Des commentaires
02 mai 2009
De manière récurrente, un rappel sur le contenu des commentaires semble être nécessaire. Il existe une charte consultable ici. Sans compter les inévitables hors-sujets, la tendance actuelle, qui oblige à tant de censure, est double : les querelles de personnes mêlées aux médisances qui entraînent des divisions entre lecteurs sur des aspects secondaires, alors qu'ils seraient d'accord sur l'essentiel.
Je préciserais l'esprit qui doit régner dans les commentaires en citant Antoine de Saint-Exupéry dans Terre des hommes (Chap. VIII, p. 174. Éditions Folio) :
Je préciserais l'esprit qui doit régner dans les commentaires en citant Antoine de Saint-Exupéry dans Terre des hommes (Chap. VIII, p. 174. Éditions Folio) :
"Pour comprendre l'homme et ses besoins, pour le connaître dans ce qu'il a d'essentiel, il ne faut pas opposer l'une à l'autre l'évidence de vos vérités. Oui, vous avez raison. Vous avez tous raison. La logique démontre tout. Il a raison celui-là même qui rejette les malheurs du monde sur les bossus. Si nous déclarons la guerre aux bossus, nous apprendrons vite à nous exalter. Nous vengerons les crimes des bossus. Et certes, les bossus commettent des crimes.
Il faut, pour dégager cet essentiel, oublier un instant les divisions, qui, une fois admises, entraînent tout un Coran de vérités inébranlables et le fanatisme qui en découle. On peut ranger les hommes en hommes de droite et en hommes de gauche, en bossus et en non bossus, en fascistes et en démocrates, et ces distinctions sont inattaquables.
Mais la vérité, vous le savez, c'est ce qui simplifie le monde et non ce qui crée le chaos. La vérité, c'est le langage qui dégage l'universel (...)
A quoi bon discuter les idéologies? Si toutes se démontrent, toutes aussi s'opposent, et de telles discussions font désespérer du salut de l'homme. Alors que l'homme, partout, autour de nous, expose les mêmes besoins".
LahireIl faut, pour dégager cet essentiel, oublier un instant les divisions, qui, une fois admises, entraînent tout un Coran de vérités inébranlables et le fanatisme qui en découle. On peut ranger les hommes en hommes de droite et en hommes de gauche, en bossus et en non bossus, en fascistes et en démocrates, et ces distinctions sont inattaquables.
Mais la vérité, vous le savez, c'est ce qui simplifie le monde et non ce qui crée le chaos. La vérité, c'est le langage qui dégage l'universel (...)
A quoi bon discuter les idéologies? Si toutes se démontrent, toutes aussi s'opposent, et de telles discussions font désespérer du salut de l'homme. Alors que l'homme, partout, autour de nous, expose les mêmes besoins".
Comment pouvez-vous raisonnablement espérer qu'il y ait convergence de vues dès lors que vous abordez le domaine politique ? Vous semblez découvrir que la politique divise ! Si vous souhaitez voir tous les vos lecteurs se mettre d'accord, rédigez exclusivement des articles sur le Pape, vous obtiendez assurément l'unanimité.
Je ne suis ni lepéniste, ni villiériste, ni sarköziste. Et chacun défend son bifteak selon son bon-vouloir et sa conscience. Il faut de tout pour faire un monde ! Le 9 juin prochain, on ne pourra mettre qu'un seul bulletin dans l'urne... Pas trois.
[Non, le but n'est pas l'accord politique. Nous ne sommes pas naïfs! Mais les posts, comme les commentaires, portent ce qui est unitaire, unifiant : la conformité ou pas de décisions, de programmes, de déclarations, etc avec la Doctrine Sociale de l'Eglise. Et là, il peut y avoir divergence, discussion.
Mais les querelles de partis, de personnes, etc ne sont pas l'objet des commentaires. Il existe des lieux pour ça. Et surtout elles stérilisent la recherche de ce qui doit unir au-delà des personnes et des partis.
Et vous avez raison, chacun n'aura qu'un bulletin à mettre dans l'urne... dans le silence de l'isoloir et face à SA conscience. Lahire]
Rédigé par : Xtophe | 02 mai 2009 à 11:31
Je réfléchis à votre réflexion, qui me concerne, puisque j'interviens sur certains sujets, avec une rigidité certaine. Non pas tant par attachement à certaines causes, mais plus par refus d'une instrumentalisation moraliste du catholicisme, je dirais presque pharisienne, ou casuistique au sens péjoratif de ce mot. Le bien n'est pas un simple QCM.
Votre appel à prendre de la hauteur suppose en effet que la DSE soit un trésor commun, et non une arme de diffamation talmudique.
Et que la DSE et la morale catholique ne soient pas examinées sous l'angle du moralisme le plus étroit, cantonné à un sujet, l'avortement, en négligeant tous les autres : car le mal qui s'insinue dans le coeur de tout homme, y compris celui horrible de l'avortement, n'est pas que la conséquence de la tendance au péché inscrite dans le coeur de chacun. C'est aussi le fruit empoisonné d'une vie économique, institutionnelle, et sociale, qui crée ce que Denis LENSEL, je crois, avait nommé les autoroutes du péché.
Jauger, juger, condamner, insinuer, disqualifier en permanence sur le seul critère de l'avortement et de la loi Veil et de la morale que notre société appelle la ''morale sexuelle'' d'une manière réductrice, revient à répondre à cette vision réductrice. Il est donc nécessaire que les catholiques et les partis qui tentent de se raccrocher à ce modèle incomparable puissent répondre à cette nécessité de prise en compte de la TOTALITE des facteurs de la vie de la société. Même interprétées incomplètement, car chaque époque a ses manques, la Doctrine Sociale de l'Eglise et la morale naturelle ne se réduisent pas au douloureux problème de l'avortement, qui est la conséquence du mal social autant qu'une cause.
Loi Veil, avortement, avortement, loi Veil : si tout était contenu dans cette question, ce serait plus simple. Mais si nos contemporains français qui sont nos prochains immédiats, cèdent à cette pulsion de mort, n'est-ce pas parce que nous, les catholiques, nous acceptons aussi des modéles sociaux et économiques qui ne peuvent que conduire à la désagrégation de la famille, au matérialisme le plus épais, à l'utilitarisme cynique, à l'impératif devenu un absolu de la réussite et de l'excellence dans tous les domaines, sauf spirituel, et à une éducation qui passe souvent plus par le choix d'une ''bonne école'' et des études que la formation morale, intellectuelle et psychique de la jeunesse depuis plusieurs générations ?
Je prends attentivement en considération votre appel à la charité mutuelle, mais je pense que le SB doit aussi en faire son miel : on ne peut ouvrir des débats à partir de polémiques puis en refuser les conséquences nécessairement polémiques. Il me parait qu'il serait préférable que vous, bloggeurs du SB, vous portiez des jugements qui seraient les vôtres, en en présentant les raisons objectives et motrivées, plutôt que de citer des personnes absolument respectables mais partiales, pour initier le débat, car dès le départ, le ton est faussé.
Quitte à ce que vous sanctionniez plus durement les commentaires, en ne conservant que ceux que vous jugez correspondant à la charte.
Nous y gagnerons tous, vous blogueurs et nous, liseurs.
[Merci pour tout et en particulier pour votre regard sur la condamnation de l'avortement. Ce combat est intellectuellement facile parce que binaire (pour ou contre), mais il figure dans les points non négociables et ne borne pas à cette problématique comme vous le dites.
Vous aurez constaté dans la même veine, que le combat pour la famille et l'éducation sont beaucoup plus complexes et nécessite une formation pointue et parfois des "mea culpa"... de chacun d'entre nous :
Qui a une famille parfaite?
Qui éduque parfaitement?
Qui ne se repose pas même partiellement et parfois aveuglement sur le "monde éducatif"?
Qui se forme suffisamment pour bâtir un exemple de famille et d'éducation conforme à la DSE et défendre ces principes autour de soi?
Merci aussi de lever ce juste problème. Lahire]
Rédigé par : Pascal G. | 02 mai 2009 à 11:52
Avec tout le respect que je vous doit, vous citez bien TERRE DES HOMMES mais chapitre VIII (les hommes), sous-chapitre 3.
Bonne journée
[Merci, petite erreur de frappe corrigée. Lahire]
Rédigé par : Edern | 02 mai 2009 à 12:14
Bah, qui n'a jamais évolué dans ses opinions ?
Ce que dit Lahire me parait tout à fait logique, compréhensible et pertinent.
De l'humilité et du respect dans nos propos ça n'a jamais fait de mal ! Bien au contraire !
Longue vie au SB ! et vive le Christ !
Rédigé par : cosaque | 02 mai 2009 à 12:16
"Que je vous dois", pardon pour la faute d'orthographe...
Rédigé par : Edern | 02 mai 2009 à 12:19
@ Lahire
Exact : la perfection est un appel et une tension perpétuelle.
Exact aussi : les points non négociables....ne peuvent le devenir. Ils englobent également la famille et l'éducation et toutes les libertés et responsabilités qui s'y attachent, ce qui trace un périmètre institutionnel considérable. Or en France, les institutions les ont quasiment toutes étatisées, ce dont les catholiques, y compris beaucoup des plus pratiquants, ''conservateurs'' ou ''traditionnalistes '' ou de ''droite nationale'' s'accommodent fort bien : ils pensent actuellement pour la plupart que 1905 fut une loi d'équilibre. Cela explique le succès de F. BAYROU, présent et futur.
Rédigé par : Pascal G. | 02 mai 2009 à 13:03
merci à Lahire pour son rappel qui semble en effet nécessaire.
Par contre je ne connaissais pas ce texte de Saint-Ex mais , que celui-ci me pardonne je le trouve un peu schématique , en tout cas tel que , sorti de son contexte.
D'autant que plus que jamais comme le rappellent inlassablement le Saint-Père , le Cardinal George,Le Cardial Sarr, Monseigneur Chaput, tant d'autres ,et nos plus courageux Evêques français,il convient aujourd'hui et sans retard de combattre avec toute notre énergie les projets de lois qui nient et visent à détruire l'humanité.
Et pour cela il faut démasquer et combatre les idéologies qui les inspirent ,et qui, dans sur le "no spirit land" du relativisme avancent comme dans du beurre.
Telle la loi Léonetti , qui comme l'avortement est passée comme une lettre à la poste sans que cela ne semble chagriner grand monde alors qu'il s'agissait tout simplement d'ouvrir la porte en douceur à l'euthanasie.
Dire cela le plus charitablement du monde et le plus courtoisement suffit à déranger.
On l'a vu ici même.
Mais Jésus lui-même n'a-til pas quelque peu dérangé et manifestement dérange encore bien du monde lorsque l'on voit le sort réservé à notre Saint-Père qui parle en son nom, pour proclamer la Vérité et la Vie, qu'il s'agisse de la propagande trompeuse sur le préservatif, le repos dominical, ou l'injustice sociale à travers le monde.
Je vous rejoins tout à fait par contre quand il s'agit de s'expliquer entre nous : la courtoisie et la charité s'imposent , en particulier en période électorale ou les passions se déchaînent de manière plutôt contre-productive d'ailleurs.Je pense même que pour cela votre charte devrait être plus précise ( cf celle du Forum catholique semble bien faite)
Nous devons en effet avoir présent à l'esprit que vis à vis du bien commun auquel nous nous efforçons modestement de contribuer ici, il se trouve des hommes de bonnes volonté partout.A gauche, au centre , à droite et non moins autant ailleurs.J'ai d'ailleurs indiqué ici récemment qu'il y avait plus de députés de "gauche" que de "droite" signataires de pétitions contre le travail du dimanche, ce qui n'a pas eu l'heur de plaire à tout le monde,tant pis.
Il y a aussi des bien des gens ignorants, et pour cause , de leur histoire,de l'histoire des idées politiques ect.. y compris et qui sait surtout , parmi nous.
Dès lors, c'est à chacun de nous de se remettre en cause et de s'efforcer de pratiquer une authentique charité qui n'interdit ni la rigueur, quand il en faut, ni la miséricorde, ni même l'humour qui peut aider à la pédagogie.
Nous ne sommes pas au paradis mais le Salon Beige peut contribuer à en tracer à sa façon un tout petit bout de chemin avec ses raidillons et ses haltes apaisantes.
Dès lors continuez les amis tant que cela sera possible et avant qu'il ne soit trop tard,car l'humanité en a grandement besoin.
Rédigé par : Sancenay | 02 mai 2009 à 14:37
Merci pour ce rappel bien utile.
100% d'accord pour les fondements: DSE, points non négociables et charité entre nous.
J'ai moi aussi mes préférences politiques mais je pense qu'il est possible d'essayer d'échanger sans s'invectiver ni se diviser en permanence, surtout avec des attaques ad hominem. Discutons donc de tout, mais avec charité et sens des responsabilités.
Nous sommes appelés à être des "hommes de bonne volonté" aussi en matière politique, ce qui suppose de la bienveillance entre nous mais n'interdit pas,bien au contraire, la clairvoyance.
Vaste programme.
Rédigé par : ludo | 03 mai 2009 à 00:07
C'est bien beau de nous rappeler que tout ne doit pas se concentrer sur un seul point:L'avortement. Mais comment faire autrement quand on a la conviction que c'est tuer ou pire empecher d'exister un etre humain qui plus est sans defense ; plus faible qu'un nouveau né!.Certes oui, c'est binaire mais le Christ ne nous dit il pas "que votre oui soit oui et que votre non soit non; les reste c'est du démon." Atrop vouloir intellectualiser les vertus on se perd et l'on oublie les combats essentiels.
Dire qu'il existe d'autres combats ne signifie pas que celui-ci est nul, réducteur ou je ne sais quoi. Le combat pour la vie doit être poursuivi! Il n'y aucun intellectualisme, seulement la confirmation qu'il y a plusieurs angles d'attaque. Lahire]
Rédigé par : jeffmoveone | 03 mai 2009 à 00:40
Trés belle citation d'Antoine de Saint-Exupéry, ce grand pilote, écrivain français qui voulait´créer des liens' entre les hommes.
Rédigé par : Marie | 03 mai 2009 à 04:50
Merci à Pascal G pour son premier commentaire, éclairant et juste me semble-t-il. Si nous essayons d'avoir une vision plus ample des choses, cela ne devrait en effet pouvoir être que bénéfique.
Rédigé par : Aude | 03 mai 2009 à 14:26
@ Aude
J'ai le sentiment qu'en élargissant le champ d'action de la morale catholique à la juste dimension de ce qu'elle exige de nous (et non sur le seul point de l'avortement, en en faisant la cause de tout le mal, alors qu'il n'est que la conséquence de la désacralisation commencée depuis les Lumières), cela peut permettre de relativiser les nuances entre des partis si proches sur le fond, et que divisent le passé, les egos et la stratégie, éléments hélas déterminants au quotidien, mais secondaires sur l'essentiel.
Non pas qu'il faille abandonner les points non négociables, mais sans doute faut-il cesser d'agiter les nuances programmatiques qui font oublier l'essentiel.
Sans quoi le débat n'est plus : comment faire mieux et progresser dans l'opinion, mais : les autres sont moralement disqualifiés ou incompétents pour défendre des idées justes. On tourne alors en rond entre nous.
Rédigé par : Pascal G. | 03 mai 2009 à 21:15
A Aude et Pascal G:
merci de nous préciser ce que qu'est pour vous que l'essentiel en politique qui selon vous rassemble au fond les partis ?
Rédigé par : Sancenay | 05 mai 2009 à 10:26