Quid du mariage annulé à Lille?
29 mai 2008
Un mariage civil a été annulé par le tribunal de Lille au prétexte que l'épouse avait menti sur sa virginité. Son mari, musulman certes, a entamé une procédure de nullité et a obtenu gain de cause. La classe politique, la presse et le net sont en ébullition : de Valérie Létard, secrétaire d'Etat au droit des Femmes, au PCF et au PS en passant par ni P.... ni soumises et Jacques Myard, député des Yvelines.
Qu'on entende bien : le mariage n'a pas été annulé par défaut de virginité, comme j'ai pu le croire aussi, mais parce que l'épouse avait menti sur ce point précis et jugé déterminant. Que le mari soit musulman ou pas, cela ne change rien au problème et à l'application du droit français qui semble clair :
"Cette procédure est engagée dans les cas où l'un des époux s'estime trompé sur l'identité de l'autre ou sur ses «qualités essentielles». Comme une stérilité ou une confession religieuse dissimulée au moment du mariage, une addiction, une maladie, un casier judiciaire débordant, un précédent divorce, une prétendue virginité, «tout ce qui est dissimulé et déterminant dans le consentement», explique un juriste.
Non, je ne hurlerai pas avec les loups : je comprends que la virginité soit "déterminante" dans le consentement, ainsi que la franchise de ceux qui se marient, fût-ce devant le maire. Et c'est bien sur ce point que le mariage est reconnu nul.
Addendum : J'ai posté en commentaire une réponse à de nombreux mails et à certains commentaires.
Merci, de fait, d'avoir été le seul sur la Toile à faire un commentaire mesuré et à ne pas avoir "hurlé avec les loups". Peut-être êtes-vous juriste, M. Lahire ?
[Non, pas spécialement]
L'on n'entend que des commentaires stupides, qui se focalisent sur la question de la virginité, alors que le fait essentiel est celui du mensonge concernant une "qualité essentiellement visée", comme le dit aussi le Droit Canonique (c. 1097 §2).
L'avocat répond au "Point" : La question de la religion n'est pas essentielle. Il faut ramener la question au mensonge. La solution aurait été la même pour quelqu'un ayant [...] caché quatre pages de casier judiciaire, le fait d'avoir déjà été plusieurs fois marié ou de s'être prostitué", a-t-il noté. "L'exemple traditionnel qu'on donne aux étudiants, c'est celui d'une femme qui a épousé un homme sans savoir qu'il était un ancien bagnard. C'est le fameux arrêt Berthon, qui date de 1868"
Rédigé par : Bertrand | 29 mai 2008 à 23:14
On lit, sur différents forums, des catholiques qui s'insurgent contre ce jugement, et qui ajoutent un couplet contre les musulmans.
Si ces catholiques connaissaient leur religion, ils sauraient que, en droit canonique, le juge de l'officialité aurait rendu exactement le même jugement ! En effet, le mariage sous condition est nul lorsque la condition n'est pas réalisée. Exemple : "je me marie avec Gertrude, à condition qu'elle soit vierge". Or, Gertrude avait déjà eu des aventures. Mon mariage est donc nul, et je peux demander à l'officialité diocésaine la reconnaissance de nullité.
Ainsi, l'officialité rendra le même jugement, entre catholiques, que le juge civil l'a fait entre musulmans. A ceci près que le chef de nullité n'est pas le même (condition dans un cas, tromperie dans l'autre). Il ne semble pas, en revanche, que la virginité entre, du point de vue canonique, sous le chef d'erreur sur une qualité substantielle de la personne. Mais ce serait à préciser.
Merci à Lahire qui remet les pendules à l'heure.
Berg.
Rédigé par : Berg | 30 mai 2008 à 00:50
Le consentement est la seule source objective du Droit.
Pas étonnant, donc, que les socialistes, qui proscrivent toute objectivité pour imposer leur arbitraire, trouvent scandaleux qu'un contrat soit annulé pour défaut de consentement, et normal qu'un musulman se trouve chez nous sans que nous l'y ayons invité.
Rédigé par : Claurila | 30 mai 2008 à 02:00
On a tout de même un peut de mal à croire que la décision eut étée la même avec un couple chrétien.
Car les rouages de l'état s'emploient plutôt à détruire la morale chrétienne qu'à l'encourager.
Rédigé par : BOGOMIR | 30 mai 2008 à 07:27
Cet homme a parfaitement raison.
Il est honnête et intègre., et refuse de se laisser abuser.
Combien pourrai prendre exemple sur lui ?
On ne peut baser une vie complète sur un mensonge.
Le mariage est aussi un contrat, il y a eu tromperie sur un point essentiel, le contrat est annulé: logique et légal.
La stupide et ridicule prestation de la présidente de "ni putes, ni soumises" hier soir aux informations ne change rien à la question!
Rédigé par : HB | 30 mai 2008 à 08:05
Je suis un "spécialiste" de ce genre de procédure (et je l'enseigne).
Je pense que l'analyse présentée dans ce post est un peu courte, mais tout à fait pertinente et bien fondée.
La bronca médiatique actuelle n'est qu'idéologique.
Dut
Rédigé par : Dut | 30 mai 2008 à 08:36
Pas d'accord cher Lahire !
Une image amusante pour commencer : je découvre que ma femme est finalement pauvre !
Une femme riche est une qualité essentielle et déterminante, en raison de ma culture, pour me marier. Elle n'a pas osé me l'avouer par peur de me perdre, et j'ai cru qu'elle était très riche. Elle avait pourtant une ferme intention matrimoniale.
Vais-je aussi demander l'annulation car cela a été dissimulé pour obtenir mon consentement?
Plus sérieusement, il est vrai que la virginité à un poids symbolique tout autre.
Cependant, elle n'empêche pas une vie matrimoniale normale, contrairement à l'impuissance, une maladie cachée, une addiction,...
Ce qui est très gênant dans cette affaire, c'est que la virginité est plus compris comme un emballage inviolable garantissant l'état neuf d'un objet que comme le signe concret d'un don total, mutuel et exclusif.
Je suis convaincu que la religion musulmane du mari a été déterminant dans ce jugement.
De plus, il semble que ce cas est une nouvelle jurisprudence, et pourtant on annule des mariages civils depuis 200 ans.
Il faut mieux avoir été une femme adultère dans l'Evangile, qu'avoir perdu sa virginité prématurément dans le coran ! Nous serons au moins d'accord sur ce point...
Bien cordialement
[La liberté de choix est-elle respectée quand il y a mensonge ou dol? Non et c'est pourtant une condition de validité d'un mariage, cher ami. Lahire]
Rédigé par : JB | 30 mai 2008 à 09:15
Non j'ai entendu un cas similaire il y a quelques mois en France :
Une femme a épousé un homme et celui-ci lui avait dit qu'il était vierge.
Lors de la nuit de noce, elle a compris l'inverse et a demandé l'annulation du mariage.
Cela lui a été refusé.
Lu quelque part sur internet, je me souviens bien je m'étais dit "elle n'a plus qu'à se coltiner ce menteur à cause de cette justice sans aucune valeur".
Rédigé par : Eric | 30 mai 2008 à 09:41
Cette décision met en exergue le problème suivant, posé à chaque juge lors d'une demande en nullité de mariage: qu'est-ce qu'une qualité essentielle et comment l'apprécier ? Le juge doit-il faire référence à ce qui serait communément jugé comme "essentiel" dans ce domaine par "l'individu moyen", et donc juger "in abstracto" ? ou bien doit-il se référer à la qualité considérée comme essentielle par le demandeur, candidat au mariage, et qui a donc déterminé son consentement ?
Le TGI a opté pour la seconde solution. Il semble que cela soit conforme à la jurisprudence établie. Seulement la modification de la société française et la montée en puissance de l'Islam rend le problème plus aïgue.
Je vous recommande la lecture de la note du Recueil Dalloz du 22 mai 2008, page 1389 et s., qui clarifie bien les faits et l'évolution du droit de la nullité du mariage devant les juridictions civiles.
Rédigé par : AJT | 30 mai 2008 à 09:55
Pour ma part, je me questionne sur le sort d'un homme ayant menti sur sa virginité.
Pour une femme, l'anatomie fournit une preuve "évidente" (quoique certaines femmes n'ont pas d'hymen dès la naissance).
Mais pour un homme ? Une épouse soupçonneuse peut-elle demander une enquête auprès des ex relations ou des amis de son mari ?
Bien sûr, je ne veux pas lancer un débat sur l'égalité entre les hommes et les femmes sur cette question, mais je me demande comment la justice (qui semble appliquer la loi scrupuleusement pour une fois) fonctionnerait.
Rédigé par : Jean-Baptiste | 30 mai 2008 à 09:56
Vous pouvez formuler la chose comme vous voulez, il n'empêche que cela se comprend comme s'il y avait eu "tromperie sur la marchandise" ? Ainsi la femme serait pour vous un produit de consommation comme un autre ? Cela m'étonne beaucoup venant du salon beige.....
[Vous posez mal le problème. Le choix de l'époux et de l'épouse doit se faire dans le discernement et donc dans la vérité. Et c'est bien parce qu'il s'agit de Personne humaine avec toute son unicité et sa dignité et non de marchandise interchangeable que le non respect de la vérité est un cas de nullité. Lahire]
Rédigé par : Samira | 30 mai 2008 à 10:57
Disons que le mariage à tellement peu d'importance en occident , que cette decison de justice est incompréhensible pour beaucoup .
Un mariage ne pas pas se batir sur des mensonges , à moins que l'on se marie juste pour payer moins d'impôt , comme le font les occidentaux et comme le revendique les zomos .
Si cet homme s'estime trahi , il doit être en mesure d'annuler son mariage , idem pour la femme bien sur ....
Rédigé par : titou82 | 30 mai 2008 à 12:14
Au sujet du droit canonique, la virginité de la femme n'entre pas comme condition de la validité ou de la licéité du mariage catholique. C'est une qualité difficile à prouver : une femme vierge physiquement peut avoir eu des relations avec un homme, alors qu'une femme qui a perdu sa virginité physique (par accident par exemple) peut avoir vécu tout a fait chastement.
Le mariage "sous condition" me paraît une notion totalement étrangère au droit canonique. Pierre se marie avec Anne à la condition que Anne soit riche, mais Anne n'est pas riche, le mariage reste valide.
L'erreur sur la personne concerne l'identité de la personne (canon 1097 § 1), ou des qualités essentielles (§ 2).
En ce qui concerne une qualité simulée, c'est ce qu'on appelle le "dol" (canon 1098) mais cela correspond à une qualité en lien avec les fins du mariage (ex : stérélité sue et volontairement cachée, impuissance sue et volontairement cachée, etc.), mais la virginité n'entre pas dans ce cas.
Attention à ne pas se ranger du côté des mahométans sous prétexte que les notions invoquées nous parlent. La virginité est une vertu admirable (comme toutes les vertus), mais dans la bouche des polygames arabo-musulmans elle sonne mal. Il y a beaucoup d'hypocrisie "religieuse" dans l'Islam (cette affaire en est la preuve : on annule pas son mariage parce que la femme n'est pas vierge, même en droit naturel cela ne vaut pas), contrairement à la sagesse de l'Eglise qui se manifeste aussi dans son Droit canonique.
En revanche on a raison de dire que les attendus du jugement civil sont tout à fait en accord avec le droit civil français (relire le code).
Rédigé par : pierre-augustin | 30 mai 2008 à 12:41
mais qui a dit qu'il s'agissait des musulmans???
pour commencer, la question de religion est défendue d'être posée.
par la suite, elle ne joue aucun rôle avec la problèmatique!
donc laissez ces préjugés [...] de côté, car ils renforcent l'islamophobie que l'on a tous surement en nous!!!
D'ailleurs, ce n'est pas leur faute, mais de ceux qui ont fait une loi qui peut annuler le mariage pour certaines raisons.
Alors quand un "soi disant", parce qu'on le présume sans avoir des preuves, musulman le fait, il le fait parce qu'il est musulman, et non pas parce qu'il a des droits?? [...]
[J'ai enlevé de votre commentaire ce qui n'était pas conforme à la charte des commentaires : http://lesalonbeige.blogs.com/about.html
Ca n'enlève rien au sens général. Lahire]
Rédigé par : me | 30 mai 2008 à 12:50
Je ne connais pas ce genre d'affaires, ni la législation s'y rattachant en doit civil laic français, canonnique ou corannique. D'ailleurs c'est là que le bas blesse : ceux qui ont rendu la justice et les journalistes qui s'en font l'écho sont bien des "gens du monde". Si vous voulez savoir ce que pense ces gens aller au kiosque du coin pour acheter n'importe quelle revue "féminine" (féministe?) et vous pourrez y lire à longueur de pages les conseils de psy sous forme de conseils d'ami(e)s : un accro au mariage c'est pas grave, tromper son mari et alors ?, etc... et la conclusion est SYSTEMATIQUEMENT : surtout ne l'avouez jamais !! A l'aune de cette littérature qui créée la pensée ambiante on peut dire que ce qui a incité les juges c'est ni plus ni moins de l'islamophilie. Pas la peine de chercher plus loin.
Rédigé par : trahoir | 30 mai 2008 à 13:39
Je suis d'accord avec le point de vue que vous exposez à Samira, Lahire . Il n'empêche que c'est un point de vue chrétien. L'approche de la virginité par les musulmans est tout autre, elle est celle que Samira nous décrit. Donc on peut dire que, par ce jugement, on a fait entrer encore un peu plus la Charia dans les structures françaises.
Rédigé par : AMarie | 30 mai 2008 à 14:07
On ne parle pas beaucoup d'amour dans ce mariage ni dans les commentaires.
Rédigé par : Jean-Claude (l'autre) | 30 mai 2008 à 14:16
En réaction à la réponse de l'avocat du mari (citée ds le 1er commentaire) : ne pas être vierge reviendrait donc à avoir un casier judiciaire chargé ("4 pages")ou encore à être une prostitué ?!
Rédigé par : Vincent | 30 mai 2008 à 14:39
D'accord sur le principe avec ce post de Lahire.
Mais on oublie de se pencher sur les raisons qui ont poussé cette femme à mentir?
C'est peut être la place de la femme dans l'Islam qui a poussé à ce mensonge?
Si elle avait avoué sa non virginité peut être aurait été victime d'un crime d'honneur de la part de son frère comme cela se voit dans certain pays musulman?
Peut être aurait elle été mise au ban de sa communauté, rejeté et délassé malproprement par son fiancé.
Ce fiancé devait bien peu connaitre sa fiancée pour ne pas connaitre son histoire et ce qu'il l'a amener à ne plus être vierge.
Alors oui il est surement légitime que ce mariage soit déclaré nul, à cause du mensonge sur lequel il était fondé.
Mais pour être cohérent il faudrait lever aussi pas mal de tabou sur la place de la femme dans l'Islam.
Rédigé par : Margay | 30 mai 2008 à 15:01
Si la jeune mariée reconnaît avoir menti et accepte l'annulation du mariage, quel est le problème ? Peut être qu'au moins, grâce à cet évènement, elle pourra mieux choisir son époux, quelqu'un d'un peu plus ouvert d'esprit...
Après je trouve inacceptable que le beau-père se permette de dire à la famille de la mariée qu'elle est déshonnorée.
Rédigé par : néophyte | 30 mai 2008 à 16:07
Je vous soumets la réaction d'Aurélie sur le blog d'Ivan Rioufol que j'ai trouvé très intéressante et qui exprime mieux que je ne pourrais le faire le sentiment que j'ai sur cette parodie de justice.
"C'est le TGI de Lille qui a accordé cette nullité au mari «dupé». Une décision qui a été prise car «l'épouse acquiesçant à la demande de nullité fondée sur un mensonge relatif à sa virginité, il s'en déduit que cette qualité avait bien été perçue par elle comme une qualité essentielle déterminante du consentement de son époux au mariage projeté», rapporte le jugement. "
L'attendu du jugement précise bien que la qualité essentielle de l'épouse était bien sa virginité et non pas qu'elle soit une menteuse !
A ce compte-là, si une femme dit aimer faire la cuisine avant le mariage et qu'il s'avère ensuite qu'elle a menti, le mariage devrait être dissous.
D'autres articles précisent que l'épouse a été renvoyée dans sa famille le lendemain de la noce, le drap exhibé étant resté vierge.
Il n'y a pas de comparaison avec les précédentes annulations de mariage pour raisons religieuses : dans le catholicisme, les qualités essentielles reconnues portent sur des critères non discriminants en fonction du sexe des époux (divorce ou prostitution cachée).
hhtp://blog.lefigaro.fr/rioufol/2008/05/blocnotes-la-palme-dor-du-mili.html
Cordialement
Rédigé par : Samira | 30 mai 2008 à 16:41
L'avis d'un avocat qui n'hurle pas non plus avec les loups :
http://www.maitre-eolas.fr/2008/05/30/969-n-y-a-t-il-que-les-vierges-qui-puissent-se-marier
Rédigé par : Reivax | 30 mai 2008 à 18:59
Etant de Lille et également en Master de Droit, on a pu lire pas mal de chose dans la presse aussi bien locale que nationale...et malheureusement beaucoup d'absurdités. C'est un grand tort pour la presse de vouloir vulgariser le droit...encore maintenant, M6 info commence sa rubrique sur ce jugement en parlant de l'islam et du fait que tous deux soient musulmans...et ils ne parlent que de cela !!
Allons ! Nous parlons de droit ! pas de religion !
Si le mari a fait de la virginité de son épouse (enfin son ex-épouse) une condition nécessaire, cette dernière le sachant, sait consciemment qu'elle a caché la vérité...et donc commis un dol.
Imaginez que ce monsieur (peu importe sa religion) exprime comme condition nécessaire au mariage que son épouse soit réellement une femme et qu'il découvre finalement que son épouse est un transexuel...idem avec le fait qu'une épouse exprime le souhait d'avoir un mari sans histoire et qu'elle découvre au bout de 5 mois de mariage que son cher et tendre et un ancien pédophile...
Pour une presse qui se réclame souvent d'un laïcisme incroyable...mélanger religion et droit...c'est risqué !
Le jugement est légal semble-t-il...on peut légitimement pensé qu'il y aura un appel...on verra !
Rédigé par : JB (un autre!) | 30 mai 2008 à 20:12
Mon post a suscité de nombreuses réactions, parfois enflammées, et des évènements nouveaux se sont fait jour depuis. Il apparaît donc nécessaire de poser clairement et sereinement les bases du problèmes.
Le mariage civil, même s'il s'agit à l'origine d'un détournement par la République du mariage sacramentel, est devenu un simple contrat de personne à personne, avec des clauses et des conditions, que l'on peut nouer et dénouer. Héritage sans doute du droit canonique, il existe aussi des causes de nullité. Le mariage civil, même s'il a réellement une raison sociale et une importance à préserver, s'est véritablement éloigné de ses origines chrétienne et même naturelle. On est loin du don absolu et définitif de deux personnes dans un lien où Dieu s'engage! On peut le déplorer, mais il en est ainsi.
Dans le cas de cette nullité, la loi existe. Elle a été appliquée par un juge qui décide en son âme et conscience, selon le droit et la jurisprudence. C'est la base du fonctionnement de la justice.
Dans ce post, à propos duquel je me suis accordé avec Michel avant de le mettre en ligne, je disais que je ne hurlerais pas avec les loups.
Qui sont ces loups? Cette dernière dépêche AFP en liste une partie, mais on pourrait les classer en deux meutes : d'une part ceux qui s'en prennent à la religion (aujourd'hui l'islam) et ceux qui, consciemment ou non, font leur jeu en étant sur le même registre et d'autre part ceux qui s'en prennent à la virginité et à la dignité de la femme. Tous font le jeu du laïcisme fondamental, qui veut couper l'homme de Dieu.
Non, je ne hurlerais pas avec ces loups et je ne cautionnerais pas cette nouvelle religion radicale qui motive les deux meutes. Et quand quelqu'un reconnaît une quelconque valeur à la virginité, accorde une importance au mariage, même s'il se trompe beaucoup, je ne hurle pas, je l'écoute. Il en reste si peu. Il est moins loin de moi que celui qui nie tout en bloc et qui est ouvertement opposé aux vérités de ma Foi. Je garde en effet ceci en mémoire :
"Quand ils sont venus chercher les communistes, je n’ai rien dit, Je n’étais pas communiste.
Quand ils sont venus chercher les syndicalistes, Je n’ai rien dit, je n’étais pas syndicaliste.
Quand ils sont venus chercher les Juifs, Je n’ai pas protesté, je n’étais pas juif.
Quand ils sont venus chercher les Catholiques, Je n’ai pas protesté, je n’étais pas catholique.
Puis ils sont venus me chercher. Et il ne restait personne pour protester".
Lahire
Rédigé par : Lahire | 30 mai 2008 à 22:12
Je suis attristé par cette approche légaliste et juridique de la question. Cette obligation de virginité n'aurait de sens dans un couple que si elle était réciproque entre les époux ce qui n'est vraisemblablement pas le cas das l'affaire qui nous intéresse.
D'autre part, quelle médiocre conception de l'amour conjugal qui n'accorderait de la valeur à l'autre que s'il ou elle est vierge!
Enfin, ce n'est pas parce que "ni putes ni soumises" s'insurgent qu'il faut approuver.
[Euh... c'est le mensonge dont il est question ici et non l'objet du mensonge. Une deuxième lecture? Lahire]
Rédigé par : Schmitz | 30 mai 2008 à 23:08
Enfin, il y a quelque chose qui est absent de ce débat... c'est l'AMOUR !
Si un homme veut répudier la femme avec qui il s'est marié parce qu'elle n'est plus vierge, alors je me pose la question de avoir si il l'a vraiment aimé.
Finalement, cette décision serait même positive pour cette femme qui n'a pas été pardonnée de sa "faute" (de son mensonge) par celui qui prétendait l'aimer.
Rédigé par : lagneau | 30 mai 2008 à 23:53
Reprocher à une approche d'être "légaliste" alors qu'il s'agit de Droit civil ?
Rédigé par : Hunden | 31 mai 2008 à 02:50
Si l'on en croit certains commentaires sur d'autres sites, ce serait la première fois qu'un tribunal français reconnaît le mensonge sur la virginité comme suffisant pour établir le vice de consentement.
Faut-il se réjouir d'une jurisprudence qui fait enfin pleinement droit aux motifs privés du demandeur, au lieu de les censurer comme le font tous les bien-pensants de la République ?
Attendons donc de voir si un non musulman voit un jour un tribunal reconnaître l'importance pour lui d'une telle valeur.
Alors, on saura mieux comment interpréter cette décision-ci.
[Il faut laisser le tribunal répondre sur le mensonge et lui interdir de juger la religion. Sinon, demain, ce sera au tour de la notrre et ceux qui auront hurlé ces derniers jours n'auront qu'à se taire. Lahire]
Rédigé par : Sebaneau | 31 mai 2008 à 07:58
Yves Daoudal développe une autre approche de cet évènement. J'ai lu ici que quelqu'un a déjà posté l'adresse du blog de Me Eolas.
Voici mon commentaire sur le blog de Daoudal :
Au fond le problème n'est pas là.
Comme il s'agit d'un contrat de mariage, il y a forcément une dimension religieuse qui transparait, selon les individus en question, mais ce n'est pas ce qui semble avoir motivé le jugement.
Je me permets de vous renvoyer tous vers le blog de Me Eolas, qui est plutôt de gauche, mais qui n'en explique pas moins fort bien pourquoi ce jugement a été rendu.
Il est dit plus haut que s'il s'agissait d'un couple européen-chrétien, le jugement aurait été différent. Cela m'a beaucoup fait sourire : celui qui tenterait de rompre un mariage pour cette raison serait tout de même un peu ridicule. Je crois que si nous avions Molière parmi nos contemporains, il nous ferait une merveilleuse petite pièce de théatre à la façon de "L'école des femmes".
Les musulmans se bercent d'illusion : les jeunes femmes musulmanes ont bien souvent des aventures dans lesquelles tout en ayant des rapports sexuels, elles s'arrangent pour préserver leur virginité. Ajoutons que se refaire l'hymen est de plus en plus fréquent. C'est un secret de polichinelle. Une fatwa a même été déposée, en Egypte je crois, contre le fait de se refaire faire un hymen.
Je vous invite tous à lire ce billet de Me Eolas : http://www.maitre-eolas.fr/2008/05/30/969-n-y-a-t-il-que-les-vierges-qui-puissent-se-marier
Et pour ceux qui ne l'auraient pas encore lu, ce petit bijou qu'est "L'école des femmes" : http://www.toutmoliere.net/oeuvres/index.html
Au fond ce que tout un chacun critique ici est plutôt la position du mari, qui cherche une femme vierge, ce qui est différent. La position chrétienne n'est pourtant pas si éloignée, même si notre époque ne le veut plus.
L'on pourra ensuite reparler de la position des musulmanes en France et de leur liberté de parole dans leur famille religieuse, ce qui est un autre débat.
Félicitations à Lahire! Bravo, vraiment bravo, le salon beige prouve s'il était besoin, son indépendance d'esprit, sa liberté de ton et sa cohérence.
Ce n'est pas parce qu'il y a beaucoup à dénoncer dans l'islam extrémiste en France ou ailleurs qu'il faut crier l'hallali au moindre fait divers.
J'imagine que personne ne se demande comment le mari a pris la chose, nous ne savons rien de cela. Il lui faisait sans doute confiance avant d'en apprendre plus.
Bravo encore Lahire!
Rédigé par : Blaise | 31 mai 2008 à 09:57
"parlons de droit, pas de religion"... hélas, le fond du problème n'est pas seulement juridique mais aussi "religieux" puisque c'est bien une conception assez tribale (l'honneur d'une famille est sauf si la mariée tache de sang le lit nuptial) du "mariage" dans l'Islam que révèle cette affaire.
Ce sont bien deux musulmans en cause, et non un chrétien et une païenne, ou vice versa, ou deux protestants, un couple de catholique, deux juifs, etc.
Ne hurlons pas avec les loups médiatiques, certes, mais ne hurlons pas non plus avec la meute islamique !
Les droits-de-l'hommistes ont voulu les immigrés, ils récupèrent logiquement les moeurs des immigrés avant qu'elles leur soient imposées comme l'explique très bien Stéphane de Saint-Léger, un médecin gynécologue interrogé par le Figaro (d'ailleurs il y a bizaremment pas trop de langue de bois dans les articles du Figaro sur la
question...).
[Alors, allez jusqu'au bout : laissez la loi gérer la religion et demain vous pleurerez. Lahire]
Rédigé par : solange | 31 mai 2008 à 12:09
"Nous parlons de droit ! pas de religion !" JB (un autre.)
L'islam ne fait pas de distinction. Ce jugement est un jugement de la charia -Bienvenu chez les Ch(t)iites.
"Quand ils sont venus chercher les communistes, je n’ai rien dit, Je n’étais pas communiste.
(...)
Puis ils sont venus me chercher. Et il ne restait personne pour protester".
Nous rappelle Lahire.
Si, il restait quelqu'un. Il restait beaucoup de musulmans, qui en effet n'ont jamais protestés et ne protesteront jamais.
Car se sont eux, la prochaine fois, qui viendront nous chercher.
[Ne soyez pas binaire : Refuser le diktat du laïcisme et écouter le musulman ne veut pas dire avoir un ennemi et sympathiser avec l'autre. Quand le laïcisme ambiant et qui dirige la France condamne l'islam pour ses valeurs et lui refuse un minaret, il refuse de fait que nous parlions nous aussi de notre religion et de la Vérité et condamne à l'avance tous nos futurs clochers pour le seul et vrai Dieu. Oui l'islam est un danger mais ne tombez pas par dialectique de Charybde en Scylla! Lahire]
Rédigé par : Majeur | 31 mai 2008 à 13:17
C'est bien ce que je dis, vous n'avez qu'une approche juridique de la question. Or, l'objet du mensonge nous en apprend plus que le mensonge lui-même sur l'état de notre société. Je regrette que nous ne preniez pas plus du hauteur par rapport au sujet qui est riche d'enseignements. Vous auriez notamment pu parler, comme le suggère plus haut l'un des commentateurs, de la différence entre l'islam et le christianisme sur la notion de virginité ou de mariage.
[Lisez donc ce que j'écris à a lettre plutôt que de vous braquer sur ce que vous croyez lire! Je dis justement la même chose que vous mais on dirait que vous refusez de le lire : qui a écrit " Non, je ne hurlerais pas avec ces loups et je ne cautionnerais pas cette nouvelle religion radicale qui motive les deux meutes. Et quand quelqu'un reconnaît une quelconque valeur à la virginité, accorde une importance au mariage, même s'il se trompe beaucoup, je ne hurle pas, je l'écoute." ?
Mais je refuse que l'arbitre de cette discussion soit celui là même qui n'a rien à voir avec le sujet : l'Etat. "Rendez à César, etc". Celui qui a peur de l'islam et qui est prêt à prendre un arbitre est déjà perdu : l'islam signifie soumission et son moteur est la peur. "N'ayez pas peur" d'aborder la question avec eux, mais ne vous liez pas dans les poings tous seuls dans les rêts du laïcisme. Lahire]
Vous vous êtes laissé piégé par le vocabulaire en imaginant que vous parliez de la même chose que ce pitoyable mari "trompé".
[Justement pas du tout! Lahire]
D'autre part, qui peut affirmer la main sur le coeur qu'il n'a pas menti par omission à son ou sa future épouse sur tel ou tel aspect de sa personnalité?
[Chacun sa conscience... Lahire]
Que celui qui n'a jamais menti jette la première pierre! bref, la question du mensonge est complétement secondaire si l'on y réfléchit.
François Schmitz
Rédigé par : schmitz | 31 mai 2008 à 15:00
@ahire
Vous avez raison de rappeler implicitement que le mariage est un fait de nature : ni la Révélation et ni l'Eglise ne l'ont pas ''inventé''. Ils y ont rajouté l'exigence de Vérité qui implique respect de la dignité de chaque sexe, particulièrement les femmes, et donc amour vrai, et non juridique.
Mentir sur ce que l'on est concernant les qualités essentielles est donc bien un ''dol'' qui justifie l'annulation, quelle que soit la matière du mensonge.
Ceci posé la virginité en Islam pour les femmes n'est qu'une ''garantie d'état neuf'' purement physiologique et ne s'applique qu'aux femmes, alors que que dans le catholicisme la virginité est une vertu, une forme d'espérance et de don, qui concerne hommes et femmes.
Cela explique qu'en Islam les pratiques sexuelles les plus contre nature comme la sodomie ne sont pas considérées comme perte de la virginité : c'est la différence entre la lettre des interdits issus de l'Ancien Testament juif, dont l'Islam est issu sous une forme ''hérétique'', et le Nouveau Testament dans lequel le commandement de l'Amour fait de la morale une libération et non un code ritualisé.
Vous avez raison de penser que ce qui est ''sympathique'' dans cete affaire est que la femme ait reconnu le mensonge, et que le mari n'ait pas voulu l'accepter.
Mais ce qui est évidemment criticable est que l'aveu de relations pré conjugales est impossible pour une femme musulmane, signe de l'aliénation de la femme en Islam, mais aussi de l'absence de la dimension du pardon et donc de l'absolution. On retrouve cette impossibilité et cette absence chez les Juifs de stricte obervance.
Quelle liberté nous a apporté le Christ-Sauveur, sauvant toute notre humanité, y compris corporelle !
Rédigé par : Pascal G. | 31 mai 2008 à 17:04
@Lahire
Nous pouvons combattre le laïcisme. Cette vacuité de l'âme peut être comblé car elle fut nourrit d'une structure et d'un enseignement chrétien.
L'islam est, d'origine, plein de morgue, de violence et de haine.
Rédigé par : Majeur | 02 juin 2008 à 12:54
Je suis d'accord avec AMarie et Schmitz. Et l' Amour, bien que cela ne soit pas la question, n'est-ce pas Lahire. Cet homme n'aimait pas vraimant cette femme, contrairement à Joseph! alors, tant mieux pour elle, tout le reste est arguties.
[Non, je n'ai pas abordé l'amour, ni, puisque vous parlez de répudiation ou d'envie de répudiation au nom de la loi (cf Joseph) car je ne lis pas dans le coeur des gens à distance. Mais il est vrai qu'il est la condition première du mariage. Lahire]
Rédigé par : Jean L | 02 juin 2008 à 14:16
La référence à eolas ne me paraît pas bonne du tout car sur ce point il se trompe et d'autre part je voudrais signaler qu'il est sectaire et ne craint pas les coups malhonnêtes et contraires à l'éthique pour servir ses propres fins.
Ce qui est gênant dans ce jugement de Lille c'est qu'il met à la charge d'une partie une condition rétroactive : cette partie doit s'engager sur le passé, ce qui n'est pas acceptable.
en second lieu, il est contraire au droit français que quelqu'un puisse obtenir une nullité sur son propre aveu.
enfin l'esprit du droit français tel qu'il a été élaboré au cours des siècles est opposé à la répudiation.
Rédigé par : Martine | 24 juillet 2008 à 14:41