La doctrine sociale de l'Eglise orthodoxe
02 octobre 2007
A l'occasion de la visite d'Alexis II, France Catholique recence un ouvrage sur la doctrine sociale de l'Eglise orthodoxe :
"Le texte, approuvé le 15 août 2000 par le Concile jubilaire de l’Église orthodoxe russe, [...] forte de sa douloureuse expérience de persécution, inégalée dans l’histoire, par une idéologie matérialiste, tient un langage convaincu de la dimension avant tout spirituelle de l’homme. Lucides sur les périls du monde moderne, ces Fondements posent néanmoins sur lui un regard optimiste, déclarant dans les premières pages que
« le mépris manichéen envers la vie du monde environnant est inacceptable ; la participation du chrétien à cette vie doit se fonder sur la conviction que le monde, la société, l’État, sont l'objet de l’amour de Dieu, parce qu’ils sont destinés à la transfiguration et à la purification selon l’amour prescrit par Dieu » (p. 18-19).
Le point le plus novateur du document est la méfiance exprimée à l’égard du principe national érigé en idéologie : « Les théories qui érigent la nation à la place de Dieu ou réduisent la foi à un aspect de l’identité nationale sont contraires à l’enseignement orthodoxe » (p. 27), mais aussi à l’égard de l’État : « Les chrétiens doivent refuser toute absolutisation du pouvoir, toute méconnaissance des limites de sa valeur strictement terrestre, temporaire et passagère » (p. 33). Le principe du droit à la « désobéissance civile », ou de l’objection de conscience, est pour la première fois affirmé par une Église orthodoxe : « Si l’autorité contraint les chrétiens orthodoxes à renier le Christ et son Église ou à accomplir des oeuvres coupables, dangereuses pour l’âme, l’Église doit refuser l’obéissance à l’État » (p. 43). [...]
Précieux pour l’ensemble des prêtres et fidèles orthodoxes, les Fondements de la doctrine sociale de l’Église russe ouvrent aussi de larges perspectives au dialogue entre Églises pour un témoignage commun des chrétiens dans le monde contemporain."