Copenhague et malthusianisme : à lire sur e-deo. Alors que les esprits s'échauffent sur le prochain sommet de Copenhague et que nous sommes abreuvés de discours, déclarations et dossiers en tout genre, il convient de revenir au calme et de se tourner une fois encore vers le seul enseignement qui tienne, celui de l'Église.
En effet, il n'apparaît pas dans ces documents émanant souvent de catholiques, une pensée suffisamment profonde permettant une action publique ou politique conforme au passage clé de caritas in veritate cité ci-dessous. Souvent, ces papiers manquent de prudence qui guide pourtant les déclarations de Benoît XVI sur cette question du climat : on ne lit rien de bien consistant en provenance de la CEF par exemple, on parcourt des sites trop superficiels, on évite ceux des donneurs de leçons et des maîtres à penser qui ne reconnaissent que leurs idées, on découvre ailleurs des recettes toutes faites appuyées sur des articles de Libération ou encore là-bas on ne s'émeut pas de la proposition de partager le "coming out" de catholiques fraîchement convertis à l'écologisme, etc. On regrette de n'avoir rien trouvé d'innovant consécutivement à caritas in veritate sur l'écologie humaine et le respect de la vie qui doivent être antérieurs à toute autre écologie, comme le martelle le Saint-Père.
Alors sans détour et sans interprétation, on peut se replier sur la dernière encyclique, affirmer que l'essentiel et l'urgent s'y trouvent et y chercher des axes d'actions concrètes et réalisables sur son point déterminant, la "tenue morale de la société dans son ensemble" :
"L’Église a une responsabilité envers la création et doit la faire valoir publiquement aussi. Ce faisant, elle doit préserver non seulement la terre, l’eau et l’air comme dons de la création appartenant à tous, elle doit surtout protéger l’homme de sa propre destruction. Une sorte d’écologie de l’homme, comprise de manière juste, est nécessaire. La dégradation de l’environnement est en effet étroitement liée à la culture qui façonne la communauté humaine: quand l’« écologie humaine » [124] est respectée dans la société, l’écologie proprement dite en tire aussi avantage. De même que les vertus humaines sont connexes, si bien que l’affaiblissement de l’une met en danger les autres, ainsi le système écologique s’appuie sur le respect d’un projet qui concerne aussi bien la saine coexistence dans la société que le bon rapport avec la nature.
Pour préserver la nature, il n’est pas suffisant d’intervenir au moyen d’incitations ou de mesures économiques dissuasives, une éducation appropriée n’y suffit pas non plus. Ce sont là des outils importants, mais le point déterminant est la tenue morale de la société dans son ensemble. Si le droit à la vie et à la mort naturelle n’est pas respecté, si la conception, la gestation et la naissance de l’homme sont rendues artificielles, si des embryons humains sont sacrifiés pour la recherche, la conscience commune finit par perdre le concept d’écologie humaine et, avec lui, celui d’écologie environnementale. Exiger des nouvelles générations le respect du milieu naturel devient une contradiction, quand l’éducation et les lois ne les aident pas à se respecter elles-mêmes.
Le livre de la nature est unique et indivisible, qu’il s’agisse de l’environnement comme de la vie, de la sexualité, du mariage, de la famille, des relations sociales, en un mot du développement humain intégral. Les devoirs que nous avons vis-à-vis de l’environnement sont liés aux devoirs que nous avons envers la personne considérée en elle-même et dans sa relation avec les autres. On ne peut exiger les uns et piétiner les autres. C’est là une grave antinomie de la mentalité et de la praxis actuelle qui avilit la personne, bouleverse l’environnement et détériore la société".