Que les athées s'appliquent à eux-mêmes ce qu'ils demandent au Pape
27 septembre 2010
Le président de la Catholic League, Bill Donohue, a mis les antipapistes athées face à leurs contradictions :
"Les athées radicaux comme ceux de la British Humanist Association devraient présenter des excuses à cause d’Hitler. Mais ils ne devraient pas s’en tenir qu’à cela. Ils devraient aussi publier des excuses pour les 67 millions d’innocents, hommes, femmes et enfants, assassinés sous Staline, et pour les 77 millions d’innocents Chinois tués par Mao. Hitler, Staline et Mao étaient tous menés par un athéisme radical, un type militant et fondamentalement dogmatique d’extrémisme séculier. C’est cette impulsion anti-religieuse qui les a amenés à devenir des meurtriers de masse. En contrepoint à cela, le grand total de ceux qui furent tués par l’Inquisition pendant ses 250 années d’existence, se monte à 1 394, la plupart de ces personnes ayant été tuées par les autorités civiles.
Mais pourquoi les athées d’aujourd’hui devraient-ils s’excuser pour les crimes commis par d’autres ? À première vue, cela n’a pas de sens : les excuses ne devraient être faites que par les coupables. Mais d’un autre côté, puisque les laïcistes fanatiquement anti-catholiques en Grande-Bretagne et ailleurs exigent que le pape – qui est absolument innocent de toute mauvaise action – s’excuse pour les péchés des autres, que les athées s’appliquent à eux-mêmes leur remède et commence par s’excuser pour tous les crimes commis en leur nom. Cela risque d’être alambiqué."
Il y a une différence entre diriger une organisation et en faire partie, si même l'athéisme pouvait être considéré comme l'appartenance à une organisation. Le raisonnement est donc tiré par les cheveux. Dommage que la cause du Pape et de l'Eglise soit défendue d'une manière si maladroite. Cela ne peut donner qu'une impression de mauvaise foi ou de bêtise.
[Merci de lire un peu mieux le texte : Bill Donohue tire par les cheveux un argument utilisé par une organisation athée : la British Humanist Association. MJ]
Rédigé par : Gustave Minet | 27 septembre 2010 à 10:39
"la plupart de ces personnes ayant été tuées par les autorités civiles"
Cet argument est spécieux :
"La Sainte Inquisition abhorre le sang" et donc confiait les condamnés au bras séculier.
Cela dit, les chiffres restent faibles au regard de la "réussite" des héros que vous citez.
Rédigé par : René de Sévérac | 27 septembre 2010 à 11:19
@ MJ
Le catholicisme n'est pas responsable des crimes de certains catholiques. Mais il y a une différence entre une opinion et l'adhésion à une organisation qui en fait la promotion. Cette différence est encore plus grande quand il ne s'agit pas seulement d'une adhésion, mais de la direction de cette organisation. Le Pape peut parler au nom du catholicisme. Un athée ne peut pas parler au nom de l'athéisme. Et il ne le pourrait pas même s'il était le chef d'une organisation athée, parce qu'il n'a pas le monopole de l'action organisée athée, tandis que le Pape est indubitablement l'unique chef du catholicisme. Il est donc concevable que le Pape soit concerné par ce qui se passe dans l'Eglise catholique, alors qu'il est totalement absurde de voir un lien entre les crimes de certains athées et l'athéisme lui-même.
[Mais parce que vous ne voyez pas le lien. Or les pires systèmes politiques exterminateurs du XXe reposent sur des idéologies athées.
Mais comme je l'écrivais, Bill Donohue tirait par les cheveux un argument fallacieux de ces athées. Car le Pape n'est pas le chef d'un système politique qui controllerait tous les fonctionnaires de son administration. Il y a plus d'un milliard de baptisés dans le monde.
MJ]
Rédigé par : Gustave Minet | 27 septembre 2010 à 11:51
Il n'y aura pas d'excuses car il est évident que l'athée est de "mauvaise foi".
Rédigé par : jehan | 27 septembre 2010 à 12:26
@ MJ (2)
Je vois très bien que la British Humanist Association est une organisation hargneusement anti-catholique, et que ses accusations contre le Pape ou l'Eglise sont tout à fait inexcusables. Le problème n'est pas là. Il est de se défendre avec une analogie entre l'Eglise et une forme de pensée qui n'implique pas de solidarité communautaire. Demande-t-on au Pape de s'excuser au nom de la croyance en Dieu ? Est-ce que cette association "humaniste" accuse la croyance en Dieu d'être la cause de la pédophilie ?
[Mais avez-vous remarqué que la critique de BD n'était pas à prendre au 1er degré ? Il s'agit d'une réplique à des antipapistes haineux. Il ne s'agit pas d'une théorie officielle. Merci de relire les choses dans leur contexte.
MJ]
Rédigé par : Gustave Minet | 27 septembre 2010 à 12:27
"L'alambic" demanderait donc qu'une MG Buffet ou un O Besancenot présentent des excuses officielles...
Sagesse à eux de n'en rien demander au pape !
Rédigé par : cosaque | 27 septembre 2010 à 12:33
@ René de Sévérac
Et pourquoi aussi vouloir minimiser les cruautés de l'Inquisition ? Il s'agissait de techniques policières, qui étaient et sont toujours, sous une forme ou une autre, indispensables à la conservation d'un ordre social. Ce n'est pas parce que, de nos jours, l'Eglise délègue à des institutions laïques le soin de défendre ses droits qu'elle n'est pas moralement impliquée dans ce que font, pour se protéger, les régimes qu'elle soutient. L'Eglise n'est pas plus non-violente qu'un général qui fait la guerre dans un bureau. La violence ne serait incompatible avec la religion que si la religion était incompatible avec la protection de la propriété privée ou collective. Mais dans la mesure où la morale religieuse fait place à une légitime opposition aux agressions, elle doit aussi accepter la nécessité de combattre des délits d'opinion, car les actes subversifs prennent naissance dans les idées subversives. L'Inquisition ne devrait pas être un motif de honte pour les Catholiques, même si elle avait fait beaucoup plus de morts. Rougir de l'Inquisition, c'est avoir honte d'une société qui avait le courage d'être catholique.
Rédigé par : Gustave Minet | 27 septembre 2010 à 13:07
L'Inquisition a lutté contre le fanatisme et la superstition.
Allons au documents authentiques : lisons le "Manuel de l'inquisiteur" par le Père Bernard Guy, père inquisiteur écrivant un manuel d'instruction pour ses confrères. On sera étonné de son progressisme, de son souci d'apporter lumière et soulagement aux populations. Il y a eu quelques erreurs judiciaires dont la plus connue est sainte Jeanne d'Arc.
Ce procès de Jeanne était plutôt un brigandage qu'un procès d'Inquisition. Il était truffé d'irrégularités, de viols de la liberté de conscience etc. (Un des pires viol de la conscience de Jeanne, commis par le tribunal a été la question : "- Etes-vous en état de grâce ?")
Là où il y a des hommes, il y a péché, il y a erreur, mais j'ose dire, à la lecture du "Manuel de l'inquisiteur" que l'inquisition était instituée pour le bien. Elle a fait son temps bien sûr et ne présente plus qu'un intérêt historique, mais elle n'était pas honteuse. Je suis d'accord avec monsieur de Sévérac.
Je rappelle sur ce point que l'Inquisition ne s'occupait que des baptisés catholiques et ne se reconnaissait aucune juridiction sur les non-baptisés et sur les acatholiques.
Cela dit le slogan "il n'y a probablement pas de Dieu, alors jouissez de la vie" est d'une part incohérent, car comme le dit Nietzsche (cité par Benoît XVI), le bonheur demande l'éternité. Qu'est-ce qu'un bonheur qui finira ?
Il est d'autre part dangereux en ce que n'aperçoivent pas les auteurs du slogan "Si Dieu n'existe pas, tout est permis." (Dostoïevski) Ce qui n'implique pas d'ailleurs que si Dieu existe, celui qui y croit devient un saint... Mais que la croyance en Dieu est un élément nécessaire (mais non suffisant) à la sécurité.
Enfin, on est plus heureux d'être dans la vérité que dans l'athéisme.
En réalité, il me semble que les auteurs du slogan visent une certaine spiritualité terroriste qui fait de la croyance en Dieu un carcan (je pense à certaines spiritualités catholiques, "traditionaliste", ou protestantes), alors qu'elle doit être libération.
"Délivrez-nous du mal." C'est le résumé de l'espérance chrétienne. Cette espérance qui est joie, l'athéisme ne peut la fournir.
Rédigé par : Denis Merlin | 27 septembre 2010 à 14:46
J'avais retenu que l'inquisition avait fait entre 10 000 et 20 000 morts, de mémoire. Dont 3000 ou 4000 en Espagne. Sur 7 siècles, et sur toute l'Europe, on est loin du massacre de masse
Rédigé par : SD-Vintage | 27 septembre 2010 à 22:04