L'idéologie "ivégiste"
18 juin 2009
Sabine Faivre et Elisabeth G. Sledziewski livrent à Liberté Politique un article intitulé “Droit” d'avorter : l’humanisme ne se divise pas une réflexion profonde sur ce qu'elles appellent "l'idéologie ivégiste". Elles partent du postulat théorique (mais auquel nul ne croit bien évidemment dans ce salon) selon lequel les partisans du libre choix de l'avortement seraient sincères et emprunts d'humanisme pour mieux mettre en évidence leurs contradictions :
"Nul doute que les "ivégistes" croient sincèrement servir la cause des femmes, et dans la foulée, du progrès de la civilisation. Mais les bonnes intentions ont-elles jamais prouvé ou fondé la rectitude de l'action ? Certains, dont nous sommes, pensent au contraire que cette valeur donnée à l'avortement est antihumaniste dans son principe."
Cet argument est démonté tout au long de l'article tant du point de vue du déni d'humanité que constitue un avortement que du point de vue de l'embryon, personne humaine :
"(...) Nous voyons en effet dans ce choix liquidateur un double déni d'humanité. Celle du sujet, la femme qui avorte, et celle de l'être que ce sujet veut détruire (...) Il y a une inconséquence éthique majeure à présenter la conservation et la destruction de l'enfant conçu comme deux solutions humainement équivalentes (...)
Car si l’on peut imaginer supprimer sans scrupule un être qui, croit-on, n’a pas encore d’individualité corporelle ni psychique, le même acte change totalement de nature si la science nous montre que l’embryon possède une individualité propre, celle de toute personne en devenir, et que cet être est déjà l’acteur de son développement psychique (...)"
La conclusion est pleine d'espérance et cela fait du bien au milieu de cette culture de mort qui nous envahit un peu plus chaque jour :
"L'humanisme ne se divise pas, et la civilisation reviendra finalement du droit d'avorter comme elle est revenue du droit de réduire autrui en esclavage, tenu jadis pour évident par nos maîtres antiques, ou de celui de dénier à d'autres peuples la qualité de civilisés, érigé en principe républicain par nos pères fondateurs. Nous avons l'espoir que les humanistes sincères ouvriront un jour les yeux sur les sophismes de l'idéologie "ivégiste" et cesseront de prendre pour un droit ce qui n'est que le droit du plus fort."
Dans le n° 32 de "Daoudal Hebdo", j'avais donné quelques citations d'un texte d'Elisabeth Sledjiewski datant de 2002.
Elle définissait l'ivégisme comme « l’idéologie qui exalte l’avortement volontaire comme un droit fondamental des femmes et fait de sa conquête législative un enjeu décisif de leur émancipation ». L’ivégisme « voit dans la liberté d’avorter l’emblème de tous les combats contre la "société sexiste ». L’affirmation et le renforcement de ce droit sont pour les “ivégistes” le critère fondamental de légitimité d’un Etat et la preuve de sa capacité à s’ouvrir au progrès et à la modernité.
« Selon la vulgate “ivégiste”, l’exercice du droit à l’avortement volontaire est normalement inscrit dans le destin de toute femme ». Il ne pose aucun problème éthique : au contraire, l’IVG est « une leçon de liberté, de vie, d’humanité »
Cette idéologie « s’est dotée en trente ans d’un argumentaire offensif très virulent » qui réduit les objections éthiques « à une réaction fanatique, obscurantiste et misogyne ».
J'avais découvert ce texte en cherchant qui était Elisabeth Sledjiewski, qui avait écrit une très remarquable lettre ouverte au "Monde" à propos du film Katyn de Wajda. Lettre qui n'a évidemment pas été publiée par "Le Monde" et que j'ai été le seul, à ma connaissance, à reproduire, et qu'on ne trouve sur internet que sur un petit site... polonais:
http://www.beskid.com/View.php?ArticleID=1148
Rédigé par : Yves Daoudal | 18 juin 2009 à 23:52
formidable conclusion !
Il y a aussi une inconséquence éthique majeure à présenter le meurtre du plus faible et de l'innocent comme une valeur humaniste ! Il faut le faire quand même ! Mais ils le font ! Quel incroyable retournement... Demain ces grands Humanistes vous diront que le bien est mal, que le mal est bien... et feront passer le tout comme un développement des "droits de l'homme"...
Rédigé par : Ingomer | 19 juin 2009 à 09:03
permettez-moi de vous rapporter le commentaire que j'ai publié sur Liberté Politique :
" Votre Espérance vous honnore, mais cependant, je ne comprends pas bien cette nécessité de dissimuler la source de ce qui pourrait subvenir aux nécessités très contemporaines du bien commun: " nous n'alléguons auccun dogme, aucun magistère."
J'ose espérer que vous ne considérez tout de même pas que ce ne sont "le dogme et le magsitère" qui pourraient être tenus pour responsables de la "crise" que nous traversons.
Quand bien même d'étranges "responsables "qui ont eu, pour l'un d'entre eux rang de premier Ministre, s'efforceraient de croire que ce sont les deux derniers Papes qui seraient reponsables du développement du Sida en Afrique...
Il me semble plutôt que ce serait justement parce que le monde occidental a choisi aussi délibéremment qu'imprudemment de s'affranchir de la Vérité qui intègre parfaitement l'ordre naturel conçu pour le bien de l'humanité, que nous en arrivons à l'échec patent de toutes les recettes des"experts" en tous genres, qui n'ont objectivement pas vu plus loin que le bout de leur nez."
car la Vérité , c'est précisémment la Vie.
Rédigé par : Sancenay | 19 juin 2009 à 11:22