Le scandale de la dernière messe télévisée
30 octobre 2007
Depuis dimanche, plusieurs lecteurs nous ont informés de "l'affligeant spectacle" qui a entouré le Saint Sacrifice de la Messe télévisée dimanche sur France (vidéo).
Des gens compétents, en particulier l'association Pro Liturgia, se sont saisis de ce scandale et ont agi conformément au fonctionnement de l'Église : le cardinal Arinze, préfet de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, est au courant ainsi que l'ensemble de cette congrégation. Laissons-les agir dans la paix, sans pour autant ne pas constater qu'à l'évidence, cette scène illustre à elle seule les propos mêmes du Saint Père :
"En de nombreux endroits, cette créativité a souvent porté à des déformations de la Liturgie à la limite du supportable. Je parle d’expérience, parce que j’ai vécu moi aussi cette période, avec toutes ses attentes et ses confusions. Et j’ai constaté combien les déformations arbitraires de la Liturgie ont profondément blessé des personnes qui étaient totalement enracinées dans la foi de l’Eglise".
Un résumé des faits et des éléments canoniques sont proposés par le site "Notre-Dame des Neiges". L'affaire de dimanche est entre les mains des autorités de l'Eglise. C'est cette information qui est importante aujourd'hui. Notre rôle de laïc est de poursuivre à prier et à oeuvrer avec charité pour l'unité de l'Eglise dans la Vérité, comme nous le demande instamment notre Saint Père.
Prions effectivement, c'est la meilleure des choses à faire.
Pour que notre juste indignation envers l'irrespect de la sainte liturgie ne se mue pas en colère ou même en jugement contre des personnes; pour que ceux qui peut-être recevront une juste remontrance sachent faire la différence entre le service de Notre-Seigneur et la façon dont jusqu'ici ils ont cru bon de l'honorer.
Pour le sensus Ecclesiae de tous.
Rédigé par : Olivier | 30 octobre 2007 à 13:03
Pardonnez moi pour cette remarque mais heureusement que Auch n'a pas acceuilli l'organisation des Hot d'Or... au point ou on en est.
Le pire à voir c'est tout ces petits vieux, qui ont vécu de si belles Messes, qui applaudissent à la fin, massifiés qu'ils sont ou par peur de faire un scandal avec leurs voisins.
Triste...
Rédigé par : Pikken79 | 30 octobre 2007 à 13:06
En effet c'est assez scandaleux ! il est j'en suis sur interdit a qq d'autre qu'aux enfants de coeur de porter les cierges pdt la lecture de l'evangile, par exemple. Juste un point, attention les danses (ce n'est pas le cas ici) ne sont pas interdites (cf. JMJ ou recemment benoit 16 en amerique du sud).bref c'est assez affligeant pour cette messe la ! pourrez vous nous tenir au courant de l'évolution. Merci
Rédigé par : Aldé | 30 octobre 2007 à 13:18
Chacun sa place, ça évitera la confusion des genres ; les pitreries, plutôt bien vue dans le cas de celle-ci, sont pour les chansonniers : http://www.dailymotion.com/relevance/search/benureau/video/x2bw94_didier-benureau-chanson-du-croyant_creation
Rédigé par : Philippe | 30 octobre 2007 à 13:28
Paroissien de Auch, je peux au moins témoigner du traquenard qui attendait notre nouveau curé et recteur de la cathédrale, l'abbé David CENZON, par ailleurs favorable à la forme la plus respectueuse qui soit des deux formes du rit romain. En effet, la décision d'accepter la présence du "Pop Circus", de même que celle d'accueillir le Jour du Seigneur dans la cathédrale vient de son prédécesseur ainsi que, à ma connaissance, de Mgr notre Archevêque. Nous n'avons pu assister à la messe avec nos enfants du fait de l'horaire de fermeture des portes de la cathédrale 1h avant la célébration. Nous ne le regrettons pas bien que nous aurions souhaité soutenir davantage l'abbé CENZON dans un moment qui, je le sais, a du lui être très pénible. Quoiqu'il en soit, le Jour du Seigneur est une "machine" à broyer la liturgie, attendu que la production a fait venir son propre orateur pour l'homélie, ses propres "animateurs liturgiques" ainsi que ses propres règles qui nous ont "dépossédées" du Saint Sacrifice.
Cordialement
ST
PS: pour preuve de l'attachement de notre curé au respect liturgique, il faut signaler que 1) il a fait connaître officiellement l'existence de la célébration selon la forme extraordinaire, jusque ici cachée aux paroissiens, 2) il porte souvent la soutane et célèbre les baptêmes en surplis et ornements liturgiques "traditionnels" et 3) il appartient à l'Association qui soutient la forme extraordinaire dans le diocèse.
PPS: j'ajoute que nous sommes des paroissiens provenant de Paris et habitués à assister aux deux formes à ce titre. Nous faisions confiance à priori au Jour du Seigneur, mais ce que j'apprend par votre article me mortifie.
Rédigé par : ST | 30 octobre 2007 à 13:56
Remarque complémentaire pour comprendre le contexte: la messe télévisée a coïncidé avec la "messe des artistes" qui se tient chaque année lors du festival "du cirque actuel" (CIRCA). Bien évidemment, c'est la première année que l'on se retrouve avec cette "animation liturgique". J'insiste encore pour que chacun comprenne: le curé s'est retrouvé pris dans la nasse, de même que nombre de paroissiens qui ont préféré assister à la messe en d'autres lieux. Peut-être aurions-nous dû le soutenir davantage? A notre décharge, l'ensemble était fortement soutenu par quelques paroissien(ne)s axé(é)s sur ce genre de "spectacle", et il paraissait difficile de les faire reculer dans la mesure où le Jour du Seigneur avait ses propres idées sur le sujet, plutôt en désaccord avec les nôtres!
Nous ne désespérons pas que les choses bougent à Auch (c'est déjà le cas d'ailleurs, et nous considérons que la messe de dimanche est un "retour en arrière" d'autant plus dommageable qu'il le fut à renfort de publicité).
Cordialement
ST
Rédigé par : ST | 30 octobre 2007 à 14:19
Je garde le souvenir de la messe télévisée de France 2 à Bordeaux (avec l'OCH) il y a 2 ans : pour les besoins de l'émission, la communion a été distribuée APRES la messe, dans une pagaille gigantesque.
En effet, pour répondre aux contraintes horaires, après la consécration avait été filmé directement l'envoi et le départ de l'évèque (qui n'était pas encore Archévêque).
Bien sûr, on avait préférer 'couper' la communion plutôt que le sermon d'1/4 d'heure.
Il me semble que nos autorités religieuses compétentes avaient simplement oublié l'odre des priorités entre Dieu et France2.
Bref, une de ces messes qui amènent dimanche après dimanche de nouveaux soutiens à la forme 'extraordinaire' du missel et font aimer le Motu proprio
Rédigé par : Olivier Arcachon | 30 octobre 2007 à 14:39
Salutations,
J'ai participé à une messe télévisée à la basilique N.D. du Bon Secours sur la frontière francobelge. C'est le même spectacle. Tout est fait pour les caméra et rien pour Dieu. Communion après, etc. Un désastres liturgique et fidéique(?).
Cordialement,
Étienne.
Rédigé par : bersace | 30 octobre 2007 à 15:30
A Aldé
"Juste un point, attention les danses (ce n'est pas le cas ici) ne sont pas interdites (cf. JMJ ou recemment benoit 16 en amerique du sud)."
je voudrais juste vous faire remarquer que pour les JMJ il y a deux phases avec le Pape.
La première c'est la veillée. Pour l'avoir vécue à Rome, c'est le moment où on avait vu le Pape (JPII) battre la mesure, c'est là ou des gens s'étaient précipités sur l'esplanade, c'est là qu'il y avait eu des danses ou des chants (godspel, chants africains, classique...)
Cependant, le lendemain de la veillée était tout autre. Nous avons eu droit à une superbe Messe en Latin, avec le canon en Latin et les chants liturgiques en latin selon l'ordre du Jour.
Cependant pendant cette Messe pas une dans pas un chant Godspel... Le sermon du Pape nous appelait directement à faire preuve de notre foi, jusqu'au martyre s'il le faut.
Bref, le canon de la messe est réglé par les texte du concile, et Vatican 2 ou non, nul part il n'y est autorisé des danses de ce type ou même d'un autre. Les instruments liturgiques sont détaillés, bref tout est dit, le mode d'emploi est juste à lire. :)
[J'ai corrigé vos fautes et rectifié le tutoiement, car votre réflexion est intéressante. Relisez les règles sur les commentaires, SVP. Lahire]
A+
Rédigé par : Moi | 30 octobre 2007 à 16:14
Si vous lisez le DIRECTOIRE SUR LA PIÉTÉ POPULAIRE ET LA LITURGIE, PRINCIPES ET ORIENTATIONS, VATICAN 2001, vous pouvez lire :
Le chant et la musique
17. De même, le chant, qui est l’expression naturelle de l’âme d’un peuple, occupe une place de choix dans le cadre de la piété populaire. Le soin apporté à conserver les chants traditionnels transmis par les générations précédentes, doit être associé au sens biblique et ecclésial, et, par conséquent, doit se conjuguer avec la nécessité de révisions successives ou de nouvelles compositions.
Certains peuples ont coutume d’associer le chant avec le battement des mains, le mouvement rythmique du corps et la danse. Ces manières particulières d’exprimer les sentiments intérieurs font partie des traditions populaires, spécialement à l’occasion des fêtes des saints Patrons; elles sont recevables dans la mesure où elles constituent les expressions d’une vraie prière commune, et non pas simplement un spectacle. Le fait qu’elles aient cours habituellement dans des lieux bien déterminés ne signifie pas pour autant qu’on doive encourager leur extension à d’autres lieux, dans lesquels leur usage ne conviendrait pas par manque de connaturalité.
sur ce point par exemple c'est donc accepté, avec bien entendu toutes les précautions à prendre. Concernant les danses je peux vous assurer qu'ayant été aux JMJ en 2000, nous en avons eu, peut etre pas à la messe avec le Pape mais peut etre à Tor Vergata (je ne me souviens pas trop). Les juifs expriment souvent leurs prières dans des danses et des mouvements du corps, pourquoi ne pas récupérer par moment une tradition de nos frères ainés ?
Rédigé par : Aldé | 30 octobre 2007 à 16:36
A mon avis, le plus grand scandale c'est ce chant d'entrée atroce !
Rédigé par : Ronchon | 30 octobre 2007 à 16:55
Au sujet des danses à la messe, il convient de préciser que 1) le Cardinal Arinze, Préfet de la Congrégation pour le Culte divin, à précisé que les danses n'avaient pas lieu d'être au cours d'une liturgie et que l'on pouvait danser après la messe, dans une salle paroissiale;
et que 2) si on a conscience que l'Eucharistie est le renouvellement du sacrifice du Calvaire, on a de bonne raison d'écarter de la messe tout ce qui ne convient pas à une telle action. C'est le moment de revoir le film sur la "Passion du Christ" de Mel Gibson et de se demander si la Vierge Marie et S. Jean avaient envie de jongler au pied de la croix...
Rédigé par : Denis CROUAN | 30 octobre 2007 à 16:58
La "Messe" du Jour du Seigneur, avant sa célébration fait l'objet de répétitions. L'abbé Cenzon n'a donc pas été mis à la dernière minute devant le fait accompli. Il lui appartenait, en tant que curé et responsable de dire NON! Mais il ne l'a pas fait. Le Seigneur n'a pas eu peur de chasser les marchands du Temple! Avez-vous son sourire et je dirai même, presque sa joie, devant les exhibitions des saltinbanques. N'a-til pas été le premier à lancer les applaudissement à la fin de la célébration? Non l'abbé Cenzon était d'accord et c'est cela le plus triste . La soutane ne fait pas le prêtre!
Il y a longtemps que le Jour du Seigneur nous a habitué à ses frasques. Mais le Jour du Seigneur agit en toute indépendance. Aucune autorité, c'est-à-dire aucun évêque ne surpervise.
Rédigé par : LE GALL | 30 octobre 2007 à 16:59
Mgr Dagens doit être content de l'accueil de l'Art et de la Culture ...physique dans les églises à sauver...Y avait-il des acrobates au Golgotha???
Rédigé par : senex | 30 octobre 2007 à 17:22
Moi,
Vous avez la mémoire courte. Au moment de l'offertoire à la messe de cloture des JMJ de Rome il y avait des danseuses classiques qui ont accompagné la procession des offrandes.
Et pour les épisodes de cirque et de prêtre pris dans le mouvement, n'y avait-il pas eu un jongleur argentin qui jonglait devant le saint sacrement lors de la veillée de cloture des JMJ de Cologne?
Rédigé par : prahamic | 30 octobre 2007 à 19:24
nous avons eu la messe télévisée dans la paroisse Saint Michel de Dijon pour le centenaire de la naissance de la bienheureuse Elisabeth de la Trinité . Les seules contraintes que nous avons subi ,c'est la fermeture des portes à 10H15 et encore pas de façon totalement hermétique.
C'est le curé de la paroisse qui a celébré la messe et c'est Mgr Minnerath l'archevêque de Dijon qui a donné l'homélie ;la chorale a animé comme d'habitude et rien n'a été modifié dans la chronologie .
Il n'y a pas eu de fantaisie liturgique non plus .
Ce dimanche , je gardais ma flle grippée à la maison et j'ai voulu voir la messe telévisée , mais rien que le nom du prédicateur et la présentation du festival autour ducirque m'ont fait craindre le pire ; j'ai tourné le bouton et c'est hier au zapping de canal+ que j'ai constaté que mes craintes étaient fondées .
Malheureusement .
Rédigé par : alain21 | 30 octobre 2007 à 20:22
@ LE GALL,
L'abbé CENZON a été mis devant le fait accompli lors de son installation à la cathédrale fin août. Quant à son sourire et à ses applaudissements (lui qui DETESTE les applaudissements dans les Eglises et je le connais assez bien pour affirmer cela), il s'agit d'autres motivations plus personnelles... Il aurait pu refuser dites-vous, mais encore une fois, les choses sont plus complexes qu'il n'y paraît
Cordialement
ST
Rédigé par : ST | 30 octobre 2007 à 20:43
"Vers le IVème siècle, des cercles gnostiques et docètes tentèrent d'introduire la danse dans la liturgie. (...) En général, les danses cultuelles des différentes religions ont des buts précis : invocation, évocation, extase mystique. Aucune de ces formes ne correspond à l'orientation intérieure du sacrifice de la Messe. Il est aberrant de vouloir rendre la liturgie plus séduisante par des spectacles, des pantomimes dansées, en faisant appel à des danseurs professsionnels dont la performance se termine évidemment dans les applaudissements. Des applaudissements au cours de la liturgie, pour quelque spectacle que ce soit, sont le signal certain que l'on a complètement perdu de vue l'essence de la liturgie et qu'on l'a remplacée par une sorte de divertissement à but religieux".
Cardinal Ratzinger, L'esprit de la Liturgie, Ad Solem, 2001, p. 156.
Rédigé par : VexillumRegis | 30 octobre 2007 à 20:50
En effet, notre rôle de laïc est de continuer à prier et d'oeuvrer pour la Vérité. L'indifférence et la passivité de trop nombreux catholiques ne fait que de contribuer aux blasphèmes liturgiques. Réveillons-nous et ne cessons pas de travailler dans la Vérité pour la plus grande gloire du Christ !
Rédigé par : Yves | 30 octobre 2007 à 21:48
REPONSE à ST
Ancien du diocèse d'Auch que j'ai quitté en raison de ce que l'on ne trouvait plus une messe convenable, je connais l'abbé Cenzon, j'ai assisté à son ordination et à sa première messe. Jesais quelle piètre formation il a reçu au séminaire. Les deux autres qui ont été ordonnés en même temps que lui ont quitté le sacerdoce... c'est dire combien et comment leur vocation a éclos. Je ne juge pas l'abbé Cenzon, je prie pour lui. Mais je sais et suis persuadé qu'il a été très heureux de cette messe. Je maintiens. l est des circonstances on l'on doit savoir dire NON et l'on en sort grandi, même si l'on est critiqué par la hiérarchie. L'essentiel est de faire la volonté du Seigneur et non la volonté des hommes!
Rédigé par : LE GALL | 31 octobre 2007 à 09:26
Il y a peut-être confusion avec la belle histoire médiévale du Jongleur de Notre-Dame ? Mais ce n'était pas au cours d'une Messe.
A St Louis d'Antin, il y a quelques années, a été célébrée une messe, des Philippines je crois, avec des danses.
Parait-il qu'en Afrique c'est chose courante, parce que correspondant à la "culture".
c'est une éternelle question : faut-il prier sur le mode des Bénédictins pour bien prier ?
Rédigé par : Pois Chiche | 31 octobre 2007 à 16:06
"faut-il prier sur le mode des Bénédictins pour bien prier ?"
Pas nécessairement. Si vous souhaitez prier en dansant (comme David), c'est tout à fait votre droit.
En revanche, il faut bien faire la distinction entre la prière - personnelle ou communautaire (par exemple, rassemblements)- ET la messe où il n'est pas possible de faire n'importe quoi.
Rédigé par : Agnès | 31 octobre 2007 à 18:41