Après le lundi de Pentecôte, le travail du dimanche ?
25 septembre 2007
Alors que Benoît XVI rappelait récemment que
"Le dimanche est en lui-même l’excellence de l’action de grâce, il ne doit pas seulement se refermer sur le foyer ,mais bien évidemment s’ouvrir à la soif du Christ sur la Croix. Ce jour-là doit non seulement être sanctifié, mais s’affirmer en une zone temporelle de joie, de repos, de prière et de service selon l’appel singulier de chacun",
certains font du lobbying pour travailler le dimanche. Ce blog, qui ne se réclame ni de droite, ni de gauche (ni d'extrême-droite, etc.), veut simplement se conformer au vrai, au juste et au bon. C'est pourquoi, sur ce sujet, il se désolidarise de tenants de la droite qui, sous prétexte de fausse liberté ou de slogans matérialistes (travailler plus pour gagner plus), se font les idiots utiles de la déliquescence de la société.
Ainsi, les magasins Conforama du Val d'Oise ont été condamnés le 14 septembre à 50000€ d'astreinte par succursale et par dimanche travaillé. Pour protester contre ce jugement, près de 400 salariés, direction y compris, ont manifesté dimanche devant le magasin d'Herblay. C'est Force ouvrière qui a attaqué en référé la décision préfectorale datant de mai dernier autorisant l'ouverture dominicale des enseignes Conforama dans le département. On peut légitimement ne pas être proche de ce syndicat, on ne peut pas non plus soutenir le travail le dimanche. La direction de Conforama réclame une réforme de la législation et demande que Nicolas Sarkozy mette en application son "travailler plus pour gagner plus". Autre argument de la direction qui prête à discussion : l'engagement des salariés à ses côtés.
François d'Orcival attaque les syndicats dans une tribune du Figaro :
"D’un côté des salariés cherchant à gagner plus en travaillant plus, de l’autre un syndicat qui veut l’empêcher. Les salariés sont ceux de Conforama qui manifestaient la semaine dernière, à Cergy-Pontoise, non pas contre leurs patrons mais contre leurs syndicats. Pour avoir la liberté de travailler le dimanche et obtenir des primes [...] Parler des dirigeants syndicaux comme des « partenaires sociaux » de l’entreprise est un abus de langage : ils n’ont jamais cessé d’en être non les parties prenantes mais les opposants".
Certes, les syndicats ne sont pas connus pour valoriser le travail. Il n'empêche que l'homme ne peut être réduit à une fonction mercantile. Si le repos du dimanche a une valeur religieuse, il est également nécessaire à l'équilibre de la vie en société et de la vie familiale. Pour plus d'arguments, lire les réponses sur les aspects économiques du travail dominical.
Michel Janva (merci à CHR)