Chronique judiciaire
19 janvier 2010
Lu dans Les 4 Vérités :
"Je n’ai pris connaissance que récemment du jugement de Cheb Mami, en date du 2 juillet dernier. Mais j’aurais regretté de ne pas connaître ce morceau d’anthologie de la justice française en pleine décrépitude ! Cheb Mami, chanteur de raï, d’origine algérienne, était accusé par son ex-compagne d’avoir tenté de lui faire subir un avortement de force (après l’avoir séquestrée et droguée). Autant que l’on sache, les faits eux-mêmes ne sont pas contestés. Mais, manifestement, il y a une justice pour les citoyens lambda et une autre pour la « super-classe » (n’est-ce pas Roman Polanski ?).
L’avocate de la plaignante réclamait que les faits considérés soient jugés devant une cour d’assises, comme il est normal pour un viol aggravé de tortures et de barbarie. Mais la juge d’instruction (une certaine Mme Herlaut) a rejeté cette requête, imposant un jugement devant le tribunal correctionnel, au motif sidérant qu’il y avait bien eu pénétration, mais pas «de nature sexuelle». J’imagine que cette subtile nuance a dû combler d’aise la plaignante ! Mais la juge Herlaut atteint des sommets dans la conclusion de son ordonnance d’accusation : «Les éléments constitutifs de l’infraction de viol aggravé ne sont pas réunis, l’infraction visant d’ailleurs à faire cesser l’état de vulnérabilité de la victime.» On se pince pour être sûr de bien comprendre : cet avortement forcé avait pour objectif de soulager la victime, selon cette brave juge. Jusqu’où ira-t-on dans le délire judiciaire ? Résultat des courses : pour des actes, qui auraient pu lui valoir la perpétuité s’il avait été jugé, comme il aurait été normal, devant des assises pour viol aggravé, Cheb Mami n’encourait devant le tribunal correctionnel que dix ans de réclusion… et n’a été condamné qu’à 5, dont nous pouvons être assurés qu’il ne fera pas la moitié !"
c'est cauchemardesque ! Habituellement quand il y a pénétration forcée des organes génitaux par quelque objet que ce soit, c'est bien considéré comme un viol !
Rédigé par : Octavius | 19 janvier 2010 à 19:37
Eh bien, il reste une solution à la plaignante : aller devant la Cour d'Appel. Certes, déjà très encombrée, mais il faut que la justice passe !
Et s'il le faut, devant la Cour de Cassation.
Puis devant la Cour européenne des droits de l'homme...
C'est malheureux et triste, mais elle doit aller jusqu'au bout. En n'hésitant pas à convoquer, chaque fois la presse.
ça devrait finir par ce savoir, que c'est un sale bonhomme, ce Cheb. C'est comme Joey Starr : il a bien fini par aller faire un petit séjour à Fleury Mérogis.
Rédigé par : Sixtine | 19 janvier 2010 à 21:04
les juges ne sont pas là pour appliquer la loi, mais leur conception de la « justice », en particulier une certaine catégorie de juges généralement syndiqués à gauche.
« Dieu nous préserve de la justice des parlements »
Rédigé par : SD | 19 janvier 2010 à 21:05
Mon Dieu...
C'est non seulement Cheb Mami qui doit faire un long, un très long séjour derrière les barreaux, mais encore cette juge qui se fait sa complice et dégrade sa fonction...
Et nos journalistes et nos politiques osent parler de la corruption d'une certaine partie de la noblesse sous l'Ancien Régime ?
Mais on va finir par croire qu'ils étaient enfants de choeur en ce temps-là...
Rédigé par : Christine | 19 janvier 2010 à 22:16
N'importe quoi...un arrêt de la Chambre Criminelle a bien qualifié l'insertion d'un manche de pioche recouvert d'un préservatif dans l'anus d'une personne de viol ! Et ici non !
Rédigé par : JB | 19 janvier 2010 à 23:28
La correctionalisation des viols est chos courante dans la magistrature. Les juges d'instruction n'ont guère envie d'encombrer les cours d'assise. De plus, la sollennité de la procédure expose fortement les parties (au sens juridictionnel, s'entend).
On préfère éviter un débat de société "génant".
Il faut aussi noter que les juridictions se féminisent à grand pas (80% des élèves de l'ENM!). Ces dames sont formées selon l'idéologie dominante et, une bonne part, ont sans doute commis l'irréparable pour ne pas "bloquer leur carrière".
Rédigé par : PEB | 20 janvier 2010 à 07:48
Aujourd'hui un juge se croit tout puissant: il y a quelques années, une dame, juge au palais de "justice" d'Angers a decidé, pour complaire à un coquin de ses amis, que mon titre de propriété, bien que passé devant notaire, n'etait q'un acte sous seing privé !
Rédigé par : Papon | 20 janvier 2010 à 09:39