Retour de la dictature en Italie?
10 septembre 2010
On le croirait en entendant suffisamment l'italien pour comprendre que la cellule de base de la société est atomisée de l'autre côté des Alpes. Sur ce forum italien relayé par le FC, on découvre que ce nouveau-né a été retiré à sa mère car elle serait trop pauvre et qu'elle avait refusé de le tuer en avortant (Merci au lecteur qui nous offrira en commentaire une bonne traduction de cet article).
"On" (autorité auto-proclamée) estime que l'enfant coûtera cher et que la mère ne pourra pas l'assumer. Elle doit avorter ou l'enfant lui est retiré à la naissance.
Mais qui décide de la vie des enfants? A qui appartiennent-ils? La famille ou la société?
Une fois de plus, l'Eglise est d'une grande clarté sur la question :
"Le point de départ pour un rapport correct et constructif entre la famille et la société est la reconnaissance de la subjectivité et de la priorité sociale de la famille. Leur rapport intime impose à « la société de ne jamais manquer à son devoir fondamental de respecter et de promouvoir la famille ».
570 La société et, en particulier, les institutions de l'État — dans le respect de la priorité et de l'« antériorité » de la famille — sont appelées à garantir et à favoriser l'identité authentique de la vie familiale et à éviter et combattre tout ce qui l'altère et la blesse.
Cela requiert que l'action politique et législative sauvegarde les valeurs de la famille, depuis la promotion de l'intimité et de la vie familiale en commun, jusqu'au respect de la vie naissante et à la liberté effective de choix dans l'éducation des enfants.
La société et l'État ne peuvent donc ni absorber, ni substituer, ni réduire la dimension sociale de la famille; ils doivent plutôt l'honorer, la reconnaître, la respecter et l'encourager selon le principe de subsidiarité" (Compendium de la Doctrine sociale de l'Eglise 252).
Il y a deux ans, je crois, une adolescente avait été obligée d'avorter, la justice italienne en ayant ainsi décidé.
Rédigé par : Jean | 10 septembre 2010 à 21:26
Voici la traduction de l'article que je propose. Bien à vous, Abbé Bertrand Cardinne.
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Trente. Refus d'avorter : on lui enlève son bébé parce qu'elle est trop pauvre.
Polémique autour de la déclaration du Tribunal des mineurs que la petite fille est "adoptable immédiatement".
Trente (9 septembre) - L'enfant lui avait été soustraite dès la naissance, sur disposition du Tribunal des mineurs. La mère avait pourtant manifesté la volonté de la garder, bien qu'on lui eût proposé l'avortement, et même face à une proposition d'aide financière de 500 euros par mois. Aujourd'hui, le même Tribunal a déclaré l'enfant adoptable immédiatement; une procédure de remise préadoptive à une famille pourra donc être initiée, sans attendre le délai utile d'un mois pour attaquer la sentence.
L'affaire a été soulevée par le psychologue Giuseppe Raspadori, consultant, qui parle d'"acte contre nature" des juges, lesquels "ont mis en doute la capacité parentale, opposant ainsi l'intérêt de la mère à celui de l'enfant". L'avocat de la mère, Maristella Paiar, exprime sa consternation et relève que les juges "ont accepté sans discernement les informations inexactes des Services sociaux. Ceux-ci reprochaient à la mère son immaturité, sa pauvreté matérielle et affective; de plus, la grossesse était vue comme élément de fragilité coupable. L'arrêt méconnaît l'entretien qui avait au contraire mis en évidence que la mère n'était pas irrécupérable au point d'être incapable d'exercer sa maternité. Grâce à l'adhésion au programme de soutien des Services, il semblait se dessiner une évolution positive, qui la rendrait capable d'initier une relation assistée avec sa fille".
En outre, les juges n'ont pas accepté la requête des consultants qui souhaitaient concéder à la jeune mère une année de mise à l'épreuve. "La mère ressent cette décision des juges comme profondément injuste, ajoute Maître Paiar. Elle est déçue et triste: elle n'a pas pu voir sa fille depuis sa naissance, et les Services sociaux ont même interdit aux agents de soin de lui en donner des nouvelles directes. Elle est cependant décidée à poursuive ses efforts pour retrouver sa fille; il n'est pas question pour elle de l'abandonner". La défense prépare déjà la procédure d'appel.
Le président de l'Association italienne des avocats matrimonialistes, Gian Ettore Gassani, exprime aussi sa désolation. Il parle d'une "mesure grave qui coupera pour toujours les rapports entre mère et fille. La loi spécifie que le moment où un mineur devient adoptable doit être la dernière étape d'un parcours très long et très sérieux, mené par le Tribunal à la seule fin de venir en aide aux rapports problématiques entre parents et enfants. Il en devient d'autant plus nécessaire de revoir les orientations de la justice des mineurs, et la pratique des Tribunaux".
Rédigé par : Bertrand | 10 septembre 2010 à 23:01
Que cette maman en appelle au Saint-Père pour que son petit lui son rendu.
Rédigé par : mme | 10 septembre 2010 à 23:01
Quand on veut détruire un individu, on commence par détruire sa famille. Les magistrats, assistants sociaux, psychologues et autres (je sais, il ne faut pas généraliser) sont maîtres en la matière.
Rédigé par : Philippe Régniez | 11 septembre 2010 à 00:24
Monstrueux !
Rédigé par : Kelkin | 11 septembre 2010 à 00:54
Voici la traduction d'un article plus complet, paru aujourd'hui dans le grand quotidien national
Il Corriere della Sera, 10/09/2010
http://www.corriere.it/cronache/10_settembre_10/alberti_rinuncia_aborto_povera_dfb35a3c-bca1-11df-bb9d-00144f02aabe.shtml
Trente - Elle s'est vue enlever l'enfant à qui elle avait donné le jour quelques heures seulement après la naissance, pas même le temps de l'attacher à son sein. Les services sociaux avaient signalé son cas. Le tribunal des mineurs avait donné le ton. Cette maman d'à peine plus de vingt ans, à laquelle il avait été conseillé d'avorter, n'aurait pas pu être une bonne mère : vie trop précaire, personalité trop fragile, portefeuille trop vide (oui, il s'agit même de cela, "trop pauvre", elle qui gagne 500 euros par mois n'a plus de maison, vit dans une structure d'accueil et vient à peine de se séparer de son mari).
Neuf mois sont passés depuis ce jour de janvier. Anna (nous l'appellerons comme ça) n'a plus eut de nouvelles de cette fille entrevue au moment de l'accouchement. Mais elle ne s'est pas résignée. Elle a pris un avocat. En août, elle a même espéré, quand une expertise du tribunal des mineurs avait évoqué la possibilité d'offrir une sorte de "période d'essai" à la jeune mère et à la petite, en autorisant un premier et progressif rapprochement. Mais il y a deux jours le beau rêve d'Anna s'est évanoui, le tribunal des mineurs de Trente, par un jugement qui est en train de déchaîner les polémiques, a enterré toute possibilité de rapprochement, déclarant "l'état d'adoptabilité de la fillette et son placement en structure d'accueil". Ce qui, en langage non bureaucratique, signifie que la fillette aura une autre famille et une autre mère. Et qu'il ne reste plus à Anna qu'une issue : celle du recours en appel ("nous le ferons certainement" a déjà annoncé son avocat, Maristella Paiar).
Il n'a pas de drogues, ni de condamnations, ni de vie dissolue dans le passé d'Anna. Il y a seulement une vie compliquée. Et une personnalité, comme dit son avocat, "fragile, immature, mais pleine de ressources". Ayant quitté le domicile familial très jeune, la jeune fille a épousé un tunisien avec lequel elle a eu un premier enfant. Les difficultés ont tout de suite commencées et Anna, alors que les liens avec son mari commençaient à se distendre, a décidé d'opter pour une garde partagée, continuant à voir son fils périodiquement. Puis, voilà que se présente la seconde grossesse. Dans les pires conditions : le mari est rentré en Tunisie et Anna, qui a perdu sa maison, vit dans une structure d'accueil. Seul point positif, sa participation à un projet d'insertion dans le monde du travail qui lui garantit une perspective (et 500 euros par mois).
Le jugement a abassourdi jusqu'à l'avocat d'Anna, Maristella Paiar."Nous sommes déçus, l'expertise avait démontré que rien n'est irrécupérable chez la mère et que, grâce au soutien des services, il y avait la possibilité de la voir mûrir. Quoiqu'il en soit, les orientations de la Cour de cassation et de la Cour européenne suggèrent d'essayer toutes les solutions avant d'enlever au mineur le droit de grandir avec ses parents naturels". Même l'expert du tribunal, le professeur Ezio Bincoletto, se dit surpris : "l'expertise montrait chez la femme des possibilités de développements futurs...". Possibilités exclues par les juges ("prévisions non réalistes"), qui ont réaffirmés le droit de la fille à sortir "du limbe de la non appartenance à un noyau familial stable". "Jugement déconcertant" selon le président des avocats en droit de la famille, Gian Ettore Gassani. Et sur Facebook, au cri de "Enlèvement d'Etat", s'élève le choeur des supporters d'Anna, maman à 500 euros par mois.
Rédigé par : JCC | 11 septembre 2010 à 03:02
Trente. Elle refuse d’avorter : on lui retire sa fille nouveau-né parce qu’elle est trop pauvre.
Polémiques à cause de la décision du Tribunal des mineurs qui a déclaré la petite adoptable immédiatement.
Trente (9 septembre) – Tout de suite après l’accouchement la petite fille lui avait été enlevée par décision du Tribunal des mineurs, bien qu’elle eût manifesté sa volonté de la garder après qu’on lui avait proposé l’avortement de même qu’un salaire de 500 E par mois. Maintenant le même Tribunal des mineurs déclare le bébé immédiatement adoptable. Ainsi, une mesure de pré-adoption pourra être prise sans qu’il soit nécessaire que s’écoule le mois réservé à la contestation de la sentence.
Le cas avait déjà été soulevé par le psychologue Giuseppe Raspadori, consultant de femmes enceintes, qui avait parlé d’ « acte contre nature » de la part des juges qui « avaient mis en doute la capacité parentale opposant l’intérêt de la mère et celui du mineur ». L’émotion est exprimée par l’avocat de la femme, Maristella Paiar, laquelle retient que les juges « ont cédé devant les informations inexactes du Service social qui attribuent à la mère immature, pauvre matériellement et émotionnellement une poursuite de grossesse comme élément de fragilité, faute et inconscience. La décision ne prend pas en compte la consultation qui avait au contraire fait ressortir que la maman n’avait pas atteint les limites irrécupérables qui lui feraient nier être une mère suffisamment capable et que grâce à son adhésion aux programmes de soutien de services une évolution positive semblait démontrée indiquant la possibilité qu’elle entreprenne une relation assistée avec sa fille. »
Les juges en outre n’ont pas concédé une année de mise à l’épreuve de la jeune mère que les consultants demandaient. « Maintenant la femme vit cette décision des juges comme profondément injuste, ajoute l’avocate Paiar. Elle est très déçue et triste parce qu’elle ne voit pas son enfant depuis le jour de sa naissance et qu’elle n’a même pas pu avoir de nouvelles directes des assistants qui la soignent à cause de la défense imposée par le Service social. Elle est cependant décidée à poursuivre selon ses moyens la récupération de sa fille qu’en aucun cas elle ne veut abandonner ». La défense s’apprête à faire appel.
Le trouble est exprimé par le président national de l’Association des avocats des affaires matrimoniales italiens, Gian Ettore Gassani, qui parle de « disposition grave qui coupera à jamais les rapports de la mère et de la fille. La loi ordonne que l’adoption d’un mineur doive être considérée comme l’aboutissement ultime d’un parcours très long et très serein, organisé par le Tribunal aux fins de récupérer toute relation incertaine entre parents et enfants. On propose à nouveau avec insistance la nécessité de revoir les orientations de la justice concernant les mineurs et les pratiques qui lui sont liées ».
Rédigé par : AC | 11 septembre 2010 à 11:52
Qui est le père et où est-il?
Il n'endosse pas ses responsabilités (il me semble que pour le moment, il faut être à deux –par technique productive interposée le cas échéant, mais ça n'a pas l'air d'être le cas ici–), et c'est la mère et l'enfant qui vont en pâtir.
A quand l'obligation d'être titulaire (pour la femme seulement, bien entendu) d'un master 2 en économie domestique, en psychologie de la famille, pour être autorisée à mener à bien une grossesse?
Rédigé par : C.B. | 11 septembre 2010 à 12:20
Si je comprends bien, il existe des gens capables de payer une mère pour qu'elle accepte de "vendre" son enfant (500 euros/mois) et ce soit disant pour le bien de l'enfant??
Mais cela ne leur vient pas à l'esprit de verser cette somme à la jeune femme pour l'aider à garder son enfant?
On marche sur la tête là....
Il faut prier pour cette famille.
Rédigé par : Arwen | 12 septembre 2010 à 14:52
Oui c'est monstrueux et on marche sur la tête.
Sans doute cette mère aurait-elle due être épaulée, peut-être "mise à l'épreuve" un certain temps. Mais lui retirer sa fille ainsi, la vendre à une autre famille, c'est un mauvais roman de Victor Hugo.
Quels seront les dégâts psychologiques sur cette femme déjà fragile, et sur sa fille lorsqu'elle découvrira la vérité ? Elle la découvrira très rapidement puisque la presse s'est emparée de l'histoire(et sur la famille adoptive). Tous les intervenants en pâtiront.
Rédigé par : Jean Theis | 12 septembre 2010 à 18:04
Oui, l'enfant devient un produit, un objet, tout sauf un être humain, il attire la convoîtise et les abus de placements en foyer ou famille d'accueil ne sont pas rares, en France aussi, mais en Allemagne il y a une raison politique : il faut repeupler l'Allemagne et l'arbitraire juge du bien de l'enfant en raison des besoins du bien de l'état...aucun enfant ne doit quitter le sol allemand et "tous" les moyens sont bons...sans oublier l'instrumentalisation par les réseaux de pédophilie...
Rédigé par : Galimard | 13 septembre 2010 à 00:57