Vous ne serez pas obligés de travailler le dimanche en cas de mariage ou de naissance !
27 mai 2009
Selon une dépêche AFP,
"le ministre du Travail, Brice Hortefeux, a indiqué avoir proposé aux parlementaires, dans le cadre de la discussion sur le travail dominical, qu'un salarié volontaire pour travailler le dimanche puisse y renoncer en cas d'événement familial, comme une naissance ou un mariage. Dans une tribune libre publiée mardi dans La Croix, le ministre écrit qu'il a "relayé auprès des parlementaires" cette "suggestion" du cardinal de Paris, André Vingt-Trois, qu'il a rencontré à ce sujet ainsi que le pasteur Claude Baty, président de la Fédération protestante de France."
Est-ce à dire que l'épiscopat français aurait déjà renoncé à combattre le travail dominical ? Nous ne pouvons le croire et espérons vivement un signal fort de la part de nos évêques. Il ne faut pas renverser la situation. Il ne s'agit pas de permettre aux Français de ne pas travailler le dimanche dans le cas de circonstances exceptionnelles (naissance, mariage) mais bien de tolérer le travail le dimanche que lorsqu'il favorise le Bien Commun et ce de manière exceptionnelle.
C'est ce que vient de déclarer Mgr Dufour :
"D’abord, il faudrait impérativement que le principe du repos dominical soit réaffirmé pour tous. Et que cela soit formulé et acté dans une loi. Nous serons très vigilants là-dessus. Ensuite, on ne doit pas obliger quelqu’un à travailler ce jour-là. Le dimanche doit rester pour tous un jour de repos. Évidemment, une fois encore, certaines personnes doivent pouvoir travailler le dimanche, l’Église n’est pas jusqu’au-boutiste. Mais chaque dérogation doit être dictée par la nécessité qu’impose le respect du bien commun. Je ne suis pas sûr que ce soit le cas"
Une chose est profondément dégueulasse dans le coup du "travail dominical" : c'est que la tentation est terriblement forte, à tel point que les pauvres gens (qui forment 90 % de la population) seront FORCÉS DE TRAVAILLER le dimanche pour pouvoir vivre. Le "volontariat" est une gigantesque farce : tout le monde sera plus ou moins contraint, non par la force, mais par la nécessité.
En effet, prenons le cas d'une personne salariée au SMIC : si elle travaille 8 heures le dimanche, elle gagnera environ 70 euros supplémentaires pour ce dimanche travaillé.
70 euros par semaine, cela fait 3200 euros au bout de l'année. Quel smicard, touchant 1110 euros nets mensuels, refusera cette possiblité de toucher TROIS MOIS de salaire en plus, en travaillant juste le dimanche ? Qui peut résister à pareille tentation, surtout lorsque la charge de famille présente cela sub ratione boni ?
Et pour celui qui a la vue lointaine, il se dira : 70 euros par semaine en plus, cela fait 3 200 euros de plus par an, soit 32 000 euros de plus par décennie, soit 128 000 euros de plus lorsque je toucherai ma retraite, au bout de 40 ans de travail.
128 000 EUROS !!! C'est une petite maison pour ma retraite, rien qu'en ayant travaillé le dimanche...
Qui peut résister à pareille tentation ???
C'est pourquoi, ce coup du "travail dominical", outre que c'est contraire à la loi divine, c'est en plus dégueulasse : c'est un moyen supplémentaire pour asservir les pauvres. Jamais l'ouvrier n'a été aussi asservi à son outil de travail que maintenant.
Le coup du travail dominical, c'est encore une invention du grand capitalisme libéral, pour hâter l'avènement de l'homo œconomicus.
Et c'est un anti-marxiste primaire qui vous dit cela !!!
Rédigé par : Berg | 27 mai 2009 à 01:34
lamentable "combat" d'arrière garde de nos évêques (cardinaux maintenant), qui pourront se donner bonne conscience.
Nauséeux!
Rédigé par : yako | 27 mai 2009 à 05:45
128000 € en fin de carrière ?
Sûrement pas !
Car les avantages financiers à travailler le dimanche auront disparu rapidement.
Je me souviens d'un entretien d'embauche auprès d'un hypermarché pour un poste de contrôleur de gestion.
On m'a demandé si j'étais prêt à travailler le dimanche.
Devant ma réponse négative, sauf péril pour l'entreprise (inondation, etc.), on m'a demandé combien de dimanches cela représenterait dans l'année !
Rédigé par : MoyenTerme | 27 mai 2009 à 08:48
Immonde!
Rédigé par : Ethos | 27 mai 2009 à 10:04
Mais... sauf rarissimes exceptions, il n'y a pas de mariages le dimanche.
Rédigé par : Yves Daoudal | 27 mai 2009 à 10:36
Dès lors, il conviendra d'être encore plus "moderne" et de divorcer toutes les semaines !
La preuve ets faite que derrière l'angélique religion du "Progrès" avance masquée la plus grande récession sociale de notre histoire au profit de quelques sectaires totalitaires "d'en-haut" comme dirait notre Champion-national-du-lundi-de Pentecôte qui avait déjà requis lui aussi pour son forfait l'assentiment de quelques évêques qui peuvent dès lors aussi penser que le dimanche est un jour comme les autres, en oubliant que dès lors , eux-mêmes n'ont plus de raison d'être.
A moins que ces étranges pasteurs ne raisonnent en terme de "mission accomplie" ?
Rédigé par : Sancenay | 27 mai 2009 à 10:39
Nos évêques ne semblent pas avoir eu l'idée, parmi les "dérogations", de proposer l'assistance, obligatoire pour un catholique, à la messe dominicale? Et il me semble que ces soi disant dérogations (mariage ou naissance) donnent déjà droit à des jours de congés que l'employeur ne peut refuser.. belle avancée pour nos évêques qui se sont vu proposer une "dérogation" présente depuis longtemps dans le code du travail!!!
Rédigé par : CV | 27 mai 2009 à 19:07
Mgr André 23, lamentable, comme d'habitude. Ecoutez-le dans son entretien quotidien sur Radio Notre Dame. Son leitmotiv : "il y a toujours eu des dérogations, alors vous comprenez..." Devant tant de mollassonnerie, la fille lui balance : "finalement Mgr, vous êtes d'accord?" Et lui après un gloussement chafouin : "oh, cela aurait pu être tellement pire!" Rideau.
Rédigé par : Mingdi | 30 mai 2009 à 19:08