« Pourquoi les disciples de Mahomet jeûnent-ils et les tiens non ? »
17 février 2010
Lu dans Présent :
"« Pourquoi, tandis que les disciples de Jean et ceux des pharisiens pratiquent le jeûne, vos disciples ne jeûnent-ils pas ? » La question de l’Evangile de Marc (II, 18), dont il faut aller relire la réponse par Notre Seigneur, pourrait être ainsi transposée et plagiée par les scribes et les pharisiens d’aujourd’hui : « Pourquoi les disciples de Mahomet jeûnent-ils et les tiens non ? »
Il y a deux réponses possibles, opposées mais non pas contradictoires, à deux niveaux différents :
1. – Parce que, par leur autosécularisation, les chrétiens, à la différence des musulmans, ont laissé leur sel s’affadir autrement dit se laïciser, se relativiser : ils ont notamment succombé à la première tentation de Satan dans le désert, oubliant la réponse de l’Ecriture et du Christ : « L’homme ne vit pas seulement de pain, mais de tout ce qui sort de la bouche de Dieu. » [...]
2. – Parce que, à la différence des musulmans, les chrétiens ont sublimé le jeûne selon la consigne de leur Maître qui est Lui-même l’accomplissement, le fruit de la Loi : « Pour toi, si tu jeûnes, parfume-toi la tête et lave-toi le visage, afin de ne pas laisser voir aux hommes que tu jeûnes, mais seulement à ton Père, qui voit dans le secret, et ton Père te le revaudra. » (Evangile de ce mercredi des Cendres : Mt VI, 16). [...]
C’est aussi ce qui fait que, à la différence des autres religions, le christianisme n’est pas principalement un moralisme, comme vient de le rappeler éminemment Benoît XVI au séminaire majeur de Rome [...] : « Ce n’est pas nous qui devons faire ce que Dieu attend du monde », parce qu’en réalité, « nous devons, d’abord, entrer dans ce mystère ontologique dans lequel Dieu se donne ». Nous devons « être en Lui, nous identifier à Lui », être « anoblis en son sang », « agir avec le Christ », parce que – a expliqué le Pape – « l’éthique est une conséquence de l’être » et « l’être précède l’agir ». « Il ne s’agit plus d’une obéissance, une chose extérieure, c’est la réalisation du don du nouvel être » (traduction d’après le blog « benoit-et-moi.fr »)."
Il est difficile d'appeler "jeûne" le décalage horaire des "Ramdams" musulmans ou festins qu'ils organisent la nuit, en dehors de la plage horaire officielle, et qui sont très copieux, abondants, et d'ailleurs très bons.
Rien à voir, si ce n'est le décalage dans le temps, avec les privations et les offrandes des chrétiens.
Rédigé par : Elzéar | 17 février 2010 à 08:46
Ce n'en est pas la cause : la Fille aînée de l'Eglise a fait la révolution, une révolution athée-athéisante, qui a génocidé les catholiques, et du pire des génocides : l'autogénocide, une première au monde qui s'est répandue dans le monde chrétien comme un feu dévorant. Sous la monarchie, même le Roi jeûnait et les bouchers fermaient pendant le Carême. Les musulmans n'ont pas eu 1789. Les francs-maçons, dans les pays islamiques, y sont interdits. Rappelez-vous la phrase de Mirabeau, athée-franc-maçon :"Il faut démonarchiser la Francde pour la décatholiciser." Depuis deux siècles, les catholiques sont persécutés par les athées et la foi, tout comme ce qui demande un effort pour l'amour de Dieu, s'est détériorée.
Mais Internet change la donne. Les catholiques communiquent entre eux et, en ce qui concerne le Carême, redécouvrent grâce aux réseaux d'amitié, aux blogues et forums qui sont les Gardiens de la Tradition, les règles du VRAI Carême qui n'est pas à la carte et qui nous vient des apôtres, et chaque année, le nombre de catholiques qui pratiquent le jeûne et l'abstinence pendant 40 jours sont de plus en plus nombreux. Dieu soit loué !
Rédigé par : Dominique | 17 février 2010 à 09:02
Bel exemple de cette fausse profondeur qui fait dire que Benoît XVI est un grand intellectuel. Si nous "devons d'abord..." + n'importe quelle action, il y a bien toujours un agir avant l'être nouveau dont on espère une moralité spontanée. Du reste, il n'y a pas de moralité spontanée, mais une volonté d'agir bien, qui est toujours une "obéissance".
Rédigé par : Gustave Minet | 17 février 2010 à 09:10
Les disciples de Mahomet ne jeûnent pas: ils décalent simplement les heures de leurs repas... et pendant le ramadan, ils mangent plus que d'habitude.
Rédigé par : Denis Crouan | 17 février 2010 à 09:12
la date limite d'échange des billets en francs contre des euros à la banque de France est le 17 février 2012 et non 2010.
Un rectificatif s'impose.Merci
Rédigé par : odile Llinas | 17 février 2010 à 10:13
Ne pas oublier que le jeûne musulman est aussi une tradition sociale, une attitude obligée devant les autres et leur jugement. Le nombre de jeûneurs est infiniment supérieur au nombre de croyants (+ de 60% de jeuneurs issus d'Algérie, 18% de pratiquants - de mémoire).
Rédigé par : Machin | 17 février 2010 à 11:02
Dis d'une manière plus grossière à propos du jeûne, ceux qui en parlent(qui se montrent) le plus sont ceux qui en font le moins.
Merci pour votre post, très juste comme d'habitude...
Rédigé par : Clem | 17 février 2010 à 11:19
Nous sommes en effet, comme l'a si bien exprimé Dominique, dans une société déchristianisée et déboussolée même par le manque de prêtres, de messes, de conférences du carême, de confesseurs etc
Et tout celà ajouté à notre "relativisme" moderne nous fait "accueillir" des disciples de Mahomet qui exercent une véritable tyrannie pour faire appliquer leur "ramadan" qui est un jeûne partiel puisqu'ils ne se privent de rien au coucher du soleil alors que le jeûne chratien consiste soit à ne rien manger ni boire soit, en carême, à ne manger que "maigre" en se privant de ce qui fait plaisir, particulièrement de viande et de gâteries.
Rédigé par : louis | 17 février 2010 à 11:56
Un bel exemple :
PROCLAMATION POUR UN JOUR D'HUMILIATION NATIONALE DE JEUNE ET DE PRIERE PAR LE PRESIDENT DES ETATS-UNIS D'AMERIQUE"
Attendu que le sénat des Etats-Unis reconnaît avec dévotion l'autorité suprême et le juste gouvernement du Dieu tout-puissant, dans toutes les affaires des hommes et des nations, il a demandé au président de désigner et de mettre à part un jour de prière nationale et d'humiliation.
Attendu qu'il est du devoir des nations et de tous les hommes de reconnaître leur dépendance envers la toute-puissance de Dieu, et de confesser leurs péchés et leurs transgressions avec un chagrin humble, assurés cependant que la véritable repentance amènera la miséricorde et le pardon, et de reconnaître la sublime vérité annoncée dans les Ecritures saintes et prouvée par toute l'histoire, que seules les nations dont l'Eternel est le Dieu sont bénies.
Attendu que nous savons que, par sa loi divine, les nations comme les individus sont sujets aux châtiments et à la punition dans ce monde, ne devrions-nous pas craindre, avec raison, que l'affreuse calamité de la guerre civile, qui dévaste notre pays en ce moment, ne soit une punition infligée pour nos péchés de présomption afin de provoquer une réforme nécessaire pour le peuple tout entier?
Nous avons été les récipients des libéralités du ciel.
Nous avons été gardés ces dernières années dans la paix et la prospérité.
Nous avons prospéré en nombre, en richesse et en puissance comme aucune autre nation, mais nous avons oublié Dieu.
Nous avons oublié la main de grâce qui nous avait gardés dans la paix et qui nous avait multipliés, enrichis et fortifiés; nous avons imaginé, dans notre vanité et la fausseté de nos cœurs, que toutes ces bénédictions venaient de quelque sagesse et vertu supérieure que nous posséderions.
Grisés par ce succès ininterrompu, nous sommes devenus trop imbus de nous-mêmes pour sentir la nécessité de la grâce qui rachète et qui garde, trop fiers pour prier le Dieu qui nous a créés!
Il nous incombe donc de nous humilier devant sa majesté offensée, de confesser les péchés de notre nation et de prier pour obtenir la clémence et le pardon.
Ainsi, conformément à cette demande et en plein accord avec l'avis du sénat, je désigne par cette proclamation et mets à part le jeudi 30 avril 1863 comme jour d'humiliation nationale, de jeûne et de prière.
Je demande donc à toutes les personnes de s'abstenir en ce jour de leurs occupations habituelles et de s'unir dans les lieux de culte et dans leurs maisons respectives pour faire de ce jour un jour saint pour le Seigneur et consacré à l'humble accomplissement des devoirs religieux propres à cette occasion solennelle.
Tout cela accompli, dans la sincérité et la vérité, appuyons-nous humblement sur l'espérance que nous donnent les divines Ecritures que le cri de la nation sera entendu en haut et qu'il y sera répondu par des bénédictions; non seulement par le pardon des péchés de la nation, mais également par le retour à l'unité et à la paix comme dans le passé pour notre pays divisé et souffrant.
En témoignage de cela, j'ai signé de ma main et apposé le sceau des Etats-Unis.
Fait à Washington ce trente mars de l'an de grâce mille huit cent soixante-trois de la quatre-vingt-septième année de l'indépendance des Etats-Unis."
ABRAHAM LINCOLN
Par le Président WILLIAM H. SEWARD, secrétaire d'Etat.
Rédigé par : David | 17 février 2010 à 12:00
@Gustave minet, c'est un peu bas ce que vous dîtes, même très bas, si nous avions, nous, chrétiens gardé la moitié de nos traditions, les musulmans les ont intactes, nous n'en serions pas là ! Qu'il y en ait beaucoup trop sur notre sol chrétien, et que c'est ingérable, c'est entièrement d'accord, mais c'est un autre problème.
Rédigé par : LGC | 17 février 2010 à 12:23