cas, Ségolène, bonne chance :
- Je crois qu'avec cette vidéo elle a signé son arrêt de mort auprès de sa base de fonctionnaires du parti des fonctionnaires. J'aime beaucoup au passage sa confession : "on va pas le dire maintenant pour pas se prendre des coups par les syndicats, mais il faut qu'on soit bien prêt à le mettre en oeuvre après la victoire".
Merveilleux racourci des méthodes politicardes.

- Bonne chance aussi, au cas où elle serait quand même élue, pour trouver des pigeons de profs en leur sucrant les seuls avantages du métiers : le temps libre, le mercredi, les vacances.

pour ceux qui ne l'ont pas encore vue :
http://www.dailymotion.com/video/xm4ph_profs-segolene-en-off

Olivier Le Brun

Il y a longtemps que j'ai entendu des proches (de droite) parler de faire le temps de travail des enseignants dans l'établissement (préparation des cours, cours, corrections des travaux) afin que : - l'on voit mieux le temps de travail réel d'un enseignant studieux;
- les glandeurs (ils y en a) partent ailleurs;
- les profs soient plus disponibles pour les réunions, les parents, les élèves ...

Les inconvénients notés étaient de deux ordres :
- pour l'établissement, il va falloir créer énormément de bureaux et les équiper (pour un lycée de 1000 élèves, il faut construire et équiper 70 bureaux : ça fait un beau bâtiment !) Grosses factures en prévision.
- pour le choix de faire ce métier : beaucoup apprécient la souplesse de n'avoir que 17h00 à faire sur place et de pouvoir faire le reste où ils veulent et quand ils veulent.

Non, pour être vraiment révolutionnaire, Mme Royale aurait pu dire "faire les 35h00 dans l'établissement mais aussi toutes les semaines de l'année sauf les 5 semaines de congés payés dans l'établissement" ! Ca, ça aurait vraiment mis le feu à la gauche.

BM

Mettre les profs aux 35 h dans les établissements scolaires est un vieux projet du SGEN-CFDT qui ressort périodiquement. Bruno Moysan

vapincum

Les 35 heures de présence en établissement scolaire sont une fausse bonne idée qui ne résoudra pas les inégalités considérables entre professeurs. Quoi de commun en effet entre un professeur de mathématiques ayant une classe de 6° de 20 élèves et le professeur de philosophie ayant une terminale à 35 élèves ? Dans le premier cas, le professeur consacrera, à raison de 3 minutes/copie,une heure à la correction de son paquet de copies, alors que dans le second cas, à raison de 10 minutes/copie,
ce sera une journée entière ! Si certains ne dépassent pas les 35 heures de travail effectif, d'autres sont bien au-delà...pour une rémunération identique.

marc

Bon, ok pour les 35 heures. Pour faire le travail que je fais actuellement et qui correspond aux programmes et aux instructions officiels il me faudra impérativement un bureau avec un ordinateur et une connection internet (je les fournis pour le moment à mon employeur, l’EN). Les rencontres avec les parents, les concertations, les recherches de documents, les réunions concernant les voyages, la sécurité, le repérage des comportements à risque, la mise en place de nouvelles technologies, et bien entendu l’essentiel du travail, c'est-à-dire les cours, les préparations, les corrections, la reprographie, le report des notes, les conseils de classe etc., seront compris dans les 35 heures… JE PRENDS, je suis gagnant, même avec les vacances de soit-disant tout le monde.
Ceux qui pleurent à cause du « coût » de l’éducation vont certainement être d’accord avec les investissements énormes qu’il va falloir faire. Au fait, dans ce cas de figure je demanderais bien quelques RTTs ainsi qu’un treizième mois et une re-évaluation de mon salaire. Vu la pénibilité du métier (peu de gens tiendraient 5mn dans certaines classes) on pourrait aussi revoir l’âge de la retraite.
A bon entendeur…

Laurent Pieuchot

35 heures pour les profs ?

35 heures pour les profs, voilà un sujet sensible auprès des enseignants du secondaire. Pour continer ce débat, je pense qu'il ne faut pas mélanger temps de classe devant les élèves et temps de présence dans les établissements.

Pour permettre aux enseignants d'être présents et de pouvoir travailler, soit en préparant leurs interventions, soit en étant disponibles pour répondre aux demandes des élèves (qui eux sont parfois beaucoup plus que 35 heures dans les collèges et lycées et qui ont encore beaucoup de travail à la maison....), il faut revoir l'organisation des établissements, les plannings de cours. Il faut également "échanger" cette présence supplémentaire par une évolution des conditions de travail. Disposer d'un bureau, d'une salle par discipline pour recevoir les élèves individuellement ou en groupe, réduire le nombre d'heures de cours dans une journée pour les étaler sur l'ensemble de la semaine et permettre aux enseignants de s'investir dans d'autres activité que leur stricte spécialité (groupes de théâtre, de lecture, de poésie, classes de pratique musicale ou d'art plastique, de conversation en langue étrangère, de jardinage, de butinage culturel), tout cela participe d'une évolution du métier d'enseignant.

Nous sommes aux antipodes de nos pratiques françaises qui ne savent pas créer de connivence entre les élèves et les apprentissages. La créativité des pratiques est limitée par les exigences du "programme" . Il existe peu de lien entre un prof qui ne fait que passer et qui donc ne partage rien d'autre que la transmission du savoir académique dans la vie des collèges.

Regardons ce qui se passe ailleurs, en particulier sur les années collège qui sont les pires pour les jeunes car ce sont celles des hormones et des transformations des corps et des pensées. Ce sont les pires pour les enseignants qui ne savent plus comment intéresser plus de 10 minutes ces élèves qui sont coincés entre l'enfance et l'adolescence. D'autres systèmes imposent la présence continue des enseignants pendant la présence des élèves, en ayant conscience des moyens que cela suppose. Souvent d'ailleurs, ce sont des systèmes où la communauté éducative, impliquant fortement les familles dans la vie scolaire et extra scolaire, est porteuse d'un partage des tâches et des responsabilités reconnues de chacun, y compris au sein des établissements.

Ce serait une révolution pour nous, dans une éducation nationale qui est une institution qui reste bloquée sur des schémas dépassés malgré les nombreux profs et autres salariés qui inventent chaque jour de nouvelles façons de vivre l'éducation de nos enfants

Beau sujets de fâcheries en perspective... disais-je en mai dernier. Les commentaires excessifs de ces derniers jours viennent le confirmer. Ils n'enlèvent rien à la pertinence de la question.

Cathode

Ségolène aurait mieux répondu dans un récent débat télévisé si elle avait eu connaissance de ces informations.

1 - Durée du travail : apparences et réalité, France et autres pays

http://travail-chomage.site.voila.fr/emploi/duree_travail.htm

2 - Danemark et chômage : le modèle danois n'a aucun mérite

http://travail-chomage.site.voila.fr/danois/dk_merite.htm
Elle devrait s'informer s'informer car la question se posera souvent.

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