Biométrie et éthique
31 mai 2007
Le Comité consultatif national d'éthique s'inquiète des dérives de la biométrie :
"Subrepticement, notre société, au nom du paradigme sécuritaire, s'habitue à l'usage de ces marqueurs biométriques et chacun accepte finalement et même avec quelque indifférence d'être fiché, observé, répéré, tracé, sans souvent même en avoir conscience (...) A notre insu, un jour on peut se réveiller totalement tatoués par une biométrie" (...)
En Grande-Bretagne, on arrive à prendre l'image de l'iris des passagers d'une voiture".
Les exemples en France se multiplient : voix, démarche, rythme de frappe sur un clavier qui sont des procédés d'identification associés à des comportements, carte à puce Navigo de transport en Ile-de-France, téléphones portables qui permettent de "repérer notre chemin quotidien dans la ville".et donc aussi le regroupement de ces mêmes téléphones et ainsi les fréquentations de ceux qui les portent.
"Le passeport biométrique récemment mis en service dans 27 pays d'Europe et d'Amérique illustre, selon le CCNE, les risques d'abus de la biométrie" dont la confidentialité est "illusoire".
Et de citer également le projet européen : pour suivre en permanence l'état de vigilance de transporteurs de fonds
ou des pilotes d'avions notamment, des enregistrements de leurs
électro-encéphalogrammes et électrocardiogrammes pourraient être
transmis à distance, avec le risque que ces données soient obtenues à
"leur insu".
le Comité d'éthique s'inquiète donc fortement et insiste sur la nécessité d'une "résistance" de la population.