Pour tempérer les hommages envers Philippe Séguin
12 janvier 2010
Lu dans Minute :
"Au milieu des années 1980, toute alliance, même limitée, entre le Front national et l’UDF et le RPR n’était pas absolument inenvisageable. De Charles Pasqua à Bernard Pons en passant par Claude Labbé, beaucoup pensent qu’il faudrait trouver un modus vivendi avec le FN. Philippe Séguin va, parmi d’autres, tout faire pour le rendre impossible. Interrogé par «L’Express» le 15 février 1985 pour savoir s’il prendrait «le risque de faire passer un candidat socialiste plutôt que faire alliance avec le Front national», Philippe Séguin répond: «Oui. A la limite.»
Sentant le danger venir, «Minute» sonne le tocsin deux semaines plus tard. Nous sommes à un an des élections législatives qui vont balayer la gauche. Titre: «Les taupes de Mitterrand dans l’opposition.» Dans la ligne de mire de notre journal: Philippe Séguin. [...] La thèse développée par «Minute» sera confirmée sur pratiquement toute la ligne. Hélas. Pour se maintenir au pouvoir, Mitterrand doit casser l’opposition en deux, «c’est-à-dire rendre impossible toute alliance électorale ou plateforme commune de gouvernement entre les trois composantes: RPR, UDF et Front national». Pour mener à bien son projet, Mitterrand peut s’appuyer sur ceux que « Minute » appelle «les collabos de l’opposition». Parmi ces « collabos » figure évidemment Philippe Séguin. Patrick Buisson explique pourquoi celui-ci, bien que membre du RPR, est resté un homme de gauche. Il a milité dans les rangs de l’Unef. Il a été un partisan de la paix à tout prix en Algérie. Il a été journaliste au «Provençal» de Gaston Defferre, figure emblématique de la gauche française. A l’ENA, il a été membre de la promotion Robespierre où il est devenu l’ami de Jacques Attali. Maintenant qu’il appartient au principal parti d’opposition à François Mitterrand, il continue de professer des idées assez singulières. [...] Parmi ses idoles: Robert Badinter, le garde des Sceaux de François Mitterrand à l’origine de l’abolition de la peine de mort votée par Philippe Séguin, qui en a réclamé lui-même la suppression à l’Assemblée, à la demande… de Badinter. Séguin s’en souviendra, un brin nostalgique: «Il m’a offert une photo où nous sommes tous les deux en train de discuter à la sortie de l’hémicycle, le soir où l’on a aboli la peine de mort. Il a écrit: “A mon ami Philippe Séguin, en souvenir du plus beau soir de la gauche judiciaire.”» Avec de tels hom mes de droite, la politique n’a plus besoin de socialistes.
Cette ligne sera toujours celle de Philippe Séguin. Le 29 novembre 1987, alors qu’il est ministre des Affaires sociales et de l’Emploi dans le gouvernement Chirac, il est l’invité de l’émission « La 5 face à la France ». Une institutrice, Valérie Thiebaut, l’interpelle en lui reprochant de ne plus soutenir suffisamment SOS Racisme et d’avoir déclaré, dans le but de récupérer les voix du Front national, que «Harlem Désir est un allié objectif de Monsieur Le Pen et que SOS Racisme est une vaste organisation politique». Réplique de l’intéressé: «La dernière fois que Monsieur Le Pen s’est exprimé sur mon compte, ça va vous rassurer, il a dit: “Monsieur Séguin est un homme avec un gros derrière et une petite tête.“ C’est vous dire le degré d’aménité de nos rapports. La vérité est ailleurs. La vérité est que je crois tellement à la cause de l’antiracisme, à la lutte de la cause antiraciste que j’ai peur qu’elle soit affaiblie du fait de la récupération par un bord politique.» La cause de l’antiracisme ! Le poison inoculé à partir des années 1980 par la gauche dans le débat politique pour tétaniser la droite et dont nous supportons aujourd’hui les fruits amers. En 1998, le Front national triomphe aux élections régionales et cantonales. Avec les élus locaux du RPR et de l’UDF, les négociations vont bon train pour obtenir des désistements réciproques. L’ancien secrétaire général du RPR, Jean-François Mancel, mène le bal dans le département de l’Oise. Sur ordre de Philippe Séguin, alors président du RPR, il est exclu de celui-ci! Tout, même la défaite, plutôt que le FN. Depuis le milieu des années 1980, l’aversion de Philippe Séguin envers le mouvement de Jean-Marie Le Pen fut constante. Et il le démontrera encore en 2002. Alors que Jacques Chirac refuse de dé battre avec son adversaire du se cond tour, Séguin lui apporte son soutien: «S’il y a un débat, ce sera ignoble.» Et l’hommage que lui a rendu Jean-Marie Le Pen, c’est quoi? Couillon?"
Addendum : un lecteur fait remarquer que Philippe Séguin est l'un des 8 députés RPR à avoir voté la loi Aubry du 4 juillet 2001 faisant passer de 10 à 12 semaines le délai pour avorter.
Il serait plus intéréssant de noter que Seguin est l'un des 8 députés RPR à avoir voté la loi Aubry légalisant l'avortement jusqu'à la 12ème semaine et autorisant la publicité en faveur de l'avortement...
Rédigé par : Yves | 12 janvier 2010 à 10:19
C'est bien évident que Philippe Séguin a toujours été un adversaire du FN . JMLP raconte n'importe quoi dans son communiqué. Du reste, avait-il besoin de faire cette déclaration? Quant au patriote qui était opposé à Maastricht...depuis il n'a jamais parlé très fort contre
l'Europe anti-France et anti-Patrie.
Rédigé par : jano | 12 janvier 2010 à 10:29
Ce qui était le plus dur à regarder lors de la retransmission de ses obsèques sur A 2 c'est de voir tous ces politiques qui recevaient le corps du Christ... et qui participent à la décomposition de notre France.
Beaucoup votent des lois contraires aux lois du Seigneur... y compris celles de l'avortement et de toutes les lois contre la vraie famille !!!!
Quel scandale !!!
Rédigé par : mg | 12 janvier 2010 à 11:15
Ph. Séguin n'a jamais été premier ministre ou président. Pour quelqu'un qui pouvait aspirer "aux plus hautes fonctions de l'État" (comme on dit depuis une semaine), c'est un échec. Il y a une certaine logique à brader ses principes pour réussir, mais si c'est pour échouer, à quoi bon ? François Bayrou ferait bien d'y penser.
Rédigé par : RL | 12 janvier 2010 à 11:20
Un jour, Séguin réclame la nationalisation de la Lyonnaise et de la Générale des Eaux, ce que la gauche n’avait pas fait en 1981 ; un autre jour, il nie tout lien entre immigration et délinquance. A propos de Jospin, il déclare qu’un Pemier ministre n’est jamais aussi libre que sous une cohabitation.
En 1996, il se déclare en faveur de l’octroi du statut d’Anciens Combattants aux bandes communistes des Brigades internationales.
Mais surtout, il vocifère contre ses "amis" : « J’ai toujours été contre la droite... les vrais critères sont ailleurs : vérité, pragmatisme, courage »... « Revenus au pouvoir, il faudra faire une grande part de ce que les socialistes se remettent à faire en économie »... « Si le RPR s’alliait avec le FN, je le quitterais immédiatement »... « La gauche est une culture que la droite n’accepte pas, sans toujours pouvoir prétendre en représenter une autre ».
En novembre 1995, il soutient le candidat de Chevènement contre le FN.
A Philippe de Villiers qui demande une commission d’enquête sur les relations financières entre Pelat et Mitterrand révélées par le rapport du juge Jean-Pierre il oppose une fin de non-recevoir.
En novembre 1998, il s’oppose à Christine Boutin sur le PACS.
http://www.francecourtoise.info/?p=760
Rédigé par : David | 12 janvier 2010 à 11:35
Il faut également noter que Philippe Séguin serait l'auteur du discours de Roselyne Bachelot sur le Pacs en 1999, texte sur lequel il s'abstenu :
http://www.rue89.com/2010/01/09/seguin-co-auteur-du-discours-de-bachelot-sur-le-pacs-132979
Rédigé par : Sombreval | 12 janvier 2010 à 11:39
mg : .... et notre président qui a encoré "bien rigolé" comme d'habitude !!!!
Là j'ai eu honte.
Rédigé par : Jenny | 12 janvier 2010 à 11:53
M. Le Pen dit lui-même que M. Séguin "était un adversaire politique LOYAL".
Alors, que voulez-vous démontrer ?
Rédigé par : BELIN | 12 janvier 2010 à 12:07
De toutes façons, si les "grands" médias encensent Philippe SEGUIN, tout est clair. L'homme est de leur bord, celui de l'UMPS.
Rédigé par : Roland-Louis-Marie | 12 janvier 2010 à 12:15
Puisqu'on y est, tout citoyen français devrait avoir droit à des obsèques nationales aux Invalides, avant d'aller reposer au Panthéon.
Rédigé par : Philippe Régniez | 12 janvier 2010 à 12:44
Devant la dépouille d'un mort, il n'y a qu'une chose à faire: s'incliner.
Eût-il été un ennemi.
Rédigé par : Olivier M | 12 janvier 2010 à 13:07
Qui écrivait ça dans Minute en 1985 ? Ah oui, Patrick Buisson, aujourd'hui conseiller spécial de Nicolas Sarkozy...
Rédigé par : Robert | 12 janvier 2010 à 13:10
pour mg ( et les autres :) ):
[...]Celui qui mange et boit sans discernement le corps et le sang du Seigneur, mange et boit son propre jugement[...]
Rédigé par : GanGan | 12 janvier 2010 à 13:24
Qu'il repose en paix...et oublions-le.
Rédigé par : Quéribus | 12 janvier 2010 à 13:36
RIP, et paix aussi aux siens qui sont dans la peine.
Puissent-ils à cette occasion approfondir leur réflexion sur le sens de la Vie et le prix à accorder à celle-ci.
Rédigé par : Sancenay | 12 janvier 2010 à 14:32
Il est mort. Soit. Paix aux morts. Et que savons-nous de sa onzième heure, en eût-il le temps? Nul ne sait, alors Pax!
Certes.
Mais pour sa biographie, désolé pour les pleureuses, ce ne pouvait en aucun cas être un ami de La France et des Français quand on connaît ce qui est rapporté plus haut et que nous vécumes, à l'époque.
Il est mort, certes, mais le mal immense qu'il a fait, lui aussi, demeure encore pour longtemps.
Et lui rendre les honneurs aux Invalides, ceux dus aux chefs d'Etat et grands de l'armée est une honte.
Mais dans l'ordre de l'inversion, qui cela peut-il vraiment surprendre.
Rédigé par : Ethos | 12 janvier 2010 à 15:13
On doit prier pour ses ennemis - Philippe SEGUIN était un jacobin républicain comme CLEMENCEAU : c'est le seul hommage à leur rendre.
Rédigé par : pg | 12 janvier 2010 à 16:46
et pas d'hommages pour daniel BENSAID fondateur de la LCR décédé en meme temps que SEGUIN ? les nationalistes sont plus dignes que tous ces gauchistes qui avaient craché sur la tombe du camarade STIRBOIS
Rédigé par : cadoudal | 12 janvier 2010 à 18:21
enterré "catholiquement" en ayant défendu l'IVG, raison d'excommunication ; cela ne chose personne ; on me dira, encore, "il s'est probablement converti, juste avant" (la crise cardiaque ? ) Espérons-le, pour lui.
Rédigé par : Guillaume-Marie | 12 janvier 2010 à 20:10
j'ai été surpris par l'office religieux aux Invalides. Un ami juif originaire de Tunis m'a affirmé plusieurs fois que sa famille et celle de Seguin se fréquentaient, car étant toutes les deux sépharades. Quand Seguin a-t-il été baptisé pour avoir un office religieux catholique?
Rédigé par : bibonne | 13 janvier 2010 à 09:48