Recife : la Congrégation pour la doctrine de la foi recadre l'intervention de monseigneur Fisichella
11 juillet 2009
Un document de la Congrégation pour la doctrine de la foi vient d'être publié par Zenit. D'une grande importance, il permet de clarifier la position inchangée de l'Eglise sur l'avortement après le flottement provoqué par la lettre de monseigneur Fisichella, chez de nombreux fidèles. Rappelons-nous les débats qui ont eu lieu même sur votre blog...
Le Vatican a donc jugé nécessaire d'intervenir et on constate qu'il confirme que force est donnée à la loi qui ne s'oppose pas à la miséricorde. Bien au contraire, puisque la loi esrt fixée par l'Eglise... Extraits :
"Diverses lettres sont récemment parvenues au Saint-Siège, notamment de la part de hautes personnalités de la vie politique et ecclésiale, qui nous ont informé de la confusion créée dans plusieurs pays, surtout en Amérique Latine, suite à la manipulation et à l'instrumentalisation d'un article de Mgr Rino Fisichella, président de l'Académie pontificale pour la vie, sur les tristes événements concernant la « petite fille brésilienne ». Cet article, publié dans L'Osservatore Romano le 15 mars 2009, proposait la doctrine de l'Eglise, tout en tenant compte de la situation dramatique de cette enfant qui - comme cela a été révélé par la suite - a été accompagnée avec beaucoup de délicatesse pastorale par l'ancien archevêque de Olinda et Recife, Mgr José Cardoso Sobrinho. A ce sujet, la Congrégation pour la doctrine de la foi rappelle que la doctrine de l'Eglise sur l'avortement provoqué n'a pas changé et ne peut changer (...)
Depuis le premier siècle, l'Église a affirmé la malice morale de tout avortement provoqué. Cet enseignement n'a pas changé. Il demeure invariable. L'avortement direct, c'est-à-dire voulu comme une fin ou comme un moyen, est gravement contraire à la loi morale. (...)
La coopération formelle à un avortement constitue une faute grave. L'Église sanctionne d'une peine canonique d'excommunication ce délit contre la vie humaine. (...)
Le droit inaliénable à la vie de tout individu humain innocent constitue un élément constitutif de la société civile et de sa législation : (...)
En ce qui concerne l'avortement pratiqué dans certaines situations difficiles et complexes, l'enseignement clair et précis du pape Jean-Paul II demeure : « Il est vrai que de nombreuses fois le choix de l'avortement revêt pour la mère un caractère dramatique et douloureux, lorsque la décision de se défaire du fruit de la conception n'est pas prise pour des raisons purement égoïstes et de facilité, mais parce que l'on voudrait sauvegarder des biens importants, comme la santé ou un niveau de vie décent pour les autres membres de la famille. Parfois, on craint pour l'enfant à naître des conditions de vie qui font penser qu'il serait mieux pour lui de ne pas naître. Cependant, ces raisons et d'autres semblables, pour graves et dramatiques qu'elles soient, ne peuvent jamais justifier la suppression délibérée d'un être humain innocent (...)
Quant à la responsabilité des responsables de santé, il faut rappeler les paroles de Jean-Paul II : « Leurs professions en font des gardiens et des serviteurs de la vie humaine. Dans le contexte culturel et social actuel, où la science et l'art médical risquent de faire oublier leur dimension éthique naturelle, ils peuvent être parfois fortement tentés de se transformer en agents de manipulation de la vie ou même en artisans de mort. Face à cette tentation, leur responsabilité est aujourd'hui considérablement accrue ; elle puise son inspiration la plus profonde et trouve son soutien le plus puissant justement dans la dimension éthique des professions de santé, dimension qui leur est intrinsèque et qu'on ne peut négliger, comme le reconnaissait déjà l'antique serment d'Hippocrate, toujours actuel, qui demande à tout médecin de s'engager à respecter absolument la vie humaine et son caractère sacré » (Encyclique Evangelium vitae, n. 89).
Ce n'est pas la lettre de Mgr Fisichella qui est attaquée mais son instrumentalisation et sa manipulation. Sur le fond, ce qui pose problème dans cette fameuse lettre (qui ne justifie pas l'avortement) c'est le procès fait à l'évêque de Recife sur la base d'informations erronées sur ce qu'il a dit et fait. C'est ce qu'il me semble.
Rédigé par : Hubert | 11 juillet 2009 à 20:01