Claude Chabrol "copain comme cochon" avec Le Pen
14 septembre 2010
La disparition du cinéaste Claude Chabrol est l'occasion pour les grands médias de revenir sur celui qui aimait se moquer des "bourgeois", ne voyant pas que, ces mêmes médias en font partie... On lit ainsi dans Minute de demain :
"Il n’avait pas l’amitié honteuse. Pas le genre de la maison. Il l’avait démontré lors de la promotion de son livre en 1999. Heureux comme un gamin qui vient de faire un mauvais coup, Claude Chabrol en avait même rajouté devant les mines déconfites des animateurs et des journalistes qui se pinçaient le nez. Lors d’un mémorable passage en janvier 1999 à « Bouillon de culture », l’émission de Bernard Pivot, l’ineffable Jacques Attali avait tenté de lui faire rendre gorge. Venimeux, l’ancien porte-serviette de Mitterrand l’avait attaqué bille en tête: «La seule chose que je n’ai pas aimée, c’est quand vous avouez, honnêtement, avoir été un copain de Jean- Marie Le Pen.» Hilare, Chabrol n’avait pas, lui, raté l’occasion de faire hululer le bourgeois en rétorquant: «Mais j’étais copain comme cochon avec Le Pen entre… voyons… que je ne dise pas de bêtise, entre 1949 et 1952, à peu près. Hé oui! C’est marrant: Le Pen, c’était un fout-la-merde magnifique! Je suis persuadé qu’il y a dans sa démarche une volonté très nette de “foutre la merde”. Je n’ai jamais été inquiété par – le Front national, je sais pas – mais par lui, non!» Maître des élégances, Attali avait tenté de faire taire l’effronté: «Là, je ne trouve plus ça drôle du tout.» Bien décidé à faire le malin jusqu’au bout, Chabrol s’était esclaffé: «Le Pen entrerait là, on se taperait sur l’épaule, quoi! Pas de doute!» Manquant de tomber de sa chaise, Pivot ne put s’empêcher de lâcher: «Ah bon?» «Absolument! Bon, faudrait pas qu’il tape trop fort: c’est un type très costaud, très buveur aussi», avait-il conclu dans un grand éclat de rire."
Jean-Marie Le Pen, interrogé dans Minute sur ce sujet, a d'ailleurs publié un communiqué.
Rien d'anormal dans tout cela.Une amitié de jeunesse de 60 ans ! c'est un acte qui compte.Les propos de C. Chabrol et le communiqué de JMLP en font foi. Après... la vie sépare ceux qui s'aiment et les divergences se ramassent à la pelle!
Rédigé par : jano | 14 septembre 2010 à 09:41
Chabrol a marqué le XXème siècle par des films-cultes comme Madame Bovary, Inspecteur Lavardin et tant d'autres oeuvres plus ou moins appréciées du petit peuple. J'avais rencontré Jean Yanne à Lyons-la-Forêt au moment du tournage de Madame Bovary et j'ai même discuté avec. Claude Chabrol était là aussi, un homme sympathique et proche des petites gens. Un artiste comme on n'en fait plus. On a perdu gros dimanche et j'ai été peinée, car c'est la France profonde, des campagnes, des ruraux, du parler vrai qui est parti.
Etant un ami de longue date de Jean-Marie Le Pen, Claude Chabrol ne manquait pas de s'exprimer ouvertement sur tout, et même s'il a fait le film "une affaire de femmes", je ne lui jette pas la pierre, car il a soulevé un tabou dans l'opinion : le drame de l'avortement.
J'aimais bien Chabrol et je n'oublierais pas les bons films qui nous laissent.
Adieu monsieur Chabrol et maintenant allez rejoindre le paradis des cinéastes et des artistes de notre cinéma national tant décrié. Vous le défenseur acharné de notre langue et de notre culture, sachez-le, on vous aimait.
Je vous dis adieu et je vous embrasse.
Une admiratrice.
Rédigé par : Sylvie | 14 septembre 2010 à 11:11
Hier soir sur France 3 ("On est pas couché") est repassé une extrait où Chabrol disait : "j'aimais bien Le Pen parce que chaque fois qu'on croisait un flic il montrait son c..."
Rédigé par : JCM | 14 septembre 2010 à 13:34
Citation de Chabrol "je trouve la bêtise plus fascinante que l'intelligence, l'intelligence a des limites alors que la bêtise n'en a pas "
Rédigé par : Papon | 14 septembre 2010 à 15:26
"Il y a dans sa démarche une volonté très nette de “foutre la merde”."
Voilà qui confirme toutes les analyses selon lesquelles Le Pen n'a jamais voulu accéder au pouvoir. Cela explique qu'il n'y ait pas, en France, de Geert Wilders, de Vlaams Belang, d'UDC ou de Ligue du Nord.
En montrant son cul aux flics et en "foutant la merde", Le Pen a confisqué la voix de la droite nationale et l'a empêché de participer à la vie publique. Il porte donc une lourde responsabilité. Ce n'est pas tout "d'avoir raison" contre tout le monde.
Le Pen a été diabolisé par toute la classe politique, mais c'est parce qu'il s'est lui-même prêté à cette diabolisation.
Rédigé par : Robert Marchenoir | 14 septembre 2010 à 16:31
@Robert Marchenoir
Pour qu'il puisse accéder au pouvoir, il est nécessaire qu'il y ait une empathie entre un dirigeant et son peuple.
Quelle chances avait Le Pen d'accéder au pouvoir ?
Aucune : Comment peut-on être élu lorqu'on tient un discours de fourmi à un peuple de cigales ?
N'est-il pas préférable de perdre les élections plutôt que de mentir et de perdre son âme ?
Contrairement à une bonne partie de la "classe politique", JMLP n'est pas un menteur, c'est ce qui en fait un homme respectable.
Rédigé par : jehan | 14 septembre 2010 à 22:09