Le cardinal Bagnasco recadre la presse
04 juin 2008
Le cardinal Angelo
Bagnasco, président de la conférence épiscopale italienne souhaite ardemment que les médias "informent correctement" sur ce que disent les
évêques et l'Eglise. Zenit rapporte ces propos. Insistons au passage sur le travail extraordinaire réalisé par cette agence et nous relayons avec insistance l'appel aux dons qui conditionnent sa survie.
Le Cardinal Bagnasco souligne la nécessaire objectivité des médias :
"[Même si] résumer une encyclique en un article est difficile, on ne peut accepter les ‘précompréhensions' de la part des médias".
Informer en faisant prévaloir le bien :
Le cardinal Bagnasco souhaite aussi que les journalistes fassent « prévaloir ce qui est positif, mais sans bien entendu occulter ce qui est négatif », estimant qu'« être fidèle à la réalité » suppose aussi « une reconnaissance de ce qu'il y a de plus noble dans les faits sans chercher, parfois avec insistance, à y voir les pires aspects ».
Sur le rôle de l'Eglise dans la société :Il voudrait que les journalistes donnent « une information plus attentive à ce qu'il y a de bon et qui mérite d'être connu » ; que « le positif prévale dans la communication des choses ». Ce qui ne veut pas dire, a-t-il expliqué « que nous voulons fermer les yeux devant la réalité des choses, qui a également son voile de négativité, mais justement .. ce n'est qu'un voile ».
Parmi les autres sujets traités durant la conférence de presse, figurent la « conception anthropologique » inspiratrice de la culture qui, selon le président de la conférence épiscopale italienne, devrait guider l'action du parlement italien, fondée sur les valeurs de la solidarité et de la fraternité, et la laïcité de l'Etat.
« Il y a, d'un point de vue culturel, deux humanismes différents, a-t-il reconnu: un humanisme d'obédience personnaliste où la conception est essentiellement relationnelle, et un humanisme plus individualiste, où la personne est une île parmi les îles ».
« Mais je pense, a-t-il ajouté, que toutes les forces en action s'inspirent de plus en plus d'une conception selon laquelle la valeur de la relation devient source d'inspiration et facteur de décisions concrètes. Je ne crois absolument pas au danger d'une 'religion civile' ».
« Il n'existe aucune forme et volonté d'ingérences dans les choses publiques, a-t-il poursuivi. Les évêques exercent tout simplement leur magistère sur des thèmes d'éthique. Pour comprendre cela, il faut que les faits soient rapportés de manière sereine et objective ».
Sur l'Eglise et l'enseignement :
Le cardinal Bagnasco a par ailleurs rappelé que le soutien invoqué par le pape pour les écoles catholiques ne violait en rien les normes constitutionnelles car, a-t-il expliqué « en Italie le système d'éducation actuel prévoit l'école publique » et non plus « la séparation entre école d'Etat et école privée ». L'école publique peut dépendre de l'Etat ou être privée et reconnue par l'Etat, mais toujours présente dans l'organisation scolaire nationale dont l'Etat est garant ».
« Ainsi, si toutes les écoles qui font partie de ce cadre scolaire offrent du service public, a-t-il relevé, il n'est pas correct pour les instituts qui respectent ces règles (et c'est la grande majorité), d'être rangées dans la catégorie des ‘écoles privées', leur ôtant ainsi tout soutien public.
« Nous souhaitons que soit reconnue aux parents la liberté d'éduquer leurs enfants, c'est-à-dire qu'on leur reconnaisse le droit d'offrir à leurs enfants la forme d'éducation qu'ils jugent la plus appropriée », « un droit et un devoir que personne ne peut remplacer », a-t-il affirmé.
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