Pie XII, c'est surtout... (1)
20 janvier 2010
un "héritage précieux" à découvrir et dont il faut continuer à tirer un grand profit.
Comment ne pas rejoindre Benoît XVI quand il prononçait ce discours en novembre 2008 :
"Ces dernières années, quand on parlait de Pie XII, l'attention se concentrait de manière excessive sur une seule problématique, traitée qui plus est de manière généralement unilatérale. Toute autre considération mise à part, cela a empêché une approche adaptée de cette haute figure historique et théologique qu'est le Pape Pie XII.
L'ensemble de l'activité imposante réalisée par ce Pape et, de manière toute particulière, son magistère sur lequel vous vous êtes penchés ces derniers jours, sont une preuve éloquente de ce que je viens d'affirmer. Son magistère se caractérise en effet par sa vaste et bénéfique étendue, ainsi que par sa qualité exceptionnelle, si bien que l'on peut dire qu'il constitue un héritage précieux dont l'Église a tiré un grand profit et continue de le faire.
J'ai parlé d'une "vaste et bénéfique étendue" de ce magistère. Qu'il suffise de rappeler à cet égard les encycliques et les très nombreux discours et radiomessages contenus dans les vingt volumes de ses "Insegnamenti". Il a publié plus de quarante encycliques (...)
Dans ce contexte de grande ampleur Pie XII a traité des différentes catégories de personnes qui, par la volonté du Seigneur, font partie de l'Église, même s'ils ont des vocations et des devoirs différents: les prêtres, les religieux et les laïcs (...)
dans l'encyclique "Miranda prorsus", le Pape s'arrêta sur la grande importance des moyens modernes de communication, qui, de manière toujours plus incisive, influençaient toujours davantage l'opinion publique. C'est justement pour cela que le Souverain Pontife, qui valorisa au maximum l'invention nouvelle de la radio, soulignait le devoir des journalistes de donner des informations véridiques et respectueuses des règles morales.
Pie XII porta son attention également sur les sciences et les extraordinaires progrès qu'elles accomplissent. Même s'il admirait les avancées réalisées dans ces domaines, le Pape ne manquait pas de mettre en garde contre les risques qu'une recherche inattentive aux valeurs morales pouvait comporter (...)
Comment ne pas ensuite rappeler les longs discours inspirés concernant la réorganisation de la société civile, nationale et internationale, pour laquelle il indiquait comme fondement indispensable la justice, véritable présupposé à une coexistence pacifique entre les peuples: "opus iustitiae pax!". L'enseignement mariologique de Pie XII mérite également une mention spéciale : il atteint son sommet dans la proclamation du dogme de l'Assomption de la Très Sainte Vierge Marie, par laquelle le Saint-Père entendait souligner la dimension eschatologique de notre existence tout en exaltant la dignité de la femme.
Que dire de la qualité de l'enseignement de Pie XII? Il se refusait à l'improvisation: il écrivait avec le plus grand soin tous ses discours, soupesant chaque phrase et chaque mot avant de les prononcer en public (...)
Par sa nature et son tempérament Pie XII était un homme pondéré et réaliste, étranger à tout optimisme facile, mais il se gardait également du danger de ce pessimisme qui ne convient pas à un croyant. Il détestait les polémiques stériles et était profondément méfiant envers le fanatisme et le sentimentalisme.
Ces attitudes intérieures donnent toute leur force à la valeur et à la profondeur, ainsi qu'à la fiabilité de son enseignement ; elles expliquent l'adhésion confiante à celui-ci non seulement de la part des fidèles, mais également de nombreuses personnes n'appartenant pas à l'Église (...)
Tous reconnaissent à Pie XII une intelligence hors du commun, une mémoire infaillible, une grande facilité pour les langues étrangères et une remarquable sensibilité. On a dit de lui qu'il était un diplomate accompli, un éminent juriste, un excellent théologien.
Tout cela est vrai, mais cela n'explique pas tout. Il y avait aussi en lui l'effort continu et la ferme volonté de se donner à Dieu sans s'épargner et sans considération pour sa santé fragile. Cela fut le vrai moteur de son comportement: tout naissait de l'amour pour le Seigneur Jésus Christ, et de l'amour pour l'Église et pour l'humanité (...)
Cinquante ans se sont écoulés depuis sa mort, mais son magistère fécond et éclectique reste toujours pour les chrétiens d'aujourd'hui d'une valeur inestimable. L'Église, Corps Mystique du Christ, est certainement un organisme vivant et vital, qui n'est pas figé sur ce qu'elle était il y a cinquante ans. Mais son développement se fait dans la cohérence. Aussi l'héritage du magistère de Pie XII a-t-il été recueilli par le Concile Vatican II et proposé à nouveau aux générations chrétiennes successives. On sait que, dans les interventions orales et écrites présentés par les Pères du Concile Vatican II, on trouve plus de mille références au magistère de Pie XII (...)
Nous pouvons donc dire que, dans la personne du Souverain Pontife Pie XII, le Seigneur a fait à son Église un don exceptionnel, pour lequel nous devons tous Lui être reconnaissants".
Selon une dépêche de l'AFP, Bernard-Henri Lévy a pris la défense de Pie XII et de Benoit XVI:
http://www.la-croix.com/afp.static/pages/100120172412.vuxf0i0n.htm
Rédigé par : Germain | 20 janvier 2010 à 20:19