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Le théâtre, école de sainteté ?
C'est quoi la théorie du genre ?

La désinformation de Frédéric Mitterrand décryptée

Jean-Pierre Maugendre a décrypté, dans un article à paraître dans le prochain numéro de Renaissance Catholique, la désinformation à laquelle s'est livrée Frédéric Mitterrand. Extraits :

M "c’est dans l’émission télévisée du 8 octobre que Frédéric Mitterrand, interrogé par Laurence Ferrari, se livre, avec talent, à un feu d’artifice utilisant quasiment toutes les méthodes de manipulation de l’opinion :

  • l’unanimité : «Une vie qui ressemble à la mienne mais aussi à celle de beaucoup d’autres gens» dit-il. Le message est limpide : ce que je décris est banal, partagé par beaucoup de gens, il n’y a vraiment pas lieu de s’en offusquer. L’objectif est que les contradicteurs se sentent isolés car minoritaires.
  • la récupération : «On ne fait pas de la bonne littérature avec de bons sentiments». La sentence, qui se veut définitive, induit l’auditeur à penser que Frédéric Mitterrand est en butte à l’hostilité des pouvoirs établis comme le furent en leur temps Villon, Baudelaire, Musset, Gide… De même, en affirmant qu’«il ne faudrait pas revenir à l’âge de pierre et confondre homosexualité et pédophilie», la récupération historique vise à disqualifier, au nom du progrès, tous ceux qui refusent les deux comportements ou créent un lien entre eux.
  • la contre-vérité non vérifiable : «Vous reconnaissez quelqu’un qui est un boxeur de 40 ans» affirme Frédéric Mitterrand sous la pression de Laurence Ferrari qui veut connaître l’âge des partenaires tarifés du ministre. Certes, mais cette affirmation est-elle conciliable avec les termes de garçon (utilisé 3 fois) et de gosse (1 fois) employés dans le récit ? La journaliste prudente ? complice ? impressionnée ? incompétente ? ne pose pas la question. [...]
  • le transfert d’émotion : «Je suis ému. Je pense à mon honneur, à ma famille, à mes enfants, à ma mère». Il s’agit de faire pitié. La question de Laurence Ferrari aurait pu être : «Pensiez-vous à votre honneur, à votre famille, à vos enfants et à votre mère dans les bordels de Thaïlande» ? Le transfert d’émotion est une figure de dialectique particulièrement efficace, dont l’impact est renforcé par l’image.
  • l’implication : «Que celui qui n’a pas commis ce genre d’erreurs me jette la première pierre… Quel est celui qui n’aurait pas commis ce genre d’erreur au moins une fois dans sa vie ?» Si la référence évangélique –admirable figure de récupération historique assimilant le ministre à la femme adultère à qui le Christ pardonne ses péchés– incite au pardon, le pari est audacieux. Dans quel univers Frédéric Mitterrand vit-il pour croire que tout le monde a eu recours au moins une fois dans sa vie à des relations homosexuelles tarifées ? Cette figure de l’implication est réutilisée dans la suite de l’intervention : «Il (Nicolas Sarkozy) m’a confirmé sa confiance, comme François Fillon». Il s’agit de faire conforter son message par une personne qui fait autorité sur le téléspectateur, en l’occurrence le Président de la République et le Premier ministre.
  • le grossissement : Frédéric Mitterrand dénonce «le torrent de mensonges et d’amalgames». [...] Ce qui devient important, ce ne sont plus les faits mais la prétendue campagne de déstabilisation.

[...] Christophe Barbier, de L’Express, dans la plus pure tradition de la novlangue chère à Orwell, crée le néologisme de “fachosphère” pour désigner les sites Internet non contrôlés par la grosse presse qui diffusent la vidéo du 5 octobre. Dénoncer les propos du ministre c’est se faire complice du fascisme, un des “mythes incapacitants” les plus efficaces de ces dernières décennies. Dans la même veine, le secrétaire général de l’UMP, le franc-maçon Xavier Bertrand, s’empressera de dire que tout cela lui rappelle «les heures les plus sombres de notre histoire». [...]

Plein d’imagination, Frédéric Mitterrand conceptualise une nouvelle figure de dialectique : la victimisation [...] : «Si je m’appelais Tartempion, je ne subirais pas les mêmes indignités». Osons ajouter qu’il ne serait peut-être pas ministre s’il s’appelait Tartempion. [...] Quel que soit l’avenir, chacun pourra relire, le discours de Nicolas Sarkozy le 29 avril 2007 au Palais omnisports de Paris-Bercy : «Je veux tourner la page de Mai 68 une bonne fois pour toutes. Mais il ne faut pas faire semblant… Je propose aux Français de renouer en politique avec la morale.» Tout commentaire serait superflu…"

Commentaires

Hubert

Si FM s'était appelé Tartempion, il aurait subi ce qu'ont subi les Tartempion d'Outreau...

Michel

FM s'est montré un véritable professionnel de la manipulation et de la désinformation : à votre avis, pourquoi le Président l'a-t-il fait nommer ministre de la culture et de la COMMUNICATION ?

JCM

Jean-Pierre Maugendre a oublié le plus beau du discours de Mitterrand : "ceux qui m'accusent confondent leurs fantasmes avec la réalité " (Sic).
Si c'est ça que ses collègues du gouvernement ont trouvé "convaincant" on peut se faire du soucis sur leurs fantasmes et pour nos enfants !!!

ewart

Très brillant et impressionnant décryptage.
Bravo à m.Maugendre.

Maria

Merci pour votre analyse. Le mensonge est l'arme du démon.

ODE

Personnellement je subis de plein fouet une campagne de dénigrement montée de toutes pièces pour rejeter sur moi les fautes de mon chef. Je trouve peu d'aide autour de moi car tout le monde a peur ou veut calmer le jeu. J'aimerais beaucoup pouvoir avoir une tribune publique pour proclamer mon innocence mais on veille à ce que je ne l'aie pas. Ce monsieur a beaucoup de chance. Peut-être pense-t-il que son honneur est sali (?) mais il est du côté des puissants et y trouve des alliés inconditionnels. Moi, je suis de l'autre côté. Et je m'aperçois que les puissants font exactement ce qu'ils veulent de l'opinion. FM, victime? Il a bien de la chance, oui!

cadoudal

le fascisme étant essentiellement issu du socialisme C.BARBIER(pourquoi n'est il pas au figaro) VISAIT HAMON.

Stanislas

vive la morale disait sarkozy,mais laquelle, celle des sodomites et autres voyous qui,font de la fille ainée de l'Eglise la poubelle de tous les vices ?

PRIEUR

Détourner les évangiles à des fins politiques n'est donc pas réservé à Ségolène. Si tous les "non homosexuels" lui jetaient la première pierre il serait enfoui sous une montagne de cailloux plus haute que l'Everest.
Depuis 1968 les homosexuels ont envahi tous les médias et la politique. Ils s'affichent sans pudeur et deviennent la référence dans tous les domaines et finissent par donner mauvaise conscience aux gens "normaux". La défense de ce Mitterand montre bien à quel degré de pouriture est arrivé notre civilisation pour qu'il ose s'exhiber ainsi à la télé pour nous dire "je suis pur et victime de la haine d'autrui" et tous ces ministres et politiques qui viennent le défendre sont encore plus abjects.

Papon

Ce sont les techniques des "avocats" d'aujourd'hui: lorsqu'un margoulin est pris la main dans le sac et que sa cause est indefendable on dechaine sa fureur contre ses accusateurs et on fait passer le malandrin pour une victime; c'est tres courant dans les pretoires.

Pascal G

Bien décortiqué. Toutes les figures de la désinformation, dérivées de l'amalgame.

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