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Dernières paroles de résistants chrétiens morts pour la France (4)
François Fillon Premier ministre

Dernières paroles de résistants chrétiens morts pour la France (5)

Suite au post d'Henri, voici quelques contributions de nos lecteurs.

Henri PERTRET, fusillé le 26 septembre 1943 à l'âge de 16 ans.

"Cher parents,
Ma lettre va vous causer une grande peine, mais je vous ai vu si pleins de courage que, je n'en doute pas, vous voudrez bien encore le garder, ne serait-ce que par amour pour moi.
Vous ne pouvez pas savoir ce que j'ai moralement souffert dans ma cellule, ce que j'ai souffert de ne plus vous voir, de ne plus sentir posée sur moi votre tendre sollicitude que de loin.
Pendant ces 97 jours de cellule, votre amour m'a manqué plus que vos colis et souvent je vous ai demandé de me pardonner tout le mal que je vous ai fait...
Remerciez toutes les personnes qui se sont intéressées à moi et particulièrement mes plus proches parents et amis ; dites leur ma confiance en la France éternelle... Je salue en tombant mes camarades de lycée ; à ce propos, X me doit un paquet de cigarettes. Rendez "le comte de Monte Cristo à Z, donnez à Z les 40 grammes de tabac que je lui dois...

Je meurs pour ma patrie, je veux une France libre et des français heureux, non pas une France orgueilleuse et première nation du monde, mais une France travailleuse et laborieuse, honnête ; que les français soient heureux, voilà l'essentiel. Dans la vie, il faut savoir cueillir le bonheur.

Pour moi, ne vous faites pas de souci, je garde mon courage et ma bonne humeur jusqu'au bout et je chanterai "Sambre et Meuse" parce que c'est ma chère maman qui me l'a apprise...
Les soldats viennent me chercher, je hâte le pas, mon écriture est peut-être tremblée mais c'est parce que j'ai un petit crayon : je n'ai pas peur de la mort, j'ai la conscience tellement tranquille. Maman, je t'en supplie, prie, songe que si je meurs c'est pour mon bien. Quelle mort sera plus honorable pour moi ?
Je meurs volontairement pour ma patrie. Nous nous retrouverons bientôt tous les quatre au Ciel. Qu'est-ce que cent ans ? Rappelle-toi :"et ces vengeurs auront de nouveaux défenseurs qui après leur mort auront des successeurs".
Adieu, la mort m'appelle, je ne veux ni bandeau, ni être attaché. Je vous embrasse tous... c'est dur quand même de mourir"

Lahire (Merci à HM)

Commentaires

free

Formidable tous ces apports des lecteurs du Salon beige. A mon tour, je souhaiterais que l'on ai une pensée pour un prêtre allemand, mais qui aimait beaucoup la France. Je veux parler de l'abbé Franz Stock, recteur de la paroisse allemande de Paris. Durant la seconde guerre mondiale, cet homme s'est beaucoup dévoué à soutenir les résistants (et autres opposants de l'occupation) qui allaient être fusillés ; et cela jusqu'à les accompagner sur le lieu même de leur exécution. L'abbé Franz Stock, très éprouvé, mourut en 1948 à l'âge de 43 ans ; il repose à Chartres en l'église Saint Jean-Baptiste dans le quartier de Rechêvres. A sa mort, il eut droit à un hommage national...Aujourd'hui est-il oublié ? Dans tous les discours vantant l'entente Franco-Allemande aucune allusion ne semble avoir rendu hommage à ce prêtre. Ayons donc une pensée pour lui. A ce sujet fut réalisé un très beau document fiction "L'abbé Stock, le passeur d'âmes" (chez Citel video).

Agnès

De mémoire : il me semble qu'un dossier a été rédigé à ce sujet dans Famille Chrétienne OU France Catholique, il n'y a pas "très longtemps" (1 an ou 2 ?).

Pitch

Tous ces témoignages sont poignants.

Malheureusement, comme tous évoquent la très grande foi chrétienne de leurs auteurs, aucun n'aurait pu être choisi par le premier laïcard de la république : son président.

C'est peut-être ce qu'il y a de plus triste.

soyonshonnetes

On aimerait que l'on n'oublie pas qu'il existe aussi des lettres semblables des catholiques de la Milice avant leur exécution. Cela existe.
[transmettez-les nous alors. Lahire]

BOUHIER

En effet; on trouve des martyrs et des lettres beaucoup plus intéressantes. Un peu longue pour ce blog, elle ressemble beaucoup à celle-ci desssus. Donc quant à trouver un des "50 otages" comme Môquet, moi je retiens Michel DABAT, fusillé ce fameux 22/10/41, qui avait commis le "crime" d'accrocher le drapeau français à la pointe du paratonnerre surmontant la cathédrale de Nantes dans la nuit du 10-11 novembre 1940.
Je la tiens à disposition.
Le président de l'Amicale des Anciens du lycée St Stanislas de Nantes, où le jeune Michel avait appris comme avec ses parents à rencontrer Dieu et l'honneur.

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