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Monseigneur Angelo Bagnasco a été nommé président de la conférence épiscopale italienne par Benoît XVI le 7 mars dernier en remplacement du Cardinal Ruini. Depuis il n'a de cesse de rappeler l'enseignement de l'Eglise sur les problèmes les plus importants rencontrés par la société italienne.

Dès le lendemain, il reprécisait la notion de laïcité et donc le devoir de l'Église d'intervenir sur la morale quand il le fallait :

"La laïcité, c’est l’autonomie de la sphère civile et politique par rapport à la sphère religieuse, mais pas par rapport à la sphère morale ".

Il mit ce devoir en pratique moins de deux jours après et à quelques heures d'une manifestation importante en faveur de l'union des homosexuels. Là encore, il ne transige pas sur la doctrine et le rôle de l'Église :

"[S]ur certains points nous ne pouvons pas faillir: ce serait trahir l'homme. Nous n'avons aucune intention d'ingérence, d'intérêt ou d'hégémonie. Nous parlons de la valeur de l'être humain, et sur ce terrain l'Église a beaucoup à dire".

Evidemment, monseigneur Bagnasco dérange.
Dernièrement, une déformation de ses propos dans la presse a lancé une grave polémique en Italie. Le Cardinal Bertone a volé à son secours. Aujourd'hui, un simple graffiti sur le portail de la cathédrale San Lorenzo semble être à l'origine de la décision du préfet de Gênes de placer l'évêque sous la protection de la police.
La raison semble faible, mais cette mesure est grave : il s'agit quand même de protéger la vie du chef de l'Église en Italie pour le seul fait d'avoir rappelé publiquement l'enseignement de l'Église. Ce n'est pas rien. Elle révèle cependant que dire la Vérité est toujours une prise de risque et que le fanatisme de la culture de mort est une réalité.

Lahire