L'Allemagne aussi perd ses élites
06 février 2007
Dans le New York Times aujourd'hui :
[...] 144.800 Allemands ont émigré en 2005, contre 109.500 en 2001. Simultanément, seuls 128.100 Allemands sont rentrés, en baisse de près de 50.000 par rapport à l'année précédente. C'est la première fois en quatre décennies qu'il y a eu plus de sorties que d'entrées.
Le graphique à droite (cliquer pour agrandir) détaille le phénomène : les entrées sont en gris clair (au vu de la courbe, on imagine qu'il s'est souvent agi de minorités allemandes dans des pays de l'Est); les sorties en gris foncé.
Les démographes disent également que la nature des émigrants change. Il ne s'agit plus seulement des jeunes travailleurs sans formation qui ont la partie orientale de l'Allemagne, économiquement sinistrée, après la réunification du pays en 1990 pour travailler dans des restaurants en Autriche ou en Suisse.
Il s'agit de médecins, d'ingénieurs, d'architectes et de chercheurs [...]. Le secteur de la santé [...] a été frappé particulièrement durement : pour la seule année 2005, 2.300 médecins ont émigré.
L'article note que l'Allemagne n'est pas seule dans ce cas - et cite le cas de la France.
Mais tout le monde n'est pas inquiet :
Pour Claudia Diehl, une sociologue à l'Université de Göttingen qui a étudié les phénomènes migratoires : "Dès qu'on aborde le sujet des migrations, les Allemands deviennent très nerveux. D'abord ils étaient nerveux parce que des gens immigraient, et maintenant ils s'inquiètent parce que des gens partent."
Sans doute faut-il être sociologue pour ne pas voir que c'est justement de la conjonction des deux qu'il faudrait s'inquiéter.
Henri Védas (via NRO)
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