Etre une femme accomplie
28 avril 2011
Trouvé sur Belle et rebelle (via Novopress) :
"Il y a, dans la vie d’une femme d’aujourd’hui, des choses qu’il convient de cacher sous peine de mort sociale, de pluie de quolibets et de rangements définitif dans la case « ringarde sans intérêt ». S’avouer « femme au foyer » fait partie de ces choses. Fort heureusement pour moi, je ne le suis pas. J’ai une activité professionnelle salariée, un patron gueulard et incompétent, des collègues insipides, un micro-ordinateur, une tasse à café, une heure de transport matin et soir et des dossiers à boucler le week-end. Je suis donc une femme « accomplie » et « épanouie ». C’est, de ce fait, en toute quiétude et sérénité que je peux me pencher sur le sujet. [...] étant donné le prix des loyers et d’un panier moyen de supermarché, je ne vois pas bien comment j’aurais pu m’en sortir et nourrir ma petite famille sans un deuxième salaire dans le couple. Une « conquête sociale » qui prend la forme d’une « obligation économique» c’est ça, la liberté moderne… [...]
Il faut tout de même reconnaître que ne pas être « femme au foyer » cela permet de ne pas être « dépendante » d’un homme. Que cet homme soit celui qu’on a choisi librement, que l’on aime et avec lequel on envisage de passer le reste de sa vie n’a guère d’importance… Dépendre d’un homme, c’est nul, dégradant… avilissant presque puisqu’il est entendu qu’un être humain moderne ne vaut « socialement » qu’à mesure de sa capacité à « gagner du pognon » tout seul comme un grand. Ainsi, dépendre d’un petit chef de service frustré et des aléas des marchés financiers, c’est quand même autre chose, beaucoup plus gratifiant ! Vous en doutez ? Prenons donc un exemple simple:
– Préparer le café le matin pour son mari : acte de soumission d’un autre âge. Il ne peut pas se le faire tout seul son café ? Il vous prend pour la bonniche ou quoi ?
– Préparer le café au 12ème étage d’une grande tour climatisée pour le cadre supérieur du bureau du fond : marque d’indépendance et de promotion sociale garantie et encadrée par un contrat en CDD et au SMIC.
Alors vous percutez un peu mieux ou vous avez vraiment une âme de bobonnes à tabliers tout juste capables de vouloir passer du temps à élever leurs enfants, entretenir un jardin potager et s’occuper d’une association caritative au lieu d’affronter les merveilleuses aventures et les superbes défis du monde du travail ?"