L'encyclique vue par Mgr Schooyans
30 octobre 2009
La salle académique de l'Ulg (350 places) n'a pas suffit à accueillir le 19 octobre le public réuni par l'Union des Etudiants Catholiques de Liège et le Groupe "Ethique sociale" pour un colloque sur l'encyclique Caritas in Veritate. Il a fallu aussi ouvrir une seconde salle, avec liaison vidéo, pour accueillir la foule qui se pressait autour du Premier Ministre belge Herman Van Rompuy, du Vice-Président de la Chambre des Députés italiens Rocco Buttiglione et de Monseigneur Michel Schooyans. Extrait de l'intervention de ce dernier :
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Benoît XVI prend d’abord acte du déclin des idéologies qui ont dominé au cours du XXème siècle. Ce déclin donne cependant souvent lieu à l’essor d’une nouvelle forme d’idéologie dont les racines remontent au scientisme positiviste. De même que pour celui-ci la Science allait répondre à toutes les questions concernant l’homme et sa destinée, de même aujourd’hui beaucoup estiment que les progrès de la technique en général et des techniques particulières vont permettre à l’homme de résoudre tous les problèmes qui se posent à lui. On pense ici, d’abord, à la maîtrise de la vie, à l’eugénisme, à la gestion de la mort, etc.
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On pense également aux nouvelles relations de l’homme à la nature, c’est-à-dire au milieu ambiant. On sait que dans ses premières manifestations, le courant écologique en appelait à la responsabilité de tous pour éviter le gaspillage des matières premières, l’émission de gaz toxiques, l’extinction des espèces menacées, etc. Dans certaines de ses expressions actuelles, le courant écologiste se diffracte en deux tendances préoccupantes. D’une part, on observe un courant tendant à reconnaître aux chercheurs biomédicaux le droit d’intervenir sur l’être humain sans trop se soucier des conséquences que ces interventions pourraient comporter à court et à long terme. D’autre part, un autre courant considère que l’homme devrait se soumettre à la Terre-Mère, Gaïa, au motif qu’il ne serait qu’un produit parmi d’autres d’une évolution purement matérielle.
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Parmi les nouveaux problèmes apparaît également celui du respect de l’identité culturelle des sociétés humaines. Dans beaucoup de pays, cette identité est fréquemment menacée par certains effets pervers de la globalisation, dans les dimensions politique et économique de celle-ci. Ce nivellement culturel est encore favorisé par un usage parfois abusif des techniques nouvelles de communication.
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L’encyclique aborde encore un problème sur lequel peu de moralistes et de bioéthiciens se sont penchés jusqu’à présent. Il s’agit de la question du vieillissement de la population. Un problème qui affecte tous les pays d’Europe, mais qui commence à affecter aussi les autres pays du monde. Dans un tiers de ces pays, la fécondité a tellement baissé que la population ne s’y renouvelle plus.
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Un autre point fort de l’encyclique souligne que, dans une entreprise, la recherche du bien-être social est conciliable avec la recherche du profit. Les échanges et le profit, pour légitimes qu’ils soient, ne suffisent pas à honorer les justes exigences de la morale sociale. D’où la place à faire, dans les rapports sociaux, à la logique du don, sur laquelle le Pape insiste longuement.
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Très remarquée également est l’insistance du Pape sur les petites entreprises bénéficiant de micro-crédits. Le Saint-Père encourage par là de nombreux projets réalisés dans les pays en développement, confirmés par l’expérience, et encouragées par des économistes de réputation mondiale."
C'était vraiment très bien.
Nous avons eu la chance d'être présents ce jour là!!
Merci Mgr!
Rédigé par : Anne-Chantal | 30 octobre 2009 à 14:57
Il est opportun de souligner l'audace de notre premier ministre.
Je me demande quel est le seul autre pays dans le monde dont le premier homme politique (le premier ministre en Belgique) commente une encyclique du pape.
Ce cercle mérite d'être soutenu
Bernie
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Rédigé par : Bernie | 30 octobre 2009 à 15:17