Le traité de Lisbonne, c'est comme les épinards à l'école
03 octobre 2009
A lire cet excellent article du Post qui déplore la construction d'une Europe sans les peuples. Extraits :
"Aujourd’hui, les Irlandais votent pour ou contre le Traité de Lisbonne. Enfin, ils revotent plutôt. Ils avaient « mal voté » la dernière fois, alors on les refait voter. Et s’ils « revotent mal », et bien ils re revoteront plus tard. Et s’il rerevotent mal, et bien…
J’ai lu des réactions avec lesquelles je me sens en phase sur ce sujet. Je ne peux néanmoins pas parler de simulacre de démocratie, puisque les Irlandais, au moins, ils votent. En France, le Président n’a pas jugé bon de demander l’avis de ce blaireau de peuple pour faire passer le Traité de Lisbonne. Ce blaireau de peuple qui avait déjà mal voté en mai 2005…
« Le traité de Lisbonne, c'est comme les épinards à l'école : même quand vous n'en voulez pas comme en France, en Irlande ou au pays-bas, on vous repasse le plat. Et vous finissez finalement par trouver ça bon au bout du compte !
" Si l'Union européenne était un système démocratique – ce qu'elle n'a jamais été et ne sera jamais –, il serait impensable de faire revoter un peuple souverain alors même que celui-ci vient de donner son verdict. Il ne serait pas davantage envisageable de priver de parole les autres peuples Mais les peuples d'Europe ne vivent que dans une parodie de démocratie ; le verdict des urnes, seul sondage d'opinion légitime, a cessé d'être politiquement contraignant. Il faut en prendre acte avec le plus grand sérieux et mesurer ce que les dirigeants européens sont prêts à faire pour que leur projet aboutisse" (...)
En gros, les cons que nous sommes n’ont pas à donner leurs avis : ils sont trop cons pour qu'on le leur demande... Après ce genre de raisonnement, vous voulez rendre l’Europe populaire ? Ben c’est mal barré…"
Article inattaquable qui rencontrerait un écho quasiment unanime dans la population française... qui resterait néanmoins immobile à subir à quelques exceptions près. On peut se plaindre que le peuple est méprisé, il est avant tout maîtrisé, anesthésié, dominé et s'en contente...
Ceci n'est pas sans me rappeler le titre de ce post des Manants du roi : "Pas de meilleurs esclaves que les esclaves consentants".
La faute des peuples est surtout d'être naïfs. Beaucoup croient au mensonge démocratique, et s'imaginent que la politique est réellement le fruit de la loi du nombre.
Or, l'autorité vient de Dieu, pas du peuple... La souveraineté populaire est une hérésie (abbé Maignen), mais une hérésie flatteuse, car elle donne l'illusion que tout un chacun peut influencer le destin de son pays... alors que ce n'est pas de notre compétence.
Non pas que nous soyons trop... bêtes, pour cela, mais parce que c'est contraire à l'ordre naturel des choses, qui est le principe de subsidiarité: l'Etat s'occupe de son domaine, le citoyen du sien (commune, métier).
Aujourd'hui, on fait la cuisante expérience que la démocratie libérale ne permet pas le bien commun. Encore un petit effort, l'on renoncera à tous ses pièges, et l'on reviendra à la raison.
Rédigé par : lulo | 03 octobre 2009 à 19:59
Il faut lire et relire le "discours de la servitude volontaire" de La Boétie, (pas la rue où siège l'UMP, l'auteur du XVIe siècle)
http://fr.wikipedia.org/wiki/Discours_de_la_servitude_volontaire
Rédigé par : Philippe Edmond | 03 octobre 2009 à 21:54
Aucun article ne semble citer le probablement très faible taux de participation au référendum irlandais.
Si 2 électeurs sur 3 votent oui, mais si un électeur sur 2 n'a pas voté, cela ne fait que 1 irlandais sur 3 qui a voté oui.
Rédigé par : Serge Danjou | 04 octobre 2009 à 09:19
Au moins savons-nous maintenant qu'il n'existe vraiment aucune raison de voter, la democratie representative avait dejà montré le mepris qu'elle eprouvait pour le peuple souverain.
Rédigé par : Papon | 04 octobre 2009 à 09:25
Une belle leçon cependant à tirer des propos de Declan GANLEY, le fondateur de LIBERTAS, le parti européen auquel avait adhéré le MPF de P de Villiers (en substance) : si nous ne nous étions pas battu et n'avions pas obtenu un Non, l'UE n'aurait pas accordé à l'Irlande les garanties obtenues, qui ont fait voter Oui aux Irlandais. Nous nous battrons pour leur maintien.
Si SARKOZY ne s'était pas couché, en trahissant ses promesses et ses électeurs, par la ratification au Parlement, sans obtenir quoi que ce soit de l'UE, les choses eurent pu être différentes.
Car rien n'est encore établi, la crise économique à venir, celle de la faillite des Etats, fera exploser l'Euro : les critères de convergence sont déjà morts. Donc, sous l'angle européen, P de V a eu tort de rentrer ainsi dans le rang.
Le NON français, trahi depuis par sa classe politique, a fait prendre date : ce combat n'est pas terminé.
Rédigé par : PG | 04 octobre 2009 à 09:45
Même si nous vivons un moment de tristesse et d'angoisse pour le futur (la dictature bien pensante est à l'oeuvre) d'accord avec PG : rien n'est terminé. Il n'est que voir la sur-évaluaton de l'euro e ses effets désastreux sur la politique industrielle et la montée du chômage.
Rédigé par : Antoine | 04 octobre 2009 à 21:35
@ Serge Danjou
Taux de participation 2008 : 53,13%.
Taux de participation 2009 : 59%.
Nombres de voix pour le oui/pour le non : 2008, 752.451 / 862.415 ;
2009, 1.214.268 / 594.606
Rédigé par : exilé | 05 octobre 2009 à 15:44
N'aurait-il pas été logique qu'il y ait, le même jour, un vote dans tous les pays européens? L'ennui c'est que dans certains pays le vote par référendum est possible, dans d'autres non. Dommage. Il aurait peut-être fallu y penser avant? On ne saurait penser à tout ...
Rédigé par : CB | 05 octobre 2009 à 20:28