"Rome et Ecône : quelles discussions ?"
04 octobre 2009
L'article de Christophe Geffroy dans la Nef de ce mois est particulièrement intéressant et fouillé. Comme tout travail de cette envergure et si bien documenté, il convient de le lire en intégralité pour ne pas travestir un fil conducteur complexe et travaillé.
S'il y avait un bémol à porter à l'article de Geffroy, il porterait sur la conclusion pourtant empreinte de beaucoup de charité pour la FSSPX : s'il est inconstestable qu'il y a du "laxisme en matière doctrinale depuis le Concile", celui-ci n'est ni formalisé ni devenu un cheval de bataille étant plutôt du à l'ignorance et à la sécularisation. Mais surtout, les errances des uns n'atténuent ni n'absolvent celles des autres; ce qu'une lecture rapide pourrait laissait croire. Le laxisme décrit doit être corrigé mais il ne semble pas opportun d'établir un parallèle avec une position affirmée et défendue par la FSSPX.
Une chose est cependant certaine : les excommunications levées, la problématique de la FSSPX s'est déplacée du champ de la discipline sur le terrain de la Doctrine selon la volonté du Saint-Père. Cela signifie qu'elle se traite au niveau le plus haut pour l'Eglise, celui des questions de foi. Et à ce niveau-là, les enjeux ne sont plus du tout les mêmes : il n'y a que deux issues possibles.
Notre rôle de laïc est sans doute de respecter un silence certain - ce qui n'empêche pas de se documenter avec un tel article par exemple - et de prendre au vol ces événements annoncés et l'unité de l'Eglise comme d'autant d'intentions de prière en ce mois du Rosaire.
Pourriez-vous détailler ce que vous entendez dans le paragraphe suivant, s'il vous plait ? :
"s'il est inconstestable qu'il y a du "laxisme en matière doctrinale depuis le Concile", celui-ci n'est ni formalisé ni devenu un cheval de bataille étant plutôt du à l'ignorance et à la sécularisation. Mais surtout, les errances des uns n'atténuent ni n'absolvent celles des autres. Le laxisme décrit doit être corrigé mais il ne semble pas opportun d'établir un parralèle avec une position affirmée et défendue par la FSSPX."
[Bien volontiers, cela permettra sans doute de ne pas prendre ma maladresse certaine pour ce qu'elle n'est pas.
La problématique de la FSSPX n'est pas comparable à mes yeux au "laxisme" décrié à juste titre par Geffroy et illustré par un de mes posts ci-dessus. Les questions sont différentes, même si l'on pourrait trouver un point commun qui serait des divergences doctrinales (mettons là tous les conditionnels d'usage et l'extrême prudence qui s'imposent) : la FSSPX défend des points de vue doctrinaux sur lesquels Rome l'a invitée à discuter tandis les responsables du "laxisme post-conciliaire" sont plus dans l'ignorance de cette doctrine, voire dans le rejet volontaire ou pas d'une partie de cette doctrine, mais surtout ne défendent pas des points de vue doctrinaux avec arguments, raisonnements, et études (ce que par ailleurs, on pourrait regretter : il est toujours plus constructif de discuter avec des gens qui réflechissent et démontrent).
Voilà pourquoi, prioritairement, je ne trouve pas opportun d'établir un parallèle entre la FSSPX et les responsables et pratiquants du "laxisme post-conciliaire", surtout que, secondairement, on pourrait comprendre que les torts partagés absolvent tout le monde, comme un vulgaire 50-50. Sans aucun doute, telle n'est pas la pensée de Geffroy. Mais une première lecture rapide peut laisser cette impression.
Enfin, on constate quand même dans l'actualité de l'Eglise que le Pape prend en ce moment le dossier de la FSSPX, mais il a toujours eu à coeur depuis fort longtemps de rappeler la doctrine à tous (c'était son travail pendant 25 ans) et connaît très bien les errances du "laxisme post-conciliaire". Regardons le nombre de dossiers traités dans ce sens depuis bien longtemps et souvent par lui-même (sur celui de la LCWR - post ci-dessus - , le Pape, alors cardinal, est dessus depuis 2001...).
Voilà le sens de mes propos : un léger bémol sur ce parallèle. Certes, j'ai choisi le mot "errances" pour les deux, voulant refléter par là l'esprit de la conclusion de Geffroy, au moins dans le sens où je l'ai comprise.
Merci de cette question qui permet une mise au point certainement utile.
N'hésitez pas à me contacter par mail.
Lahire]
Rédigé par : Busi | 04 octobre 2009 à 14:17
@ Lahire
Excellent commentaire de votre part de l'article très ''juste-milieu''de la Nef, car il renvoie effectivement dos à dos et met sur le même plan les attitudes non catholiques et hérétiques qui se sont abusivement réclamées du Concile et la raideur souvent maladroite de la Fraternité ST Pie X. Or l'hérésie moderniste est nettement plus grave que l'indiscipline.
Rédigé par : PG | 04 octobre 2009 à 15:19
Merci pour ces éclaircissements.
Rédigé par : Busi | 04 octobre 2009 à 16:31
Silence, écoute et prières. A ce propos la guéguerre rallumée sans cesse sur le forum catholique devrait cesser.
Rédigé par : PRIEUR | 04 octobre 2009 à 17:51
L'unité retrouvée, ce ne sera pas un miracle mais une grâce, un très grande grâce pour l'Eglise missionaire et pour les catholiques à qui les plus grands efforts vont être demandés pour cette unité, une fois les points de doctrine "remis" en place.
Je ne doute pas, en tant que simple fidèle laïc, que nous aurons une bonne nouvelle venant de Rome.
Ethos
Rédigé par : Ethos | 04 octobre 2009 à 19:19
il reste un fait bien têtu:
un vilain jour il s' est trouvé des clercs pour dire que la messe dite avant Vatican II devait être supprimée
qu'elle devait disparaître de l' Eglise
que Vatican II était plus important que Nicée
il fallait comprendre que les catholiques d' avant ce fameux et excellent Concile étaient moins bien formés et disposaient de sacrements de moindre qualité que ceux qui bénéficiaient des nouveautés de 1965.
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Rédigé par : 9thermidor | 04 octobre 2009 à 20:15