Se passer de l'Etat-Providence
30 juin 2011
Alors que l'endettement de l'Etat est abyssal, Jacques Garello propose de se passer de l'Etat-Providence :
"Il nous faut vouloir et réussir à se passer de cet Etat en loques. Ce n’est pas évident. A vivre dans l’esclavage pendant des années, voire des siècles, on ne sait plus à quoi ressemble la liberté. [...] Les Français seraient-ils résignés ? Non, disons-leur qu’ils ne sont pas condamnés à la pression fiscale, ni à l’explosion des systèmes de retraites ou de santé, ni à la faillite de l’éducation nationale, ni au diktat des syndicats, ni au chômage et à l’inflation ni à l’arrogance de la classe dirigeante.
Ce qu’il nous faut maintenant, c’est étudier dans le détail comment se passer de l’Etat. Il faut avant toutes choses redessiner les frontières de l’Etat et du politique, en appliquant le principe de subsidiarité : l’Etat doit faire ce qu’il est le seul à pouvoir faire, l’Etat est l’ultime recours pour assurer la défense collective, la police et la justice, garantissant ainsi la propriété et la sécurité. Mais, même dans ces attributions régaliennes, rien n’interdit à l’Etat de mobiliser les ressources de l’entreprise privée ou de la vie associative. Cela fait, il reste à privatiser tout le reste. La privatisation implique avec elle tout le processus marchand : c’est le jeu de la concurrence et de la gouvernance qui permet de gérer au mieux les affaires naguère confiées (à tort et à prix d’or) à l’Etat.
Dans les deux rapports que j’ai rédigés depuis trois ans, accumulant des données françaises et étrangères, et m’appuyant sur l’analyse économique, j’ai mis en évidence que pour les retraites d’une part et d’autre part pour le logement nous aurions avantage à expulser totalement l’Etat pour lui substituer des procédures marchandes. La transition des retraites par répartition vers un système de capitalisation est possible, et réalisée dans plusieurs pays. Les HLM peuvent être privatisées, et le logement est davantage « social » quand il est offert par des promoteurs et bailleurs privés. De même l’école privée a fait la preuve de son art d’éduquer, mais elle est étouffée par l’administration publique ; l’hôpital public a fait la preuve de son inefficacité mais le secteur privé est étranglé. Transport, énergie, agriculture, environnement, culture, sport : que l’Etat se retire pour laisser place à l’entreprise, au marché et à la société civile. [...] beaucoup de Français sont loin de se douter qu’il existe des manières simples d’obtenir avec plus de certitude et à moindres coûts ce que l’Etat leur offre aujourd’hui (avec leur argent)."