Bruno Gollnisch s'exprime sur ce sujet maintes fois débattu entre catholiques. Il est vrai que, même si l'Eglise a évolué au sujet de la peine de mort, il faut noter que l'éventualité de l'application ou de l'existence de la peine de mort n'est pas complètement exclue dans le Catéchisme de l'Eglise Catholique (voir ci-dessous). Voici les propos de Bruno Gollnisch à ce sujet :
"Je ferai volontiers personnellement l'impasse sur la peine de mort si cela permettait au nom d'un principe devenu intangible d'assurer le respect de la vie innocente. Mais y-a-t-il une contradiction entre le fait de défendre le respect de la vie innocente et être pour la peine de mort ou pour le rétablissement de la peine de mort ? Non, parce que précisément la peine de mort ne s'applique pas à des vies innocentes 5...) C'est une variante de la légitime défense et aussi une rétribution, la justice des hommes n'est pas la justice divine. Ne jugez pas pour n'être pas jugés, sans doute, mais tout de même, il y a des comportemenst objectifs et ces comportements objectifs doivent être condamnés par la société et ils doivent recevoir leur sanction (...) Est-ce que la société n'a pas le droit et même le devoir de faire un exemple en retranchant de ses rangs de gens qui se sont livrés de façon délibérée, répétée, préméditée à des actes aussi abominables que ceux-là ?
On aurait pu faire l'économie de la peine de mort si il y avait eu des peines de subtitution garantissant la société contre le retour de ces crimes abominables. Mais on s'est aperçu que, à peine avait-on voté l'abolition de la peine de mort, qu'on nous disait que la réclusion à perpétuité était impossible à gérer et ainsi de suite, de telle sorte que l'échelle des peines s'est incroyablement tassée avec des injustices extrêmement graves. On voit des gens qui ont délibérément assassiné (...) de façon répétée et qui sont condamnées à vingt ans de prison et qui vont en faire douze (...) C'est donc tout notre édifice pénal qui s'est effondré et qui n'est plus dissuasif. On s'aperçoit qu'un certain nombre de gens qui ont été condamnés sont ressortis et ont récidivé. Par conséquent, la société est directement responsable non pas des premiers de leurs crimes mais de ceux qui ont suivi parce qu'elle s'est abstenue de mettre le criminel hors d'état de nuire (...)"
Voici ce que dit le Catéchisme de l'Eglise Catholique n° 2266 et 2267 :
" 2266 (...) L’autorité publique légitime a le droit et le devoir d’infliger des peines proportionnelles à la gravité du délit. La peine a pour premier but de réparer le désordre introduit par la faute. Quand cette peine est volontairement acceptée par le coupable, elle a valeur d’expiation. La peine, en plus de protéger l’ordre public et la sécurité des personnes, a un but médicinal : elle doit, dans la mesure du possible, contribuer à l’amendement du coupable.
2267 L’enseignement traditionnel de l’Eglise n’exclut pas, quand l’identité et la responsabilité du coupable sont pleinement vérifiées, le recours à la peine de mort, si celle-ci est l’unique moyen praticable pour protéger efficacement de l’injuste agresseur la vie d’êtres humains.
Mais si des moyens non sanglants suffisent à défendre et à protéger la sécurité des personnes contre l’agresseur, l’autorité s’en tiendra à ces moyens, parce que ceux-ci correspondent mieux aux conditions concrètes du bien commun et sont plus conformes à la dignité de la personne humaine.
Aujourd’hui, en effet, étant données les possibilités dont l’Etat dispose pour réprimer efficacement le crime en rendant incapable de nuire celui qui l’a commis, sans lui enlever définitivement la possibilité de se repentir, les cas d’absolue nécessité de supprimer le coupable sont désormais assez rares, sinon même pratiquement inexistants."