Un coin levé sur la pseudo éducation dite nationale?
29 avril 2011
1er budget de l'Etat avec 60 milliards d'euros annuels, 6ème administration du monde en nombre d'employés, 40% des élèves de 6ème qui ne connaissent pas l'écriture, 30% des élèves de 17 ans qui ne maîtrisent pas la lecture, 150 000 échecs par an, etc.
Le tableau n'est pas beau et surtout aucune entreprise civile ne survivrait à un tel bilan, même avec des syndicats aussi puissants. Alors, comment est-ce possible?
Une journaliste du Point lève quelques explications intéressantes dans son ouvrage (autre analyse ici) :
- Bercy est aux manettes et dirige la "politique" de "l'éducation".
- Les décideurs des réformes en sont les contrôleurs : on se croirait à l'Est d'un mur qui n'existe plus ou en Chine.
- Un syndicalisme peu reluisant (on le savait, mais aujourd'hui c'est écrit) et sur-puissant.
- Une démagogie électoraliste vis-à-vis des parents depuis le plus haut sommet du ministère.
- etc.
L'intérêt des enfants? Nulle part. Affligeant et pourtant ça semble si vrai.
le fait que l'éducation Nationale récupère la distribution généralisée des contraceptifs (au moins dans l'IDF pour l'instant) montre également l'évolution pro-mort, ainsi que l'augmentation des dépenses dans ce sens...
Outre sa volonté de ne plus instruire les enfants, l'EN les démolit en les "réeduquant"... pitoyable !
http://franceroyale.e-monsite.com/blog,pass-contraception-et-panurgisme-ambiant,991569871.html
Rédigé par : France Royale | 29 avril 2011 à 11:38
Mammouthum congelandum est ! ( à - 180° c'est très tendance !
Rédigé par : Sancenay | 29 avril 2011 à 11:45
40% des élèves de 6ème qui ne connaissent pas l'écriture,
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C'est faux.
Une critique de l'enseignement est possible, mais en s'appuyant sur des chiffres réalistes.
[C'est extraordinaire : les chiffres énoncés ici sont humblement repris de l'enquête dont il est question et qui a duré... 1 an. Et vous, en un quart de seconde, vous annoncez que "c'est faux" sans aucun apport, sans preuve, sans argument! Rien, du creux, du vide, du péremptoire.
Évidemment, c'est irrecevable, mais chacun verra que les commentaires ne sont pas de la même volée.
Lahire]
Rédigé par : Kantz | 29 avril 2011 à 11:56
C'est toujours la droite d'argent qui a mis en œuvre les pires réformes dites "égalitaristes" de la gauche pédagogique.
Ce fut la loi Habby avec le calamiteux collège unique.
C'est aujourd'hui la réforme Chatel Sarkozy qui va mettre le lycée unique avec sa volonté affirmée de baisser le niveau de la filière S et en créant des passerelles intersections.
La droite d'argent, celle des 54 % de gagneurs plus enthousiastes de 2007,a abandonné l’éducation nationale à une formation de bas niveau pour une main d'oeuvre mondialisée.
Les enfants de la classe privilégié seront formés, comme aux états unis, dans les établissements des beaux quartiers ou dans des établissements couteux donc sélectifs.
L’ascenseur social n'est plus qu'un monte charges.
Le réseau social et communautaire explose.
La fin d'une nation bien programmée sous l'effet combiné de ceux qui veulent gagner en toute liberté et de la gauche libertaire.
Rédigé par : piero | 29 avril 2011 à 13:04
je ne suis pas péremptoire.
j'enseigne, et sans donner les détails de mon poste, je connais assez bien, entre autre par mes collègues, la situation de différents collèges, de campagne, de ville, de ZEP.
Je vois donc bien que la grande majorité des élèves de 6°, sauf origine étrangère récente, savent lire et écrire, même s'ils font autant de fautes d'orthographe que la majorité des français avant l'invention d'icelui par l'académie sous Louis XIV°
Mais je ne peux pas vous empêcher de souhaiter la disparition de ce service public égalitaire, en utilisant le sabotage actif qui en est fait par les puissances d'argent comme argument.
[Merci de ces précisions qui, vous en conviendrez, permettent de créditer vos propos intéressants.
Lahire]
Rédigé par : Kantz | 29 avril 2011 à 14:48
Entierrement d'accord avec piero.
J'ajouterai que la réforme Chatel détruit aussi l'enseignement technologique industriel, ce qui est un coup bas contre notre industrie, ou ce qui en reste.
Rédigé par : Kantz | 29 avril 2011 à 14:51
Comme Kantz, ayant enseigné en ZEP comme en zone ordinaire, on constate bien que la grande majorité des élèves ont un niveau comparable à ceux du passé. Ce qui change , ce sont les exigences du programme en nette baisse ( en sciences en particulier) et le refus de toute sélection afin d'éviter le blocage de l’élève.
De plus les méthodes pédagogiques dites actives (étude de documents) favorisent ceux dont les connaissances ou la maturité sont solides.
L’élève en difficulté ou ne disposant pas des bases culturelles ou autres se trouve rejeté et passe de classe en classe en finissant par perdre totalement pied.
Le système est alors impitoyable pour cet élève à qui on a fait croire que tout est équivalent.
Rédigé par : piero | 29 avril 2011 à 15:26
@ Kantz
C'est amusant parce que mes constatations à moi sont totalement opposées... Je connais un grand nombre de gamin allant du CP à... bien au-delà de 20 ans et je constate un niveau effrayant en lecture...
Tout dépend je suppose de la notion que vous donnez à la lecture : je pense qu'il est difficile de dire qu'un gamin sait lire quand :
1) il bute encore sur des mots
2) ne comprend pas ce qu'il lit
Et là, on est largement en-deçà des 40%...
Rédigé par : PK | 29 avril 2011 à 15:48
J'ai eu plus d'une fois l'occasion de faire lire des documents à des vieux paysans, ouvriers, etc..
Il est vrai que certains avaient une aisance remarquable, ceux qui de nos jours n'auraient pas fait un travail manuel, mais beaucoup aussi buttaient sur les mots et avaient plus de difficultés de compréhension de l'écrit que de l'oral, en français et plus en langue locale, celle-ci n'étant pas enseigné scolairement.
Ce fut l'occasion de voir ce qu'apporte un enseignement primaire.
Je pense que ce qui fait baisser le niveau, car je ne dit pas que tout vas bien, au contraire, c'est effectivement l'absence d'exigence au passage de niveau, l'absence de places dans les filières alternatives pour les 10 à 15 % d'élèves qui ne sont pas adaptés, ou pas faits pour l'école et perturbent la classe, ou se font oublier trop discrètement, la télévision, et l'explosion des familles.
La télévision est beaucoup trop sous-estimée dans ses nuisances.
Précoce, en bas âge, utilisée comme nounou, elle épargne à l'enfant de se construire certaines qualités d'imagination, de représentation dans l'espace, etc..
C'est une prothèse malvenue.
de plus j'observe que pendant les émissions pour les enfants, lors des publicitées, un message est martelé aux enfants : les adultes, qui devraient être les référents, sont au contraire montrés comme balourds, nigaux, "mal comprenant", face aux enfants qui ont toujours raison.
Plus tard, mais de plus en plus tôt, le hachich, et une cPE m'a confié récement, de plus en plus la cocaïne font leurs dégâts.
Le mythe de l'enseignant gauchiste est de moins en moins vrai.
La plupart des collègues, quelque soient leur tendance politique sont d'accord sur cette analyse, condamnent la baisse de niveau et la démagogie organisée par le pouvoir pour visiblement saboter l'éducation nationale.
Rédigé par : Kantz | 29 avril 2011 à 17:22
Madame ou Monsieur Kantz, quelle matière enseignez-vous ?
Quelle est votre formation ? votre parcours professionnel ? cela m'intéresserait beaucoup. Ainsi que de nombreux lecteurs /lectrices du salon beige.
[Avec un SVP introductif et un "merci" quelque part, on maintient le niveau d'un salon. Même beige. Lahire]
Rédigé par : Sixtine | 29 avril 2011 à 18:15
Le niveau des élèves a baissé, parce que les exigences ne sont plus les mêmes. Le passage est devenu systématique, et même si un professeur des écoles ou un parent demande le redoublement, l'inspecteur académique s'y oppose le plus souvent... Les élèves savent "lire" sans pour autant comprendre une consigne... Quand les orientations étaient faites en fin de 5ème, les élèves pouvaient "reprendre" confiance en eux, consolider les bases et finalement poursuivre leurs études. Aujourd'hui, les élèves orientés vers l'enseignement professionnel après la 3ème, sont démotivés et ne parviennent pas à se remettre "en selle". On leur fait croire aussi, qu'un bac pro est équivalent à n'importe quel autre bac... Depuis cinq ans environ, les échecs en BTS des élèves issus de bac pro sont trois fois plus élevés qu'auparavant... Le collège "unique" en est, en partie responsable... Cela n'empêche pas d'avoir 80 % d'une classe au bac !
Rédigé par : Rebellion | 29 avril 2011 à 19:03
Le niveau baisse hélas aussi du fait de la baisse (très significative) du niveau des enseignants. Et de l'inadéquation complète entre le peu qu'ils ont étudié et ce qu'ils doivent enseigner.
Enseignant dans le "très supérieur" je vois le niveau de mes étudiants français (qui sont parmi les 0,5 % les "meilleurs" de leur génération du point de vue scolaire) s'effondrer à vue d'œil, et ce dans TOUTES les disciplines, y compris l'informatique. Les nouveaux enseignants ont peut-être de la bonne volonté, mais ,sauf exceptions, ont un niveau bien inférieur à mes étudiants... Ce qui ne manque pas de me faire trembler.
En outre, après avoir titubé à l'Université au travers de 4 ans de mathématiques bien théoriques et orientées vers la recherche, comment quelqu'un qui ne s'est jamais réellement SERVI des mathématiques peut-il les enseigner à des enfants ? Comment après avoir à grand peine suivi des analyses lexicographiques sur l'évolution des dialectes nord américains au travers des chansons à la mode, un/une jeune peut-elle faire apprendre l'anglais à une bande d'enfants ? Elle même ne le parle généralement que très mal !
Bref le système est mauvais, tout concours, non pas à une baisse "absolue" du niveau, mais à une "égalisation" de ce niveau. Cela semble positif à certains, mais c'est catastrophique. Non seulement avoir une élite de pointe n'est pas mauvais, c'est même vital. Toute terre de science que notre pays soit, nous commençons à manquer gravement d'ingénieurs, de chercheurs etc. (de bon niveau, s'entend, les médiocres se trouvent par milliers). Et la littérature !
Rédigé par : Franz | 30 avril 2011 à 00:08
Rebellion.
Que de questions !
Je suis un homme.
Je suis enseignant en physique.
J'ai aussi un peu travaillé dans l'industrie et en bureau d'études.
Rédigé par : Kantz | 30 avril 2011 à 00:11
J'apporte ma petite contribution, j'enseigne dans une fac de science. Aujourd'hui, nous avions des examens de L1, et j'ai feuilleté les copies au fur et à mesure qu'elles m'étaient rendues ; je dirais que 30 % des étudiants tout au plus avaient leur place ici. Les autres se sont montrés purement et simplement incapables de répondre à des questions simples, quasiment identiques aux td. Pourquoi ? Manque de travail, c'est certain, mais surtout des lacunes incroyables, telles que l'inaptitude à manipuler des fractions... La majorité de mes étudiants dans cette matière - l'an dernier - ne connaissaient pas la formule de l'aire d'un cercle. L'immense majorité ne maîtrise *vraiment* pas l'orthographe. A mon bout de la chaîne, il est évident que le bac n'a *aucune* valeur, et je pèse mes mots. C'est à pleurer, pour eux, pour notre pays. Merci aux pédagogistes ! Il nous reste encore quelques îlots de formation de haut niveau - écoles d'ingénieurs, écoles normales - mais la situation ne va qu'empirer pour mon domaine avec le recul de l'enseignement scientifique dans le secondaire, et l'élaboration de programmes absurdes qui ne permettent pas d'acquérir la rigueur nécessaire aux études supérieures. Et ce constat est généralisé parmi mes collègues.
Rédigé par : Marc | 30 avril 2011 à 01:02